Le Souffle de la Création

Sur le blog des Spécialistes de l’Occulte Contemporain, éminente structure rattachée au Conte Interactif j’avais posté ça le 6 juin 2012 d’après un scénario de court-métrage écrit naguère :

Séquence I : Plage, extérieur jour.
Il fait chaud.
Le ciel est bleu et pur.
Quelques gros cumulus s’étalent paresseusement dans l’immensité bleue.
Sur la plage de sable, non loin du chantier naval, de nombreuses personnes ont posé leur serviette de bain sur le sable afin de se dorer au soleil.
Une jeune femme, GABRIELLE, est assise à côté d’un jeune homme, FREDERIC, chacun sur sa serviette respective.
Gabrielle a le visage d’un ange. Ses longs cheveux couleur des blés mûrs tombent doucement en cascade sauvage sur ses épaules. Elle a le regard bleu et doux. Sa peau est blanche et semble douce. Elle est vêtue d’un maillot une pièce bleu.
Frédéric est lui un jeune homme aux cheveux châtains coupés en brosse. Il a un visage harmonieux et les yeux brun-verts. Son teint est hâlé. Il porte un slip de bain noir.
Frédéric enduit de crème solaire le magnifique dos de Gabrielle…
Gabrielle semble apprécier ce massage sur sa peau.
Gabrielle
Tu te rends compte qu’il y a à peine trois heures nous ne nous connaissions pas ?
Frédéric s’exprime avec un accent provençal.
Frédéric
Ca, c’est tout le hasard des rencontres…

Gabrielle
Et tu es souvent gentil comme ça avec les touristes ?
Frédéric
Ben, je dois dire que toi, tu ressembles pas vraiment au touriste moyen…
Gabrielle se retourne vers Frédéric.
Elle le regarde droit dans les yeux.
Gabrielle
Comment ça ?
Frédéric baisse les yeux.
Frédéric
Ben oui, quoi…
Toi, tu es toute douce, toute mignonne, toute gentille. La plupart des touristes, y viennent pour s’empiffrer de frites et de glaces et pour tout dégueulasser. Toi, t’es pas géniale, carrément t’es un don du ciel…
Gabrielle sourit, manifestement flattée.
Gabrielle (gentiment moqueuse)
Je parie que tu dis ça à toutes les filles que tu rencontres…
Frédéric (offusqué)
Non mais oh… Tu me prends pour une girouette ?
Gabrielle (amusée)
Tu ne vas quand même pas me dire qu’un beau garçon comme toi est célibataire, non ?
Frédéric (offusqué mais un peu moins)
Et pourquoi non ?
Gabrielle
Vil Flatteur…
Tu pourrais continuer à me mettre de la crème, s’il te plait ?
Frédéric reprend sa tâche avec application.
Gabrielle
Que tu sois le prince charmant ou non, la vie est quand même formidable. Hier encore j’étais dans la grisaille et aujourd’hui je suis en plein soleil et toute baignée de lumière. Et un charmant inconnu me couvre d’attentions…
Gabrielle respire avec délectation le bon air de la plage…
Gabrielle
Non, vraiment, la vie est belle…
Frédéric arrête son application.
Son geste se fige.
Gabrielle se retourne vers lui.

Frédéric
Je… Je crois que je t’aime…
Gabrielle a un léger mouvement de recul.
Elle regarde un bref instant Frédéric droit dans les yeux.
Elle éclate soudain d’un petit rire cristallin.
Gabrielle (bâdine)
Arrêtes de dire des bêtises…
Nous ne nous connaissons même pas…
Le visage de Gabrielle se fait plus grave.
Gabrielle
Et puis, ce genre de déclaration, moi, ça a tendance à me ficher la trouille…
Son visage se fait plus gai et enjoué.
Elle se lève d’un bond.
Gabrielle
On va se baigner ?

