Les changements à gauche

Hi ! Pas encore lassé des sujets politiques, j'aimerai avoir vos avis sur les projets de "refondation" à gauche. D'autant qu'aujourd'hui, François Hollande a parlé de créer un nouveau parti plus large que le PS, propos aussitôt nuancés ou critiqués (il aurait fallu que nous ne parlions ensemble, etc.).
A votre avis, sur quelles bases une refondation de la gauche devrait-elle s'opérer ? Comment voyez-vous le paysage à gauche dans un ou deux ans, après la digestion de l'élection présidentielle ? Le rapport entre l'extrême-gauche, le PS, ses proches alliés, le centre ?

ouh là, c'est jouer les voyantes... :)
deux options : soit ils font un parti attrape-tout de centre gauche (genre new labour) et ca dépendra de la survie de Francois Bayrou, soit un parti plus ancré à gauche (question des valeurs) qui prendra plus de temps à rassembler son électorat.
La distinction est aussi à opérer entre un parti axé sur ses notables (flingage entre éléphants, comme on le voit la chasse est ouverte) ou un parti de militants, destiné à reconquérir le terrain, les asso qui ne mènent plus automatiquement au PS comme il y a trente ans, etc.
Et puis il leur faudra reconquérir la notion de changement; il me semble que le PS aujourd'hui incarne plus le conservatisme que Sarkozy. Inversion, retournement, paradoxe, illusion d'optique, de "comm'" ? Le fait est que ca a pris, et ce fut bien joué de la part de NS.

Moi je crois à une gauchisation de deux grands partis :

1- Le centre de bayrou qui va récupérer la branche sociale démocratie du PS.

2- Le reste du PS qui, mathématiquement, va se retrouver plus à gauche.

Pour les autres partis de gauche :

Les verts vont probablement rejoindre le grand parti social démocrate, leur refus d'alliance avec le PS au premier tour des législatives va dans ce sens.

Les communistes vont continuer sur leurs bases solides et engagées, mais devenir une toute petite force politique jusqu'à l'apparition d'un prochain communiste plus charismatique que Besancenot ou jusqu'à une alliance avec le PS gauchisé.

Les extrêmes gauches vont restées séparées en défendant leurs petite paroisse à chaque élection et en faisant parfois quelques accords (LCR - LO) pour des suffrages proportionnels.

A ce sujet, deux points de vue que j'ai trouvé intéressant pour ce qu'ils reflétent

à droite: Sarkozy le soixante-huitard par Pascal Bruckner sur Libération

Le conservatisme est passé dans le camp de celle qui est censée le combattre: la gauche.

