Sanguo dit:Par exemple j'ai acheté un bouquin (1,5 kg) chez http://www.lulu.com avec 1$ de frais port. le truc a été édité à Singapoure et m'a été envoyé d'Espagne.
Un bouquin sur le développement durable sans doute ?
Une belle démonstration de la mondialisation.
Mais en réponse à Sango, l'exemple que tu cites ici ne correspond pas à la loi Lang. Le livre en question étant édité à Singapour, tu ne devais guère pouvoir le trouver facilement en France. D'où ton recours à l'import et à internet. Mais là où le bât blesse, c'est lorsque cette pratique devient systématique pour l'achat de livres courants. Pourquoi aller chercher à perpet ce que l'on trouve à côté de chez soi ?
Mon volume d’achat en livres doit être : - 40% Amazon (on line) : le livre dont je connais le titre et l’auteur - 30% Fnac ou Virgin : table nouveauté ou rayon BD. - 15% Japon, US (on line) - 10% Libraire : il est sympa et c’est toujours un peu la surprise. Il a une table de présentation d’indépendants et c’est toujours assez intéressant (Futuribles par exemple). D’ailleurs c’est un libraire dynamique avec plein d’idée. Il vient d’ouvrir une librairie petite enfance à côté de sa librairie principale. - 5% Librairies lors de déplacement à l’étranger.
Internet n’a fait qu’augmenter mon volume d’achat en livres.
Ma femme fait du 100% libraires : Fnac/BHV ou librairies spécialisées.
Si 50% de mes achats se prennent du port il est évident que j’irai acheté ailleurs et les ailleurs les plus directs sont l’Angleterre, l’Allemangne, l’Italie et l’Espagne. A moins de remettre en cause la libre circulation des marchandises à l’intérieur de la communauté européenne, je ne vois pas trop l’intérêt de cette loi.
D’ailleurs en parlant de bouquin et de développement durable, le dernier bouquin que j’ai sous les yeux se demandent si peindre tous les toits des maisons en blancs peut lutter contre l’effet de serre.
J’ai un disquaire en bas de chez moi qui fonctionne bien, que du reggae.
Pour en revenir à la protection d’une corporation, pourquoi n’y a t il pas eu une loi pour sauver les typographes en limitant l’utilisation de l’informatique dans la chaine graphique ? et ceux qui faisait de la maquette tradi ? Car les libraires en vendant des livres pur PAO ont été les fossoyeurs des typographes.
Sanguo dit:Pour en revenir à la protection d'une corporation, pourquoi n'y a t il pas eu une loi pour sauver les typographes en limitant l'utilisation de l'informatique dans la chaine graphique ? et ceux qui faisait de la maquette tradi ? Car les libraires en vendant des livres pur PAO ont été les fossoyeurs des typographes.
Je peux pas laisser dire ça. Faut pas tout mélanger, la taille des blocs de plombs, les presses, ça n'est (n'était) qu'une partie du métier de typographe. Toute cette partie "mains dans le cambouis" a presque disparu, mais le reste, la création elle-même, le dessin des caractères, le réglage des approches, etc. est toujours aussi nécessaire. La typographie ne s'est jamais mieux portée que maintenant ! Des tonnes de petites fonderies ont pu voir le jour, libérées des contraintes matérielles lourdes et très coûteuses en temps.
À moins que tu parles de typo au sens purement "technique d'impression" ? Dans ce cas oui tu as raison, mais les anciennes techniques d'impressions subsistent dans des domaines plus artistiques, et peut-être plus nobles, laissant les basses tâches courantes à la PAO moderne
Non, mais je parle d’un disquaire généraliste indépendant. Parce que pareil, des librairies spécialisées, ça se trouve. Moi un disquiare gnénraliste, ça doit faire 15 ans que j’en ai pas vu un. Et les revendeurs de BD avec un choix de folie, je ne sais pas trop comment il ferait sans cette petite loi. Je pense que tout ceux qui trainent dans des librairies, qui ne voit pas l’intérêt de faire venir un avion de l’autre bout de la planète pour un petit bouquin, qui prennent plaisir à fouiner dans une librairie ou à parler avec un libraire compétent comprennent très bien cette loi, et que les autres pensent qu’elle n’est là que pour faire mal à leur porte-feuille
La composition si elle est mécanique s'appelle la typographie si elle est informatique est appelée PAO ou traitement de texte. Ce n'est pas de moi mais du dico. Quoiqu'il en soit chez un flasheur il n'y a plus de typographe et de toute façon bientôt il n'y aura plus de flasheurs aussi.
