Le jeu à lécole, mais pas nécessairement en cours.

Assez d'accord avec Bruno Faidutti quand il dit qu'un danger du jeu à l'école c'est le risque de faire croire que l'apprentissage scolaire ne serait pas nécessairement un travail, alors que c'en est un qui demande beaucoup d'efforts, de rigueur, de volonté ... Mais ce n'est pas pour ça que certains jeux ne peuvent pas entrer en classe. Je suis prof de français et j'ai utilisé en classe le délirophone et Il était une fois avec des enfants de 12 à 15 ans, plaisir et succès garantis. Après avoir passé deux heures à jouer avec des élèves de 14 -15 ans à Europa 1945-2030, je suis persuadé qu'il s'agit là d'une introduction idéale à un cours sur la construction européenne, son histoire, ses difficultés. ça ne remplace pas évidemment le cours et à la matière à voir, mais ça stimule l'intérêt. De plus, travailler à la compréhension, voire à l'écriture d'une règle, ce n'est pas si évident, et c'est pour certains une tâche ardue. Dans le cas de certaines règles, c'est même une tâche insurmontable :wink:! J'ai aussi il y a deux ans d'ici, créé un jeu de questions sur les différentes matières (type Trivial Pursuit). Encore une fois un travail exigeant si on veut bien le faire, et dans l'interdisciplinarité, en français : élaboration des règles, dans les différentes branches : création des questions, en dessin : création des plateaux de jeu. Petite anecdote en passant : une jeuen élève avait donné une idée de jeu originale : un type de cluedo où il n'y aurait pas de victime, mais où il s'agirait de découvrir qui est le nouveau pape parmi différents prétendants - 12 évidemment ! (Celui qui sortira ce type de jeu aura peut-être la "chance" de coller à l'actualité). Une idée pour succéder à Mystère à l'abbaye, peut-être ! Quelle magnifique jeu de négociation, de bluff pourrait faire un conclave! (Qui a dit jeu d'enfoirés ? Allons un peu de respect quand même !)
Ceci dit, le débat semble se focaliser sur ce qui se passe en classe, mais la vie à l'école peut ne pas se limiter à cela : rien n'empêche d'avoir une ludothèque ouverte à ceux qui le désirent. Depuis l'année dernière, une ludothèque a été ouverte dans l'établissement où je travaille. Une fois par semaine, sur le temps de midi, ceux qui le souhaitent peuvent venir y jouer. La fréquentation varie entre 20 élèves (quand il fait beau!) et plus de quarante (les jours de pluie et grand froid!). Si l'on donne à certains jeunes le goût de jouer et, qui plus est, de jouer avec les autres, ce n'est déjà pas mal ! Petites remarques pour terminer : les jeunes ne sont pas les seuls que l'on peut initier, beaucoup de mes collègues ne connaissent rien du monde des jeux, et certains d'entre eux ne demandent qu'à y entrer, et cette petite ludothèque scolaire en a déjà amené quelques-uns à essayer des jeux et à en acheter pour eux ou pour leurs enfants : Eiertanz à fait un tabac aux alentours de Pâques !