fbruntz dit:La force de King est à mon avis justement son style simple.
Oui, c'est comme manger un bon poisson sans s'embêter avec les arêtes. On se concentre sur le poisson. Et je dis ça alors que j'aime aussi la littérature plus "exigeante".
fbruntz dit:Il vous décrit un cadre banal avec des gens qu'on peut croiser tous les jours et puis petit à petit il vous fait plonger tout cela dans la folie et l'horreur.
Exactement, c'est sa grande force, et aussi la raison pour laquelle on vit intensément ses bouquins. On ne peut pas se détacher de ce qu'on lit, puisque "ça pourrait nous arriver".
fbruntz dit:C'est toujours terrifiant même si en effet il joue plus sur l'atmosphère que sur l'intrigue elle-même.
C'est l'un des rares défauts que j'exprimerais à son encontre, mais la recette fonctionne.
fbruntz dit:Ça bien entendu mais aussi Le Fléau et bien entendu l'incontournable cycle de la Tour Sombre qui est absolument géniale (même si à la fin cela tournait un peu à n'importe quoi). Pour ce dernier, il faut vraiment se forcer à passer le premier tome car la suite est à tomber par terre.
Voilà mon problème, ce premier tome, je ne l'ai pas passé.
fbruntz dit:Par contre Mathias, il me semble que c'est le contraire : c'est la Tour Sombre qui fait référence aux autres oeuvres, pas l'inverse.
J’ai lu une bonne partie de ses bouquins. je retiens surtout Le fléau, Marche ou crêve, Différentes saisons (3 films sur 4 nouvelles quand mêmes ), Bazaar, Dolores Claiborne, la ligne verte. L’avant dernier sur JFK est pas mal du tout. Y en a eu des très moyens comme Cellular ou dreamcatcher Par contre, j’ai fait 2 tentatives sur La tour sombre et j’ai jamais pu finir le 1er tome Ca me donne envie de m’y remettre tiens
Je n’aime pas tous ses livres, et je ne les ai pas tous lus. Cependant, pour moi, King est l’un des plus grands écrivains américains de sa génération. Sa façon d’aborder les personnages et le contexte dans lequel ils évoluent le posent en observateur neutre de ses contemporains. De mémoire, ses écrits les plus vieux sont d’ailleurs pour certains étudiés très sérieusement en cours de sociologie. Les titres de lui que j’ai le plus apprécié : La Tour Sombre Le Fléau Ca Shining Le recueil de nouvelles « Différentes Saisons ». Les autres, je les ai bien aimés, ou franchement détestés (Dreamcatcher étant le plus mauvais des livres de King que j’ai lu). Il y a aussi un livre de lui que j’ai dévoré, c’est Ecriture, un essai sur l’écriture de romans, qui est génial pour comprendre la façon dont il aborde la rédaction d’un roman.
J’en ai lu beaucoup et j’ai toujours aimé. Paradoxalement je crois que ce que j’apprécie le plus dans ses bouquins c’est les parties non fantastiques. En gros toute la partie de CA qui raconte les jeux (parfois pas innoncents du tout) et batailles d’enfants dans les friches et le recit de la vie dans le couloir de la mort dans La Ligne Verte sont je pense ce que je retiens le plus de son oeuvre. J’ai beaucoup aimé aussi Les yeux du Dragon, ma première incursion tout jeune dans l’héroïc fantasy.
Oui je suis d’accord avec ça. L’histoire d’amitié entre cette bande d’enfants de Ca est effectivement l’une des choses qui m’a le plus marqué dans ses bouquins. Le personnage principal d’Insomnie, ce petit vieux qui a perdu sa femme et qui perd peu à peu le sommeil, est très attachant aussi. Et dans Jessie, on dévore 300 pages où il n’y a aucune action et où tout se passe dans la tête d’une femme enchaînée seule sur un lit dans une maison isolée. Paradoxalement, c’est parfois quand il y a du fantastique que je trouve que c’est un peu gros, ça arrive parfois comme un cheveu sur la soupe…
Oui, sa description de personnages ordinairtes dont le destin est (extra-)ordinaire sont vraiment bien réalisées, et font qu’on se met à leur place, vivant avec eux leurs aventures, ressentant avec eux leurs peurs, etc… Je me rappelle particulièrement de Jessie, et aussi d’une nouvelle dans laquelle un homme a perdu sa femme (assassinnée) et décide de se venger en creusant un trou sur une route façon road 66, pour que la voiture du malfrat y tombe.