Des tonnes de petites fonderies ont pu voir le jour,
Je ne comprends pas ce que tu veux illustrer ou en tout cas n'est jamais entendu parler de ce type de fonderie, donc je suis preneur si tu détailles avec des exemples.
loic dit:Je pense que tout ceux qui trainent dans des librairies, qui ne voit pas l'intérêt de faire venir un avion de l'autre bout de la planète pour un petit bouquin, qui prennent plaisir à fouiner dans une librairie ou à parler avec un libraire compétent comprennent très bien cette loi, et que les autres pensent qu'elle n'est là que pour faire mal à leur porte-feuille
On tombe dans un autre registre discursif et en plus binaire : le bien, le mal. Donc oui je le reconnais c'est moi Satan, j'ai assez de fric pour ne pas m'assoir dessus et acheter pleins de livres qu'en plus je lis car j'ai le temps comme je ne discute pas avec mon libraire ultra compétent.
loic dit:Je pense que tout ceux qui trainent dans des librairies, qui ne voit pas l'intérêt de faire venir un avion de l'autre bout de la planète pour un petit bouquin, qui prennent plaisir à fouiner dans une librairie ou à parler avec un libraire compétent comprennent très bien cette loi, et que les autres pensent qu'elle n'est là que pour faire mal à leur porte-feuille
On tombe dans un autre registre discursif et en plus binaire : le bien, le mal. Donc oui je le reconnais c'est moi Satan, j'ai assez de fric pour ne pas m'assoir dessus et acheter pleins de livres qu'en plus je lis car j'ai le temps comme je ne discute pas avec mon libraire ultra compétent.
Si tu veux. Il n'empêche que tout tend à prouver que sans la loi Lang, il n'y aurait quasi plus de librairie (le mouvement s'était déjà amorcé quand la loi est sortie, il y a 20 ans, donc aujourd'hui...). Et je ne pense pas que la grande distribution (qu'elle soit classique ou sur le net) soit une bonne chose pour la diversité culturelle.
Et comme toujours, il reste le problèmes des frais de port, qui sont trop faible par rapport à la réalité actuelle du monde, mais c'est un autre problème
loic dit:Moi un disquiare gnénraliste, ça doit faire 15 ans que j’en ai pas vu un.
… pareil depuis que je suis à Nantes.
Mais Loïc, le seul que je connaisse est à deux pas du Temple du Jeu rennais : Rennes Musique, qui à l’époque, savait résister contre la FNAC en proposant bien plus de références, des imports, de l’écoute, du conseil avec une offre généraliste : rock, variété, jazz, classique
Je dois bien avouer que je n’ai pas beaucoup le temps de me ballader en ville, vu que je n’habite pas Rennes Et lors de mes moments de liberté, je cherche plus des libraires que des disquaires (mais je veux bien l’adresse en mp)
La comparaison avec le typographe (merci pour les précisions qu’Elv m’a donné par MP) pour montrer que la disparition d’un métier ou son évolution est dans la force des choses. Pourquoi s’attarder sur un libraire, qui n’est qu’un commerçant ? Parce que tu recherches certaines choses mais d’autres peuvent te le fournir et si vous êtes beaucoup à le rechercher il y a un business.
Il y a pas mal d’initiative mixant lieu culturel/expo/concert et librairie, café et librairie, des librairies itinérantes etc … La loi Lang n’est que l’expression de la défense d’un corporatisme ; les petits garages de mon quartier n’ont pas bénéficié de cette loi : ils sont morts ou transformer en parking ou sont devenus une concession. La loi Lang est un frein à l’innovation sur ce secteur car les gens auront toujours à l’envi le besoin d’acheter des bouquins, d’en discuter et de se faire conseiller.
Une de mes proches ne supporte pas le côté épicier du libraire prêt à te refourguer n’importe quoi pour écouler son stock. De fait elle appartient à un cercle de lecture où à tour de rôle un livre est proposé que tout le monde lit, ensuite il y a une fiche de lecture présentée par un des lecteurs et ensuite débat.
Garantir un prix s’est figer une situation et au final la fossiliser. Garantir un prix est un frein à l’innovation et un jour on se réveille pour se rendre compte que l’on a 40 ans de retard par rapport à l’évolution de la société et des mentalités.
D’un autre côté le net peut parfois avoir l’effet inverse. Voir le phénomène de “longue traîne” décrit dans un article de Wired (ou l’article de Wikipedia sur le sujet), qui explique entre autres qu’Amazon gagne plus en vendant des bouquins et CD rares et quasi introuvables en boutique classique, que de gros titres du top.
La loi Lang a permis non seulement de sauver les libraires (pendant un temps ?), mais également l’édition. En imposant des prix fixes aux livres (avec 5% de manoeuvre tout de même, et 20% exceptionnellement si le livre est en stock depuis x temps), ça a permis aux éditeurs de ne pas (trop) tomber dans les manoeuvres de la grande distribution.
Tant mieux pour l’acheteur, mais si l’éditeur ne gagne rien sur ses best-sellers, comment va t’il financer des livres moins grand-public (OK, je pars du principe qu’un éditeur fait aussi des choses moins grand-public, ce n’est pas le cas pour tous). On le voit dans les disques, ou les compils, et trucs à la mode à priori rentables prennent régulièrement le pas sur la production de nouveaux artistes (même si en fonction des gouts du public, il y a mouvement de balancier par moments)