Dans l'histoire de France, on le sait, la Restauration ne fut pas le rétablissement de l'Ancien Régime, mais sa liquidation douce, l'acclimatation des idées révolutionnaires au XIXe siè cle, la perte de pouvoir progressive de la monarchie et de l'Eglise au profit des républicains. Pareillement, le réquisitoire anti-68 de Nicolas Sarkozy ne doit pas masquer qu'il en est l'héritier plus que le pourfendeur. Son slogan de candidat «Ensemble tout devient possible » et la croyance dans les vertus de l'action collective sont aux antipodes du pessimisme historique de la droite (et fait écho à ce mot de Dostoïevski : « Si Dieu n'existe pas, tout est permis» ).
Le style nerveux, dynamique de l'homme, s'il est classique dans le message, est moderne dans la forme. Rien à voir avec l'allure empesée, louis-philipparde, d'un Balladur ou d'un Giscard. Son volontarisme dément le déterminisme philosophique qu'il afficha lors de ses entretiens avec Michel Onfray à propos des prédispositions génétiques des pédophiles. Sa vie privée de père de famille recomposée, ses démêlés conjugaux et son rapport décomplexé à l'argent sont typiquement post-soixante-huitards. Une Cécilia Sarkozy eût été impensable sous de Gaulle et Pompidou, quand le féminisme était encore balbutiant. Enfin, sans Mai 68 et son esprit de générosité, jamais les Français n'auraient élu un fils d'immigré, juif et hongrois : souvenons-nous des avanies, des insultes que dut subir dans les années 50, pour cause de judéité, un Mendès-France (surnommé « Mendès, pas France» ). C'est plutôt Ségolène Royal, grande femme sage au sourire de Madone, au message évangélique « Aimons-nous les uns les autres», qui incarnerait la France d'hier, malgré sa défense de 68.
Cette trajectoire étonnante du maire de Neuilly-sur-Seine illustre un phénomène paradoxal, à savoir que depuis une trentaine d'années le conservatisme est passé peu à peu dans le camp de celle qui fait profession de le combattre : la gauche. Ce conservatisme s'énonce toujours dans le langage de la révolution, dans une rhétorique de l'anticapitalisme empruntée à la mouvance communiste. Bolchevique dans l'opposition, mais libéral au pouvoir où il privatise à tour de bras, le Parti socialiste est resté prisonnier de son surmoi gauchisant, des groupes trotskistes, altermondialistes, écologistes, dont il persiste à singer l'idéologie. Tous les partisans de l'immobilisme qui se battent uniquement pour «préserver les intérêts acquis» se doivent d'emprunter le discours du mouvement, au point que le gauchisme était devenu, avant l'irruption de Ségolène Royal sur la scène, la maladie sénile du socialisme.
Ce nouveau passéisme enrobé dans le langage des sans-culottes est assez déconcertant de prime abord, puisqu'il superpose slogans subversifs et revendications corporatistes. Ici, le sens manifeste doit s'entendre à l'inverse du sens réel : sous la mousse verbale, sous l'appel au soulèvement, il faut comprendre éloge de l'ordre établi, respect du statu quo. Ce camouflage langagier manifeste surtout une même frayeur face à la marche du temps et aux transformations du monde. A tort ou à raison, les socialistes donnent le sentiment de vouloir geler l'Histoire et d'avoir choisi le parti de l'inertie.
