Bonjour.
Le comité d’entreprise dans laquelle je travaille a pour projet d’ouvrir une ludothèque (qui sera rattachée à la médiathèque).
Etant à l’initiative de l’idée et en charge de monter le projet puis gérer la ludothèque, je me pose quelques questions (enfin surtout une): y a-t-il (comme pour les DVD) des droits à payer lorsqu’on met à disposition des jeux en prêt gratuit ?
Pour être plus précis, dans notre médiathèque nous proposons des livres, CD et DVD en prêt gratuit aux employés. Hors les DVD que nous achetons ne sont les mêmes que ceux qu’on trouve habituellement dans le commerce car il faut acquitter des droits de prêt.
Du coup, le prix du DVD est (au moins) doublé. Je me demandais s’il en était de même pour les jeux.
Si vous avez d’autres conseils (gestion des prêts, protection des jeux, …) je suis également preneur.
En attendant, je vais continuer à fouiller le forum.
Merci.
À priori non.
Bonjour,
Si tu parles bien des jeux de société, je ne suis pas expert sur le sujet mais en ayant discuté avec un ludothécaire l’autre jour, contrairement aux dvds de films, tu peux acheter les jeux de société ou bon te semble, il n’y a pas a priori de version destinée à la location comme c’est le cas pour les dvds. Il n’y a donc pas de droits à reverser.
Si tu comptes proposer du jeu vidéo c’est une toute autre histoire.
edit : d’ailleurs le mieux pour toi, c’est peut-être d’aller en discuter avec un ludothécaire?
Merci pour vos réponses.
Il s’agit bien de jeux de société. Pas de jeux vidéo.
Et on va visiter une ludothèque municipale et discuter avec son gérant.
Maintenant que le projet est entériné, on passe à la phase mise en route.
Là aussi, tous les conseils sont les bienvenus.
Etant ludothécaire, je confirme que tu peux acheter les jeux de société où bon te semble et les prêter, contrairement aux jeux vidéos, DVD, livres, CD…
Jobo dit:Etant ludothécaire, je confirme que tu peux acheter les jeux de société où bon te semble et les prêter, contrairement aux jeux vidéos, DVD, livres, CD...
Merci.
Pour les DVD je savais mais pas pour les livres et CD.
Comment ça se passe pour ces derniers ? Y a-t-il uen espèce de taxe à acquitter ?
Pour les livres non, car depuis le 18 juin 2003, le pret du livre est régi en médiathèque/bibliothèque par la même loi que celle qui fixe le prix du livre.
EN gros, lorsque tu achètes un livre, tu achète les droits de prets avec, car une part de son prix est reversé aux auteurs/éditeurs/libraires. (loi no 2003-517, fixant le taux de réduction d’achat d’un libraire à une collectivité à 9% du prix HT, et une reversation de 6% du prix).
Pour les CD de musique, les bibliothèques “profitent” d’un “vide” juridique, et prètent les cd sans payer de droits particuliers. A l’heure d’aujourdhui, personne ne bougent, notamment les maisons de disques, donc tant que rien n’est dit, ça continue comme ça.
Pour les jeux, les ludothèques sont pareil. Tant qu’un éditeur/auteur ne dit rien, les ludothèques prètent des jeux, sans verser de droits particuliers aux auteurs/éditeurs.
Pour ce qui est du Cinéma, tu as vu qu’il existe des droits à payer pour le prêt. Mais aussi pour la consultation sur place, et/ou les projections publiques. Les règles sont beaucoup plus strictes, et surtout beaucoup plus controlées.
Pour le jeu vidéo, actuellement, le même “flou” juridique que le Cd existe. CErtaines médiathèque prètent des jeux vidéos acheté dans le commerce comme les particuliers. Certains organisme spécialisé de fournisseurs de documents multimédia pour médiathèque (CVS, Colaco, l’Adav…) commencent à proposer des jeux vidéo à leurs catalogues, dont les droits de consultations sur place ou de prêts aurait été négocié… Mais le sujet est super flou, et selon ton interlocuteur, tu as des réponses différentes.
Bref, à part le livre et le DVD, le reste, ça fonctionne sur un “accord tacite”.
Et de la à ce qu’un éditeur/auteur de jeu attaque juridiquement une ludothèque pour avoir prété son jeu à du public, je ne l’imagine pas. Vois la mauvaise publicité que ça lui créerait dans un si petit monde. Enfin, pour en avoir déjà causé avec des auteurs, c’est vrai que la question de leur rémunération peut tout à fait être légitime…
Affaire à suivre.
LoloClav dit:...
Merci pour cette réponse plus que détaillée.
loule dit:Si vous avez d'autres conseils (gestion des prêts, protection des jeux, ...) je suis également preneur.
