K_raf dit:Moi ce qui me gêne plutôt, c'est que des experts en cryptologie n'arrivent pas à lire une phrase écrite à l'envers.
Ca, pour moi, c'est du même niveau que le reste... La téléportation de Sophie dans les chiottes de la Grande Galerie du Louvres*, les flics qui montrent une scène de crime pour faire venir un suspect (ce qui dénote de la même incompétence que ce que tu cites) ou d'autres.
C'quand même pas dur de récupérer un plan de Paris... Surtout quand l'auteur a prétendu y avoir fait des voyages d'études pour documenter son livre (véridique).
Il existe un truc, en littérature comme en cinéma, qui s'appelle la "Suspension of disbelief" qui est assez peu facile à traduire, et qui a été pas mal étudié. J'essaierai "suspension de l'incroyance", mais c'est assez pourrave, comme traduction. On parle souvent d'un "pacte".
Les gens en parlent souvent sans s'en rendre compte : "j'étais à fond dedans", "je suis bien rentré dans le film", etc.
Le principe, c'est que pendant ta lecture, ou pendant ton visionnage, tu vas mettre un frein à tes raisonnements logiques pour accepter la réalité de la fiction, et "rentrer dans le film/le livre".
Ce "pacte" avec l'auteur est d'une fragilité extrême (suivant les gens), et tient seulement au fait que tu acceptes de croire pendant le temps que dure la lecture/le visionnage à la réalité qu'on te propose.
Il peut suffire de peu de choses pour briser ce pacte qui te relie à l'auteur.
Pour un film, par exemple, il peut suffire d'un micro qui dépasse dans le cadre, ce genre de choses. Mais, le plus souvent, il s'agit d'un ou plusieurs éléments de détail qui "coincent". Que tu n'arrives pas à avaler pour remplir le "contrat" avec l'auteur.
Ca peut être n'importe quoi. Et, la plupart du temps, en tout cas en livre, il est assez aisé de "relever" des défauts et de glisser dessus, par respect pour l'auteur.
Mais dans le DVC, y'en a trop. Qui plus est, ce ne sont pas des "apports" à l'histoire. Ce sont des
erreurs : que les toits de paris soient décrits rouges ou gris, ça ne change rien à l'histoire ni à son ambiance. C'est simplement une erreur qu'un parisien lambda va repérer. La téléportation de Sophie, c'est une erreur de gestion de l'espace et du temps du roman. la course à pied Andorre-Oviedo, c'est une erreur de gestion de l'espace et du temps du roman. Etc. Des erreurs. Pas des choses voulues pour apporter soit une ambiance, soit un élément d'histoire.
Et donc ma "suspension of disbelief" s'est retrouvée brisée en mille éclats, mon disbelief n'était plus suspendu du tout et le roman rentre alors en conflit avec ma lecture.
Dans un film, on appelle ça être "sorti" du film. Ca marche aussi avec les romans, le jeu de rôles, et tout ce dont l'immersion participe de près ou de loin à l'expérience. Plus l'immersion est un facteur important, d'ailleurs, plus le "pacte" est fragile.
greuh.
* : relisez le début en vous faisant un plan mental de la Grande Galerie si vous ne vous en étiez pas rendu compte et mettez en doute.
EDIT : et j'oubliais. Au moins, le DVC m'a fait rire. Et en ces périodes de disette, ce n'est pas si mal que ça.