Comme vous le savez certainement, la loi Hadopi vient d’être votée par le sénat. Sans ouvrir le débat sur le piratage, j’ai trouvé l’article suivant intéressant : il est en effet prévu que les méchants pirates seront repérés par leur adresse IP (normalement unique), sauf qu’il est possible pour des gens expérimentés de balancer sur le net des adresses IP générées aléatoirement et qui peuvent ensuite être assimilées à des adresses pirates.
C’est la mésaventure qui est arrivée à ce couple d’écossais et à d’autres qui n’avaient pour certains aucune idée de ce qu’était un logiciel peer-2-peer ou même un jeu vidéo !
En Ecosse, Gill et Ken Murdoch, respectivement âgés de 54 et 66 ans, ont envoyé une lettre au magazine Which? dans laquelle ils expliquent que la société Atari les accusait d’avoir partagé illégalement le jeu Race07. L’éditeur du logiciel a fait appel au cabinet d’avocats Davenport Lyons afin de poursuivre le couple en justice. C’est la firme de lutte anti-piratage Logistep, spécialisée dans l’analyse des adresses IP, qui fut chargée de vérifier la culpabilité du couple. Après vérification, M. et Mme Murdoch ont reçu une lettre leur demandant de payer la somme de 500 livres sterling sous peine de devoir régler l’affaire devant un juge. Race07 L’affaire aurait pu en rester là si le couple n’avait pas déclaré : « nous n’avons pas et n’avons jamais eu de jeu vidéo ni de logiciel de partage. Nous ne savions même pas ce que signifiait ‘peer-to-peer’ avant de recevoir cette lettre ». M. Coyle, conseiller juridique auprès de la firme Lawdit, affirme à la BBC qu’il a été sollicité sur 70 cas pour lesquels des gens avaient été accusés à tort. M. Coyle explique alors : « parmi ces derniers, il y a des retraités qui ne savent même pas ce qu’est un jeu, nul besoin de s’arrêter sur le logiciel de partage… ». Si ce n’est pas le cas pour ce couple écossais, dans certaines affaires, ces erreurs s’expliquent par un réseau WiFi piraté et les plaignants affirment que les internautes sont légalement obligés de sécuriser leur connexion. Face à cet argument, Coyle répond : « bien qu’il s’agisse d’une question de bon sens, il n’y a aucun article dans la Copyright Act qui vous oblige à sécuriser votre réseau ». En France, dans le cadre du projet loi et Création et Internet, la question se pose de savoir comment utiliser les adresses IP afin de déterminer la culpabilité ou l’innocence d’un internaute accusé d’actes de piraterie. Dans cette optique, la Commission des affaires économiques, présidée par le sénateur Bruno Retailleau, avait proposé une série d’amendements visant à renforcer la mise en oeuvre du projet de riposte graduée. Dans ce rapport M. Rétailleau explique que l’analyse des adresses IP doit être effectuée de manière très consciencieuse : « En effet, afin d’éviter la sanction d’internautes innocents, l’HADOPI ne doit pas se contenter de présomptions de piratage : certains des outils utilisés par les sociétés mandatées par les ayant-droits pour effectuer des relevés se limitent à interroger les serveurs qui fournissent la liste des dernières adresses IP ayant partagé tel fichier piraté. Or des pirates peuvent glisser dans ces listes des adresses IP prises au hasard et détourner ainsi la sanction vers des internautes innocents; afin d’éviter ces « faux positifs », l’HADOPI doit vérifier systématiquement les faits en interrogeant chacune des adresses IP pour initier un téléchargement et constater ainsi que le suspect partage effectivement l’oeuvre pour laquelle son adresse a été prélevée. » Selon M. Coyle, « les adresses IP ne révèlent rien. Le voile est réellement levé sur l’acte de piraterie après analyse du disque dur ». En France, pour renforcer le degré de certitude, la Commission des Affaires culturelles explique dans un rapport qu’une des solutions viserait à établir un système similaire à celui des logiciels de sécurité, c’est-à-dire en créant un dialogue à distance automatique et régulier entre le logiciel et le serveur de l’éditeur.
