Avis de gros temps à l’horizon, orage systémique en vue, même malgré le fait que l’argent des contribuables éponge les folies du secteur privé. Comment vous-y préparez-vous, vous qui vivez sans les indemnités de Gautier-Sauvagnac ?
Un bon article, avec une vidéo et des réactions intéressantes, dans rue89, là :
Michel Aglietta: “Une crise aussi grave que celle de 1929” Par Gabriel Zucman (Regards croisés sur l’économie) La crise du système financier américain, enclenchée depuis le mois d’août, a pris ces cinq derniers jours un caractère dramatique, de l’avis des plus grands responsables économiques de la planète. Traversant sa “plus grave crise depuis la Seconde Guerre mondiale”, selon l’ancien président de la banque centrale américaine Alan Greenspan, la finance mondiale fait aujourd’hui face à un “risque de rupture”, pour le patron du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn. Comment en est-on arrivé là? Sommes-nous au début d’une grave crise économique? Le mécanisme de la panique bancaire aux Etats-Unis. La chute de Bear Stearns, cinquième banque d’affaires des Etats-Unis, a soudainement accéléré la décomposition d’un système financier qui n’en finit pas de digérer ses excès. Alors qu’il y a une semaine, son PDG Alan Schwartz déclarait que Bear Stearns ne connaissait “aucune pression sur ses liquidités et encore moins une crise de liquidités”, la prestigieuse maison, vieille de 87 ans, s’est effondrée en trois jours. Vendredi, constatant qu’elle ne pouvait plus assurer ses obligations de paiement, elle s’est placée sous perfusion de la Banque centrale américaine. Dimanche soir (!), elle était rachetée par sa concurrente JP Morgan pour une somme dérisoire (2 dollars par action, contre un cours de 100 dollars il y a trois mois) lors d’un sauvetage rocambolesque organisé en urgence par le gouvernement américain, la Banque centrale et les deux banques en un week-end. Pourquoi les autorités ont-elles montré tant d’empressement? Parce que la structure du système financier mondial est celle d’un château de cartes. Les grandes institutions sont inextricablement liées par les prêts qu’elles se consentent mutuellement. Que l’une vienne à faire défaut, et ce sont toutes ses créancières qui sont fragilisées, acculant les plus faibles à la faillite, et ainsi de suite, en quelques heures. C’est ainsi que Bear Stearns a sombré au lendemain de l’annonce de la faillite du fonds coté de Carlyle, ce “hedge fund” (fonds spéculatif) qui finançait ses opérations auprès, entre autres, de Bear Stearns. Afin d’éviter la poursuite de “l’effet domino”, il était nécessaire que Bear Stearns pût, coûte que coûte, assurer ses obligations de paiement, ce qui passait par son adossement à un acteur aux reins plus solides. Aux racines de la crise: l’encouragement à l’immobilier. Dans les milieux économiques, il est de bon ton de blâmer les responsables de la politique monétaire (Ben Bernanke aux Etats-Unis, Jean-Claude Trichet en Europe), alors qu’ils ont jusqu’à présent, et particulièrement aux Etats-Unis, joué un rôle remarquable et évité que le pire ne se produise. On reproche en particulier à la Banque centrale américaine, et à son ancien président Alan Greenspan, d’avoir alimenté la bulle immobilière en laissant les taux d’intérêt trop bas (1% en 2003). En réalité, la crise financière est dans une large mesure de la responsabilité politique de l’administration Bush, et viendra encore noircir un bilan déjà bien piteux. Pour le comprendre, il faut revenir sur la source des maux de l’économie américaine. La crise, on le sait, vient du secteur immobilier. Ici, des courtiers sans scrupule ont accordé des prêts léonins à des ménages qui n’avaient pas les moyens de devenir propriétaires de leurs maisons. Ce système a été non seulement toléré, mais encouragé par l’administration américaine, via un ensemble de subventions et de garanties apportées aux emprunteurs. Citons, pêle-mêle: la détaxation des intérêts d’emprunt, la détaxation des plus-values immobilières, une garantie d’Etat apportée aux emprunteurs fournissant un apport personnel trop faible, ainsi que la suppression de toutes les régulations dans le secteur du crédit immobilier. Chacun, dans la “ownership society” chère au président Bush, devait pouvoir devenir