Et puis, vous oubliez que pour certains qui n’habitent pas en ville, le choix entre librairie physique et librairie on-line est vite fait. Je n’ai pas de Fnac, ni autre à proximité de mon domicile. La grande librairie la plus proche se trouve à Lille où je me rends une fois par mois environ. Dans mon cas, j’avoue que les frais de port gratuits chez Amazon m’arrangent bien, même si le contact avec les livres me manquent.
Il me semble que ce ne sont pas tant les libraires de proximité qui ralent contre amazon que les editeurs fragiles qui se voient imposer par amazon des prix de ventes très bas de leurs livres. Et ici on touche un autre problème grave car la mort de certains petits edieteurs de niches risques de fragiliser le partage de la connaissance.
blancas' dit:J'essaye de temps en temps d'aller chez des libraires dans mon quartier en me disant que c'est plus sympa et ça fait marcher le commerce de proximité etc...
Ma dernière expérience: Un livre commandé, sauf que la fille n'avait pas validé la commande, donc au bout de 2 semaines, comme je n'avais pas de nouvelles, j'y retourne et bon, à écouter la minette, c'était ma faute... je n'avais pas passe de commande chez eux... bref... j'ai eu mon livre 3 semaines après et je n'ai pas du tout aimé la mauvaise foi de la libraire.
A côté de ça, cherchant un autre livre très spécifique, j'ai fait plusieurs librairies et bouquinistes, personne ne pouvait me le commander (la FNAC a essayé et pareil, je n'ai jamais eu de nouvelle) et au final, je l'ai eu d'occasion état impeccable sur Amazone, en moins de 7 jours...
Bon, j'essaye mais voilà...
d'occasion... on est d'accord, aucun libraire ne peut te le fournir, ni même Amazon, puisque tu n'as pas commandé chez eux mais par eux auprès d'un vendeur d'occasion.
mais pour tous les livres encore au catalogue, il n'y a aucun avantage à commander chez Amazon, sauf à enrichir des actionnaires au détriment du petit commerce. (et des charges sociales et des impôts locaux etc etc).
Jarkus dit:Il me semble que ce ne sont pas tant les libraires de proximité qui ralent contre amazon que les editeurs fragiles qui se voient imposer par amazon des prix de ventes très bas de leurs livres. Et ici on touche un autre problème grave car la mort de certains petits edieteurs de niches risques de fragiliser le partage de la connaissance.
attention, c'est lié !!
ce n'est pas le webmaster d'amazon ou le cariste ou le chauffeur du camion qui défendra un petit éditeur, qui fera une dédicace, une vitrine spéciale ou autre...
Passer par perte et profit le commerce de proximité c'est aussi choisir entre :
- un gros groupe qui vend 100 000 livres avec 20 salariés et 10 actionnaires
et
- 100 librairies qui vendent 1 000 livres chacune avec 100 salariés en tout
Les libraires de qualité aurons toujours des clients : ce que je peux faire avec les jeux, choisir, j’en suis incapable avec les bouquins. Une petite librairie de Die réalise une sélection de livres que j’apprécie beaucoup : j’ai toujours envie de tout acheter (ce que je ne fais pas car je lis peu). Amazon ou n’importe quel libraire propose tout : je ne peux rien en faire.
Moi c’est ça qui me pose problème :
“Amazon exclut désormais, de manière systématique, la présentation de livres dont les éditeurs refusent de se soumettre à leurs conditions commerciales.”
Le prix du livre est pourtant protecteur. Ils abusent et nuisent aux petits éditeurs, à la pluralité et à l’édition de ce qui se vend peu.
llouis dit:...
Je suis un peu de l'avis de llouis, je comprends pas trop le problème des frais de port gratos sur le principe. C'est une bonne chose pour les gens n'ayant pas de bonne librairie près de chez eux, cela remet un peu d'équilibre "culturel" (pour avoir vécu 15 ans dans une ville où pas un seul bon libraire ne s'était installé, je connais...
