Pourquoi les éditeurs se généralisent ?

Les vidéos d’Essen m’ont fait penser à une autre tendance qui, me semble-t-il, n’a pas été discutée jusqu’ici. La généralisation des lignes éditoriales.
En effet, il y a quelques années, beaucoup d’éditeurs avaient une ligne éditoriale très marquée. Chacun avait sa spécialité dans laquelle il excellait. Ystari pour les jeux alliant réflexion et cubes en bois, Gigamic pour les jeux légers, Days of Wonder pour les jeux familiaux…
Et plus le temps passe, plus les éditeurs ont tendance à sortir de leur spécialité passée.
Cette année on a eu Five Tribes chez DoW (clairement plus costaud que leurs jeux du passé), Historia (un jeu de civilisation) chez Gigamic et Witness (quasiment un party game) chez Ystari.
Ce phénomène me semble suffisamment intéressant pour être discuté. Peut-être que des personnes qui travaillent dans le milieu pourront en analyser la raison.
De mon point de vue, le seul point négatif que j’y vois est un risque de désorientation des joueurs, qui ne se retrouvent pas dans ce que propose celui qui était leur éditeur préféré, ou des auteurs, qui vont avoir plus de mal à savoir à qui proposer leur prototype (mais ayant plus de choix en contrepartie).

Sans trop connaître les gammes de Gigamic et de DoW, il me semble qu’Ystari n’a pas attendu cette année pour sortir des jeux plus light, entre Metropolys, Oz, Compatibility ou Kaleidos (ces deux derniers étant, je crois, des co-éditions). Perso, le mélange des genres ne me dérange absolument pas, loin de là.
Pour les auteurs, je pense au contraire que ça ouvre des voies royales pour leur proposition.

Peut être simplement parce les éditeurs ont envie d’éditer des jeux qui leur plaisent particulièrement?

Albumine Tagada dit:Sans trop connaître les gammes de Gigamic et de DoW, il me semble qu'Ystari n'a pas attendu cette année pour sortir des jeux plus light, entre Metropolys, Oz, Compatibility ou Kaleidos (ces deux derniers étant, je crois, des co-éditions). Perso, le mélange des genres ne me dérange absolument pas, loin de là.
Pour les auteurs, je pense au contraire que ça ouvre des voies royales pour leur proposition.

Si j'ai donné des exemples de cette année, c'est effectivement une tendance qui se met en place progressivement depuis quelques années, mais qui tend à se généraliser, il me semble...

D’autant que la “ligne éditoriale”, c’est un concept très relatif. Tu donnes l’exemple de Gigamic, qui a commencé avec du jeu abstrait et édite ou distribue depuis assez longtemps maintenant des choses aussi diverses que du jeu pour enfants, des jeux de cartes, des jeux d’ambiance, toujours du jeu abstrait, maintenant des jeux de gestion plus velus, etc.
J’aurais même tendance à dire qu’il y a en fait une minorité d’éditeurs qui ont vraiment une ligne éditoriale marquée et homogène, comme Pearl Games ou Ystari (même si c’est de moins en moins vrai). Même Repos Prod a toujours fait des choses assez variées quand on y réfléchit bien.
Mais effectivement, les frontières sont sans doute de moins en moins marquées, j’imagine pour ratisser le plus largement possible la clientèle et ne pas se priver a priori d’éditer un jeu qui aurait du potentiel. Et aussi parce qu’à mon avis l’image d’un éditeur est aussi très relative : y a-t-il beaucoup de gens qui regardent d’abord le nom de l’éditeur, avant celui de l’auteur, le thème du jeu, sa mécanique, son style, etc. ?

7Tigers dit:Peut être simplement parce les éditeurs ont envie d'éditer des jeux qui leur plaisent particulièrement?

C'est possible, mais cela n'explique pas pourquoi ils se cantonnaient à une type de jeu particulier il y a quelques années, et plus aujourd'hui. Qu'est-ce qui a changé qui explique ce changement ?
Est-ce le succès de ces éditeurs qui les a convaincu qu'ils pouvaient se permettre de sortir de leurs sentiers battus et proposer des jeux différents de ce dont ils avaient l'habitude ?
Ou y a-t-il une autre explication ?

Peut être est ce une volonté de ne pas être estampillé “gros jeux pour joueurs” ou l’inverse, et ainsi vouloir toucher toutes les catégories de joueurs. Ne pas susciter d’à priori. On sait désormais qu’Ystari sort de très bons jeux dans tous les formats désormais (bon, on le savait déjà :) )
Un gros jeu est certainement plus long à éditer, car plus de réglages. Sortir un jeu plus fun, plus “petit”, qui marcherait bien , permettrait de financer un gros dont le développement serait plus long.
J’observe une volonté de plus en plus évidente de calibrer des jeux plus légers, moins longs, moins lourds, mais d’un autre côté, les “gros” jeux actuels, sont très bien réglés, et ce même chez les éditeurs débutants. Ce qui n’était pas forcément le cas avant, les petites maisons d’éditions faisaient parfois des essais de gros jeux un peu…bancals

Money is the Key :mrgreen: Ratisser + large pour engranger + de pépètes :clownpouic:

Avant de suivre Tric Trac, le noms des éditeurs, c’était pas franchement un truc que je gardais en mémoire.
Donc je ne suis pas convaincu que ça soit un élément primordial dans les achats pour beaucoup.

Itai dit:
7Tigers dit:Peut être simplement parce les éditeurs ont envie d'éditer des jeux qui leur plaisent particulièrement?

C'est possible, mais cela n'explique pas pourquoi ils se cantonnaient à une type de jeu particulier il y a quelques années, et plus aujourd'hui. Qu'est-ce qui a changé qui explique ce changement ?
Est-ce le succès de ces éditeurs qui les a convaincu qu'ils pouvaient se permettre de sortir de leurs sentiers battus et proposer des jeux différents de ce dont ils avaient l'habitude ?
Ou y a-t-il une autre explication ?

Qu'est ce qui a changé ? Le marché qui ne cesse de grandir ? Le nombre de jeux toujours plus important.
Nous parlons de maisons d'éditions bien installées dans le milieu, qui ont quelques années derrière elles (ystari, gigamic, days of wonder). Le fait que le nombre de jeux soit plus important et le marché plus gros pousse à se développer. Après peut-être que le développement de sa maison d'édition est plus intéressant quand on va chercher de la variété. Tant qu'à faire des jeux en plus autant aller voir un peu ailleurs.
Un exemple qui pourrait nourrir mon propos ? Pearl Games qui est beaucoup plus récent et qui a souvent été comparé à Ystari reste plus dans son domaine.
Après c'est une piste parmi d'autres :)

Suivre la production d’un éditeur en particulier repose sur le souvenir agréable laissé par les précédents jeux. En ce qui me concerne, c’est particulièrement vrai avec Ystari.
Maintenant pourquoi semble-t-il y avoir un élargissement de la ligne éditoriale des éditeurs?
Peut-être parce que les joueurs eux-mêmes changent, gagnant en expérience, de mieux en mieux informés, plus cultivés, comptant des cercles de proches de moins en moins réfractaire à l’idée de se “faire une petite partie” (élargissement de la base) et cessant donc de se cantonner à un type jeux en particulier. Peut-être aussi que la qualité, même pour des jeux très familiaux, est au rendez-vous et qu’il n’y a pas de mal à sortir un bon produit, même aux dépens des obsessions de jeunesse! :)