Depuis Mitterrand, deux conservatismes, de droite et de gauche, se coalisent pour freiner toute réforme d'envergure. L'accusation de «réactionnaire» lancée à l'endroit de certains intellectuels par les gardiens de l'orthodoxie est à cet égard révélatrice : quiconque ne parle pas la novlangue progressiste est immédiatement frappé d'anathèmes. Invoquer le poids des traditions, rappeler l'importance du facteur national, protester contre le délabrement scolaire, l'infantilisation de l'individu, vaut à certains d'être voués aux gémonies. En d'autres termes est qualifié de «réactionnaire» quiconque fait preuve d'intelligence et envisage les problèmes dans leur complexité. Il faut savoir gré à Ségolène Royal de s'être battue à fronts renversés, d'avoir introduit dans sa campagne des thèmes tabous dans son camp : le drapeau, la patrie, la famille, le travail, la Marseillaise... Tandis que son concurrent invoquait les mânes de Léon Blum et Jean Jaurès, et faisait l'éloge du labeur ouvrier. Si bien qu'à un certain moment, les deux candidats semblaient se répondre l'un l'autre, par-delà leurs divergences, comme atteints d'écholalie. On l'a beaucoup dit : un souffle d'air frais a balayé la France durant ces élections. Notre vieux pays, délaissant mythes et fables, a accepté le diagnostic sans concession posé sur lui.
La rage souvent abjecte que Nicolas Sarkozy a suscitée vient de là : il a volé à la gauche son trésor et sa langue, il l'a dépouillée comme un bandit de grand chemin, il l'a même, crime de lèse-majesté, privé de son meilleur ennemi, Jean-Marie Le Pen. Il a renvoyé la gauche à ses archaïsmes, à ses radotages, à ses lubies. Le roi est nu. Au Parti socialiste de savoir s'il veut mourir, pour mieux ressusciter comme la plupart des gauches européennes, ou dépérir dans le culte des pensées mortes : rien de plus narcissique que l'utopie quand elle préfère la sécheresse de l'idée à la richesse de la réalité. Il serait triste que le camp de la rose, déjà vaincu, se laisse en outre déposséder de sa rénovation par un leader du centre droit, François Bayrou.
Le nouveau président a trop promis pour avoir droit à l'erreur. Il a gagné cette élection sur un double message : ordre et rupture. Le pari est audacieux mais risqué. Nicolas Sarkozy n'aime rien tant que les grands écarts : il s'affiche libéral et dirigiste, patriote et européen, laïc et croyant, gaulliste et atlantiste. Selon qu'il penchera d'un côté ou de l'autre, toute son action s'en trouvera modifiée. Contrairement à ce qu'il dit, c'est l'économie de marché, et non Mai 68, qui détruit les valeurs dont la droite se veut le défenseur. C'est le capital, Marx l'a souvent écrit, qui bouleverse familles, lignages, moeurs, transgresse les frontières, casse les solidarités et fait de chaque individu un agent rationnel soucieux avant tout de sa réussite et de son bonheur.
Nicolas Sarkozy réussira-t-il à être à la fois Thatcher et Blair, celui qui réforme en profondeur et celui qui adoucit la dureté des réformes ? Pourra-t-il condenser en un quinquennat deux séquences historiques qui ont pris trente ans en Grande-Bretagne ? Ou bien renoncera-t-il au changement pour chausser peu à peu les bottes de Mitterrand et de Chirac ? La vraie rupture n'est jamais tranquille.