propriétaire de sa maison; tous les moyens étaient bons! Slogan foncièrement démagogique: dans une société où les 10% les plus riches ont 48% des revenus (ce qui est le niveau le plus élevé jamais atteint aux Etats-Unis depuis… 1928) et les 10% les plus pauvres seulement 2%, il est mathématiquement impossible que chacun ait les revenus suffisants pour être propriétaire de sa maison… Il n’empêche. Les exhortations présidentielles et les politiques incitatives qui les accompagnaient ont alimenté une bulle spéculative. Tout allait très bien, tant que les prix de l’immobilier montaient, et que tout le monde anticipait leur hausse. Les ménages propriétaires pouvaient alors faire valoir auprès de leur banquier que la valeur de leur habitation s’accroissait, donc que leur richesse augmentait, donc qu’ils pouvaient emprunter davantage. C’est ainsi qu’ils contractaient de nouveaux prêts gagés sur la valeur de leur maison pour consommer, ou tout simplement pour s’acquitter des mensualités de leurs autres crédits! Sommes-nous de retour en 1929? Ce système était voué à la faillite dès le retournement des prix de l’immobilier, ce qui s’est produit au cours de l’année 2006. Rapidement, la valeur des habitations est devenue inférieure, pour de nombreux ménages, au montant du prêt qu’ils devaient encore rembourser. De gré ou de force, ils ont alors dû céder leur habitation à leurs créanciers. Une fois tombées dans l’escarcelle des banques, les maisons ont été remises immédiatement en vente, accentuant la baisse des cours immobiliers… Cette spirale baissière a également affecté tous les titres financiers qui avaient été construits à partir des crédits immobiliers. Les actifs des banques et de tous les investisseurs les plus exposés à l’immobilier ont ainsi fondu comme neige au soleil. Voilà comment le château de cartes a été ébranlé. Aujourd’hui, sans l’intervention des autorités américaines, le système bancaire s’effondrerait entièrement. La crise, comme nous le dit Michel Aglietta, professeur de sciences économiques à Nanterre, est dans ses mécanismes et ses effets cumulatifs, aussi grave que celle de 1929. (Voir la vidéo.) Ses premières conséquences réelles commencent à se faire sentir brutalement. Au lendemain de son rachat par JP Morgan, Bear Stearns a exprimé l’intention de se séparer de 7 000 salariés, soit la moitié de ses effectifs. Que va-t-il se passer maintenant? La différence avec 1929 réside dans la réactivité des autorités. Alors qu’il avait fallu attendre l’entrée en fonction de Roosevelt en 1933 pour que le gouvernement s’attaque sérieusement à la crise, en prenant les commandes des banques, la Banque centrale américaine et le gouvernement semblent aujourd’hui déterminés à empêcher, par tous les moyens, une aggravation de la situation et la multiplication des faillites. Concrètement, cela signifie que les pertes réalisées par les banques seront socialisées, c’est-à-dire assumées in fine par l’Etat, comme l’ont été celles de la Northern Rock en Grande-Bretagne.
eh ouai… et c’est pas en regardant toute les maisons à vendre dans ma rue que je vais etre plus optimiste.
Cependant, dans l’ensemble beaucoup d’americain s’en fou pour le moment car il n’y a pas d’impact direct sur leur mode de vie. Mais je pense qu’on commencera a sentir la douleur d’ici quelques mois quand les consequences a moyen et long termes commenceront a faire surface.
Deja en ce qui nous concerne dans noter université, la revalorisation des salaires annuel à été gelé en 2008. une grande premiere car depuis longtemps, tous les employés avaient 1 à 3 % d’augmentation chaque annee. Une grosse claque quand on a vue que tout les budgets ont été reduit, et que nos payent ne bougeaient pas, alors que le prix de l’alimentation devient exorbitant.
Et la, le coup de grace, 3.50$ le gallon d’escence, ma bonne dame, c’est le drame pour tous. enfin, surtout ceux qui ont un Hummer ou un gros SUV, c’est a dire beaucoup trop de gens.
Tant qu’on appliquera des remèdes libéraux en sauvant le capitalisme financier au lieu de réinjecter de l’argent dans l’économie réelle, ça ira de mal en pis.
Sur la crise de 29 et le parallèle qu’on peut faire avec ce qui se passe aujourd’hui, cet aricle de Maurice Allais, prix nobel d’économie, publié dans le Figaro en 98.
