«Môquet, c’est le pote de Sarkozy !»Témoignages de profs

Fauut-il lire la lettre de Guy Môquet ?

Ma première réaction à l’injonction présidentielle a été de refuser de lire la lettre de Guy Môquet car il m’était insupportable de me prêter à cette pathétique récupération politique. Et puis, en y réfléchissant, je me suis dit que l’on pouvait faire un exercice pédagogique très intéressant à partir de cet événement.

Je ne sais pas si je lirai cette lettre, ce lundi précisément, mais vu la prolifération médiatique autour de cet événement, je pense que nous ne pouvons plus faire autrement et qu’il est absolument nécessaire d’en parler avec nos élèves.

Si notre choix est de ne pas lire la lettre, il faut au moins l’argumenter individuellement, ce qui explique que je suis opposée à tout boycott collectif. Je ne suis pas professeur d’histoire et je ne pourrai donc que brièvement et modestement rapporter les faits. Par contre ce qui m’intéresse en tant que professeur de philosophie, c’est de penser le monde dans lequel on vit aujourd’hui, parce que l’histoire s’écrit aussi au présent. Je travaillerai donc sur la valeur ou sur le sens même de cette commémoration.

Commémorer un événement, est-ce faire de l’histoire ? Pourquoi avoir choisir ce jeune communiste ? Pourquoi avoir choisi cette lettre plus particulièrement ? A quelles fins ? Evidemment, la discussion portera à partir de là sur les rapports du pouvoir politique à l’histoire, sur la tentation du pouvoir de réécrire en permanence l’histoire. Je présenterai la polémique à mes élèves : les professeurs doivent-ils lire cette lettre ? Je pense qu’eux aussi ont leur mot à dire. Nous réfléchirons au sens de l’engagement politique aujourd’hui et nous chercherons ensemble des exemples vivants de cet engagement.

Nous nous demanderons avec Nietzsche si mourir pour des idées donne plus de valeur à ces idées. Je pense ici à tous les jeunes qui sont aujourd’hui tentés par ce sacrifice au nom d’un idéal religieux. Nous vivons dans un monde dans lequel les jeunes cherchent des repères pour se construire, à nous de les aider à trouver des raisons de vivre et d’espérer.

Aline Louangvannasy
professeure de philosophie au lycée Rive-Gauche de Toulouse (Haute-Garonne)
secrétaire régionale de la CGT Educ’action

Professeur de français, et titulaire d’un doctorat sur Pierre Emmanuel, je n’ai pas attendu la demande du président pour étudier les poètes de la Résistance avec mes élèves. Dans ce cadre-là, à l’intérieur d’une séquence qui nous occupe tout un mois, ce 22 je ne lirai pas la lettre de Guy Môquet, parce qu’il n’est pas représentatif de la Résistance, mais du Parti communiste, dont la situation était alors ambiguë.

En revanche, nous en parlerons, et je lirai aux élèves les pages de La Résistance et ses poètes (Pierre Seghers) qui concerne les fusillés de Châteaubriant, et nous ferons une analyse comparative des poèmes écrits alors par Seghers lui-même, Pierre Emmanuel, “Otages,” paru dans le même numéro de Traits que le poème de Seghers, dès janvier 1942, soit trois mois avant le premier récit écrit par Aragon (Témoin des martyrs) – mais que, comme par hasard, l’encart du BO n° 30 qui précise comment commémorer le souvenir de Guy Môquet et de ses compagnons ne présente pas, – et de Cadou.

Nous pourrons ainsi constater comment, à l’époque, il n’était pas question de mettre particulièrement en lumière le plus jeune otage, qui n’était pas véritablement un résistant.

Nous nous pencherons aussi sur la littérature enfantine de l’immédiat après-guerre, pour voir comment elle évoque les enfants résistants, et sur la lettre que le ministre de l’éducation d’alors avait écrit pour la rentrée 1947, accompagnée de cinq lettres de vrais résistants de leur âge. J’estime que j’aurai fait alors mon devoir.