à gauche : Pour une gauche décomplexée par Clémentine Autain sur son blog
Le nouveau must de la politique française, surtout à gauche, est la rénovation ou la refondation. Si les socialistes n’ont pas réussi, c’est parce qu’ils ont manqué leur aggiornamento. La faute incombe aux ringards, à ceux qui n’ont pas su “ décomplexer ” la gauche en l’ouvrant vers le centre, vers les modèles britannique ou italien. Étonnant travail d’appropriation du vocabulaire, légitimé par les “ grands penseurs ”, relayé par les médias. Quiconque ose expliquer que les fondamentaux de la gauche sont un socle nécessaire de toute reconstruction est irrémédiablement rangé au rayon des vieilles barbes. L’avenir est à la “ sortie de l’affrontement bloc contre bloc ”, nous expliquent en cœur Bayrou et Royal. Mais qui a donc gagné l’élection ? Un tenant de la droite molle ? Au contraire : pendant des années Sarkozy a cultivé tranquillement le terrain d’une droite fière d’elle-même, mobilisant l’électorat, notamment populaire, non pas aux marges mais au centre de l’idéologie d’une véritable “ contre-révolution libérale ”. Et c’est au moment où triomphe le héraut libéral autoritaire que l’on nous explique qu’il faut “ décomplexer ” la gauche en la portant… vers sa droite !
Ne nous laissons pas avoir. La gauche sociale-libérale ? On l’a déjà tentée, en Angleterre, en Allemagne ou en Italie. Si elle peut être séduisante un moment pour conjurer la droite dure, elle est porteuse de lourdes déceptions, propices à réactiver une droite encore plus rude qu’elle ne l’était auparavant. Cette orientation ne permet pas de changer en profondeur les conditions de vie du plus grand nombre et donc de gagner, massivement et durablement, les catégories populaires et les jeunes. C’est au cœur des cultures politiques, à droite comme à gauche, que les joutes électorales se perdent ou se gagnent ; pas aux franges incertaines des familles politiques.
Ce n’est pas surprenant, à un moment où la politique se remet à passionner et où les débats structurants portent sur le fond des projets de société. À partir de quoi construit-on du lien social et de l’efficacité ? Sur ce terrain-là, impossible de s’en tenir à des faux-fuyants. Comment peut-on nous faire croire que l’adaptation au marché est “ moderne ” quand la concurrence libre et non faussée produit tant de désastres humains et écologiques, de gabegie et de désordre social ! Comment parler d’ordre juste dans un système qui, par essence inégalitaire, déchire la société et oppose les individus les uns aux autres ? Le réalisme n’est pas dans l’acceptation de la norme de l’économie libérale, mais dans sa contestation et dans la recherche patiente et sans verbiage de son dépassement. La modernité n’est pas du côté d’une gauche qui renonce à être elle-même sur le fond, mais du côté d’une gauche bien dans ses baskets, sûre et fière d’elle-même.
Mais il est vrai, en même temps, que cette gauche assumée et “ décomplexée ” par sa gauche a besoin de balayer devant sa porte. Le temps n’est plus au yo-yo entre le renoncement et la conservation, l’abandon des principes ou l’enkystement dans les vieilles formes. Une gauche ambitieuse est une gauche qui ne renonce pas aux nécessaires ruptures, mais qui en repense de façon neuve les cohérences. Une gauche qui respecte son histoire et ses valeurs, mais qui n’hésite pas quand il le faut à bousculer ses habitudes, ses instruments de pensée critique, ses façons d’être même, et qui porte le renouvellement générationnel et culturel. Une gauche qui parle de la question sociale mais qui apporte des réponses sur tous les terrains, des droits humains à la démocratie, en passant par l’école, la culture ou les enjeux urbains. Une gauche qui ne confond plus tous égaux et tous les mêmes, la force de la solidarité et la dilution de l’individu dans le collectif, la passion de la mise en commun et la soumission à l’étatisme, la promotion du public et la fascination de l’administratif, les vertus de l’efficacité productive et le productivisme.
Si les classes populaires, les nouvelles générations, les milieux culturels, les intellectuels critiques ne se sentent plus portés par une dynamique de la gauche de transformation sociale, c’est parce que s’est construite, d’impasse soviétique en renoncements sociaux-démocrates, la démoralisation qui leur a fait perdre confiance dans les “ lendemains qui chantent ”. Mais c’est aussi pour une part parce que nous, les tenants obstinés de la transformation sociale, nous restons en panne. Et ce n’est pas qu’une question d’ego, de mécano stratégique ou de boutiques. C’est un enjeu de fond. Pour quoi nous battons-nous ? Pas seulement, en contre, pas seulement pour défendre des acquis, mais au nom d’une société différente, reposant sur d’autres valeurs, d’autres critères, d’autres manières de “ faire société ”.
Ou bien nous sommes capables de développer un projet cohérent, transformateur, tracé en positif, qui montre de façon visible qu’il continue des valeurs d’égalité, d’émancipation, de mise en commun, mais qu’il répond aux enjeux du monde contemporain et de façon critique pour sa propre histoire et pas seulement pour celle du capital ; ou bien nous nous engluons dans nos réflexes idéologiques et nos vieilles routines et laissons à d’autres les attributs de la modernité et de la rénovation. Or si le mouvement ouvrier fut expansif, jusque dans les années soixante, c’est parce qu’il sut à sa manière incarner une certaine vision de la modernité, alternative à celle du marché libre du capital en expansion.
Soyons sans complexes. Assumons notre histoire. Sachons en être fiers ; sachons donc la transformer.