Séquence II : Hors-le-monde, extérieur jour
Toutes les choses et les êtres se sont figés autour de Gabrielle.
Un grand silence s’établit.
Elle regarde autour d’elle.
Elle a le visage interdit.
Autour d’elle deux enfants immobiles semblent jouer avec une balle qui est figée dans les airs. Près d’eux, un couple se sourit dans une stase totale. Un peu plus loin, un gros homme en maillot sous la douche a tout autour de lui comme une aura d’eau pétrifiée qui refuse de couler.
Les yeux de Gabrielle deviennent plus ronds comme la peur se lit sur son visage.
Elle se précipite vers Frédéric.
Elle met rapidement genoux à terre devant lui.
elle tente de le secouer mais ce dernier semble avoir la consistance du granit.
Un souffle balaie le visage et les cheveux de Gabrielle.
Elle se retourne.
Un homme, LE MESSAGER s’avance vers elle, sur la plage.
Le messager mesure plus de deux mètres. Il a des traits androgynes réguliers et harmonieux qui donnent à son visage une chaleur rassurante. Ses cheveux coupés court sont noirs, comme ses yeux. Il porte un long manteau noir non boutonné, aux larges pans lestés. Il est vêtu d’un chandail noir et d’un pantalon à pinces blanc cassé. A ses pieds, des chaussures de ville blanches impeccables.
Les pas du Messager ne dérangent pas le sable.
Gabrielle se redresse doucement.
Elle frissonne.
Le Messager se rapproche près d’elle.
Gabrielle n’est manifestement pas à son aise.
Le Messager la regarde, baissant légèrement la tête pour ce faire.
la voix du Messager est douce et rassurante.
Le Messager
Bonsoir, Gabrielle
Gabrielle a un mouvement de recul.
Gabrielle
Qui… Qui êtes-vous ?
Le Messager
Oh, vous pouvez m’appeler comme vous voudrez…
Ange, démon, gardien des Rêves, illusion psychosomatique ; cela n’a pas grande importance. il se peut même que la situation inéluctable qui nous lie soit résolue sans que vous n’ayez jamais à m’appeler…
Gabrielle
Je… Je ne comprend rien à ce que vous me dites…
Le Messager a un regard plein de compassion.
Le Messager
C’est tout à fait normal puisque pour l’instant vous ne connaissez pas les règles, ni ce qui arrive, ni pourquoi tout autour de vous s’est figé.
Gabrielle
Parce que ça, c’est normal ?
Le Messager
Tout à fait : dans ce moment très particulier que vous êtes en train de vivre…
Nous sommes ici dans un endroit que nous appelons Hors-le-monde. En fait, techniquement vous n’avez pas bougé de la plage que vous occupiez il y a de cela quelques instants. Simplement, pour vous, le temps a cessé d’exercer ses prérogatives.
Gabrielle
Et cela va durer combien de temps, tout ça ?
Le Messager
La question, par essence, ne se pose pas en ces termes mais je crains de devoir vous dire que ce phénomène vous sera fatal.
L’estomac de Gabrielle se noue.
Son visage se décompose de peur.
Gabrielle
Pardon ?
Le Messager a un visage rassurant.
Le Messager
Je suis entre autres là pour vous annoncer votre mort, Gabrielle…
Gabrielle fixe du regard le Messager.
Le Messager a une expression douce et contrite.
Le visage de Gabrielle se mue en un rictus de haine.
Elle laboure du bas de ses poings la poitrine du Messager.
Le Messager ne bronche pas.
Il ne semble pas ressentir la douleur attenante aux coups.
Tout en frappant le Messager, Gabrielle pleure, hystérique.
La pluie de coups de Gabrielle se calme.
Le Messager la prend dans ses bras, très tendrement.
Elle sanglote.
Gabrielle (en pleurs, tout doucement)
Pourquoi ?
Le Messager la serre un peu plus fort contre lui
Il lui caresse doucement les cheveux.
Le Messager
La vie est intimement liée à la mort. Jeune ou vieux, tous les humains doivent se plier à cet axiome un jour.
Gabrielle se desserre de son étreinte.
Avec sa main, elle s’essuie tant bien que mal les yeux.
Gabrielle
Mais c’est quoi, tout ce cirque ? Pourquoi jamais personne n’a décrit les choses comme ça ?
Le Messager
Tout a commencé en 1489. La créativité des hommes s’est grandement tarie. Nous étions très inquiets sur l’avenir de l’humanité quand l’un des notre a eu une idée… Nous pouvions essayer de transformer le gâchis de vos morts en énergie créatrice. Permettre que par la flamme de la création artistique vous ne mourriez pas vraiment tout à fait…
Gabrielle le regarde droit dans les yeux.
Elle réprime un sanglot.