De profondes similitudes apparaissent entre la crise mondiale d’aujourd’hui et la Grande Dépression de 1929-1934 : la création et la destruction de moyens de paiement par le système du crédit, le financement d’investissements à long terme avec des fonds empruntés à court terme, le développement d’un endettement gigantesque, une spéculation massive sur les actions et les monnaies, un système financier et monétaire fondamentalement instable.
El comandante dit:Avis de gros temps à l'horizon, orage systémique en vue, même malgré le fait que l'argent des contribuables éponge les folies du secteur privé.
heu j'aurais mis un bémol là, ya pas mal de gaspillage aussi ds le secteur public et on peut trouver pleins d'exemple d'argent jeté par la fenêtre par nos chers élus, les totaux atteignant de jolies sommes,
El comandante dit:Avis de gros temps à l'horizon, orage systémique en vue, même malgré le fait que l'argent des contribuables éponge les folies du secteur privé.
heu j'aurais mis un bémol là, ya pas mal de gaspillage aussi ds le secteur public et on peut trouver pleins d'exemple d'argent jeté par la fenêtre par nos chers élus, les totaux atteignant de jolies sommes, grandmaitre qui bosse ds le privé
c'est tout à fait condamnable, mais ça n'a rien à voir avec les masses d'argent avec lesquelles les banques ont jonglé...
Batteran dit:Les banques, assurances, organismes de prets divers et autres agences immobilières sont publics, maintenant?
béh non justement
Ah oui, j'ai pas respecté le rythme, normalement, j'aurais du poster un coup avant ou un coup après...
Ahum! Oui, bien sur. Donc finalement, la crise, ça rien a voir avec le peak oil, c'est juste les courtiers en assurance qui on merdé?
J'ai lu un truc sur la crise "a tiroir" actuelle: un coup c'est les matières premières, un coup ci, un coup ça... Tout le monde fait tout pour que la crise reste limité a un secteur a la fois, mais je me demande si ça va durer encore longtemps.
Batteran dit:Donc finalement, la crise, ça rien a voir avec le peak oil, c'est juste les courtiers en assurance qui on merdé?
C'est dû à la financiarisation croissante de l'économie depuis 35 ans, pas à l'immobilier américain ou je ne sais quoi en particulier. Mais il faut bien que ça pète d'un côté.
Batteran dit:Les banques, assurances, organismes de prets divers et autres agences immobilières sont publics, maintenant?
béh non justement
Ah oui, j'ai pas respecté le rythme, normalement, j'aurais du poster un coup avant ou un coup après... Ahum! Oui, bien sur. Donc finalement, la crise, ça rien a voir avec le peak oil, c'est juste les courtiers en assurance qui on merdé? J'ai lu un truc sur la crise "a tiroir" actuelle: un coup c'est les matières premières, un coup ci, un coup ça... Tout le monde fait tout pour que la crise reste limité a un secteur a la fois, mais je me demande si ça va durer encore longtemps.
dites moi monsieur le mercenaire vous prenez cher pour aller abbattre les connards de ce bas monde ? parce que moi je suis trop faible pour m'y mettre ...
Il y a quelques années, j’aurais répondu : JUSQU’A LA REVOLUTION…
Avec le temps, et une connaissance un peu plus approfondie des suites des révolutions, j’avoue que je n’en sais rien…
Il serait bien que ça se calme pour éviter d’enfoncer encore plus les gens qui sont vraiment dans la merde. Mais en même temps, si on protège les gens et les causes de cette crise, de un ils n’apprendront pas, de deux ils auront un sentiment d’impunité encore plus exacerbé, de trois ils auront un argument supplémentaire pour dire “Regardez la dernière fois, on s’en est sorti…”
Le problème comme je disais c’est qu’en regardant les suites des révolutions et/ou des crises c’est qu’au final même quand ça pète et ça explose, on a pas vraiment l’impression que les responsables apprennent ou que ça change vraiment pour le quidam…
Heu quand le crédit Lyonnais a merdé avec l’argent du contribuable c’était bel et bien une banque publique il me semble et on parlait déja de sommes sympathiques.
Pour moi c’est vraiment le système bancaire et son fonctionnement tout secteur confondu qui a pété les plombs. L’article de l’invité dans le dernier courrier international est d’ailleurs assez intéressant je trouve sur le sujet.