Pour ça je dirais que tout dépend du degré de confiance que tu as dans les emprunteurs et de la nature des jeux que tu vas prêter.
Si tu prête un Can't Stop et qu'on te perd un dé, tu n'auras pas de mal à le remplacer. Si tu prête un jeu à l'allemande et qu'on te perd un kubenbois c'est pas impossible à remplacer mais c'est déjà plus casse pied (déjà, il faut s'apercevoir qu'il manque un cube), mais si tu prêtes un Race For The Galaxy et qu'on te perd ou abîme la moitié des cartes ton jeu est foutu.
Le problème, c'est que dans la plus part des jeux (la grande majorité en fait) le matos est délibérément limité en nombre pour une question d'équilibre du jeu et difficilement remplaçable.
Donc de base je réclamerais le dépôt d'une caution, ne serait-ce que pour responsabiliser les emprunteurs.
Naturellement, le système de la caution n'est efficace que si tu fais un état des lieux après chaque emprunt et avant de restituer l'argent. Or un tel état des lieux est fastidieux (compter tous les kubenbois et vérifier tous les pions d'un wargame un par un) et prend du temps si on veut le faire correctement.
Ou alors tu te limite à des jeux dont le matos peut être facilement remplacé.
Emlyn dit:...
Merci pour ces conseils sensés.
Il y aura effectivement une caution. En fait elle existe déjà puisqu'on se greffe à la médiathèque existante (livres, CD et DVD). Avec la consigne de tout ramener et en bon état sous peine de remboursement du jeu.
On a également prévu de vérifier le matériel avant tout nouveau prêt. Du coup, pour le choix des jeux, le paramètre "abondance de matériel" rentrera forcément en compte.
Sinon, on va surement protéger les cartes (protèges cartes), peut-être protéger les boites et éventuellement plastifier certains éléments.
Pour le choix des jeux ce sera, au début du moins, du grand public pour initier les nouveaux joueurs, des jeux pour enfants (petits et grands) et surement quelques jeux un peu plus costauds (sans faire de l'élitisme non plus).
LoloClav dit:Pour le jeu vidéo, actuellement, le même "flou" juridique que le Cd existe. CErtaines médiathèque prètent des jeux vidéos acheté dans le commerce comme les particuliers. Certains organisme spécialisé de fournisseurs de documents multimédia pour médiathèque (CVS, Colaco, l'Adav...) commencent à proposer des jeux vidéo à leurs catalogues, dont les droits de consultations sur place ou de prêts aurait été négocié... Mais le sujet est super flou, et selon ton interlocuteur, tu as des réponses différentes.
Bonsoir,
Désolé si c'est HS, mais cette remarque m'intéresse particulièrement. Je peux me tromper, mais la première partie de ta remarque est selon moi interdite (acheter en boutique pour prêter). Même si on est dans le flou, il y a quand même certains trucs qu'on ne peut pas faire. Pour la consultation sur place, je t'avoue que je suis par contre incertain, même si certaines licences m''orienteraient vers une réponse négative. Après j'aime bien ton conditionnel sur les droits éventuellement payés par les centrales d'achat, non pas que je les accuse de quoi que se soit, mais c'est vrai que j'aimerai bien voir un peu les dites négociations. En gros le seul truc actuellement légal selon moi, c'est soit contacter les éditeurs directement et bonne chance, soit faire une vente suivie d'un rachat dont la différence constitue le prix de la "location".
Edit : d'ailleurs cette deuxième solution même si elle est saugrenue fonctionne pour un peu tout.
Edit 2 : Ah si, tu dois aussi pouvoir prêter si l'emprunteur justifie que c'est pour de la recherche, je crois que c'est d'ailleurs le seul moyen de consulter les jeux vidéo de la BNF.
cernunnos dit:Désolé si c'est HS, mais cette remarque m'intéresse particulièrement. Je peux me tromper, mais la première partie de ta remarque est selon moi interdite (acheter en boutique pour prêter).
Disons que oui, ce ne doit pas être "légal". Comme tu le dit, la seule solution pour se protéger d'éventuelles poursuites serait de contacter chaque éditeur, et d'obtenir son autorisation de prêt à l'heure actuelle.
Mais techniquement, tu devrais faire la même chose en ludothèque, sur du jeu de société.
Et en médiathèque pour préter des CD musicaux.
Et là, par expérience profesionnelle, je peux t'assurer qu'aucune médiathèque en France prétant du CD musical ne le fait.
De même qu'aucune ludothèque qui prête du jeu.
Que leurs prêts soient gratuits ou payants.
Pour en revenir au sujet de loule, la gestion des retours de jeux incomplet :
Disons que nous avons toujours eu un discours simple au possible et adapté là ou je bosse.