Gabrielle
Comment ça ?
Le Messager
Nous sommes capables de percevoir le moment de votre mort, dans l’infinité des lignes que tracent vos choix. Juste avant qu’elle ne survienne et lorsque nous la savons inéluctable, nous vous entraînons Hors-le-monde et nous vous expliquons tout cela. Puis nous vous laissons la possibilité de canaliser votre énergie créatrice vers un réceptacle, qui va ensuite inspirer un autre d’entre vous… Au commencement de cette procédure, au XVI° siècle, nous avons concentré ces inspirations sur plusieurs individus précis : Raphael, Michelangelo, Leonardo Da Vinci ; cela a donné ce que vous appelez la Renaissance…
Gabrielle
Mais pourquoi moi ?
Le Messager
Une fois de plus, la mort fait partie de la vie Gabrielle. Ce n’est pas moi qui ai écrit les règles.
Gabrielle se dresse fièrement.
Gabrielle
Et si je refuse ces règles ?
Le Messager semble désolé.
Le Messager
Cela ne changera rien à votre fin prochaine. Face à l’aboutissement de leur vie, j’ai vu autant de réactions que d’humains…
Le Messager sort de la poche droite de sa veste ample une boule blanche nacrée à peine plus grosse qu’une boule de billard.
Il la tend vers Gabrielle.
Le Messager
Certains n’osent même pas toucher le réceptacle, d’autres ne laissent qu’une page blanche. Il y en a qui ne laissent qu’une image ou une impression, ce qui en résulte est parfois un tableau, parfois une sculpture voire une simple photographie. D’autres enfin y impriment des sagas qui nourissent le rêve et l’imaginaire de l’humanité pour des siècles et des siècles. Des histoires si fortes qu’elles en nourissent d’autres qui elles- mêmes…
Gabrielle
Mais c’est ridicule ! Je ne suis pas une scénariste !
Le Messager
Personne ne l’a jamais été…
Gabrielle
Mais je suis trop jeune pour mourir : je n’ai pas encore eu d’enfants, même pas une expérience de couple suivie. Et je suis encore étudiante, j’ai tant de choses à visiter et puis je… Je dois changer de voiture, et…
Gabrielle regarde Frédéric, toujours figé.
Gabrielle
…J’ai tant de choses à goûter…
Le Messager
Vous n’aurez effectivement pas d’enfant. Vous avez ingurgité un peu plus de huit tonnes de nourriture au total. Vous avez visité 12 pays hors votre pays natal et fait l’amour 137 fois, quand à votre voiture…
Je trouve tout de même dommage de résumer une vie humaine à de simples chiffres…
Vous allez mourir.
Vous pouvez accepter cette inexorable perspective ou gâcher l’occasion que vous avez de laisser une trace de votre être à l’humanité…
Gabrielle
Et Frédéric ?
Le Messager
Il aura énormément de peine sans doute, mais il se remettra de tout cela. Le temps efface tant de choses…
Gabrielle (faiblement)
Il n’y a vraiment rien à faire ?
Le Messager lui tend la boule blanche.
Le Messager
La seule parcelle d’éternité se trouve ici. Elle deviendra ce que vous en ferez…
Gabrielle prend la boule entre ses deux mains.
Gabrielle
Je… Comment cela fonctionne-t’il ?
Le Messager
Il faut vous concentrer sur un évènement important de votre vie ou sur quelque chose que vous avez envie de raconter. Ce n’est pas essentiellement un évènement que vous avez vécu mais il doit forcément être très fort en vous. Il s’organisera et se matérialisera dans le réceptacle et deviendra un souffle créatif qui inspirera l’un de vos semblables.
Gabrielle a une expression de défi.
Elle tient la boule nacrée dans sa main droite.
Gabrielle
Et si je décidais justement de raconter toute cette folle histoire?
Le Messager
Tous les éléments en faisant mention seront impitoyablement effacés du réceptacle, jusqu’à rendre au pire des cas votre création vaine. L’humanité serait plongée dans une terrible angoisse que de savoir tout cela si cela était corroboré par d’autres souffleurs, une angoisse qui l’éteindrait…
Gabrielle a un geste de désespoir de son bras gauche.
Gabrielle
Je n’en serai peut-être pas capable.
Le Messager
Si, vous le serez. Vous avez affronté la perspective de votre mort avec calme et sérénité, votre souffle sera d’une grande sensibilité et résistera probablement au temps. L’oeuvre qui en naîtra sera reconnue et appréciée de beaucoup si vous y mettez toute la pureté de votre coeur. Sera-t’elle positive ou négative ?
Vous en serez seule juge et c’est une énorme responsabilité…
Du bout de son bras droit, la boule semble bien plus lourde à Gabrielle.
Gabrielle
J’aimerais être celle que vous dites…
Le Messager
Mais vous le serez, Gabrielle, vous le serez…
Il s’éloigne, sans que ses pas ne dérangent aucun grain de sable.
Gabrielle reste seule.
Elle dépose la boule nacrée à terre.
Elle s’agenouille en face de Frédéric.
Ses lèvres déposent un baiser sur celles figées de Frédéric.
Ce contact fait frissonner Gabrielle.
Elle se remet à pleurer, la tête dans les mains.
Après quelques sanglots, elle redresse la tête, sa main ramenant ses longs cheveux blonds en arrière.
Ses yeux sont rougis mais son regard est déterminé.
Elle ramasse la boule nacrée sur le sable.
Elle se concentre sur la boule.
La boule blanche se met à luire doucement.
Fondu au blanc
Séquence III : Hors-le-monde, extérieur jour
Le Messager marche sur la plage, sans déranger aucun grain de sable.
Il s’arrête près de Gabrielle assise sur sa serviette.
Dans ses mains, elle tient une boule à peine plus grande qu’une boule de billard, dorée et lumineuse.