J'ai l'impression que la montagne va accoucher d'une souris.

LCR, LO, PC et Verts ne sont en l'état pas du tout dans une démarche de sabordement afin d'intégrer un tout plus grand. Le refus des Verts d'accords avec le PS est d'ailleurs symptomatiques de ce renfermement qui guette ces différentes forces. Le PC n' a également pas hésité à accuser Royal de la défaite dde la gauche :roll: . Arlette retrouve son étiage habituel. Seul Besancenot est suffisamment en position de force pour initier un mouvement mais croire qu'il n'est pas "tenu" par son propre appareil est illusoire.

Quant au PS s'il va au bout de la réforme il ne peut qu'exploser. Trop peu d'accords de fond entre un Strauss-Kahn et un Mélenchon, entre un Colomb et un Fabius, entre une Royal et un Hollande ( :wink: ).
Qui prendra le risque de l'explosion ? La crainte de ne pas être celui qui sortira vainqueur du combat pourrait bien pousser tout ce petit monde à une paralysie in fine. En tout cas, ça dézingue à tout va, DSK, Valls ce matin...

Un nouveau parti...sans Kouchner ?

Libération

La mode des collectifs anonymes(Spartacus, Hannibal, les gracques) avait été lancée durant les présidentielles.

Elle continue avec Gavroche, collectif de jeunes militants socialistes

PS : rénover la vieille maison

Il faut reconstruire le Parti socialiste en restant fidèle à son histoire et à ses valeurs.
Le 6 mai 2007, la gauche a fait son devoir. Elle l'a fait dos au mur, en votant massivement, unanimement, contre Nicolas Sarkozy. Pourtant, elle savait que ce vote signait son acte de décès. La gauche a perdu et ne maîtrise déjà plus son destin. Cette élection était imperdable : la gauche avait remporté les élections intermédiaires régionales et européennes ; elle s'était mobilisée et avait remporté les combats pour l'Europe sociale et contre le CPE. Jamais les Français n'avaient attendu autant de nous : éducation, logement, emploi, sécurité, Europe.
En termes électoraux, au premier tour, la gauche n'a totalisé que 36 % des suffrages. Le vote utile en faveur de Ségolène Royal a indéniablement joué à plein. Toutefois, son résultat a été à peine plus élevé que les scores réalisés par Jospin, Taubira et Chevènement en 2002.
La gauche antilibérale, communiste et écologiste représentait en 2002 près de 20 % des voix. Elle est aujourd'hui laminée, réduite à 10 %. Au reste, le fait que François Bayrou ait drainé plus d'électeurs de gauche que de droite souligne le profond malaise de la gauche réformiste. Au second tour, avec un peu moins de 47 % des voix, et en dépit d'une forte mobilisation antisarkozyste, la gauche perd pour la troisième fois consécutive l'élection présidentielle.
Faut-il en conclure que la droitisation de la France est achevée ? Le destin de la «nouvelle gauche» serait-il donc d'aller gouverner avec le «nouveau centre» ? Il nous semble surtout que la gauche, et en premier lieu le Parti socialiste, a failli à sa mission, son histoire et ses valeurs en abandonnant la question sociale, au bénéfice de questions sociétales. De congrès improbables en synthèses bancales, le PS a renoncé à définir une véritable orientation politique. Certains ont intenté un procès en incompétence à la candidate du Parti socialiste. Pourtant, cette dernière ne fait que poursuivre la dépolitisation en oeuvre depuis cinq ans.
Nous avons renoncé à parler de redistribution, à vouloir modifier la répartition capital-travail ; nous avons reculé sur les services publics ; nous n'avons pas su restaurer l'égalité républicaine. Ces débats, au coeur de la pensée socialiste, sont tabous. Pour preuve, l'opprobre subi par les partisans d'une Europe sociale lors du débat sur le référendum. L'idée même qu'une idéologie socialiste puisse subsister relèverait désormais de l'archaïsme. Au nom du pragmatisme et de la nécessaire adaptation à la mondialisation, le fatalisme l'a emporté sur le réformisme.
A la question sociale, on a préféré les questions sociétales. Certaines sections du PS débattent davantage de pistes cyclables que d'inégalités salariales. Face à la crise réelle de nos institutions, on nous propose la démocratie participative et les citoyens experts. Face à la crise de l'Etat, on nous propose la régionalisation. Face aux malaises sociaux et économiques des quartiers populaires, on nous propose de restaurer les symboles de la nation et de chanter la Marseillaise. L'interdit idéologique est tel que même les contradictions les plus grossières ne font plus réagir. Après avoir dénoncé en Bayrou un homme de droite, le voilà devenu, en l'espace d'une nuit, notre meilleur allié. Evidemment, toute campagne électorale s'accompagne de positionnement stratégique ; ici le compromis est un reniement. C'est aussi un flagrant déni de démocratie. En d'autres périodes, un tel revirement aurait provoqué un nouveau congrès de Tours. Aujourd'hui, certains tentent un aggiornamento à la sauvette.
Libre aux camarades qui le souhaitent de rejoindre le Mouvement démocrate de François Bayrou, mais qu'on ne nous dérobe pas le Parti socialiste. Bien sûr, la tâche sera difficile. Il nous incombera de reconstruire le PS en fidélité avec son histoire et ses valeurs en réaffirmant nos combats prioritaires : laïcité, justice et progrès social, égalité des chances et méritocratie républicaine, Etat-providence et services publics. Ces thèmes n'ont rien perdu de leur actualité. Il faut nous les réapproprier, non plus en tant que simples slogans, mais par des propositions concrètes et réalistes.
Que la «nouvelle gauche» aille gouverner avec le «nouveau centre». Quant à nous, nous rénoverons la «vieille maison» .

