mouai... j'aimerai bien avoir acces aux données brutes.. parce que quand meme, il y a l'air d'avoir pas mal de variations...
parce que parfois on peut conclure completement a coté de la plaque en interprettant un peu comme on veut ces données...
surtout, si l'article peut faire les gros titres.
RenaudD dit:Le problème que ça me pose c'est qu'en tant que scientifique je ne vois pas mais alors vraiment pas quel processus biologique lie le cerveaux et ses capacités avec la masse pondérale si ce n'est la glande pituitaire et l'hypothalamus.
Dire que ces deux parties du cerveaux régulent -entre autres- l'efficacité du cerveau et la tendance à faire du gras me semble éminemment probable mais ... ce sont des conséquences d'une même cause et pas le contraire.
En effet il est possible que les personnes qui sont grosses suite à une activité 'anormale' de la glande piruitaire aient aussi des problèmes cognitifs. Mais tout le monde n'est pas gros pour ces raisons là.
je suis bien incapable de te proposer une explication qui te satisfera. Une relation empirique n'est en rien une avancée scientifique, je pense que tu en conviendras. Mais à partir du moment où elle existe, on ne peut pas l'ignorer sous prétexte qu'elle ne s'insère pas dans un cadre théorique connu et validé.
En Finance (plus mon domaine) par exemple, on constate régulièrement des corrélations entre le comportement des marchés financiers (hausses, baisses, volatilité,...) et les résultats sportifs de la veille. Pourtant rien dans la théorie financière à l'heure actuelle n'explique de pareils résultats. C'est même d'une absurdité absolue. Un article là-dessus est d'ailleurs paru récemment dans le Journal of Finance (revue d'excellence s'il en est) il y a peu de temps je crois, preuve pourtant de la robustesse du phénomène. Ensuite, il y a un pas de géant entre constater ces relations empiriques en apparence improbables et conclure à: "il faut allouer ses actifs selon les résultats de la coupe du monde" ou, dans le cas qui nous intéresse: "manger au macdo rend con", pas que je ne franchirai pas, tu t'en doutes bien.
Je ne prends pas la défense de l'article pour autant, et je suis persuadé qu'il est tout à fait possible (ou probable) de remettre en cause la qualité du papier: erreur de codage, échantillon non représentatif, variables de contrôle "gênantes" volontairement omises (tellement facile et tellement fréquent), etc.
Krka dit:Je pense que c'est tout ce domaine de recherche qui est rejeté, bien plus que l'article lui-même.
rejeter un domaine de recherche? mon dieu, c'est encore pire que ce que je pensais.
Bah pourquoi ?
Belial dit:Krka dit:Je pense que c'est tout ce domaine de recherche qui est rejeté, bien plus que l'article lui-même.
rejeter un domaine de recherche? mon dieu, c'est encore pire que ce que je pensais.
je pense que n'importe quelle question scientifique doit pouvoir être investiguée, peu importe les risques de récupération.
Ce que je peux dire c'est que les gens qui ont fait l'étude sont très sérieux, je bosse dans le même labo qu'eux.
Ce qu'il faut voir c'est le modèle qui a derrière et donc lire le papier en entier. Personnellement je ne connais pas le détail, mais il faut comprendre éventuellement la variable intermédiaire entre poids et habiletés cognitive (pas intelligence). Est-ce que la relation est sociale, psychologique, physiologique ?
Oui, tout-à-fait, comme l'étude sur la bière et le vin (qui sont dans beaucoup de pays des marqueurs sociaux : et quand je monte dans la société, je change d'habitude de consommation pour m'identifier aux membres de mon nouveau milieu). La relation n'est peut-être pas : je suis gros, ce qui fait que je deviens bête ; mais : il y a plus de personnes obèses dans les milieux avec un niveau d'étude peu élevé (ce qui ne me surprendrait pas : en général les problèmes alimentaires sont plus nombreux dans les milieux modestes), et nos tests évaluent le développement des facultés intellectuelles par l'éducation et pas le potentiel que chacun aurait pu développer avec des opportunités éducatives égales. Auquel cas, nous sommes devant la démonstration qu'il vaut mieux être riche et bien éduqué que pauvre et mal éduqué, car cela permet de connaître plus facilement ce qu'il faut éviter de faire. Enfin, je dis ça... il faudrait avoir plus qu'un résumé.
mais les auteurs affirment avoir tenu compte de ce genre de facteurs (encore heureux). Et franchement je serais très très surpris qu'ils n'aient pas au moins retenu le revenu comme variable explicative.