Gabrielle
Je… Je viens juste de terminer…
Le Messager
Je sais.
Elle lui tend la boule dorée.
Le Messager prend la boule avec une infinie douceur.
Le Messager a un regard bienveillant envers Gabrielle
Il va pour se retourner.
Gabrielle le retient délicatement par le bras.
Gabrielle
Vous ne regardez pas ce qu’il y a dedans ?
Je veux dire… Pour voir si ce que j’ai fait est bien?
Le Messager
Non, car cela vous est trop intime. Votre âme, votre être y sont représentés à l’état brut, pour cela jamais je ne me le permettrai. Mais je surveille les créations artistiques du monde pour voir ce que les inspirés font des souffles créatifs. C’est merveilleux, vous savez ?
Gabrielle
Je me suis demandé…
Le Messager
Oui Gabrielle ?
Gabrielle
Je veux dire… Pourquoi ne pas souffler vous- même ces inspirations créatives ? Nous sommes forcément moins doués que vous, non ?
Le Messager
L’art des hommes doit être créé par des hommes du début à la fin, Gabrielle. Si nous nous mettions à dicter à votre imaginaire, vous ne seriez plus au final que des robots et nous serions de bien piètres personnes. Toute la beauté de votre art vient de cette étincelle de vie que vous ressentez lors de cette création, juste avant de mourir…
Comment vous sentez-vous ?
Gabrielle
Je ne sais pas… Vidée mais sereine…
Le Messager a un sourire rassurant.
Le Messager
Il est toujours préférable de partir ainsi…
Gabrielle
Mais…
Le Messager
Oui, Gabrielle ?
Gabrielle
Je regrette quand même de ne pas avoir dit à mes parents combien je les aime…

Le Messager
Une bonne attitude face à la vie est de toujours vivre sa journée comme si c’était la dernière car c’est souvent le cas. Il vaut mieux toujours laisser aux gens qu’on aime une bonne impression quand on les quitte…

Gabrielle
Mais ne pourrai-je pas leur adresser un dernier message pour les rassurer avant de partir ?
Le Messager
Tu l’as déjà fait, Gabrielle…
Le Messager met la boule dorée et lumineuse dans la poche droite de son long manteau.

