Mais de quoi ont-ils peur ?

Sylvano dit :
Durtal dit :Je déteste la nouvelle mode chez les animateurs dit "professionnels" qui commencent par : "le but du jeu c'est de gagner le plus de points de victoire" ! Personnellement, ça me fait fuir.


 

1. Quand je commence comme ça, c'est souvent sur le mode humoristique pour détendre l'atmosphère. "Le but du jeu est particulièrement original : le gagnant sera celui qui aura marqué le plus de points de victoire."
2. Ca dépend des jeux. A partir du moment où il est clair pour l'ensemble de la table qu'on a affaire à un jeu plutôt abstrait/mécanique, où l'enrobage est agréable (et nécessaire) mais secondaire, ça ne sert à rien de prendre les gens pour des idiots. D'ailleurs tout le monde n'a pas forcément envie qu'on lui raconte une histoire en lui présentant un jeu (et noyer les explications dans du fluf peut même à mon avis s'avérer contreproductif). Sur les festivals, beaucoup de gens viennent "tester" une mécanique avant de s'immerger dans la thématique d'un jeu, faut pas se leurrer.
3. Quelque chose me dit que tu n'as jamais expliqué/animé 75 fois le même jeu dans une même journée, plusieurs journées d'affilée.

1 et 2. Je comprends qu'il est important d'avoir un déroulement rapide et efficace quand on explique un jeu, mais humour ou pas, le but d'un jeu n'est pas de gagner des points de victoire. Il faut que les animateurs cessent de dire ça. Quand j'explique un jeu, même un peu abstrait, je commence par présenter le contexte, puis le matériel qu'ils ont devant eux et ce qu'ils peuvent en faire. Et ensuite seulement, comment ils vont marquer des points pour tenter de gagner la partie.
On est pas obligé de faire un cours d'histoire sur les azùleros pour présenter Azùl, mais une phrase d'intro comme par exemple : "Nous jouons le rôle d'artisans et nous allons devoir façonner un mur d'azuléros en plaçant au mieux les tuiles disponibles à chaque manche sur notre plateau pour gagner des points de victoire; celui qui en aura le plus gagnera la partie". Ce n'est pas vraiment une thèse et ça présente en quelques mots le principe du jeu et le thème, aussi inexistant soit-il. Je n'ai pas l'impression de vendre un jeu de rôle en disant ça ni de prendre les joueurs pour des idiots. Mais commencer par "le but du jeu est de gagner le plus de points" pour introduire un jeu est pour moi une phrase inutile et parasite qui ne renseigne absolument en rien sur le jeu. On croit gagner du temps, alors qu'au final on a rien dit quand on a dit ça. ;) 
3. j'ai déjà fait des animations, mais la plupart du temps, c'est effectivement à mes amis que j'explique les jeux. mais j'étais sûr que certains se reconnaîtraient et se sentiraient jugés. 

Bref, encore du HS, même si je trouve que c'est un sujet intéressant.
 

Je vous explique les règles de celui-ci :

  1. Le but est de gagner 2 manches en 21 points.
  2. Pour marqué un point faut que l’adversaire commette une faute directe, ou ne vous renvoie pas la balle ou que cette dernière est rebondis deux fois de son côté.
  3. La faute se produit quand la balle ne passe pas le filet ou sort sans toucher la table. Ou que le joueur n’a pas attendu le premier rebond pour frapper la balle.
  4. Le service doit lui faire un rebond de votre côté et de celui de l’adversaire. Tandis que les autres coups doivent être renvoyé sur la partie adverse.
  5. Et accessoirement vous devez utilisez des raquettes pour vous renvoyer la balle.

Je peux aussi vous expliquer le jeu de paume. Alors : 1. le but est de ne pas de paumer la partie… […]

 
Phoenixeux dit :Une p’tite partie de Patchwork ? :wink:

Blasphème de comparer ça au tricot. Le patchwork c’est punk (sans doute trop punk pour moi).

Mais attention, le jdp patchwork, c’est encore autre chose et là je dis banco.

AhBadiane dit :Et si le problème n'était pas eux - les non joueurs - mais nous - les gamers de tout poil -
Et si cette peur était communiquée par NOUS !