Ce qui me choque le plus dans ton article c’est la dernière phrase :
“En France, pour renforcer le degré de certitude, la Commission des Affaires culturelles explique dans un rapport qu’une des solutions viserait à établir un système similaire à celui des logiciels de sécurité, c’est-à-dire en créant un dialogue à distance automatique et régulier entre le logiciel et le serveur de l’éditeur.”
C’est nouveau ça ? On va avoir le droit de se faire pister via les informations qu’on envoit à l’éditeur à notre insu ? Même microsoft n’a jamais pu utiliser ce genre d’infos contre ses utilisateurs car c’est totalement interdit. Au lieu de ça ils passaient par des mécanismes pourris genre WGA
Enfin, ça va faire 5 ans que j’utilise exclusivement linux et du logiciel libre à la maison, je ne regrette vraiment pas ! Foutu flicage !
cho7 dit:Ce qui me choque le plus dans ton article c'est la dernière phrase : "En France, pour renforcer le degré de certitude, la Commission des Affaires culturelles explique dans un rapport qu'une des solutions viserait à établir un système similaire à celui des logiciels de sécurité, c'est-à-dire en créant un dialogue à distance automatique et régulier entre le logiciel et le serveur de l'éditeur." C'est nouveau ça ? On va avoir le droit de se faire pister via les informations qu'on envoit à l'éditeur à notre insu ? Même microsoft n'a jamais pu utiliser ce genre d'infos contre ses utilisateurs car c'est totalement interdit. Au lieu de ça ils passaient par des mécanismes pourris genre WGA Enfin, ça va faire 5 ans que j'utilise exclusivement linux et du logiciel libre à la maison, je ne regrette vraiment pas ! Foutu flicage !
Effectivement, je n'avais pas tilté sur cette information. On va avoir le droit à un dialogue entre une société chargée de pister les adresses IP et nos ordinateurs !
Ce qui est rigolo, c’est que le sénat à voté le principe de l’obligation d’installation d’un spyware sur chaque ordinateur de France pour vérifier que le logiciel de sécurisation tamponné pas les FAI tourne bien.
Je donne 1 jour de survie à leur système avant d’être piraté…
Tu passes en protocole “Onion Ring” et leur pistage, ils peuvent se le mettre où j’pense.
Donc au final, c’est du bidon, leur truc. Et de toutes façons, c’est à la base de la connerie, cette loi tout comme la logique nauséabonde qui l’a faite naître.
Quelques études plutôt sérieuses concernant les non-méfaits du P2P commencent à voir le jour, autres que celle du geek qui assène des phrases idiotes pour justifier ses téléchargements intensifs.
La première étude est intéressante même si je ne sais pas si elle est transposable directement en France. Ce qui me semble certain, c'est que les majors auraient tout intérêt à faire évoluer leur modèle économique.
Bon, je vais encore prendre mon ton pas aimable que Mme Kouynemum n’aime pas, mais je suis atterré de voir le temps qu’il aura fallu pour qu’enfin une étude sur ce sujet apparaisse, alors que tout cela n’est qu’une énorme évidence.
Prenons pour commencer mon petit cas personnel qui en lui-même n’intéresse personne. J’ai acheté une Xbox 360 parce que je savais que j’allais pouvoir la flasher, et donc obtenir les jeux gratuitement via le téléchargement. Dans le cas où j’aurais dû acheter des jeux neufs à 70€ pièce, je m’en serais très aisément passé. Pour preuve, elle prend la poussière depuis un petit moment. Pour réaliser mes tests et avoir un CD témoin en cas de problème, j’ai acheté le jeu Eternal Sonata. De plus, une manette m’a été offerte pour les jeux à 2.
Au final : - Point de vue type “major” et autres SELL : j’ai piraté tout un tas de jeux, donc ça fait plein de manque à gagner pour les éditeurs de JV. - Point de vue “bon sens” : je n’aurais jamais acheté quoi que ce soit en rapport avec cette console si j’avais été dans l’incapacité de jouer “gratuitement”. Donc, dans l’affaire, le fait de pouvoir pirater les jeux m’a fait consommer : 1 console + 1 jeu + 1 manette (+ des DVDs vierges + 1 câble HDMI + 4 piles rechargeables). Par rapport à la consommation nulle de départ, j’ai donc enrichi le milieu grâce au piratage.
