Attention! Ce n’est pas le jeu qui a ces qualités propres, c’est le joueur.
Il y a des joueurs qui apprécieront une “belle” partie même si elle leur a amené la défaite et ce peu importe le jeu. Il y a d’autres joueurs qui ne jouent que pour la gagne, et ceci est vrai aussi au go.
Il se trouve que le go est souvent vu comme véhiculant une certaine philosophie, une éthique du jeu et que par conséquent il attirera davantage ce genre de joueurs (jouant pour l’esthétique) que ceux qui jouent uniquement pour la victoire (parce que ça prend beaucoup de temps et d’investissement pour devenir fort au go).
C’est pourquoi, la population des joueurs de go (surtout en Europe) continue de transmettre cet esprit de “on joue pour la beauté du jeu”, “le go est un art martial”, …
Mais il ne faut pas se leurrer, dans certains pays (Chine, Corée), le go est aussi un jeu d’argent, avec tout ce que cela induit (magouilles, pièges, …).
Pour en revenir à la satisfaction de jouer au go, effectivement, cette satisfaction provient généralement dans un premier temps du fait de progresser. Au début, c’est assez facile de progresser. Rien qu’en jouant quelques parties et donc c’est très fun. Arrive un moment où la progression nécessite une “étude” du jeu. Soit par la lecture de livres, soit par la reconstitution de parties de joueurs forts (professionnels), soit par un entraînement sur des situations pré-établies (tsumego et tesuji).
Le fait d’étudier apporte généralement des fruits, et donc cela procure également de la satisfaction, puisque l’on peut mettre en pratique dans ses parties ce que l’on a appris dans les livres. Sans compter le plaisir d’apprendre des nouveaux trucs ou juste d’être capable de ressentir qqch en refaisant des parties “classiques”.
Lorsqu’on arrive à un niveau où l’on ne progresse plus (pour chaque personne ce niveau est différent et il dépend également de la quantité d’énergie qu’on met dans l’étude du jeu), le plaisir du jeu vient du fait de réfléchir pendant ses parties, d’essayer de trouver le meilleur coup possible (chacun à son niveau), etc. Idéalement en jouant contre un adversaire de même force.
Les parties les plus satisfaisantes sont certainement celles très serrées que l’on a gagnées (ben oui, on reste humain hein, gagner c’est quand même plus cool que de perdre). Juste après viennent les parties serrées que l’on a perdues, parce que si c’est serré, on y a forcément réussi de belles choses.
Le jeu de go est un monde en soi. Si vous voulez le découvrir, tant mieux, mais attention, ce n’est pas juste un jeu comme un Caylus ou un autre jeu de plateau. Ceux qui pensent que Caylus ou Puerto Rico représentent le mot “stratégie” pourraient bien se prendre une gifle quand ils découvriront le go.
Salut à tous !
Je ne sais pas si j’ai bien le droit de parler d’un post sur mon blog. Car ce blog sera peut être un jour le blog d’une boutique en ligne. Aujourd’hui toutefois, il n’en est rien.
En tout cas, j’y ai posté 2 articles sur le Go que je vous invite à venir lire et commenter si le coeur vous en dit
Si vous voulez le lire, envoyez moi un message perso, je vous enverrai le lien du blog. Et si un modo a le bon coeur de m’octroyer le droit de le diffuser dans ce thread, qu’il me le dise.
++
@ladenise : le lien apparaît (doublement) en bas de ton message.
On n’a qu’à cliquer dessus… ce que j’ai fait, et j’ai rempli ton questionnaire
Pour ce qui est du go, il est je crois stérile de chercher à l’opposer aux autres jeux. C’est sans-doute un jeu extraordinaire, peut-être au-dessus du lot (c’est l’avis de beaucoup, et c’est d’ailleurs le mien), mais il aurait beau être le jeu ultime, il ne faudrait pas amha qu’il soit le dernier…
Je veux dire par là, qu’en toute matière la diversité a du bon, et que notre plaisir serait bien maigre si nous ne devions jouer qu’à un seul jeu, fût-il aussi abouti, riche et épuré que le go. Et si l’on veut la diversité, il faut accepter, apprécier, et même rechercher la différence.
J’ai bien conscience, que cette opinion va à l’encontre de la philosophie asiatique chère aux amateurs de go, qui pousse à exceller dans un domaine en s’y investissant exclusivement. Elle n’est que le reflet de ma personnalité : je préfère découvrir des sensations différentes, plutôt que d’intensifier des sensations déjà éprouvées.