Anne Simonnet
professeur de français

Je ne lirai pas la lettre, mais la ferai lire par chacun des élèves de la classe dont je suis le professeur principal, debout, ensemble, en silence (j’aurai distribué en format demi-page, une copie de cette lettre, à tous). Ceci pour préserver le caractère privé et modeste, et enfantin, du texte, et pour, éventuellement, susciter une émotion contrôlée. Cela doit prendre une minute environ.

Ensuite, je répondrai aux questions, s’il y en a, sur le contexte historique, sur l’arbitraire des décisions de justice et administratives prises alors, sur le militantisme, sur la définition du héros, etc. J’associerai la mémoire du docteur Michel (qui a donné son nom à notre lycée : chirurgien à l’hôpital, il a été exécuté sans jugement pour avoir soigné des résistants blessés, par déontologie). Je refuserai les amalgames et les références médiatiques, confus et dérisoires.

Deux éléments pédagogiques encore : le sujet de dissertation d’octobre était intitulé : “Les émotions sont-elles perturbatrices ou révélatrices ?”. Je reviendrai sur les rapports entre mémoire, histoire, jugement, plus tard dans l’année (songer en particulier à Paul Ricœur, La Mémoire, l’Histoire, l’Oubli, 2000)

Pierre-Marie Turcin
professeur de philosophie au lycée Jean-Michel, de Lons-le-Saunier (Jura, académie de Besançon)

A La Réunion, vacances scolaires obligent, la “lecture” officielle est reportée au lundi 29 novembre.

Personnellement, j’ai décidé dès le départ de ne pas lire la lettre de Guy Môquet. Pour les raisons, je renvoie au point de vue exprimé par Jean-Pierre Azéma dans L’Histoire numéro de septembre où il dénonce la “caporalisation mémorielle”.

Néanmoins cette “lecture” suscitant une polémique désormais publique, je ferai certainement une mise au point pour mes élèves et je me réserve la possibilité d’évoquer la résistance armée des groupes FTP-MOI, ces groupes de résistants composés uniquement d’immigrés (dont le groupe Manouchian).

Dans le contexte actuel, il me paraît effectivement utile de rappeler que des immigrés furent nombreux à payer de leur vie leur attachement à la France et que si aujourd’hui les députés français peuvent librement voter des lois, même contestables, c’est grâce à leur sacrifice…

Jean Pierre Marchau
Professeur de philosophie au lycée Levavasseur (Saint-Denis de La Réunion)

Nous devons affronter un Guy Môquet inédit, improbable et sublimement redressé.

Efforçons-nous de rompre avec les comportements mimétiques, les postures d’inertie, voire les révoltes de circonstance ! Quel plaisir avons-nous, en effet, à voir les plus désabusés d’entre nous se complaire dans une désinvolture cynique ?

Le politique sait, quand cela sert ses intérêts, magnifier tel ou tel pan d’histoire : c’est le moment pour les héros de reprendre du service. Voici venu, pour tous, le temps de la transfiguration. Les commémorations sont en mode majeur. Le travail de compassion se décline en boucles médiatiques. La partition est disponible, les mises en scène finiront bien (une fois triées) par être impeccables. Place aux tourbillons de l’émotion ! Ne nous laissons pas, cependant, abuser par le jeu des polémiques ou séduire par le malin Génie de la controverse. Certains refus deviennent en bloc assez sombres. Laissons passer un peu de lumière ! Nous proposerons donc à nos élèves une lecture numérique. Plan de travail : axer notre intervention sur l’idée d’engagement. Problème : Qu’est-ce qu’un audacieux courage ? Et à quelles exigences intérieures ou extérieures répond-il ?

