[Politique] RIP......les RTT

loic dit:
llouis dit:Mais très honnêtement, que reprochez-vous à la possibilité de revendre ses RTT ?

Le fait que, dans le monde du travail, les "possibilités" offertes à chacun deviennent rapidement des obligations. Si les patrons n'exerçaient jamais de pressions quans le salarié ne veut pas travailler plus que la durée légale du travail, y'auraitpas de problème. Le problème, c'est que, par expérience, on sait très bien que l'autorisait "sous réserve que..." se transformera à terme par "obligatoire".
Donc, voilà, si le cadre n'est pas strict, on sait qu'il finira au plus large :?

+1

Les libertés employé/salarié laissent systématiquement des marges de manoeuvre qui dans quelques cas sont de beaux exemples de gestion intelligente des relations sociales dans l'entreprise. Mais dans beaucoup d'autres cas (pour ne pas dire la majorité), cela se transforme en lacunes souvent au profit de l'employeur mais parfois également au profit de l'employé.

Dans le cas des 35 heures, bon nombre de chefs d'entreprises étaient hostiles à cette loi (pour des raisons valables ou pas) et la plupart ont attendu la contrainte pour l'appliquer. Donc inutile de dire que si on laisse le choix, pour eux il va être vite fait.

Je ne peux qu’agréer à ce que dit loic, qui résume fort bien ce que j’en pense.

greuh.

Je me permettrait juste une remarque, c’est qua dans ma boite on attend avec impatience de pouvoir les revendre.

En effet, entre les RTT et les congé, on arrive presque à 8 semaines de repos par ans, ce qui est beaucoup trop pour nous, commerciaux. Très important, pour les commerciaux, car nos objectif ne bougent pas qu’on soit en rtt ou pas.

Hors, 8 semaine d’absence, pour nous c’est ingérable. On préférerais les revendre plutôt que les perdres.

Après, il est évident que mes propos s’appliquent dans un cas de figure très précis.

Et ce ne sont pas les objectifs qui sont trop hauts ?

greuh.

Monsieur Phal dit:Cher Monsieur,
En fait, j'ai l'impression que le problème vient sans doutes de ceci, c'est, je trouve, la première fois que 6 mois après une élection présidentielle on considère toujours qu'il y a un camps des gagnants et un camps des perdants. C'est ça qui fout sans doute la pagaille dans les discussions plus ou moins politiques qu'il y a sur ce forum :bonnetpouic:
Bien à vous de cordialement
Monsieur Phal


C'est une bonne remarque qui explique en effet bien des choses par rapport au forum.
Cela dit, contrairement à ce qui est raconté parfois un peu rapidement, je suis de ceux qui pensent qu'il y a vraiment une différence de vue entre, pour simplifier, la sensibilité dite de droite et la sensibilité dite de gauche, sur ce que doivent être par exemple les valeurs de la société, la redistribution ou non des richesses, le "vivre-ensemble", la place de la vie professionnelle dans la vie des individus, etc...je ne suis donc pas spécialement choqué par le fait qu'il y ai un sentiment de victoire ou de défaite en fonction de ce que chacun a voté l'an dernier.

Il serait donc illusoire de croire que cette "pagaille" dont vous parlez puisse se dissiper un jour. Une certain conception de la société l'a emporté sur une autre au cours de cette élection, voilà tout. Il y a ceux dont les opinions n'ont pas été majoritaires et qui se sentent frustrés dans leurs attentes et leurs idéaux, mais avec l'espoir un jour de reprendre la main , et il y a ceux dont la victoire electorale de l'actuel président correspond à leurs attentes, et qui souhaitent conserver la main pour aller encore plus loin dans ce qu'ils estiment être des réformes necessaires. Bref, il y aura toujours un peu ce sentiments de vainqueurs et vaincus...est-ce bien ou mal ? je ne sais pas, et je n'ai d'ailleurs pas envie de moraliser ces sentiments en question.
Sulfur-e dit:...

justement, je crois que c'était un peu ça l'idée de la RTT : s'organiser pour travailler moins (autres formes de concertation en équipe, binômes, etc.) et permettre des embauches.
El comandante dit:
Sulfur-e dit:...

justement, je crois que c'était un peu ça l'idée de la RTT : s'organiser pour travailler moins (autres formes de concertation en équipe, binômes, etc.) et permettre des embauches.