C'est normal et plutôt sain qu'après son échec, le PS se remette en cause.
A mon avis, ils auraient du attendre la fin des législatives mais les ambitions ont du mal à se contenir...

J'espère qu'ils trouveront enfin leur voie, celle d'un véritable parti d'opposition.
(et non pas une machine électorale qui se met en marche qq mois avant une élection)

Il faudrait peut-être retirer l'éléphant de la liste des espèces protégées.

arthemix dit:Il faudrait peut-être retirer l'éléphant de la liste des espèces protégées.


Défense d'y voir un appel à la battue

Une fois qu'on aura un beau cimetière, on pourra enfin ivoire plus clair.


Plus sérieusement, je ne sais pas ce que ça va donner exactement, mais je sens que mon vote va porter de plus en plus à gauche à l'avenir. Et si le PS ne suit pas ce mouvement là, tant pis pour lui.

arthemix dit:Plus sérieusement, je ne sais pas ce que ça va donner exactement, mais je sens que mon vote va porter de plus en plus à gauche à l'avenir. Et si le PS ne suit pas ce mouvement là, tant pis pour lui.

en fait un des avenirs possible du PS est la scission PSD (social démocrate) et PS historique (gardant la ligne traditionelle)

Ce dernier absorberait une partie des militants communistes (le restant partant chez Besancenot) et garderait les composantes historiques du PS, alors que le PSD absorberait une partie des écologistes et garderait les composantes souhaitant une rénovation.

Ce scénario n'est pas une volonté affichée des dirigeants socialistes mais une quasi certitude si DSK prend la tête du PS (les militants à gauche du PS ne supporteront pas d'intégrer le modèle libéral comme un élément de leur politique) et un risque si c'est Royal.

La question c'est aussi de savoir si les gens qui se déclarent comme des rénovateurs sociaux-démocrates seraient capable de travailler avec des non socialistes, en l'occurence le mouvement démocrate de Bayrou.
D'abord il faudrait qu'ils acceptent de museler leurs candidats au profit de ceux du modem, autant ça paraît possible dans des élections type législatives que pour la présidentielle, il ne faut pas y compter vues les ambitions de chacun.