Je partage une vidéo, postée sur passionboardgames.com, qui donne 5 trucs pour parler du jeu de société et aborder les non joueurs avec des choses simples pour les faire venir autour de la table de jeu
 

La vidéo est géniale ! Et l'article aussi.

Pong !
Mon jeu video préféré ! :smiley:
 

Vicen dit :
AhBadiane dit :Et si le problème n’était pas eux - les non joueurs - mais nous - les gamers de tout poil -
Et si cette peur était communiquée par NOUS !

Je partage une vidéo, postée sur passionboardgames.com, qui donne 5 trucs pour parler du jeu de société et aborder les non joueurs avec des choses simples pour les faire venir autour de la table de jeu
 

La vidéo est géniale ! Et l’article aussi.

C’est vrai que la vidéo est bien ! (d’ailleurs, j’aime généralement toute les présentations de cette bande de québecois)
Pour nourrir le sujet, je rapporte ici les 5 conseils donnés pour présenter le JdS à un novice :

  1. “Parler de ce qui importe”
    Et ce qui importe, ce n’est pas les jeux eux-même, mais plutôt l’expérience que l’on en retire, ce pourquoi on accroche à ce loisir et les moments mémorables que l’on a vécu.
     
  2. “Pas de charabia”
    Exit le vocabulaire trop spécialisé. Oui, “Meeple” c’est du jargon.
    Il ne faut pas que l’auditeur se sente idiot devant des termes inconnus. (la parodie à 3’52 est excellente)
     
  3. “A la portée de tous”
    L’objectif est sortir le jeu de son image infantile ou hyper-geek. Il faut alors s’intéresser directement aux passions de notre interlocuteur et lui démontrer que le monde du JdS possède une boîte qui l’interpelle directement, a minima sur le thème. T’aime le tricot ? Tiens, v’là Patchwork ! (Phoenixeux qui persiste et signe)
    En gros, on doit se comporter en guide qui sait écouter et analyser le profil de l’autre.
     
  4. “Ne pas bouder un jeu”
    Mettre ses préférences de côté et accepter que la priorité soit la découverte des jeux par le novice, même si ce sont des jeux trop simples ou pas à notre goût. Oui, Catane est toujours révolutionnaire pour un nouveau venu !
     
  5. “Soyez passionné(e) !”
    Lors des parties, n’ayez pas peur de passer pour un fou en étant démonstratif sur ce que peut procurer votre passion du jeu. Invitez à jouer à la maison, mettez des musiques d’ambiance, changez de voix en lisant un texte de fluf, etc. Mais sans dépasser les limites de gêne de l’auditeur bien sûr.

Et là, on boucle sur le point n°1 : il faut transmettre le fait que le jeu est une expérience à vivre ensemble avant de considérer les autres aspects du loisir (découverte des mécaniques par exemple). Le conseil transversal qui revient beaucoup, c’est de se baser sur le thème pour interpréter l’histoire qui va être vécue (façon roleplay).


Pour ma part, je suis d’accord avec tout mais avec un bémol sur le point 1 : moi, ce qui m’importe dans ce loisir, c’est aussi la découverte de toute la richesse à disposition. Du coup, c’est une sorte de méta-argument qui va un peu à l’encontre des conseils ci-dessus, si trop mal présenté, car j’imagine que ma maigre ludothèque a un aspect effrayant tout de même…

Oui, la vidéo est très chouette, mais je ne m’y suis pas vraiment reconnue, ouf !

Et pour le 5… Ohlala le 5… Mais moi je n’ose même plus, de façon générale, proposer un petit pickomino avec le café* ! Alors inviter quelqu’un qui n’est pas coutumier du fait pour jouer !? Je vais faire fuir tout le monde !

Je pense vraiment, à tort peut-être, mais vraiment quand même, qu’il y a aussi une histoire de génération là-dedans, et que cette idée ne paraîtra pas saugrenue aux moins de 35 ans, mais alors aux plus de 45… je crois que c’est différent. Pour la plupart des gens que je fréquente, en tout cas, je crois que c’est vu comme une perte de temps (en tout cas il me semble qu’ils ont toujours “mieux” à faire**, même si c’est buller en parlant de la météo, qui est pour eux plus social certainement) et je ne veux même pas savoir ce qu’ils pensent de moi à ce sujet.