Par contre c'est plutôt sur le moyen d'y arriver que c'est plus choquant. Si Amazon veut se "payer" des fdp gratos, tant mieux pour eux mais sur leur marge propre. Vu les quantités qu'ils vendent ils devraient pas mourir non plus. Il devrait donc y avoir une "loi Lang" sur les prix des éditeurs. Les mêmes pour tous les distributeurs.
Sinon pour dévier, cette loi Lang (prix le même partout) je l'aime bien. Elle est vrai seule bonne raison pour laquelle je fais l'effort (qui devient plaisir) d'aller voir mes libraires préférés. Pour le même prix d'Amazon j'ai une livre en bon état acheté à des mecs qui aiment faire partager leur métier et savoir-faire. Me connaissant, Amazon serait moins cher je commanderais, je sais c'est un peu paradoxal mais la thune ça compte sur le nombre. Là je me déplace et à l'arrivée intellectuellement je suis satisfait.
Ybkam dit:Bah oui, mais en quoi est-ce dommageable dans l'absolu que les librairies disparaissent au profit d'Amazon ou autres ? Economiquement, je ne vois pas l'intérêt de garder des petites structures pour les garder, par sympathie...
mais pour tous les livres encore au catalogue, il n'y a aucun avantage à commander chez Amazon, sauf à enrichir des actionnaires au détriment du petit commerce. (et des charges sociales et des impôts locaux etc etc).
llouis dit:Ybkam dit:Bah oui, mais en quoi est-ce dommageable dans l'absolu que les librairies disparaissent au profit d'Amazon ou autres ? Economiquement, je ne vois pas l'intérêt de garder des petites structures pour les garder, par sympathie...
mais pour tous les livres encore au catalogue, il n'y a aucun avantage à commander chez Amazon, sauf à enrichir des actionnaires au détriment du petit commerce. (et des charges sociales et des impôts locaux etc etc).
à ton avis, économiquement, il vaut mieux avoir 100 structures qui créent 100 emplois ou 1 structure qui en crée 20 ?
Economiquement, on est dans un pays qui devrait se moquer du chômage ou pas ?
D'autre part, regarde un peu les informations légales et tu verras où amazon paye ses impôts (et donc l'évasion fiscale que ça génère)
réponse : au Luxembourg. Elle est pas belle la libre-circulation des capitaux ?
Je pense que l’on simplifie quand même un peu vite le débat… D’une part, il n’y a pas que l’emploi “direct”, mais il y a aussi toute la sous-traitance qui n’est pas comptabilisée dans les comptes présentés. D’autre part, faut-il laisser vivre un commerce non-rentable et déficitaire économiquement parce qu’il a quelques employés ? C’est un très large débat dans lequel je ne me risquerai assurément pas. Par contre, ce qui me paraît évident, c’est que la disparition d’un type de commerce n’est pas un hasard : c’est le signe extérieur d’un manque de compétitivité. Je n’ai rien, absolument, contre les libraires, certains sont extrêmement aimables et compétents et il est un plaisir pour moi d’aller chez eux. Eux resteront certainement, j’en connais qui s’agrandissent… Par contre, un libraire “rétrograde” (même si la notion est assez abstraite) ou peu compétitif ne peut s’en prendre qu’à lui-même s’il meurt, car toutes choses considérées, il est le seul responsable de son échec. Et ce n’est pas le rôle d’un état, à mon sens, de stimuler ce type de logique économique.
Quant aux impôts que paye Amazon, oui. Et ? Amazon paye toute la sous-traitance, stimule le marché français, les éditeurs français - qui ont toujours le choix d’accepter ou non les tarifs amazon -, donc leur présence reste bénéfique.
llouis dit:Ybkam dit:Bah oui, mais en quoi est-ce dommageable dans l'absolu que les librairies disparaissent au profit d'Amazon ou autres ? Economiquement, je ne vois pas l'intérêt de garder des petites structures pour les garder, par sympathie...
mais pour tous les livres encore au catalogue, il n'y a aucun avantage à commander chez Amazon, sauf à enrichir des actionnaires au détriment du petit commerce. (et des charges sociales et des impôts locaux etc etc).
