Vous avez peut-être vu hier soir la 1ere partie du portrait de Chirac “Du jeune loup au vieux lion”
Hier, c’était le “jeune loup” et ce soir le “vieux lion”.
J’avais vu le portrait de Mitterand et celui-là est dans le même style : factuel, sans complaisance et sans concession.
J’avoue que je connaissais mal les débuts de Chirac et j’ai trouvé cette histoire assez édifiante.
Globalement, c’est pas très honorable pour la profession de politicien.
On voit que l’action politique très focalisée sur les luttes internes (en vue des élections) au dépend du développement du pays.
De plus, on voit Pierre Juillet et Marie-france Garaud tenir les ficelles (et d’une certaine gouverner) alors qu’ils ne sont en charge d’aucun mandat.
J’ai regardé aussi hier soir, mais j’ai loupé la suite de ce soir.
Et c’était très intéressant, mais ça m’a vraiment envie de gerber !
Je déplore vraiment le fait que, pour réussir en politique, il faille autant d’ambition, et ce au détriment des idéaux !
Et quand je vois Chirac hier prôner tout et son contraire dans le seul but d’acquérir le pouvoir, j’ai vraiment l’impression de voir Sarkozy aujourd’hui.
Tiens, je crois que je vais retourner gerber… ![]()
D’ailleurs j’aime bien ce que Sarkozy dit sur Chirac :
“Beaucoup de gens le prennent pour un idiot et un gentil. C’est totalement faux : il est très intelligent et très méchant.”
C’est un excellent documentaire.
Rotman a fait un bon travail.
Si on apprend pas grand-chose de nouveau sur Chirac, ses proches et ses petites affaires, ce documentaire a l’avantage d’en faire une synthèse accessible, claire et bien illustrée.
On peut désespérer de la politique, mais je pense qu’on ne changera jamais vraiment ces moeurs : la politique c’est un affaire de rapports de force, d’élimination et de complots. Les gars vertueux ont toujours du mal à percer. Mais, comme le dit Rocard dans le docu, on doit pouvoir faire de la politique sans trop trahir, ou pas ouvertement. Et là, Chirac y est allé franco.
On peut faire quelques reproches (pas forcément liés au travail du réalisateur) : pas beaucoup d’information sur l’influence de Bernadette et son cercle familial, on passe un peu vite sur ses rapports avec ses enfants, les témoignages les plus “importants” manquent : ceux de Juppé, Giscard, De Villepin et, bien sûr, Chirac.
Ca m’a laissé un drôle de sentiment. On est partagé entre le dégoût face l’ambition carnassière de cet homme politique qui fait le vide pour prendre le pouvoir et l’image d’un type sympathique, beau gosse, qu’on sent souvent (dans sa jeunesse, après il se fige dans une posture crispée) vulnérable. En tout cas, je crois qu’on l’a longtemps sous-estimé.
On m’ôtera pas de l’idée qu’il aurait très bien pu se retrouver à s’engager à gauche.
Il y a des moments cruels dans la deuxième partie : la conclusion où les proches parlent de son bilan, le voir tout seul, vieillissant. Il n’en restera pas grand-chose de Chirac, finalement. Juste un type qui a toujours voulu le pouvoir, qui était prêt à tout pour ça et qui a finalement réussi.
Une belle illustration du “rêve américain”, en somme.
Jer dit:Il y a des moments cruels dans la deuxième partie : la conclusion où les proches parlent de son bilan, le voir tout seul, vieillissant. Il n'en restera pas grand-chose de Chirac, finalement.
C'est ca qui m'a le plus ennuyé dans la fin de ce documentaire plutot bon (pas forcément la conclusion mais plutot sa volonté de conclure).
Vouloir faire un bilan sur les dernières années du quinquennat alors qu'on s'y trouve encore. En effet il me semble qu'on manque passablement de recul pour juger de ce qu'il va réellement en rester, de la portée de certains événement ou réformes (sans compter l'absence de témoignage de nombreux intervenants). D'où d'ailleurs des avis très divergeants des intervenants sur le bilan...
Il me semble qu'on y verra nettement plus clair d'ici une dizaine d'années, si on reprend l'histoire récente, on a vu le bilan Mitterand devenir plus précis assez récemment, le bilan Giscard a peut-être été un peu "ré-évalué" ces derniers temps etc.... Pour prendre un exemple à l'étranger, le bilan de Nixon a sa sortie de poste est catastrophique, alors que si l'homme est toujours aussi décrié aux US, ses actions ont été plutot revues à la hausse...
Jer dit:On m'ôtera pas de l'idée qu'il aurait très bien pu se retrouver à s'engager à gauche.
C'est vrai, vu qu'il n'a pas vraiment de conscience politique et qu'il a probablement compris très tôt que la politique était un métier.
C'est faux, car cela n'aurait pas collé avec Bernadette et Dassault.
Et dans ce milieu il faut des appuis.
C’est fou comme ce sont toujours les mêmes mots qui reviennent : c’est un tueur, un animal politique…
J’ai regardé les deux parties, c’était en effet très intéressant même si la deuxième partie nous a rappellé tous les formidables râtés depuis son élection, même si on a eu un retour sur la période dream-team sous Jospin et la coupe du monde 98…
C’était drôle également de voir les gens ramer pour trouver les grandes réformes des mandats de Chirac… Y compris dans son camps… Mais ça m’a fait mal de me dire que c’était du coup quelques années de perdues pour nous tous…
Dans les phrases qui font mal à entendre, Chirac qui prévient son entourage pendant la campagne de 1995 “vous allez être étonné par ma démagogie”…
Dans les trucs difficiles à accepter, le fait que tout le boulot judiciaire sur toutes les affaires sur Chirac soit perdu à cause de la forme, sauf les emplois fictifs à la mairie de Paris…
J’ai remarqué que le reportage voulait également insinuer que Sarkozy appliquait les mêmes méthodes que son prédécesseur…
Cela dit, Chirac s’en sort un peu sur l’international et les droits de l’Homme, pour lui, cela devrait être source de satisfaction, pour l’Humanité aussi.