Le go est le seul jeu que j’aie pratiqué ce mois de juillet (après avoir eu la bonne idée d’offrir un go ban magnétique à mon fils avant notre voyage familial d’un mois en chemin de fer:pouicok: ), et c’était passionnant : un plaisir grand, et très particulier il est vrai. Mais je fus malgré cela très heureux de renouer avec les autres jeux à notre retour, et nous n’avons posé que quelques pierres depuis lors…
Nous jouerions volontiers plus souvent au go, mais nous aimons tant varier les plaisirs !
Bien sûr, j’admets et je comprends que l’on se tienne à un plaisir connu et reconnu, qu’on le savoure et en explore toute la richesse.
En matière de joueurs aussi, la diversité est reine !
Le doublement désormais simplement
Pour ma part, je joue à différents jeux également de la belote au jeu de go en passant par les jeux vidéos, les jeux de société, combinatoires abstraits.
Le jeu de go est également mon favori mais je lui préfère d’autres jeux selon les circonstances.
Merci pour le questionnaire, peut être qu’un jour je vivrai de ma passion comme le souhaite beaucoup de membres de ce forum à priori
je vais me faire l’avocat du diable / mais je joue à tous les jeux, tous les styles
et j’aime beaucoup les jeux “abstraits” peu importe mon niveau / j’aime bcp les jeux de K. Burm, les échecs, othello, hex, etc
j’avoue avoir essayé maintes fois le go, et chaque fois avoir buté contre une abstraction que je vais juger “excessive” ; je comprends que les règles sont hyper simples et que le côté “dépouillement” du plateau plaise
mais pour moi c’est trop abstrait par rapport aux échecs par exemple où on voit tout de suite sur le plateau les faiblesses et les forces de chacun…
sans doute pas assez d’investissement de ma part…
bien sûr je sais bien que le Go est un jeu extraordinaire, mais c’est le seul jeu abstrait qui n’a pas pris avec moi (un peu les dames aussi, j’en avais marre de me faire battre quand j’étais étudiant par tous mes copains africains qui jouaient divinement - ceci dit je me vengeais souvent avec les Echecs…)
Je trouve que l’un des problèmes quand on joue contre (certains) logiciels de Go c’est qu’ils sont beaucoup trop forts dans les batailles tactiques, et souvent beaucoup trop faibles en stratégie.
Et donc, le débutant perd tout le temps parce qu’il n’arrive pas à contrer les attaques. Et il n’apprend rien en stratégie en observant le programme parce qu’il est trop mauvais.
Je n’ai pas suivi l’évolution des logiciels de Go, mais pour bien faire il faudrait pouvoir baisser leur niveau en tsumego et qu’ils jouent correctement au niveau stratégique. Peut-être que certains ont des recommandations à faire. Et si ça pouvait tourner sur Mac, ce serait encore mieux.
marc laumonier dit:mais pour moi c'est trop abstrait par rapport aux échecs par exemple où on voit tout de suite sur le plateau les faiblesses et les forces de chacun...
Selon moi, les Échecs sont largement plus abstraits. Par exemple, il y a des pièces qu'on appellent des fous et qui se déplacent en diagonale. Je ne vois vraiment pas le rapport. Et pourquoi les pions tirent en diagonale et ne sont pas fichus de dégommer un pion qui est devant ?
Au Go, je vois les pierres comme des piquets de clôture avec lesquels je dois entourer des portions de terrain pour qu'elles m'appartiennent. À moins que je déploie des troupes qui doivent sécuriser des territoires, et les troupes encerclées sont naturellement capturées.
@marc laumonier : Comme vous, j’adore les jeux abstraits et notamment ceux du projet GIPF. Et comme vous mes 1ères parties de Go ont été un total désastre en ce qui concerne l’abstraction, pour reprendre votre mot.
Je ne savais pas pourquoi je devais plus jouer ici qu’ailleurs.
Mais j’ai réussi à passer ce cap en m’acharnant pas mal. Et après avoir gratter cette couche d’abstraction, le jeu s’avère tout à fait clair quant aux forces et faiblesses d’une position locale ou globale.
Je vous invite à faire des parties didactiques avec de bons joueurs si l’opportunité se présente à vous. Ainsi, vous pourrez rejouer votre partie alors que le bon joueur vous la commentera. Pour a part, je fréquentais “le lescot” à Paris, un bar qui accueillait un club de Go. J’y ai rencontré de bons joueurs toujours prêts à transmettre leurs savoirs.
Si vous en avez l’opportunité, persévérez dans la découverte du go.
C’est sûr que le go n’est pas un jeu facile d’approche, surtout si on se dit “tiens, je vais essayer”, tout seul.
Pour bien commencer et avoir rapidement du plaisir au go il faut quelqu’un de plus expérimenté qui vous explique les règles et qui joue quelques parties avec vous. Idéalement fréquenter un club de go.