Retour séquence I : plage, extérieur jour
Bruits de plages, de conversation, de rires.
Gabrielle s’éloigne en courant et riant vers la mer.
Frédéric se relève.
Il hoche la tête en regardant s’éloigner Gabrielle amusé.
Il se met à son tour à rire.
Il la poursuit jusqu’à l’eau.
Gabrielle enthousiaste entre à toute vitesse dans l’eau.

Séquence IV : couloir des bureaux des veilleurs, intérieur jour
Dans un couloir de cristal, aux murs emplis de lumière et d’ombre, le messager avance.
Retour séquence I : plage, extérieur jour
Sur la plage, la plupart des gens se prélassent, vaquent à des occupations de plage.
Un cri affolé retentit.
Frédéric
GABRIELLE !!!

Séquence V : guichet des transferts, bureau des veilleurs, intérieur jour
Le Messager entre dans une petite salle.
Un comptoir de cristal en occupe la majeure partie. Derrière ce guichet se trouve un homme (le préposé) dont les traits semblent très proches de ceux du Messager. Il porte une tunique blanche.
Le Messager pose la boule dorée et lumineuse sur le comptoir.
Le préposé la récupère et la pose derrière le guichet, dans un emplacement prévu à cet effet.
Le préposé
Je vous écoute : Inspiré ?

Séquence VI : La rue devant la caserne des pompiers, extérieur jour
Un ambulancier en uniforme de pompier débranche en toute hâte la prise électrique de recharge d’un véhicule d’aide aux blessés rouge.
Deux autres collègues montent précipitamment dans le véhicule.
Le véhicule démarre en trombe, avec sirène et gyrophare.
Le véhicule tourne à droite dans la rue, à pleine vitesse.

Retour séquence V : guichet des transferts, bureau des veilleurs, intérieur jour
Le Messager
Peter Weir, 37 ans, 3 mois, 7 jours et 2 heures ; Melbourne, Australie.

Séquence VII : Hall de l’hôpital, intérieur jour
Les trois ambulanciers entraînent rapidement le corps de Gabrielle inanimé sur un brancard à roulette. Elle a une perfusion et un masque à oxygène relié à une machine qui lui envoie de l’air.
Les ambulanciers sont stressés et paniqués.
Ambulancier 1
Laissez passer !
Ambulancier 2
On la perd !

Retour séquence V : guichet des transferts, bureau des veilleurs, intérieur jour
Le préposé a fini de régler quelque chose derrière son comptoir.
Il relève la tête.
Le préposé
Parfait. Souffle ?

Séquence VIII : couloir des urgences de l’hôpital, intérieur jour
Ambulancier 2
Elle ne respire plus !

Retour séquence V : guichet des transferts, bureau des veilleurs, intérieur jour
Le Messager
Gabrielle Dubois, 25 ans, 6 mois, 12 jours, et 13 heures…

Séquence IX : Salle d’opération de l’hôpital de Hyères, intérieur jour
Dans la salle, les trois ambulanciers ainsi que deux infirmières sont consternés.
Un chirurgien regarde désabusé le corps inanimé de Gabrielle, il a un appareil d’électrochocs à la main.
Il pose sur son support électrique l’appareil d’électrochocs.
Le chirurgien retire de dépit son masque stérile.
Le chirurgien
Quel gâchis… Heure du décès ?
Une infirmière regarde sa montre.
L’infirmière
13H59.

Retour séquence V : guichet des transferts, bureau des veilleurs, intérieur jour
Le Messager
…La Favière, France.

Séquence X : chambre de Peter Weir, intérieur nuit
Un homme d’une quarantaine d’années (Peter Weir) débraillé et mal rasé, porteur de lunettes est assis à un bureau devant un ordinateur allumé sur un traitement de texte.
Sur le bureau se trouve un fouillis indescriptible de bouquins, CD audio et Roms, petits jouets.
La chambre est en désordre. Ca et là traînent épars sur le sol et les meubles vêtements, boîtes à pizzas, quelques revues scientifiques, géographiques et de charme.
Peter Weir a un regard faussement pensif à l’encontre de son plafond.
Il tapote sa bouche avec le crayon qu’il tient dans sa main droite.
Une lumière blanche aveuglante d’une durée d’un dixième de seconde illumine la chambre.
Peter Weir lâche son crayon qui tombe au sol.
Soudainement inspiré, il tapote convulsivement sur son clavier.
A l’écran on peut lire :
BITCH’S PARTY
A script from Peter Weir

Générique de fin, dans lequel n’apparaît pas le nom du scénariste.