Oui, mais le problème de sulfur-e est, si j'ai bien compris son propos, différent. Dans son cas, ce sont peut-être les objectifs par commerciaux qu'il faudrait revoir (je suppose qu'il y a un salaire fixe avec commission en fonction des résultats aussi non ?)...et puis ambaucher par contre, et là, je rejoins El Commandante.

[Mode peut être très naïf mais en tout cas pas du tout polémique]

Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Chez vous, les 35 heures, c’était sans baisse salariale, non? Votre président souhaite que les gens, en travaillant plus, gagnent plus (je sais, c’est très caricatural, il y a d’autre chose derrière). Le travailleur qui revend ses RTT à son patron, il travaillera plus et il gagnera plus. Donc, a priori, ça marche, non?

Et, entre la situation avant les 35 heures et la situation proposée, les salariés pourraient soit gagner plus, soit travailler moins en travaillant 35 heures.

Expliquez-moi…

[/Mode peut être très naïf mais en tout cas pas du tout polémique]

Flapy dit:[Mode peut être très naïf mais en tout cas pas du tout polémique]
Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Chez vous, les 35 heures, c'était sans baisse salariale, non? Votre président souhaite que les gens, en travaillant plus, gagnent plus (je sais, c'est très caricatural, il y a d'autre chose derrière). Le travailleur qui revend ses RTT à son patron, il travaillera plus et il gagnera plus. Donc, a priori, ça marche, non?
Et, entre la situation avant les 35 heures et la situation proposée, les salariés pourraient soit gagner plus, soit travailler moins en travaillant 35 heures.
Expliquez-moi...
[/Mode peut être très naïf mais en tout cas pas du tout polémique]


Le truc c'est qu'on n'a certes pas eu de baisse salariale mais du coup les patrons nous ont dit pendant 4-5 ans, "désolé mais à cause des RTT, on ne peut pas vous augmenter"... Et 4-5 ans sans augmentation revient très clairement à une baisse salariale car dans le même temps, non seulement le coût de la vie a augmenté mais en plus les charges et prélèvements sur les salaires ont augmenté aussi... Bref, en salaire net, nombreux sont ceux qui aujourd'hui sont en dessous de ce qu'il étaient avant les 35h...
El comandante dit:
Sulfur-e dit:...

justement, je crois que c'était un peu ça l'idée de la RTT : s'organiser pour travailler moins (autres formes de concertation en équipe, binômes, etc.) et permettre des embauches.


Le problème est que la population des chomeurs n'est pas homgène à la population active. Dans une filliale de mon entreprise, on a du mal à pourvoir les postes et ce malgré le chomage car il y a très peu de chomage dans mon secteur d'activité (informatique et télécoms).
Cookie dit:Le truc c'est qu'on n'a certes pas eu de baisse salariale mais du coup les patrons nous ont dit pendant 4-5 ans, "désolé mais à cause des RTT, on ne peut pas vous augmenter"... Et 4-5 ans sans augmentation revient très clairement à une baisse salariale car dans le même temps, non seulement le coût de la vie a augmenté mais en plus les charges et prélèvements sur les salaires ont augmenté aussi... Bref, en salaire net, nombreux sont ceux qui aujourd'hui sont en dessous de ce qu'il étaient avant les 35h...


Ben du coup, revendre ses RTT, ca permet de récupérer les revenus perdus non ?

Juste une remarque sémantique : il n’y a pas si longtemps, on parlait de “cotisations” salariales. Maintenant, on parle de “charges”.

L’impact émotionnel de ces deux mots est diamétralement opposé pour désigner quelque chose d’identique (CSG et autres).

Le glissement sémantique peut être inquiétant.
greuh, en passant.

