xavo dit:Je pense que la note est effectivement un résumé mais elle peut à mon avis a voir un rôle plus important que ce qui est dit : elle permet d'orienter la lecture, comme une sorte d'indicateurs pour savoir si oui ou non on va lire tel ou tel article. Elle permet également de par sa qualité synthétique de facilement comparer des points de vue ou des jeux entre eux.
Tout à fait d'accord. Parce qu'elle est synthétique, un simple coup d'oeil permet d'avoir un idée sur la qualité globale du jeu, ou, plus précisément, sur
la qualité globale que lui prette le testeur. C'est très clairement la première chose que l'on voit
et que l'on regarde (je suis certain que si l'on identifiait à l'aide de capteurs le parcour des yeux sur une page de test, on s'appercevrait que dans l'immense majorité des cas, le premier reflexe consiste indubitablement à consulter la note. Sa position sur la page, ainsi que ses couleurs contribuent dailleur grandement à cet effet). La note devient ainsi
une sorte d'introduction à la lecture. La fonction hiérarchisante de toute notation (il est peut-être maladroit de parler de fonction hiérarchisante, la hiérarchisation étant sans doute plutôt un épiphénomène de la notation) implique effectivement que le lecteur, qu'il le veuille ou non, soit amené à comparer entre eux les jeux, et ce d'autant plus que ceux-ci se trouvent dans des segments proches (de par leurs mécanismes, leur thème, ou encore le public auquel ils s'adressent en priorité). Quelqu'en soit le niveau de conscience, on peut parfaitement imaginer que la note induise un effet du type "parmi les jeux de majorité, le jeu X est meilleur que le jeu Y". Dailleur, le commentaire "vous aimerez si vous avez aimé" tend à renforcer le processus comparatif, puisque, implicitement encore, il suggère que le jeu X est du même genre que le jeu Y, mais peut être le jeu Y est-il meilleur (mieux noté), alors pourquoi faire l'acquisition du jeu X qui risque de n'être qu'un ersatz du jeu Y. Si je reprend l'exemple de Léonardo. Vous aimerez Léonardo si vous avez aimé Puerto rico ou Caylus... mais si vous regardez bien leurs notes respectives, vous vous apercevrez que ces deux là sont meilleurs, alors pourquoi acquérir le premier (attention, je trouve très bonne l'initiative consistant à dire, "vous aimerez si vous avez aimé....", mais il n'empèche, qu'associée à une note, elle implique
in fine la comparaison spontannée, et qu'il peut être utile de le souligner). Le risque de l'objectivation en matière de production culturelle réside sans doute dans l'idée de note "
en soi".
La note ne se réduirait pas au seul avis du testeur, mais disposerait d'une sorte d'autonomie, d'un caractère presque
"méta", qui briserait son caractère relationnel (relation propriétés du jeu/goût du testeur). "Ce jeu
"vaut" 2/4, ce n'est pas mon avis, c'est ce qu'il vaut, "en soi"", et ce indépendemment de tout système de relations entre les goûts plus ou moins particuliers d'une personne particulière et les propriétés particulières d'un jeu plus ou moins particulier. Mais s'il en était ainsi, si les notes possédaient les propriétés d'un
"en soi" (qu'elles tireraient des caractères "objectifs" d'un jeu) alors, leur dispersion mathématique au sein de la rédaction serait inexistante. La note serait la note, une et indivisible, quel qu'en soit l'auteur, puisqu'extraite de tout réseau de relations. Or, force est de constater que ce n'est pas le cas et qu'effectivement on voit qu'au sein même de toute rédaction les avis divergent dans une certaine mesure (et parfois même énormément, selon le degré d'homogénéité des goûts). Il me semble donc qu'il faille admettre le caractère purement subjectif de la notation au risque sinon de donner à la note une force, une qualité d'
"en soi", qui n'a pas lieu d'être. Le débat n'est pas purement philosophique : élever la note au rang d'"en soi" (lui attribuer un caractère objectif) c'est très clairement attribuer au rédacteur la licence d'écrire que tel jeu est
intrinsèquement (en soi) meilleur que tel autre, et ce, non pas à l'aune de son goût propre, mais au regard de critères "universels". Or, concernant la production culturelle l'universel est un non sens, ce que l'on pourrait démontrer à grand renfort de statistiques (je veux dire par là qu'il ne s'agit certainement pas d'une simple question de réthorique). Quoiqu'il en soit je trouve le débat fort intéressant et très constructif (et c'est un honneur de partager l'opinion de
Xavo 
)