Les paroles de Michel Delpech sur la musique de Depeche Mode…
Les clips sont terribles, la musique aussi (j’accroche un peu moins sur le troisième clip)…
Delpech Mode
C’est de l’art, c’est drôle, c’est beau.
(edit pour … : l’art, ça ne se juge pas, ça se vit ! Je me dis souvent : si quelqu’un me dit qu’une oeuvre est belle, et si ce n’est pas mon avis, je suis malheureux car mes yeux ne peuvent voir ce qui est beau dans cette oeuvre.)
Incroyable !!
Il faut le voir pour le croire…
![]()
… 'porte quoi ![]()
DELPECH MODE en live au Grand Journal de canal+ le 6 septembre à partir de 19h00
C’est dans une heure !
C’est tout naze.
On dirait un délire de collégiens qui je ne sais par quel hasard ont réussi à se retrouver à la télé. Le buzz sur internet, LA méthode de com’ de l’avenir. Le packaging : deux huluberlus exentriques.
Tous les gens à qui je l’ai montré ont bien rigolé. Personnellement, je trouve ça très drôle. Dommage, je n’ai pas la télé…
La justification philosophico-artistico-n’importequoièsque est assez fun également :
Comme le montre Arthur Danto ( Philosophie analytique et esthétique ), ce que nous révèle l’art contemporain, dans la mesure où il requiert explicitement une théorie pour être compris, faisant de celle-ci un de ses matériaux, c’est que tout art, pour être compris et jugé comme art, a besoin d’une théorie esthétique qui permette de le faire. Et c’est pourquoi on peut dire que Delpech Mode est une entité post-contemporaine, car quand on voit Delpech Mode, on ne distingue plus ce qui relève de la théorie et ce qui relève de l’œuvre proprement dite. Ce brouillage intrinsèque, cette impossibilité à se référer à des catégories épistémologico-esthétiques stables et déjà connues, est ce qui constitue le concept central du travail de Delpech Mode : le why.
De la même façon que Judith Butler parle de gender trouble pour qualifier nos nouveaux rapports aux identités sexuelles, il faudrait parler d’art trouble, voire de post-art trouble, pour décrire ce que fait Delpech Mode. Why encore une fois ; nos jugements vacillent, nos habitudes se brouillent, notre regard perd la force de ses certitudes, et finalement, c’est l’expérience du malaise qui survient.
Mais un malaise qui n’est pas déplaisant, au contraire, un malaise qui se vit et se pense comme un aboutissement, au point même que la certitude inquestionnée de la linéarité et de l’irreversibilité du temps vacille… Là où la chronologie semble dire que Delpech Mode se trouve après, voir Delpech Mode, entendre Delpech Mode, c’est comprendre qu’il se trouve logiquement et conceptuellement avant. Et ainsi, et Depeche Mode et Michel Delpech apparaissent pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire des expressions réductrices et mono-orientées – parmi d’autres -, l’une des excroissances rhizomiques d’une idée multiple et foisonnante et qui, dans l’ordre de l’esprit, sont logiquement postérieures à Delpech Mode. Le why conceptuel et esthétique induit nécessairement un why temporel. La déraison dans l’histoire.
Parler de rétroactivité
Car au contact de Delpech Mode, l’évidence saute aux yeux et aux oreilles : Delpech Mode est la quintessence, l’idée faite corps de notre rapport moderne à l’art. Qui mieux que Delpech Mode en effet a su incarner l’essence moderne de l’art : le kitsch comme norme et référence ? (à la vue de certains défilés, l’influence en matière de stylisme de Delpech Mode, en particulier au niveau capillaire, est incontestable). Qu’est-ce qui est classique, de bon goût ? Qu’est-ce qui est ringard, dépassé ? Nous ne pouvons plus, comme ceux qui nous ont précédés, nous en tenir à une norme absolue, un référentiel ferme et réconfortant. Notre jugement sur l’art oscille sans cesse entre admiration primaire et second degré décalé, entre underground et mainstream, entre élitisme méprisant et adhésion communiante à la pop culture. Et une fois encore, nous retrouvons le why.
Et ce qui constitue Delpech Mode en figure tutélaire du why, c’est son intempestivité. Une des caractéristiques majeures de Delpech Mode, c’est bien celle d’être inattendue… On ne saura jamais comment la géniale machine désirante qu’est David Tourniaire, leader de Delpech Mode, a pu produire cette idée, amenant la musique, le sens, la chorégraphie, la mise en scène, dans des dimensions jusque là inexplorées. Peut-être faut-il penser avec Greil Marcus qu’il existe des forces qui dépassent l’individu, prenant possession de son génie et amenant l’art aussi bien que l’histoire dans des directions inattendues. Why encore dans le génie occulte, pythique, orphique, dyonisiaque, comme on voudra, de David Tourniaire, mais dont le mystère fait précisément la beauté.
Intempestif donc, car Delpech Mode, loin d’être, comme ses successeurs-prédécesseurs, une expression marketée, behaviorisée et formatée, en un mot le produit de son époque, est au contraire l’échappement de celle-ci. Comme Genette disait de la poésie, que loin d’être un écart au langage ordinaire, elle est bien plutôt l’inverse d’un écart, c’est-à-dire une intensification, un usage véritable de la langue dans ses ressources les plus profondes (Figures II, « Langage poétique et poétique du langage »), il faut dire de Delpech Mode qu’il est si bien l’expression de son époque parce qu’il l’emmène, et nous avec, dans des directions insoupçonnées, voire incompréhensibles. Intempestif encore, surtout pas pestif, c’est-à-dire prévisible et attendu. Pur surgissement, pur étonnement, why en somme.
De là à dire que Delpech Mode inaugure un nouveau chamanisme, un post-chamanisme jedyique, il n’y a qu’un pas que nous franchissons allégrement, au sens premier du terme – avec allégresse. Delpech Mode nous met en contact avec les puissances obscures du why, restituant au sein de nos quotidiens routiniers les potentialités de désordre toujours sous-jacentes, notre capacité à devenir, et relie notre monde arraisonné à un autre. Déchirant le voile, il nous révèle une multiplicité d’horizons improbables, non plus de potentialités, mais supérieurement, d’expotentialités. Celles du why.
toftof dit:C'est tout naze.
On dirait un délire de collégiens qui je ne sais par quel hasard ont réussi à se retrouver à la télé. Le buzz sur internet, LA méthode de com' de l'avenir. Le packaging : deux huluberlus exentriques.
On ne peut pas être réceptif à toute forme d'art et d'humour.
Moi, je les ai trouvés très bons ! Mais trop court...
Tout à fait, ce n’est que “mon” avis sur la “chose”.
D’habitude, j’aime bien les reprises, les arrangements, ainsi que l’humour en chanson, mais là, vraiment, j’ai l’impression qu’il ne faut pas faire le difficile pour apprécier tellement je les trouve médiocres…
Le mec au synthétyseur mauvais-tant-pis sur “Quand j’étais chanteur” c’est le frère jumeau caché de Mister Phal ?