J'ai pas répondu deux messages au dessus ?
llouis dit:D'autre part, faut-il laisser vivre un commerce non-rentable et déficitaire économiquement parce qu'il a quelques employés ?
attention, pas non-rentable... juste moins rentable.
je doute que les actionnaires d'Amazon acceptent moins de 8-10% de retour alors que le libraire de ma rue est content quand il est à 2-3%.
Tout le problème est là.
et quand Amazon videra un entrepôt de stockage parce qu'en Roumanie finalement c'est plus rentable, ça va saccager une petite ville qui va perdre un paquet de salariés plus les impôts locaux.
Une librairie qui ferme, ça fait moins peur... mais à force ça fait beaucoup, beaucoup d'emplois perdus.
Sacrifier des gens sur l'autel de la concurrence (faussée puisqu'Amazon ne paie pas ses impôts sur les bénéf en France), c'est au mieux cynique et au pire immoral, non ?
llouis dit:Ybkam dit:Bah oui, mais en quoi est-ce dommageable dans l'absolu que les librairies disparaissent au profit d'Amazon ou autres ? Economiquement, je ne vois pas l'intérêt de garder des petites structures pour les garder, par sympathie...
mais pour tous les livres encore au catalogue, il n'y a aucun avantage à commander chez Amazon, sauf à enrichir des actionnaires au détriment du petit commerce. (et des charges sociales et des impôts locaux etc etc).
Je pense que les gars qui limitent leur raisonnement à l'aspect économique ont tord de le faire car c'est avec ce type de sclérose cérébrale qu'on arrive à des situations humaines pas terribles que beaucoup d'entre nous sommes en train de vivre alors "qu'économiquement" tout va bien
Ce qui est dommageable dans l'absolue dans la disparition d'une librairie est (en vrac et certifié pour l'avoir vécu:)
1° ne plus pouvoir regarder passer les jupes durant toute une après midi de printemps ensoleillé tout en discutant philo, histoire et plein d'autres truc économiquement inutiles, avec un gars qui s'y connait (en culture et en jupes
2° une devanture en moins dans une rue commerçante et un zeste de déprime en plus.
3° un abris en moins les après midi pluvieuses.
4° un sourire et un bonjour énergique en moins en flânant tout en ce demandant quel bouquin je pourrai bien lire.
5° un (des) ami(s) potentiel(s) en moins.
6° un endroit en moins où on te fais 5% de remise par ce que tu as une bonne gueule
7° un endroit en moins où rencontrer d'autres barjots de ton espèce.
8° un chiote gratos et chauffé en moins lorsque tu as des envie présente alors que tu te balade en ville.
9° un endroit en moins où l'on peut discuter de ce qu'on aime et poser des question sur les trucs qu'on ne connait pas encore.
10° c'est devoir faire plusieurs km de plus pour retrouver un tel endroit.
Je m'arrête là pour ne pas saouler.
STéphane
Stéphane
J’adore mon libraire, et la fnuck et Amacon peuvent aller se faire mettre.
Il m’arrive de commander chez Alatonh ou d’acheter à la fnuck, mais c’est seulement des trucs introuvables ailleurs (et rarement des livres) pour Amapom ou parce que j’ai du mal à pas craquer en librairie quand je suis rentré dans la Fnuck pour un CD.
Librairie Jonas, rue Tolbiac, Paris XIII. Yabon.
greuh.
llouis dit:D'autre part, faut-il laisser vivre un commerce non-rentable et déficitaire économiquement parce qu'il a quelques employés ?
Pour moi, ce genre de réflexions est la preuve que l'économie n'aime pas les êtres humains. Pourquoi devrait-on la laisser faire ?
greuh.
Amazon c’est très bien, la FNAC c’est très bien aussi et les libraires de quartier c’est aussi très bien. Tant qu’ils vendent des livres très bien qui plaisent à tout le monde, pourquoi s’emmerder à voir des choses qui ne seraient pas très bien ?
El commandante, l’ordinateur a détecté un excès de bonheur dans vos remarques, ce qui est un signe infaillible d’un traitre commie mutant. veuillez vous rendre au centre d’extermination le plus proche. L’Ordinateur est votre ami.