Oui, mais comment font-ils pour savoir s'ils en ont assez tenu compte ?
Il faut lire le détail de l'étude, mais logiquement il y a un gros travail d'analyses statistiques qui prennent en compte une variance liée à d'autres facteurs. De plus le panel de participants est énorme ce qui permet de classer les participants selon des groupes. Mais je n'ai pas lu le papier, je connais juste le principe général de l'étude.
Zarof dit:De plus le panel de participants est énorme.
Il y a un lien négatif entre masse corporelle et score au rappel de mots et scores au test de substitution de symbole. Pour rappel, une corrélation n'est pas synonyme d'association de cause à effet, même si tous les autres facteurs possibles et imaginables sont contrôlés (age, sex, niveau socio-économique, diabete...).
Belial dit:marrant, personne n'a bronché sur l'article des rats qui deviennent intelligents quand ils jouent.
Au moins ici on a l'abstract.
Ah, mais non: ils ne deviennent pas plus intelligents, ils vivent plus longtemps
C'est vrai, je n'ai pas lu l'article original, ni même l'abstract J'ai seulement confiance dans la rigueur des articles du New Scientist.
Et si les auteurs n'ont pas tenu compte de facteurs tels que le niveau socio-culturel des familles de rat, alors, je me suis fait avoir...
Mazettes! Je ne pensait pas qu'il y avait autant de gros sur TT. Il semblerait donc, par transitivite, que les conclusions sur les rats et le jeu ne s'appliquent pas aux hommes.
et le plus intiligent des gros est plus betes que le moins intiligents des pas gros ou pas?
C'est le même s'il y a un nombre impair d'individus, comme dirait Le Chat de Geluck...
Le titre de Wasabi est provocateur.
En revanche, le titre du papier ne l'est pas :
Relation between body mass index and cognitive function in healthy middle-aged men and women
Ni même la conclusion des auteurs :
Body mass index was independently associated both with cognitive function (word-list learning and Digit–Symbol Substitution Test) and changes in word-list learning in healthy, nondemented, middle-aged men and women.
Entre ce titre et cette conclusion, d'après ce que j'ai lu, les auteurs ne prétendent pas que le lien entre la masse pondérale et les fonctions cognitives soit direct ni d'ordre physiologique.
Personnellement je trouve ça très intéressant et j'ai même une hypothèse d'interprétation
Ted Lapinus & Phoenix dit:
Entre ce titre et cette conclusion, d'après ce que j'ai lu, les auteurs ne prétendent pas que le lien entre la masse pondérale et les fonctions cognitives soit direct ni d'ordre physiologique.
Personnellement je trouve ça très intéressant et j'ai même une hypothèse d'interprétation
Un début de réponse "Le lien entre l'IMC et les fonctions cognitives pourrait s’expliquer par l’action de substances sécrétées par les cellules adipeuses sur le tissu neuronal ou par les conséquences vasculaires de l’obésité, déjà mises en cause dans certaines démences"
Voir : http://www.gazettelabo.fr/2002breves/1006/troubles.htm
Zarof dit:Un début de réponse : "Le lien entre l'IMC et les fonctions cognitives pourrait s’expliquer par l’action de substances sécrétées par les cellules adipeuses sur le tissu neuronal ou par les conséquences vasculaires de l’obésité, déjà mises en cause dans certaines démences".
Voir : http://www.gazettelabo.fr/2002breves/1006/troubles.htm
Bon alors là, c'est carrément une hypothèse de lien direct et physiologique entre obésité (cause) et affaiblissement cognitif (effet).
J'ai du mal à croire à une explication de ce genre (mais bon je reste ouvert puisqu'on est dans le domaine de la science). Pour ma part je trouverais plus convaincante l'hypothèse inverse, purement fonctionnelle : c'est la connerie qui peut fonctionnellement faire grossir (et non pas l'obésité qui rendrait physiologiquement con) ! En effet certaines personnes sont tellement cons qu'elles bouffent n'importe quoi (ça s'appelle la malbouffe, et c'est une forme de connerie dont j'assume moi aussi les effets).
Ce qui est intéressant dans l'étude que cite Wasabi, c'est le contrôle de nombreuses variables parasites (age, sex, educational level, blood pressure, diabetes, and other psychosocial covariables). Ca semble être un travail sérieux au premier abord !