Nous avons procédé au montage de trois clips repérés sur Dailymotion. Celui-ci doit seulement servir de déclencheur ; permettre aux élèves de s’interroger sur le jeu des passions et de la liberté. Puisque ces clips circulent sur le Web, interrogeons-les ! Que disent-ils de l’engagement ou de la passivité ? En quoi le pouvoir – via les images – peut-il infléchir notre liberté ?

Voir ce lien : http://c.briantais.free.fr/91%20documentation/video/player/popup.php?flv=guymoquet.flv

Claude Briantais
professeur de philosophie au lycée Livet, à Nantes (Loire-Atlantique)

Eric dit: Ben tout en me trompant peut-être mais en évoquant quelques souvenirs de cette époque (quand j'étais lycéen, hein...), je reste sceptique. Le style est précisément capable de briser l'émotion et d'être utilisé comme un moyen de s'en protéger (j'ai vu des copains morts de rire devant Le vieil homme et l'enfant et je crains un peu que la lettre de Guy Moquet provoque le même style de réaction plus que parasites...)


je sais bien qu'ils se font des délires pour pas grand chose.
encore une fois, présentée dans le contexte adéquat, à un moment choisi par l'enseignant, dans l'intimité d'un travail en groupe, par exemple, cette lettre écrite par un môme de leur âge aura forcément un impact.
maintenant, si on les sort de classe le jour J avec tous les autres dans la cour pour écouter "en communion" la lecture officielle de cette lettre, c'est clair qu'on va au devant de graves désillusions sur la portée d'une telle mise en scène.
et là où on se rejoint, c'est qu'on aura dangereusement galvaudé un symbole bouleversant.

Ce matin, j’arrive au lycée deux minutes avant mon cours de 8h ; je consulte mon casier… et je découvre un exemplaire de la lettre de Guy Môquet, avec une injonction de la direction pour la lire au début du cours de 8h. Je tombe des nues, comme la plupart de mes collègues qui n’enseignent pas l’histoire… La rumeur court que certains proviseurs ont reçu des coups de fil des inspections académiques pour imposer la lecture de cette lettre aujourd’hui.

Je me retrouve avec des collègues de maths, de langues, de philo, perplexes, désemparés ou furieux. Tout le monde pensait que, conformément aux instructions du Bulletin Officiel, c’était une mission donnée aux profs d’histoire-géo. Certains profs ne s’encombrent pas de scrupules et vont lire la lettre sans états d’âme. Mais nous sommes plusieurs à nous interroger…

Finalement, j’ai opté pour la solution la plus honnête : j’ai expliqué aux élèves qui était Guy Môquet, je leur ai distribué la lettre (sans la lire, ils l’ont lue en silence), mais je leur ai aussi expliqué combien j’étais gêné par le procédé de récupération, par le mépris souverain avec lequel notre président avait traité les organes de décision de l’Education Nationale en imposant sa volonté au ministre et à la Commission nationale des Programmes. Je leur ai fait valoir que le pathos terrible de cette lettre se trouvait instrumenté par le pouvoir actuel. Je n’ai pas été au-delà, mais un des élèves (de première) a sorti : “C’est de la propagande.”



Usher sur la cour d’Oberon,Professeur de Français, auteur de Te deum pour un massacre aux Editions Matagots)

bertrand dit:Finalement, j'ai opté pour la solution la plus honnête : j'ai expliqué aux élèves qui était Guy Môquet, je leur ai distribué la lettre (sans la lire, ils l'ont lue en silence), mais je leur ai aussi expliqué combien j'étais gêné par le procédé de récupération, par le mépris souverain avec lequel notre président avait traité les organes de décision de l'Education Nationale en imposant sa volonté au ministre et à la Commission nationale des Programmes. Je leur ai fait valoir que le pathos terrible de cette lettre se trouvait instrumenté par le pouvoir actuel. Je n'ai pas été au-delà, mais un des élèves (de première) a sorti : "C'est de la propagande."