Keiyan, citoyen dévoué
llouis dit:D'autre part, faut-il laisser vivre un commerce non-rentable et déficitaire économiquement parce qu'il a quelques employés ?
Ou bien on se dit que le but d'un commerce est de faire de l'argent et simplement de l'argent. Ou bien l'on se dit que c'est de faire vivre des gens. En leur donnant un salaire, et là, certes, on en revient à l'argent, mais l'angle de vue est différent, la priorité n'est pas la même.
Cela coûte peut-être moins cher à l'état d'aider un commerce moins rentable et parfois déficitaire économiquement que de verser des allocations de chômage à tous ceux qui, aujourd'hui, sont libraires, non?
Ybkam dit:Les libraires que je connais ont l'impression de plus en plus marquée de faire Showroom pour amazon...
L'inverse existe aussi : je trouve des infos sur Amazon à propos d'un livre ou d'un disque ou d'une film et je vais ensuite l'acheter à la FNAC ou ailleurs :
1° parce que je n'habite pas en France et que les frais de port, je les payerais de toute façon
2° parce que je préfère acheter un livre et l'avoir directement en main pour le feuilleter et m'y plonger (reste des années où je n'achetais de livres qu'en bouquineries).
Budnic dit:Oui, c'est évident. Je ne vais quand même pas souhaiter qu'un libraire mette la clé sous la porte, d'autant plus que j'aime personnellement beaucoup ce commerce et que je n'achète jamais chez Amazon ou d'occasion, sauf rupture de stock généralisée. Par contre, et c'est là à mon avis que l'on touche un "point sensible", je crois à la liberté d'entreprendre. Je crois qu'il est malhonnête de dire "Monsieur, vous êtes trop puissants, veuillez laisser de la place aux faibles" pour cette seule et unique raison. Je crois que c'est se voiler la face, adopter un comportement rétrograde et refuser de se mettre en question.llouis dit:D'autre part, faut-il laisser vivre un commerce non-rentable et déficitaire économiquement parce qu'il a quelques employés ?
Ou bien on se dit que le but d'un commerce est de faire de l'argent et simplement de l'argent. Ou bien l'on se dit que c'est de faire vivre des gens. En leur donnant un salaire, et là, certes, on en revient à l'argent, mais l'angle de vue est différent, la priorité n'est pas la même.
Je n'ignore pas qu'il y a un facteur humain. Economiquement parlant, c'est d'ailleurs la base de toute société. Mais, selon moi, chacun a le droit aux mêmes armes à partir du moment où il respecte la loi. Et, pour revenir à ce débat en particulier, où Amazon est-il en tort ?
En parallèle, je comprends parfaitement que l'Etat ou la société veuille entretenir la librairie de proximité. Ca ne me gênerait absolument pas qu'il le fasse, à partir du moment où ce n'est pas simplement en mettant en veille la concurrence.
Je crois aussi que la librairie a encore des beaux jours devant elle. Elle diffère profondément du commerce en ligne à partir du moment où elle en a conscience et se place différemment. Un bon libraire aura toujours de la clientèle, preuve en est avec tous ces témoignages. Je le répète, je n'ai rien contre la librairie, rien pour amazon. Je pense simplement qu'Amazon ne fait que se mettre au niveau de compétitivité des librairies.
greuh dit:Ce n'est pas une affirmation, c'est une question. La phrase qui suivait celle-là était il me semble "C'est un large débat dans lequel je ne me risquerai certainement pas". Ensuite, une science n'est pas ce qu'en disent les plus maladroits. Si ma rélexion, ex abrupto, est effectivement assez malsaine - il faut la remettre dans un contexte - il n'en demeure pas moins qu'elle n'est pas représentative de l'économie dans sa globalité. D'ailleurs, je suis loin d'être économiste.llouis dit:D'autre part, faut-il laisser vivre un commerce non-rentable et déficitaire économiquement parce qu'il a quelques employés ?
Pour moi, ce genre de réflexions est la preuve que l'économie n'aime pas les êtres humains. Pourquoi devrait-on la laisser faire ?
greuh.