En gros, lors du retour du jeu/jouet incomplet, tu fais l'inventaire avec l'emprunteur. S'il manque une/des pièces de jeu, tu lui donne un délai pour les ramener.
Aprés, deux cas :
Tu as un petit stock de pièces détachées, provenant de jeux que tuas au fur et à mesure retiré, pour cause d'usure, pertes ou désinterets. Donc tu remplace les manques.
Si le jeu est vraiment fichu, nous le faisions racheter à l'identique par l'emprunteur.
Voilà.
Emlyn dit:
Naturellement, le système de la caution n'est efficace que si tu fais un état des lieux après chaque emprunt et avant de restituer l'argent. Or un tel état des lieux est fastidieux (compter tous les kubenbois et vérifier tous les pions d'un wargame un par un) et prend du temps si on veut le faire correctement.
Pour rebondir sur ce que je disais, une idée pourrait être de placer dans chaque boite de jeu un inventaire complet de tout ce que la boite contient (autant de cubes de chaque couleur, autant de cartes, autant de figurines de chameau,...).
Primo, ça permet à l'emprunteur scrupuleux de vérifier s'il n'a rien oublié avant de rapporter le jeu.
Secundo ça facilite la vérification par le préposé de la ludothèque qui réceptionne le jeu.
Emlyn dit:Emlyn dit:
Naturellement, le système de la caution n'est efficace que si tu fais un état des lieux après chaque emprunt et avant de restituer l'argent. Or un tel état des lieux est fastidieux (compter tous les kubenbois et vérifier tous les pions d'un wargame un par un) et prend du temps si on veut le faire correctement.
Pour rebondir sur ce que je disais, une idée pourrait être de placer dans chaque boite de jeu un inventaire complet de tout ce que la boite contient (autant de cubes de chaque couleur, autant de cartes, autant de figurines de chameau,...).
Primo, ça permet à l'emprunteur scrupuleux de vérifier s'il n'a rien oublié avant de rapporter le jeu.
Secundo ça facilite la vérification par le préposé de la ludothèque qui réceptionne le jeu.
Très bonne idée.
Il y a déjà ça généralement dans les règles mais une petite fiche en plus facilitera le travail de tout le monde. On gardera également une petite fiche à la ludothèque si jamais l'emprunteur perd celle de la boite de jeu.
Pour les caisses ou jouets, on fait encore une fiche inventaire oui.
Mais pour les jeux de sociétés, nous ne le faisons plus, c’est juste un doublon de l’inventaire déjà décrit dans la règle. Comme de toute façon, tu vérifie que la règle soit dans le jeu, tu as l’inventaire direct sous les yeux. Et si tu perd la règle, internet est ton ami. Tu trouves désormais tout sur les sites d’éditeurs ou Ludism (un gros gros bisou baveux à souhait aux gens qui contribuent à Ludism au passage…).
De même, il fut un temps où nous plastifions tout, boite de jeux, plateaux, cartes… Quelle perte de temps, d’argent (en gros, tu multiplie le cout d’un jeu par deux ou trois parfois), et pour un résultat qui sous haute utilisation n’arrange rien. Si tu as déjà eu l’occasion d’essayer de mélanger un jeu de carte plastifiées, tu arrêtes vite de le faire. Désormais, on ne plastifie plus que les boite de jeu, point barre.
OK, pas de plastification alors.
Même pas des protèges-cartes ?
Sinon, je pense qu’un petit inventaire avec des petites photos des composants peut être utile. Ca permet de rapidement identifier visuellement les différents éléments. De toute façon on verra à l’usage.
loule dit:OK, pas de plastification alors.
Même pas des protèges-cartes ?
J'vais faire hurler quelques maniaques qui trainent dans le coin, mais non, aucune protection sur les cartes.
On met les pièces en sachet plastiques, pour faciliter l'inventaire, et le rangement vertical des boites. Élastique autour des paquets de cartes, et c'est tout.
loule dit:Sinon, je pense qu'un petit inventaire avec des petites photos des composants peut être utile. Ca permet de rapidement identifier visuellement les différents éléments. De toute façon on verra à l'usage.
A toi de voir, mais vu le travail (re-bisoux baveux) des éditeurs sur leurs règles en couleur, avec souvent un visuel du matériel, y'a vraiment plus besoin de refaire le travail déjà si bien fait (slurp...).
Dans la même veine, avant, nous photocopions les règles d'un jeu, et on stockais les originaux, en cas de perte. On a arrêté, justement parce que:
- le boulot de mis en page des règles à grandement évolué depuis quelques années, et le nombre de jolis dessins explicatifs en couleurs et schémas rendent la photocopie non seulement inutile, mais ça gâche le boulot des éditeurs/auteurs.
- internet te sauve la vie pour retrouver des règles en cas de perte.