Si c'est précisemment ce que tu as dit, eh bien effet, tu as fait de la propagande.
"mépris souverain" ==> ah bon ?
"imposé au ministre" ==> le ministre n'était pas d'accord ?
"cette lettre se trouvait instrumenté par le pouvoir actuel" ==> et pas par l'opposition (qui ne sait vraiment plus quoi inventer pour masquer son absence de projet) ?
Je n'étais pas dans ta classe, je ne sais pas ce que tu as dit, mais sur ce post, tu me parais être allé au delà de la simple gêne.

petit tour d’horizon ce matin dans mes classes de 3ème segpa :

moi : avez vous entendu parler de guy moquet ?
des élèves : ah non, c’est pas bien de se moquer !!!

Leonidas300 dit:
bertrand dit:Finalement, j'ai opté pour la solution la plus honnête : j'ai expliqué aux élèves qui était Guy Môquet, je leur ai distribué la lettre (sans la lire, ils l'ont lue en silence), mais je leur ai aussi expliqué combien j'étais gêné par le procédé de récupération, par le mépris souverain avec lequel notre président avait traité les organes de décision de l'Education Nationale en imposant sa volonté au ministre et à la Commission nationale des Programmes. Je leur ai fait valoir que le pathos terrible de cette lettre se trouvait instrumenté par le pouvoir actuel. Je n'ai pas été au-delà, mais un des élèves (de première) a sorti : "C'est de la propagande."

Si c'est précisemment ce que tu as dit, eh bien effet, tu as fait de la propagande.
"mépris souverain" ==> ah bon ?
"imposé au ministre" ==> le ministre n'était pas d'accord ?
"cette lettre se trouvait instrumenté par le pouvoir actuel" ==> et pas par l'opposition (qui ne sait vraiment plus quoi inventer pour masquer son absence de projet) ?
Je n'étais pas dans ta classe, je ne sais pas ce que tu as dit, mais sur ce post, tu me parais être allé au delà de la simple gêne.


Et en plus Leonidas ne sait pas lire: ce n'est pas mon témoignage mais celui d'un prof que j'ai cité ici.
bertrand dit:
Leonidas300 dit:
bertrand dit:Finalement, j'ai opté pour la solution la plus honnête : j'ai expliqué aux élèves qui était Guy Môquet, je leur ai distribué la lettre (sans la lire, ils l'ont lue en silence), mais je leur ai aussi expliqué combien j'étais gêné par le procédé de récupération, par le mépris souverain avec lequel notre président avait traité les organes de décision de l'Education Nationale en imposant sa volonté au ministre et à la Commission nationale des Programmes. Je leur ai fait valoir que le pathos terrible de cette lettre se trouvait instrumenté par le pouvoir actuel. Je n'ai pas été au-delà, mais un des élèves (de première) a sorti : "C'est de la propagande."

Si c'est précisemment ce que tu as dit, eh bien effet, tu as fait de la propagande.
"mépris souverain" ==> ah bon ?
"imposé au ministre" ==> le ministre n'était pas d'accord ?
"cette lettre se trouvait instrumenté par le pouvoir actuel" ==> et pas par l'opposition (qui ne sait vraiment plus quoi inventer pour masquer son absence de projet) ?
Je n'étais pas dans ta classe, je ne sais pas ce que tu as dit, mais sur ce post, tu me parais être allé au delà de la simple gêne.

Et en plus Leonidas ne sait pas lire


Mais mon cher, rien n'indiquait dans ton post que ton élève ne te condamnait pas toi :roll: :lol:
Leonidas300 dit: ...


Errare humanum est, perseverare diabolicum :P
Leonidas300 dit:Mais mon cher, rien n'indiquait dans ton post que ton élève ne te condamnait pas toi :roll: :lol:

Le pire, c'est que c'est la réflexion que je me suis faite en lisant le post !!!

Puisqu’il faut mettre les points sur les i au sujet de l’erreur:

bertrand dit:
Et en plus Leonidas ne sait pas lire: ce n’est pas mon témoignage mais celui d’un prof que j’ai cité ici.

bertrand dit:
Leonidas300 dit: ...

Errare humanum est, perseverare diabolicum :P


:P aussi tiens
Blague à part, je ne te fais aucun procès. Je réitère, je n'étais pas dans ta classe, tu as peut être utilisé des propos plus prudents (c'est vrai que par écrit, on a tendance à faire plus court).
bertrand dit:Puisqu'il faut mettre les points sur les i au sujet de l'erreur:
bertrand dit:
Et en plus Leonidas ne sait pas lire: ce n'est pas mon témoignage mais celui d'un prof que j'ai cité ici.


ah ben en effet, je sais pas lire :kingboulet:

Je rentre de ma journée de cours, voici la façon dont j’ai décidé de traiter la question de la lettre de Guy Moquet.

4 classes différentes (2nde, Tle L, Tle S et Tle STG). Je n’ai pas lu la lettre et la question est venue pour une des 4 classes (la TL). J’ai répondu que je ne la lirai pas aujourd’hui (ma petite résistance personnelle) mais qu’elle serait abordée dans une partie du programme qui s’y prête.

Il y a en effet au programme des Term générales un chapitre intitulé “Bilan et mémoires de la guerre”. Vous aurez noté le pluriel de mémoires. Il s’agit dans ce chapitre de faire réfléchir les élèves sur la façon dont peut se construire une mémoire collective mais également sur l’existence de “rivalités” des mémoires. L’objectif est de montrer comment la mémoire d’un évènement relève pour une grande part d’une construction voire d’une volonté politique (ex : l’intronisation de Jean Moulin comme symbole absolu de la Résistance par De Gaulle et Malraux).
Dans ce contexte là, l’initiative du Président Sarkozy et donc la lettre de G. Moquet prendront tout leur sens.
Pour la classe de 2nde, le programme ne s’y prête pas, je ne la lirai donc pas dans le cadre de mes cours (libre à un autre enseignant de le faire).
Dans mon lycée, je ne crois pas que la lettre ait été lue et je confirme que les administrations ont subi la pression des rectorats pour organiser quelque chose.

Je précise enfin que je suis enseignant, pas commémorateur.

Après une petite introduction et en m’assurant que les élèves avaient tous eu vent de la polémique, j’ai lu la lettre (je la lirai dans mes deux autres classes demain) dans mes deux classes.

Ensuite, j’ai présenté le personnage, le contexte, les polémiques (était-il même un résistant ? communistes et résistance, le débat plus actuel autour de l’actuel président et ex-candidat). J’évitais de prendre parti - j’ai pourtant contesté l’interprétation d’une représentante du CVUH prétendant voir la devise de Vichy cachée derrière cette commémoration (car Môquet parle à sa famille, demande à son petit frère de bien faire son travail et meurt en criant son amour de la patrie).

Enfin, je leur ai demandé pourquoi on avait eu ce projet de leur lire cette lettre, à leur avis. Enfin, je leur ai demandé si celle lecture leur semblait intéressante, si l’initiative les laissait indifférents, ou s’ils étaient plutôt contre. A la fin, je leur demandais s’ils se voyaient s’engager, prendre des risques pour les valeurs sur lesquelles notre république est fondée. La réponse était : non ! Mais les élèves considéraient que la différence de contexte changeait complètement leurs centres d’intérêt.

Il y a un bon article de Wikipédia sur Guy Môquet.

Jopajulu dit:
Je précise enfin que je suis enseignant, pas commémorateur.


Bravo !!!!! tu résumes tout en cette simple phrase ! :pouicbravo:
Merci

Ps : Les élèves autistes et psychotiques de 6 à 14 ans que j'ai.... n'ont pas compris la lettre que j'ai lue......... :pouicboulet:

Merci Jopajulu et Philippe .