Sorti de mon petit cas personnel et transposé à divers autres domaines (films, musiques et logiciels applicatifs), je vous laisse faire les comptes de tout ce que le piratage amène comme consommation, outre les supports de stockage (CD, DVD, accessoires, abonnements, concerts, sonneries de portables…).
Le problème vient donc de ces c*****s de Majors qui se font des nouilles encore sur le dos des artistes en nous vendant des produits hors de prix et dont l’avidité n’a pas de limite. Tant qu’ils continueront à vouloir du pognon au-delà de la limite de la décence, ils continueront à considérer que la copie numérique induit une perte de revenus, alors qu’on parle là de revenus qu’ils n’auraient jamais perçus de toutes manières, et que cela leur en génère d’autres à côté.
Et certains se demandent si une telle étude serait transposable en France… La question serait surtout de savoir pourquoi elle ne le serait pas. A part parce qu’elle irait contre les intérêts des amis PDG de notre Président national, bien entendu.
Se laisser pirater est une stratégie de conquête du marché. C’est ce qu’a fait Apple fin des années 70 avec une énorme ludothèque (par rapport au PC et autre Amiga,…) absolument pas protégée. C’est efficace, ça permet de vendre de la machine mais ça ne nourrit pas les éditeurs. Mais cette stratégie ne colle pas avec l’étape suivante qui consiste à rémunérer le capital investit par les actionnaires.
Dans la musique, chaque innovation au niveau du support (K7, CD, DVD et Internet) à fait craindre aux éditeurs de voir leur marché s’affaisser à cause des copies. Jusqu’à internet, cela n’ a jamais été le cas. A mon sens, le net n’a pas directement provoqué la chute des ventes. Avant tout, il a changé les habitudes de consommation et d’accès à la culture. Les gens qui ont 10000 chansons et 3000 films sur leur disk dur ne sont pas des pirates mais des accumulateurs. Pour être pirate, il faut qu’il y est malveillance. Les éditeurs font pression sur le législateur pour que ces 2 formes soient assimilées pénalement à la notion de vol. Ce qui est drôle dans cette histoire, c’est que les mesures prisent contre le piratage n’ont jamais arrêté les vrais pirates et juste un peu retardée les accumulateurs (qui attendent patiemment qu’un nouveau support ou moyen soit disponible sur le marché pour continuer a accumuler)
La pose d’un espion dans les ordinateurs est pour l’instant le seul moyen de lutter efficacement contre les accumulateurs. Pour ça il faudrait que tous OS (et tous les fournisseurs d’accès) en soit équipé (si j’ai bien compris Vista est déjà prêt pour ça) Si ce système voit le jour, je suis prêt à parier qu’il ne faudra pas longtemps pour qu’un système libre et sans espion vienne prendre une grosse part du marché des PC (genre Linux par exemple)
Ce débat me fait beaucoup penser à la lutte contre les excès de vitesse en voiture. La solution technique est simple et pas chère : équiper chaque voiture d’un tachymètre que pourrait relever le flic qui t’arrête (comme pour les camions)
Vu que tout ça à l’air simple et pas cher, il est donc fort possible que le débat soit ailleurs…
erekiel dit:En ce qui concerne la loi Hadopi, elle serait pas anticonstitutionnelle cette loi par hasard ? Et toutes ces infos relevés par des sociétés privées, ils en pensent quoi la CNIL ?
Anticonstitutionnelle, je ne sais pas mais visiblement pour certains experts, elle rentrerait en contradiction avec la charte européenne des droits de l'homme.
Alors que la loi est en pleine discution à l’assemblée générale, ( appelons qu’elle a eté voté a l’unanimité au sénat en octobre 2008, mise à part le PC qui s’est abstenu ) la jurisprudence rend déjà la loi caduque !