Dans Différentes saisons, il y a aussi une nouvelle qui raconte l’histoire d’une bande de gosses. L’un de ces gamins a vu le cadavre d’un homme dans un endroit désaffecté et au lieu de prévenir tout de suite des adultes ou des flics, il veut d’abord emmener ses copains pour qu’il voit aussi ce cadavre. Toute la nouvelle raconte leur marche vers le lieu où se situe le corps. C’est raconté comme une sorte de parcours initiatique, une sortie de l’innocence, un passage dans la vie d’adulte, une confrontation avec la mort, avec le réel, avec l’interdit. Une épreuve qui tisse des liens encore plus fort entre ces enfants. On ne sait pas qui est ce cadavre, ce qu’il fait là, ce n’est pas le propos. Tout est centré sur ces gosses qui veulent aller au bout de leur défi morbide. C’est une nouvelle qui m’a marqué.
@Mathias : Ca a donné le superbe film Stand By Me, un des premiers films que j’ai vus au cinéma. ( Je connaissais même pas l’existence de la nouvelle )
Différentes saisons m’a également marqué étant jeune. Si je me souviens bien c’est dans ce bouquin qu’il y avait l’histoire d’un enfant identifiant un ancien SS et le faisant “chanter” par la suite. Cette nouvelle m’avait fortement marqué à l’époque. Adolescent j’ai ai beaucoup lu et vu certains films qui m’ont marqué Shining et surtout Misery. J’aimai bien le style simple, l’ambiance et la petite touche de fantastique. J’ai retrouvé cela ensuite dans Lovecraft (dans une certaine mesure) où je me sentais vraiment dans l’ambiance du livre à la lecture. Merci pour le post cela me redonne envie de remettre le nez dans Différentes Saisons.
@Viking : Je ne connaissais pas l’existence de de film, tu m’as fortement donné envie de le voir du coup. En relisant le synopsis sur wikipédia, ça m’a rappelé davantage de souvenirs sur la nouvelle en question, elle s’appelle Le corps. Et les enfants suivent une voie de chemin de fer tout au long de l’histoire, j’avais oublié ce détail. Si je ne me trompe pas, Stephen King avait situé cette nouvelle à Derry, la ville imaginaire qui sert de théâtre à plusieurs de ses histoires dont Ca. @Ionis : oui d’ailleurs j’ai lu que Stephen King aime Lovecraft et a même écrit quelques nouvelles qui font un peu référence à l’univers de Lovecraft. Mais bon le style littéraire des deux auteurs diffère fortement. Chez King il y a beaucoup de dialogues, entre des personnages très différents (adultes, enfants, hommes et femmes), la psychologie de ces personnages est plus fouillée. Il y a aussi de l’action, de la baston. Son écriture est très cinématographique finalement. Chez Lovecraft, très peu de dialogues, pas de scènes d’action, d’amour ou de sexe, un seul personnage principal qui est généralement le même (un érudit, étudiant, professeur ou médecin qui vit seul et qui s’intéresse aux sciences occultes)… en revanche, une atmosphère générale de malaise et de paranoïa bien plus développée et un glissement dans l’horreur et le fantastique plus subtil et mieux amené, je trouve. C’était le grand talent de Lovecraft, tout est dans la suggestion et l’indicible. Quand on lit les deux auteurs, on comprend aisément pourquoi King a été adapté si aisément au cinéma ou en téléfilm alors que Lovecraft, si peu.
), Bazaar, Dolores Claiborne, la ligne verte.