El comandante dit:Avis de gros temps à l'horizon, orage systémique en vue, même malgré le fait que l'argent des contribuables éponge les folies du secteur privé. Comment vous-y préparez-vous, vous qui vivez sans les indemnités de Gautier-Sauvagnac ?
Je ne m'y connais pas beaucoup mais c'est qui, Gautier-Sauvagnac?
El comandante dit: Un bon article, avec une vidéo et des réactions intéressantes, dans rue89, là :
Michel Aglietta: "Une crise aussi grave que celle de 1929" Par Gabriel Zucman (Regards croisés sur l'économie) La crise du système financier américain, enclenchée depuis le mois d’août, a pris ces cinq derniers jours un caractère dramatique, de l’avis des plus grands responsables économiques de la planète. Traversant sa "plus grave crise depuis la Seconde Guerre mondiale", selon l’ancien président de la banque centrale américaine Alan Greenspan, la finance mondiale fait aujourd’hui face à un "risque de rupture", pour le patron du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn. Comment en est-on arrivé là? Sommes-nous au début d’une grave crise économique? Le mécanisme de la panique bancaire aux Etats-Unis. La chute de Bear Stearns, cinquième banque d’affaires des Etats-Unis, a soudainement accéléré la décomposition d’un système financier qui n’en finit pas de digérer ses excès. Alors qu’il y a une semaine, son PDG Alan Schwartz déclarait que Bear Stearns ne connaissait "aucune pression sur ses liquidités et encore moins une crise de liquidités", la prestigieuse maison, vieille de 87 ans, s’est effondrée en trois jours. Vendredi, constatant qu’elle ne pouvait plus assurer ses obligations de paiement, elle s’est placée sous perfusion de la Banque centrale américaine. Dimanche soir (!), elle était rachetée par sa concurrente JP Morgan pour une somme dérisoire (2 dollars par action, contre un cours de 100 dollars il y a trois mois) lors d’un sauvetage rocambolesque organisé en urgence par le gouvernement américain, la Banque centrale et les deux banques en un week-end. Pourquoi les autorités ont-elles montré tant d’empressement? Parce que la structure du système financier mondial est celle d’un château de cartes. Les grandes institutions sont inextricablement liées par les prêts qu’elles se consentent mutuellement. Que l’une vienne à faire défaut, et ce sont toutes ses créancières qui sont fragilisées, acculant les plus faibles à la faillite, et ainsi de suite, en quelques heures. C’est ainsi que Bear Stearns a sombré au lendemain de l’annonce de la faillite du fonds coté de Carlyle, ce "hedge fund" (fonds spéculatif) qui finançait ses opérations auprès, entre autres, de Bear Stearns. Afin d’éviter la poursuite de "l’effet domino", il était nécessaire que Bear Stearns pût, coûte que coûte, assurer ses obligations de paiement, ce qui passait par son adossement à un acteur aux reins plus solides. Aux racines de la crise: l'encouragement à l'immobilier. Dans les milieux économiques, il est de bon ton de blâmer les responsables de la politique monétaire (Ben Bernanke aux Etats-Unis, Jean-Claude Trichet en Europe), alors qu’ils ont jusqu’à présent, et particulièrement aux Etats-Unis, joué un rôle remarquable et évité que le pire ne se produise. On reproche en particulier à la Banque centrale américaine, et à son ancien président Alan Greenspan, d’avoir alimenté la bulle immobilière en laissant les taux d’intérêt trop bas (1% en 2003).
Pour cette partie de l'article, j'aimerais un complément d'information. Quelqu'un sait-il m'expliquer (pour un non-connaisseur de l'économie, parce que moi, à part "la main invisible", je ne connais pas grand chose) ce que la banque centrale américaine fait exactement en laissant le taux d'intérêt bas. Elle prête de l'argent aux banques? Et cet argent vient d'où? Elle fait tourner la planche à billet en estimant que la richesse totale du pays a augmenté?