Séquence XI : Bureau central des veilleurs, intérieur jour
On perçoit que le générique est en fait visionné sur un grand et beau miroir sur sautoir. Son armature est faite d’argent, d’or et de lumière et des fleurs de lys sont finement sculptées sur son cadre. Faisant face au miroir, de part et d’autre de ce dernier se trouvent deux grands fauteuils de cuir manifestement très confortables dont on ne voit que le dos. L’un des fauteuils est d’un blanc éclatant et l’autre d’un noir profond.
Le fauteuil blanc est situé à gauche du miroir tandis que le noir est à sa droite.
Du fauteil noir s’échappe une fumée similaire à celle d’un cigare.
Le reste de la salle semble constitué de cristal de lumière et d’ombre, à part les murs lointains il n’y a pas d’autre ameublement.
Le générique continue à défiler, lisible.
L’entité assise dans le fauteuil blanc
Il n’y a plus d’artistes alors ?
L’entité assise dans le fauteuil noir
Si : notre agent artistique choisit toujours ses sujets à point. Les oeuvres qui en résultent sont toujours d’une indéniable beauté, que seul l’instant de mort peut apporter. A mon sens, le véritable artiste, c’est lui…
L’entité assise dans le fauteuil blanc
Penses-tu vraiment que l’humanité était prête pour une telle explication sur les affres de la création ?
L’entité assise dans le fauteuil noir
Les gens ne croient plus en rien. On peut tout leur dire, tout leur expliquer, il suffit d’un simple écran de publicité pour tout effacer et décrédibiliser…
Une bouffée de fumée s’échappe du fauteuil noir.
L’entité assise dans le fauteuil noir
Ils ne retiennent aucune leçon, et puis c’est bien tourné, non ?
L’entité assise dans le fauteuil blanc
Je dois reconnaître que l’histoire est prenante, quel en était le souffle ?
Une autre bouffée de fumée s’échappe du fauteuil noir.
L’entité assise dans le fauteuil noir
Olivier Grassini, 30 ans, 8 mois, 24 jours, 11 heures ; Cannes, France.

Aujourd’hui j’ai écrit ça :
Autour de tous ces gens la couleur avait disparu, sauf sur quelques-uns d’entre eux. Ceux qui étaient restés en couleur pouvaient bouger et parler alors que les autres étaient complètement figés. Les quelques hommes allaient commencer à paniquer quand une superbe blonde en robe de soirée fit son entrée dans la salle de rédaction.
Elle leur sourit à tous d’un sourire plein de compassion et leur dit :
“Bonjour Messieurs, mon nom est Gabrielle et nous avons du travail, malheureusement en groupe.”

Gabrielle sourit, d’un sourire plein de bienveillance et de compassion.
http://www.bdfugue.com/blog/hommages-je-suis-charlie

Hello à l’amiral Shepard :D
Pour avoir eu la chance de tester par deux fois le jeu, je peux vous dire que c’est un travail énorme, qualité quasi pro, et que c’est du très bon !!
Alors n’hésitez pas à le soutenir !
Mass Effect Nouvelle Ere c’est bon, mangez-en. :^:

Cher Corbeau de Lumière,
Je pense que tu dois te tromper de topic en fait. :wink:
Je suis effectivement en train de finaliser mon univers de Jeux de Rôles mais c’est sur le fil :
http://www.trictrac.net/forum/viewtopic … 5&t=144327
Ici, c’est une œuvre artistique en hommage aux évènements du 07/01.
Je te conseille donc de continuer cette très intéressante discussion sur le fil du jeu où j’essaierai de deviner qui est mon admirateur secret. :wink: