Le monde du jouet dans une grande chaîne

Absolutely incredible :
http://www.liberation.fr/page.php?Article=364630
Vive les petites boutiques !

Chronique de la vie au travail
Jeu de dupes au pays du jouet
Emmanuel (1), 29 ans, a perdu ses illusions en travaillant dix-huit mois dans le principal magasin parisien d’une chaîne spécialiste du jouet.
par Jean-Paul ROUSSET
QUOTIDIEN : lundi 06 mars 2006
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«Je n’ai pas du tout une formation de vendeur, mais pendant sept ans, j’ai travaillé dans une boutique de jouets, en province. Pas facile : dans une petite ville, la réputation d’un magasin est vite remise en cause. Mais l’univers du jouet me plaisait. Je suis éducateur spécialisé de formation, et dans cette boutique, on faisait du vrai conseil, un peu plus riche qu’un simple rapport de clientèle. Après avoir été animateur de vacances pendant onze ans, je voulais changer. Je suis tombé sur une annonce pour un CDD de deux mois dans un magasin parisien. Finalement, j’ai signé un CDI, à l’automne 2004. Au départ, tout s’est très bien passé. Mais j’ai vite compris que dans cette chaîne, le boulot ne ressemblait pas à ce que j’avais connu en province… et, à leur décharge, j’ai aussi compris que je n’étais pas fait pour. On ne fait pas du conseil aux clients, on leur indique où trouver les produits : il faut faire du chiffre. On fait surtout de la manutention. Le matin, on reçoit les cartons, on les déballe, on répartit les jouets à chaque étage. Quand c’est fini, il faut refaire le rayon, réaligner les boîtes : pas d’oisiveté, selon les mots du directeur. Il nous disait : “Vous n’êtes rien, vous n’êtes pas là pour penser, mais pour agir !” Pas d’initiative, en théorie.
«Pourtant, j’ai vite été désigné responsable de plusieurs tâches, puis du service après-vente… et officieusement de la maintenance ! Le bâtiment est vétuste et l’entretien réduit au minimum. Le personnel est souvent sollicité. Il m’est arrivé de devoir déboucher les WC. En novembre, la canalisation des toilettes a cédé. Tout le monde a dû s’y mettre, en particulier les stagiaires, pour éponger la moquette imbibée. Elle est restée en l’état pendant deux mois, au motif qu’en cette période de fêtes, on n’avait pas le temps de la changer. Le magasin empestait, mais le directeur ne semblait pas préoccupé par les risques sanitaires.
«Dans cette chaîne, c’est partout la chasse aux coûts : le directeur, il en était à diluer le savon liquide des lavabos pour le faire durer. J’étais le seul à contester ou à revendiquer. Malgré un salaire mensuel d’à peine 1 000 euros net, la plupart des employés, très jeunes, se sentent obligés de tenir. Dans cette obsession du rendement, le rôle intéressant du jouet était complètement oublié. Pour la fin d’année, il y avait une collecte de jouets pour les enfants défavorisés, auprès des clients. Les jouets ont été stockés n’importe comment, ils moisissaient littéralement dans un coin. Je me demande s’ils n’ont pas fini à la benne. Après les fêtes, j’ai arrêté cette expérience. Pour moi, le merveilleux monde du jouet a pris une claque.»
(1) Le prénom a été modifié.
*

“Les Jouets c’est Nous” ?

… tu m’étonnes : des pantins ! :?


Anecdote :

La Rochelle, grande suface du jouet ( :? ).

Des boites de Attacktix… j’attaque.

Toutes éventrées par des petits chouraveurs (je suppose). Les figurines rares ont disparues (il manque même des missiles).

Je signale la chose, gentiement paske c’est bête pour eux… moi qui voulait raffler le stock !



Je reviens à Noël…

Les même boites sont là, dans le même état…

(en fait, ils ne refont pas les rayons tous les quatres matins)

Bon j’ai pas trop envie de m’etaler ce soir mais j’ai vecu la meme experience dans un grand magasin de jouet vers villabe (celui avec la girafe) pendant un an !!!

pathetique !! Je confirme mot pour mot l’article :
Boulot de manutention, zero initiative, 100% objectif pognon, aucunes possibilités de reelles evolutions (si ce n’est passer cadre c’est à dire bosser plus pour toucher moins).

Bref j’aurais pu vendre des boites pour chiens ça aurait été pareil …

Il me semble que c’est souvent le cas dans la trés grande distribution. Les conditions de travail y sont difficiles sur le plan psychologique (et je ne diminue en rien les difficultés de santé de nombreux salariés dans ce secteur).
Je dis ça car, pour avoir travaillé avec des travailleurs handicapés en arrêt, j’ai remarqué que les handicaps “psychologiques” touchaient surtout des employés des grandes chaines de vente.
J’en ai même reçu un qui était tellement traumatisé par son expérience professionnelle qu’il ne pouvait plus prendre la sortie d’autoroute qui conduisait à son boulot sans se mettre dans un état panique (du coup il ne la prenait évidemment plus).