El comandante dit:
En réalité, la crise financière est dans une large mesure de la responsabilité politique de l’administration Bush, et viendra encore noircir un bilan déjà bien piteux. Pour le comprendre, il faut revenir sur la source des maux de l’économie américaine. La crise, on le sait, vient du secteur immobilier. Ici, des courtiers sans scrupule ont accordé des prêts léonins à des ménages qui n’avaient pas les moyens de devenir propriétaires de leurs maisons. Ce système a été non seulement toléré, mais encouragé par l’administration américaine, via un ensemble de subventions et de garanties apportées aux emprunteurs. Citons, pêle-mêle: la détaxation des intérêts d’emprunt, la détaxation des plus-values immobilières, une garantie d’Etat apportée aux emprunteurs fournissant un apport personnel trop faible, ainsi que la suppression de toutes les régulations dans le secteur du crédit immobilier. Chacun, dans la "ownership society" chère au président Bush, devait pouvoir devenir propriétaire de sa maison; tous les moyens étaient bons! Slogan foncièrement démagogique: dans une société où les 10% les plus riches ont 48% des revenus (ce qui est le niveau le plus élevé jamais atteint aux Etats-Unis depuis… 1928) et les 10% les plus pauvres seulement 2%, il est mathématiquement impossible que chacun ait les revenus suffisants pour être propriétaire de sa maison...
Pourquoi est-il impossible que chacun devienne propriétaire? C'est peut-être une bète question mais à partir du moment où il y a des très grosses maisons pour les riches et des très petites maisons pour les pauvres, chacun pourrait être propriétaire, non?
El comandante dit:
Il n’empêche. Les exhortations présidentielles et les politiques incitatives qui les accompagnaient ont alimenté une bulle spéculative. Tout allait très bien, tant que les prix de l’immobilier montaient, et que tout le monde anticipait leur hausse. Les ménages propriétaires pouvaient alors faire valoir auprès de leur banquier que la valeur de leur habitation s’accroissait, donc que leur richesse augmentait, donc qu’ils pouvaient emprunter davantage. C’est ainsi qu’ils contractaient de nouveaux prêts gagés sur la valeur de leur maison pour consommer, ou tout simplement pour s’acquitter des mensualités de leurs autres crédits! Sommes-nous de retour en 1929? Ce système était voué à la faillite dès le retournement des prix de l’immobilier, ce qui s’est produit au cours de l’année 2006. Rapidement, la valeur des habitations est devenue inférieure, pour de nombreux ménages, au montant du prêt qu’ils devaient encore rembourser. De gré ou de force, ils ont alors dû céder leur habitation à leurs créanciers. Une fois tombées dans l’escarcelle des banques, les maisons ont été remises immédiatement en vente, accentuant la baisse des cours immobiliers... Cette spirale baissière a également affecté tous les titres financiers qui avaient été construits à partir des crédits immobiliers. Les actifs des banques et de tous les investisseurs les plus exposés à l’immobilier ont ainsi fondu comme neige au soleil. Voilà comment le château de cartes a été ébranlé. Aujourd’hui, sans l’intervention des autorités américaines, le système bancaire s’effondrerait entièrement. La crise, comme nous le dit Michel Aglietta, professeur de sciences économiques à Nanterre, est dans ses mécanismes et ses effets cumulatifs, aussi grave que celle de 1929. (Voir la vidéo.) Ses premières conséquences réelles commencent à se faire sentir brutalement. Au lendemain de son rachat par JP Morgan, Bear Stearns a exprimé l’intention de se séparer de 7 000 salariés, soit la moitié de ses effectifs. Que va-t-il se passer maintenant? La différence avec 1929 réside dans la réactivité des autorités. Alors qu’il avait fallu attendre l’entrée en fonction de Roosevelt en 1933 pour que le gouvernement s’attaque sérieusement à la crise, en prenant les commandes des banques, la Banque centrale américaine et le gouvernement semblent aujourd’hui déterminés à empêcher, par tous les moyens, une aggravation de la situation et la multiplication des faillites. Concrètement, cela signifie que les pertes réalisées par les banques seront socialisées, c’est-à-dire assumées in fine par l’Etat, comme l’ont été celles de la Northern Rock en Grande-Bretagne.
En gros, l'auteur de l'article conclut que si l'état renfloue les banques en faillite, il limite l'effet domino de faillite en chaîne? Et que c'est préférable pour le bien-être total.
L'article de Allais cité ci-dessus est très intéressant (en plus d'être abordable) sur la réforme du système bancaire (séparation des banques de dépôt et d'affaire - j'ai récemment vu qu'un autre économiste, Daniel Cohen, mentionnait l'idée), et restriction des mécanismes de création monétaire par les banques. Rien d'impossible, rien de révolutionnaire, mais il va falloir faire passer ça dans un monde politique tenu par les financiers (qui ne payent jamais leurs erreurs, pas plus que leurs restos). Elle est là la principale difficulté.