Dernièrement, on assisté à une véritable "implosion du PS" pour reprendre les mots de l"émission "C dans l'air" sur la Cinquième (14 mai 2007). Effectivement, une quinzaine de cadres du PS ont rejoint Bayrou et son nouveau parti. DSK a annoncé qu'il était temps que "la présidentiable se remette en cause et fasse un peu de place à ses confrères" , tandis que Fabius affirmait "Me Royal ne prend pas une place aussi importante au PS qu'on puisse le dire". Bref, tout va bien...
Selon la rumeur au PS , Ségo convoiterait le poste de son mari.
La Gauche me semble vraiment mal barrée, et il faudrait une véritable alliance sans hypocrisies pour la relancer. Je pense que les législatives vont être fatales au PS. Dr Max

La scission devient de plus en plus probable en effet entre ps antilibéral et fourre-tout (marxisme, immigrationisme, etc. ...), et un ps plus proche des partis sociaux démocrates européens.
Je ne suis pas d'accord avec l'une des analyses présentées plus haut; il y est dit que la gauche avait toutes les chances de gagner, ce que je crois profondément, mais le parallèle avec les élections régionales et européennes me semble abusif.
Tout d'abord le non au référendum n'aurait jamais abouti sans le vote des nationalistes/souverainistes, or ce vote là n'est pas de gauche. Ensuite concernant les régionales, pour rappel la droite était en pleine période de réformes impopulaires (retraite, secu, éducation, etc. ...), et ce vote fut un vote de protestation.
Pour rappel, en nombre de voix, la gauche durant la cinquième république n'é été majoritaire qu'en 81 avec le consentement de chichi(présidentielles et logiquement les législatives qui ont suivi), et en 88 (où Chirac s'est flingué en voulant revenir sur l'isf).
Jamais avant durant la cinquième, et jamais depuis, la gauche n'a été majoritaire à un scrutun majeur en terme de voix. En 97, lors de la dissolultion présidentielle, si mes données ne sont pas erronées, la gauche n'avait pas obtenu plus de voix que la droite, mais à l'époque le vote fn jouait clairement en faveur de la coalition PS.
La gauche ne doit pas sous estimer la vitalité de la droite, dans un pays qui historiquement est à droite. C'était Napoleon III qui disait: "le peuple, ne vous en faites pas pour lui, il est plus conservateur que vous".

Oui à une sicission salutaire pour tout le monde, mais cela ne résoudra pas tout, loin de là, et l'électorat populaire ne se laissera pas reconquerrir par un simple changement de nom.

Maldo

en fait, comme je l'ai déjà dit dans un autre post, ce n'est pas que Royal n'avait aucune chance de gagner, c'est qu'elle capitalisait ( :roll: ) de la notoriété pour asseoir ses prétentions de dirigeante du PS; d'où le grand sourire alors que c'est une terrible défaite.
L'émission "C dans l'air", citée précédemment, m'a à la fois fait plaisir, car on y a confirmé mon opinion mais en même temps inquiété car on y voit bien les coulisses et jeux de pouvoirs qui stérilisent les débats de contenus. Les stratégies sont claires, DSK vs. Royal, chacun cherchant à s'attribuer la paternité de la "rénovation du parti".

Là où ça m'inquiète, c'est qu'entre Bayrou qui va avoir besoin de temps pour construire son parti et le PS qui se déchire et qui va tarder à se rénover, il n'y aura pas une opposition à la majorité actuelle, opposition nécessaire pour que réguler un peu le pays.

Du coup, cette opposition risque de se révéler une nouvelle fois dans les prises de positions des syndicats, bloquant des réformes sur des bases plus politiques que sociaux-économiques.

le poney dit:
La question c'est aussi de savoir si les gens qui se déclarent comme des rénovateurs sociaux-démocrates seraient capable de travailler avec des non socialistes, en l'occurence le mouvement démocrate de Bayrou.
D'abord il faudrait qu'ils acceptent de museler leurs candidats au profit de ceux du modem, autant ça paraît possible dans des élections type législatives que pour la présidentielle, il ne faut pas y compter vues les ambitions de chacun.


Drôle de conception, toute centriste, du "travailler ensemble".