Cookie dit:Le truc c'est qu'on n'a certes pas eu de baisse salariale mais du coup les patrons nous ont dit pendant 4-5 ans, "désolé mais à cause des RTT, on ne peut pas vous augmenter"... Et 4-5 ans sans augmentation revient très clairement à une baisse salariale

ça doit quand même pas mal dépendre de ton secteur professionnel. Si tu fais le calcul avec le SMIC, en prenant 8 euros pour base, tu as un gain de 32 euros par semaine à partir du moment où s'applique la RTT sans réduction de salaire (qui était à mon avis une connerie, mais bon c'est un autre sujet), ce qui doit faire dans les 11%. Reste à calculer au bout de cinq ans combien tu as gagné de plus, en euros actualisés (hors inflation, parce qu'un euro de 2000 vaut un peu plus qu'un euro de 2005, ce qui valorise d'autant plus cinq ans plus tard les 11% gagnés quand s'impose la RTT), et tu vois si les augmentations dans ton secteur sur ces cinq ans correspondent ou dépassent à ce gain que tu réalises depuis cinq ans. Pour le SMIC, vu son quasi-gel ces dernières années, je ne suis pas certain que l'on puisse conclure à une baisse salariale sur les cinq dernières années, au contraire.
A chacun de faire le calcul pour sa branche. Je ne sais pas si la démonstration tiendrait pour les tendances des salaires des traders de la SG...

Je repassais juste pour dire que le temps est une valeur non renouvelable, contrairement à l’argent. C’est dur à dire quand on en a pas beaucoup, mais, perso, j’ai du mal à estimer la valeur financière de chacune des journées qui me séparent de la mort.

greuh, morose en ce moment.

greuh dit:Juste une remarque sémantique : il n'y a pas si longtemps, on parlait de "cotisations" salariales. Maintenant, on parle de "charges".
L'impact émotionnel de ces deux mots est diamétralement opposé pour désigner quelque chose d'identique (CSG et autres).
Le glissement sémantique peut être inquiétant.
greuh, en passant.


j'ai jamais entendu parler d'autre chose que de charge patronale et ca m'a jamais paru un terme porteur d'une injustice sans nom, faudrait quand même arreter de voir le mal partout.

Et concernant les charges/cotisations salariales, je pense que la plupart des gens emploient les deux indifférement.
Dori dit:un terme porteur d'une injustice sans nom


J'ai jamais dit ça.
greuh.
Sulfur-e dit:
Après, il est évident que mes propos s'appliquent dans un cas de figure très précis.

mais un cas de figure bien réel qui doit être assez répandu dans certains secteurs (je pense à l'informatique notamment)

Mais le débat n'est pas "est-ce utile", car je suis certain que ça intéressera du monde. L'inquiétude est plus sur ceux qui ne souhaitent pas les revendre et qui risquent des pressions.
greuh dit:Je repassais juste pour dire que le temps est une valeur non renouvelable, contrairement à l'argent. C'est dur à dire quand on en a pas beaucoup, mais, perso, j'ai du mal à estimer la valeur financière de chacune des journées qui me séparent de la mort.
greuh, morose en ce moment.

Effectivement, hormis les questions de subsistance et de priorités personnelles, je pense que le temps est plus précieux que l'argent.
C'est bien sûr un luxe que tous ne peuvent pas se payer (tiens on y revient ! :pouicboulet: )
Dori dit:Et concernant les charges/cotisations salariales, je pense que la plupart des gens emploient les deux indifférement.


Le langage est pourtant très important.
Le terme "charge" est employé par les gens (MEDEF, Sarkozy...) qui veulent faire penser que les prélèvements sociaux (la seule appellation juridiquement correcte) sont trop lourds dans ce pays.
Le terme est une invention (comme assistanat par exemple) qui est lourdement connotée, leur but étant de le faire passer dans le langage courant. Et ainsi de faire admettre comme un lieu commun que "bien sûr les charges pèsent trop sur les entreprises pour que celles-ci puissent embaucher".
Car bien sûr une charge ça pèse.
Les mots sont importants.
greuh dit:Et ce ne sont pas les objectifs qui sont trop hauts ?
greuh.


Ca, c'est une question de points de vu:

d'après l'ensemble des commerciaux, nos objectifs sont trop élevé par rapport à notre marché actuel, qui a une tendance à s'effondrer particulièrement marqué, et ce chez nous comme chez nos confréres.

D'après notre directeurs commrciale, nous avons des challenge à relever pour optimiser notre activité et notre rapport client.


Allez comprendre.