C’est au milieu du discours… de Lionel Tardy__
Loi Création et Internet , le texte partiel de l’‘intervention en Discussion Générale à 1 heure ce matin de Lionel Tardy. […Ce texte ne vise que les échanges transitant par internet, et notamment les échanges “peer to peer”, alors que de plus en plus, ces échanges se font en direct, par clé USB, de disque dur à disque dur, dans les cours de récréation ! Sur internet, il est très facile de masquer ou d’usurper une adresse IP en passant par des services qui existent déjà. Comment fera-t’‘on pour sanctionner des internautes qui disposent d’‘une offre triple play dans une zone non dégroupée. Très rapidement les internautes vont contourner cette loi et des outils permettant des échanges anonymes et cryptés émergeront et permettront de contourner tous les dispositifs techniques mis en place par ce projet de loi. Au final, l’‘Hadopi n’‘attrapera pas grand monde et coûtera cher. Le seul effet sera de déplacer le problème. Comme si cela ne suffisait pas, un jugement du tribunal de Guingamp, en date du 23 février, met à mal le bien fondé de l’HADOPI. En effet, lors de l’audience, l’adresse IP n’a pas été estimée suffisante pour déterminer la culpabilité ou non du prévenu. Je m’explique, c’est assez savoureux. En mars 2008, un blog consacré aux élections municipales de la commune de Penvénan a été piraté. Son propriétaire avait alors porté plainte pour « modification à caractère diffamatoire ». L’enquête a permis d’identifier l’adresse IP du prétendu pirate, correspondant à la Livebox d’un homme de 53 ans, dans sa résidence secondaire. Or, celui-ci a toujours nié les faits qui lui étaient reprochés. Pour sa défense, le suspect a avancé qu’il était possible de pirater une Livebox à distance et qu’il existait même des conseils sur certains forums détaillant la marche à suivre. Fort de cette explication, l’avocat du quinquagénaire a affirmé devant le tribunal « vous ne pouvez pas vous contenter de la seule adresse IP pour pouvoir décider de la culpabilité de mon client. Le tribunal de Guingamp s’est montré sensible à ces arguments, puisque le prévenu a été acquitté. Fermez le ban. Derrière ce texte, je vois surtout l’‘action de grands groupes et plus globalement, de l’‘ensemble du secteur économique de la production musicale et audiovisuelle, qui tente de faire face à une mutation de son modèle économique. Je comprend leur désarroi. Voir fondre 50% de son chiffre d’‘affaire en quelques années, c’‘est dur. Mais ce fut également difficile pour les moines copistes de voir arriver l’‘imprimerie et pour les éleveurs de chevaux de trait de voir arriver l’'automobile. …]
C’est à se demander si les personnes qui ont pondu ce projet de loi ainsi que les sénateurs sont au courant de l’utilisation d’internet ? Quand on voit qu’il existe des sites légal et gratuits comme Deezer …
Cette intervention de ce monsieur Tardy est très intéressante, visiblement on a affaire à une personne qui a au moins une certaine connaissance du sujet.
Est-ce que c’est un sénateur ? Je pense que malheureusement les piratages d’adresses IP risquent de se multiplier.
L’opposition a du mal face à la majorité, mais au moins, ils semblent comprendre les réels enjeux de la loi est de l’avenir de l’internet culturelle en générale. Voir d’ailleurs le très bon discours de Christian Paul :
Corbax dit:L'opposition a du mal face à la majorité, mais au moins, ils semblent comprendre les réels enjeux de la loi est de l'avenir de l'internet culturelle en générale.
Ne t'avancerais-tu pas un peu ? Il y en a bien quelques uns qui comprennent réellement, mais au final, ils doivent être bien peu nombreux, de droite comme de gauche. Entre ceux qui soutiennent pour la forme, et ceux qui sont contre pour la forme, il ne doit plus rester grand monde pour essayer de convaincre objectivement.
Corbax dit:L'opposition a du mal face à la majorité, mais au moins, ils semblent comprendre les réels enjeux de la loi est de l'avenir de l'internet culturelle en générale.
Ne t'avancerais-tu pas un peu ? Il y en a bien quelques uns qui comprennent réellement, mais au final, ils doivent être bien peu nombreux, de droite comme de gauche. Entre ceux qui soutiennent pour la forme, et ceux qui sont contre pour la forme, il ne doit plus rester grand monde pour essayer de convaincre objectivement.
Je parle de ceux qui sont sur le sujet activement... (voir les débats de l'assemblée, justement). Et puis j'ai dis "semble".
Jack Lang, par contre-exemple, un mec à qui on doit fête de la musique et la fête du cinoche (bon, qui ne ressemble plus à grand chose aujourd'hui, il est vrai) bah comment dire...hum...où sont les toilettes SVP ?
Maintenant prendre Jack, c'est facile...
Bon j'arrête, sinon je romps le vœux que j'ai fait de ne pas parler politique sur TT