Deux personnes néophytes qui se contenteraient de lire les règles et d’essayer de jouer ensemble, même si techniquement parlant elles jouent au go, risquent de passer à côté du jeu et de ne pas en saisir la quintessence.
Le pire c’est de vouloir apprendre en jouant contre un logiciel. Je déconseille fortement de jouer une partie contre un logiciel, en revanche, certains logiciels sont très pratiques pour “étudier” le go, par exemple ceux qui proposent de résoudre des tsumego (situations locales de vie et mort) ou de rejouer des parties de joueurs professionnels.
Il est possible de jouer au go sur internet, contre des adversaires humains. Ce n’est pas aussi bien que de jouer dans un club, en vrai, physiquement, mais c’est toujours mieux que de jouer contre un logiciel. Par exemple, sur un site internet bien connu des joueurs de go francophones, l’inscription est gratuite et la communauté de joueurs est globalement accueillante. On peut jouer des parties pédagogiques et on trouve parfois de gentils joueurs prêts à passer du temps à expliquer certaines choses (même si devoir tout rédiger au clavier est plus pénible que de parler en vrai).
Je le répète: en général, ceux qui essaient tout seul abandonnent vite. Le seul moyen de réellement découvrir ce jeu (et d’y prendre beaucoup de plaisir) c’est par l’intermédiaire d’un joueur expérimenté qui vous guide au début.
Enfin, le jeu de go a malgré toutes ses qualités un énorme défaut: c’est un jeu très exigeant si l’on veut devenir fort. Si c’est pour y jouer 1 fois tous les 3 mois, cela ne vaut (presque) pas la peine. Le go exige que l’on s’y consacre vraiment pour ensuite vous émerveiller de sa beauté et de sa pureté.
Beaucoup de joueurs de jeux de société connaissent au moins le go de nom, voire y ont joué 2 - 3 fois, comme ça. Mais pour vraiment découvrir pleinement ce jeu il faut accepter de s’investir un tout petit peu. D’après moi, cela vaut la peine, et cet investissement personnel est rapidement très enrichissant et porte ses fruits. Maintenant, si vous ne le sentez pas, personne va vous forcer…
Djaian dit:Je le répète: en général, ceux qui essaient tout seul abandonnent vite. Le seul moyen de réellement découvrir ce jeu (et d'y prendre beaucoup de plaisir) c'est par l'intermédiaire d'un joueur expérimenté qui vous guide au début.
Tout à fait! Ce serait comme apprendre à rouler à vélo sans les petites roulettes sur les côtés: Après un vingtaine de gamelles, tu arrêteras en te disant que le vélo, c'est nul et ça fait mal!

J’ai commencé à découvrir le Go (petit logiciel, littérature, parties sur le net).
Il y a un moment.
Je n’ai pas de cercle de joueur donc j’ai pas mal décroché mais c’est un très bon jeu pour moi.
Un point super à mon goût n’a pas été évoqué :
Le handicap très flexible de ce jeu.
J’ai l’impression qu’une partie peut présenter un challenge pour 2 joueurs de niveaux très différent si le nombre de pierres placées dès le début pour servir de handicap est bien choisi.
De mon point de vue c’est le plus efficace système de handicap que j’ai vu.
Il résulte de la mécanique simple de ce jeu.
tcheu dit:De mon point de vue c'est le plus efficace système de handicap que j'ai vu.
Il résulte de la mécanique simple de ce jeu.
En réalité, au go il y a 2 systèmes de handicap interconnectés.
- La première possibilité d'handicaper un joueur est en laissant l'autre jouer avec un certain nombre de coups d'avance. Traditionnellement on considère que chaque pierre d'avance correspond environ à 7 ou 8 points.
- Le deuxième possibilité d'affiner le handicap est tout simplement en ajustant le "komi" (nombre de points de compensation pour celui qui joue en deuxième).
Il est vrai que permettre à un joueur de commencer avec des coups d'avance n'est pas possible dans tous les jeux, en revanche, handicaper un joueur plus expérimenté en lui faisant "payer un komi" est possible à tous les jeux où la victoire finale se joue aux points.
Par exemple, il m'est arrivé de jouer à 7 Wonders avec un handicap de 10 points (car je connaissais bien le jeu et les autres joueurs avaient juste fait 1 ou 2 parties).
J’ai tendance à classer les jeux par rapport aux Échecs et au Go, surtout pour ce qui est des conditions de victoire.
Aux Échecs il y a une condition de victoire claire, quand un joueur la remplie la partie s’arrête et il a gagné.
Au Go la partie va à son terme et celui qui a le plus de points a gagné.
Et ça, j’aime moins, il faut compter pendant la partie pour voir où on en est, pour estimer quel sera le score à la fin. Vous me direz qu’avec l’expérience on sent la situation… Et bien c’est pas sur.