Il faudrait que le PS "muséle" (sic) ses candidats au profit de l'UDF MD et que la seule ambition qui vaille soit celle de Bayrou, perdant du premier tour, qui a été incapable de soutenir un candidat au second,incapable de faire un choix politique, tout à ses pensées politiciennes.

Bayrou n'a pas su museler ses ambitions personnelles, a préféré jouer la carte Sarkozy président pour se poser ensuite en recours pour une opposition qu'il veut refonder autour de lui et de son "UMP du centre"

Le PS tomberait bien bas s'il devenait supplétif d'un parti supplétif.

bertrand dit:
le poney dit:
La question c'est aussi de savoir si les gens qui se déclarent comme des rénovateurs sociaux-démocrates seraient capable de travailler avec des non socialistes, en l'occurence le mouvement démocrate de Bayrou.
D'abord il faudrait qu'ils acceptent de museler leurs candidats au profit de ceux du modem, autant ça paraît possible dans des élections type législatives que pour la présidentielle, il ne faut pas y compter vues les ambitions de chacun.

Drôle de conception, toute centriste, du "travailler ensemble".
Il faudrait que le PS "muséle" (sic) ses candidats au profit de l'UDF MD et que la seule ambition qui vaille soit celle de Bayrou, perdant du premier tour, qui a été incapable de soutenir un candidat au second,incapable de faire un choix politique, tout à ses pensées politiciennes.
Bayrou n'a pas su museler ses ambitions personnelles, a préféré jouer la carte Sarkozy président pour se poser ensuite en recours pour une opposition qu'il veut refonder autour de lui et de son "UMP du centre"
Le PS tomberait bien bas s'il devenait supplétif d'un parti supplétif.

ce n'est pas ça que je voulais dire.

Dans toute élection, lors d'accords, les partis doivent brider certains candidats au profit de leurs alliés, au PS, ça c'est fait pour le PC, les verts, les radicaux de gauche.
Dans le cas d'un parti PSD, il faudrait que se renouvelle cette opération avec le modem et d'un côté comme de l'autre.

Ce que je dis c'est qu'autant c'est réalisable dans des législatives, autant pour des présidentielles, les 2 partis se présenteraient au premier tour car incapable de présenter un candidat unique.

C'est pour cela que je redis que les ambitions de DSK et de Bayrou les empêcheront probablement de s'associer dans un mouvement social démocrate.

Parlant des changements à gauche, je ne citais que ce que la gauche allait faire.

arthemix dit:Une fois qu'on aura un beau cimetière [ndg : d'éléphants], on pourra enfin ivoire plus clair.


On ne peut plus d'accord.
greuh.

le poney dit:
Parlant des changements à gauche, je ne citais que ce que la gauche allait faire.


Si le PS opere sa mue en un parti Radical socialiste (avec ou sans Bayrou), et effectue son "Bad Godesberg" (pres de 50 ans apres l'allemagne!!!) il va perdre un max de sympathisants...

Cela a boutirait a trois blocs (je ne parle pas de parti)
-une gauche antiliberal
-un centre droit/gauche social democrate
-une droite liberale/ultra liberale.

Le PS perdrait une bonne part de ses electeurs traditionnels dans cette mutation au centre....En effet son electorat traditionnel n'est majoritairement pas dans cette mouvance, de plus ce nouvel essor est plutot porté par Bayrou au yeux des Français....

Al1_57 dit:Le PS perdrait une bonne part de ses electeurs traditionnels dans cette mutation au centre....En effet son electorat traditionnel n'est majoritairement pas dans cette mouvance, de plus ce nouvel essor est plutot porté par Bayrou au yeux des Français....


C'est clair. Je pense que la logique voudrait qu'un centre gauche se constitue autour de Bayou / Strauss Kahn et que le PS porte des valeurs plus traditionnellement de gauche allant de Mélanchon à Royal en passant par Fabius (j'ai du mal à trouver un jalon : à partir de qui couper ?).