*Oui, je sais, j’ai proposé cette semaine un Kingdom builder pour le café, mais je rappelle que la personne “passait” au moment où on allait débuter notre partie et que c’était donc plus un réflexe poli de ma part qu’autre chose. Un peu comme si je m’étais servi une téquila “T’en veux ?”, mais je pense que le refus aurait été moins apeuré (mais peut-être plus jugeant, lol) et surtout plus naturel.


**D’ailleurs c’est ce qu’on me dit aussi quand on me voit un tricot dans les mains : “Oh moi je n’ai pas le temps.” Sauf que pendant qu’on discute, j’ai tricoté vingt rangs et l’autre n’a rien fait de plus que parler. Allez-y essayez, le tricot c’est super !

Cette passion du tricot me laisse entrevoir un potentiel inexploité.
On a bien des bars à jeux… pourquoi pas des bars à tricots ?

J’imagine l’enseigne lumineuse : “Le Tripot à tricots”.

Bon c’est décidé, je vais lancer un Kickstarter.

Tu crois pas si bien dire…
Je faisais justement le parallèle tricot / jeux parce que dans mon entourage, je fais des soirées jeux avec mes potes pendant que leurs conjointes sont en soirée tricot.
Et j’ai l’impression que le tricot remplit pour elles la même fonction que le jeu pour nous, à savoir un prétexte pour se retrouver tous ensemble et papoter. Du moins si j’en juge par les progrès très lents de leur ouvrage, je n’ai pas l’impression qu’elles passent l’essentiel de la soirée une maille à l’endroit, une maille à l’envers…

Et j’aime aussi Tric-Trac parce qu’on peut y lire des phrases comme “Le patchwork, c’est punk !” Ça me rappelle les plus belles heures de la TTCup, tiens…

Et Russell Crowe aime peut-être le tricot, par contre pour l’opéra c’est pas encore ça…

Tric Trac

Proute dit :cette idée ne paraîtra pas saugrenue aux moins de 35 ans, mais alors aux plus de 45...

Au seeeecouuuurs ! Je suis dans un vide d'indécision avec mes 38 balais !!! surprise

Phoenixeux dit :
Proute dit :cette idée ne paraîtra pas saugrenue aux moins de 35 ans, mais alors aux plus de 45...

Au seeeecouuuurs ! Je suis dans un vide d'indécision avec mes 38 balais !!! surprise

Devient équipementier de quidditch.

Simplement merci.
Devant la fortune qui s’annonce désormais à moi, je penserai à ta commission (sous forme de lots gratuit de pelles à poussière). De rien.

N’empêche, la blague me fait penser au sport en général, autre passion largement commune dans sa globalité d’activités. L’effort pour participer à un sport inconnu est énorme, et finalement assez rare si l’on a pas développé avant la motivation pour cette pratique en particulier. Du coup, quelle est la part de motivation issue des proches, de la communauté pratiquante ? Ces sportifs partagent-ils leur passion avec des “recettes” appropriée pour nous, joueurs ? Leur timidité est-elle moins bridée par le sentiment de fierté d’être sportif (socialement bien vu) ? Et l’auditeur, pourquoi n’a-t-il pas peur de découvrir un jargon sportif très spécifique ?

Vous avez 1 heure.

Vicen dit :Je vous explique les règles de celui-ci :
  1. Le but est de gagner 2 manches en 21 points.
  2. (...)
Incroyable ! Ca se dit joueur et se n'est pas au courant que l'éditeur a désormais sorti un errata sur les règles du comptage des points en set de 11... Et ça ne mentionne même pas l'extension "double" qui permet de jouer jusqu'à 4... :)

Effectivement pour l'histoire de monsieur-qui-passait-au-café, les raisons de son attitude doivent surement être beaucoup plus simples et terre à terre que ce qu'on pourrait imaginer.

Et pour revenir sur la question générale, est-ce vraiment la peur qui écarterait tous ces monsieur X et madame Y ? Ou bien simplement un manque d'envie et de motivation ?