J’avais lu le compte rendu de partie de niveau mondial où l’on expliquait qu’un des joueurs, une trentaine de coups avant la fin, avait joué un coup défensif pour assurer sa victoire, finalement il avait “assuré” sa défaite d’un point !!! Le genre de course dans le brouillard dont j’ai horreur.
tcheu dit:Un point super à mon goût n'a pas été évoqué :
Le handicap très flexible de ce jeu.
J'ai l'impression qu'une partie peut présenter un challenge pour 2 joueurs de niveaux très différent si le nombre de pierres placées dès le début pour servir de handicap est bien choisi.
Oui, c'est un avantage certain par rapport aux Echecs, par exemple. Mais il a ses limites: le handicap maximum est de 9 pierres. On considère une pierre de handicap par kyu (niveau) de différences. Un débutant commence 25 kyu et en "perd" plus il devient fort. Une fois arriver à 1 kyu, l'étape suivante est 1er dan (ceinture noire!

Or, avec ce système, entre un 25k et un 1k, il faudrait 24 pierres de handicap! Rien n'empêche de le faire, mais cela dénature trop le jeu. Mieux vaut s'en tenir à 9 maximum.
Xaal dit:J'avais lu le compte rendu de partie de niveau mondial où l'on expliquait qu'un des joueurs, une trentaine de coups avant la fin, avait joué un coup défensif pour assurer sa victoire, finalement il avait "assuré" sa défaite d'un point !!! Le genre de course dans le brouillard dont j'ai horreur.
Oui, d'un autre côté, les parties qui se jouent à 1 point d'écart (plus exactement 0,5 point, étant donné le komi de 5,5 ou 6,5 points en faveur du joueur blanc), ça concerne surtout les pros, hein! Au niveau amateurs, y'a déjà moyen de s'amuser sans se transformer en boulier-compteur!

gloomy dit:Xaal dit:J'avais lu le compte rendu de partie de niveau mondial où l'on expliquait qu'un des joueurs, une trentaine de coups avant la fin, avait joué un coup défensif pour assurer sa victoire, finalement il avait "assuré" sa défaite d'un point !!! Le genre de course dans le brouillard dont j'ai horreur.
Oui, d'un autre côté, les parties qui se jouent à 1 point d'écart (plus exactement 0,5 point, étant donné le komi de 5,5 ou 6,5 points en faveur du joueur blanc), ça concerne surtout les pros, hein! Au niveau amateurs, y'a déjà moyen de s'amuser sans se transformer en boulier-compteur!
Tu as raison, il s'agissait de 0.5 point d'écart mais j'ai arrondi à 1 pour la clarté de mon propos.
gloomy dit:Or, avec ce système, entre un 25k et un 1k, il faudrait 24 pierres de handicap! Rien n'empêche de le faire, mais cela dénature trop le jeu. Mieux vaut s'en tenir à 9 maximum.
Il y a quelques années, Janice Kim avait donné 25 pierres de handicap à HandTalk, l'une des premières tentatives de logiciel de Go. Elle l'avait battu de 98 points !
A 15 points la pierre de handicap, ça fait tout de même 473...

On peut trouver le fichier sur le Net.
pyjam dit:gloomy dit:Or, avec ce système, entre un 25k et un 1k, il faudrait 24 pierres de handicap! Rien n'empêche de le faire, mais cela dénature trop le jeu. Mieux vaut s'en tenir à 9 maximum.
Il y a quelques années, Janice Kim avait donné 25 pierres de handicap à HandTalk, l'une des premières tentatives de logiciel de Go. Elle l'avait battu de 98 points !
A 15 points la pierre de handicap, ça fait tout de même 473...![]()
On peut trouver le fichier sur le Net.
J'ai déjà battu ma femme à 25 pierres aussi, mais bon, était-ce une bonne idée, je ne pense pas. Et puis, avec un handicap si gros, 'faut vraiment tenter des trucs pourris en serrant les fesses pour que ça passe!

Non, ce n’est une bonne idée. Je crois qu’on n’apprend rien.
Et je n’aimerais pas être battu à 25 pierre de handicap. Il y a moins sévère comme humiliation.
pyjam dit:Non, ce n'est une bonne idée. Je crois qu'on n'apprend rien.
Et je n'aimerais pas être battu à 25 pierre de handicap. Il y a moins sévère comme humiliation.
Bah oui, je suis bien d'accord, avec du recul, c'était nul... C'est pourquoi je dis: maximum 9!
EDIT : Et pour en revenir au sujet initial du post, il est évident qu'aucun de nous deux n'était satisfait après cette partie...
