[Les Pax] Pourquoi Pax Viking n'est pas un Pax et autres considérations sur la série

C’est toujours le problèmes avec les Pax : comme il existe de nombreuses manières de gagner, certaines actions n’ont aucun impact sur la victoire. C’est assez déroutant. Bon, le système des Future shocks, inutile pour la victoire mais protégeant en cas de guerre et indispensable pour la victoire dans certains rares cas est quand même pas facile.
Les Future shocks, je pense, sont là pour montrer que le problème a été géré et qu’il a donc moins d’impact dans le futur. Mais c’est vrai qu’en pratique, ce sont plutôt les carrés noirs sans cubes qui sont des Future shocks. Les cubes permettent de les contrer.
C’est vrai que les pouvoirs des cartes ne sont pas super faciles à lire. Bon, elles sont minoritaires les cartes à effet, donc ça passe. Pour les régimes, c’est assez simple assez vite. Doublement de la valeur des brevets et 1 seul pouvoir. Ca vient assez vite en fait (je crois que je m’en souviens encore, plusieurs semaines après la dernière partie).
Par contre, je trouve que le splay se contrôle assez bien. D’habitude, les changements de régimes sont brutaux et presque impossible à anticiper. Là, on voit bien venir les choses, les 3 couleurs présentes permettant d’avoir une petite vue sur ce qui va changer. A Pamir par exemple, la moindre carte jouée peut tout changer. Et parfois, tu joues la carte pour une autre raison mais ça change quand même le régime. Là, c’est plus “lisible” je trouve.

En fait, j’ai eu pas mal de mal à rendre les cartes viables. J’aurais notamment dû faire un Think Tank plus tôt. Mon adversaire en a fait un sur une carte double jaune et c’était aussi la couleur de mon patent de départ. Les seuls cartes jaunes était doublement jaune. Du coup, le splay s’est rempli de 4 cartes jaunes et ça a été très compliqué d’éviter la victoire immédiate de mon adversaire. 

Mais, je suis d’accord que le cas ne doit pas se produire trop souvent. 

Sur le contrôle, je suis d’accord que tu vois plus facilement ce qui va arriver. Mais à l’inverse, j’ai eu l’impression d’une forte inertie (renforcée par le fait qu’il n’y avait que des cartes jaunes, forcément). Ce que je voulais dire, c’est qu’il ne m’a pas paru immédiat de mettre une carte dans le splay  et que tu pouvais donc te retrouver “enfermer” dans un régime. 

J’ai trouvé qu’initier le moteur était pas facile d’ailleurs. 

Il est certain qu’il y a plus de stabilités dans les régimes, mais ça change quand même fréquemment. Je pourrais essayer d’y être vigilant la prochaine fois. Oui, si tu as rapidement 3 cartes de la même couleur (jamais vu de mon côté en début de partie, parfois plus tard, mais ça reste rare), c’est une couleur qui va avoir de l’importance, surtout si un joueur la “pousse”. Mais les autres joueurs vont essayer de contrer.
La viabilité est clairement un point central et c’est souvent le point noir lors des premières parties.
Avec l’expérience, on y arrive quand même plus facilement.
Les problématiques se portent alors sur les conditions de victoire et comment essayer d’amener le jeu dans une position qui nous intéressent, ce qui est loin d’être simple.

Viking était l’origine un opus de la gamme Dominata de Sierra Madre (aux côtés de Greenland/Neanderthal) sans lien avec les Pax. Ce n’est que pendant le développement que Jon Manker a trouvé qu’en l’ajustant un peu, il pourrait mieux fonctionner (commercialement parlant ?) en tant que Pax. Ceci expliquant cela.
Pour en  revenir à Pax Porfiriana, cette version cartes « simplifiée » du jeu de plateau Lords of the Sierra Madre d’Eklund à été développée par James Gutt du Phoenix Historical Society. Rendons à César ce qui appartient à Cesar, l’ADN Pax, c’est lui. Il est d’ailleurs crédité sur bgg (comme l’a finalement été Ed Carter pour Glory to Rome ou comme devrait l’être John Bohrer pour Age of Steam).
Niveau problèmes d’ergonomie en rapport avec la taille des boites des premiers Sierra Madre, c’est simplement que Phil Eklund, seul en charge à l’époque, ne voulait absolument rien lâcher afin de rester en dessous d’un certain seuil en termes de taille et de poids des jeux. Tout ça pour minimiser les frais de port en vente directe (majoritaire aux débuts). Cole et lui ont d’ailleurs eu pas mal d’accros à ce sujet à l’époque de la sortie de John Company. Ça a évidemment changé lors de la fusion avec ION mais à l’origine c’est l’unique raison d’être de ces minuscules boites finalement devenues marque de fabrique de l’éditeur. Ils ont d’ailleurs gardé ce format pour Transhumanity, plus une marque d’héritage/hommage/filiation du fils (Matt) envers son père (Phil), je suppose.

La taille des boites ne posent pas de problèmes d’ergonomie en eux-mêmes. Par exemple, l’ergonomie de Pamir 1° ed est excellente alors même que c’est le même format de boîte. Le plateau en carte n’est pas parfait, mais pour les cartes de jeu, il y a clairement un gap entre Porfiriana et Pamir 1.
Renaissance est entre les deux (mieux fait que Porfiriana, mais loin de la clarté de Pamir), et il y a une vraie amélioration sur Emancipation et Transhumanity qui sont plutôt bien fait de ce point de vue-là.
Pour Gutt, il a toujours été crédité pour Porfiriana, et, en effet, les systèmes de row viennent de lui.

Il reste dommage de “rallier” Vikings à la série Pax alors qu’il n’en respecte aucun code.
Manker a travaillé sur d’autres opus, dans la série Bios, mais clairement, ce rattachement de Vikings à Pax reste une erreur, à mon sens. Le jeu fonctionne, mais, comme je l’ai expliqué plus haut, n’a juste rien à voir avec un Pax.

Super intéressant merci !

De mon côté, j’ai poursuivi la découverte des Pax avec Emancipation
Bon, je ne vais pas redire ce que je pense de la rédaction des règles, mais heureusement que des petits malins les ont réécrites sur BGG. 
Découverte en solo et avec la version allégée (sans les révolutions). C’était plaisant mais d’une le jeu en solo (et probablement le coop dans son ensemble) manque de sel et de deux la version courte est finalement un peu simpliste. Je veux dire par là qu’une fois la mécanique assimilée, les choix sont assez simples. C’est bien sûr lié au solo : il suffit de répartir les actions correctement entre les deux entités, mais aussi à l’absence de compétition entre ces deux entités.

J’ai peu joué à Emancipation, mais j’avais eu un sentiment mitigé sur l’équilibre des factions. On avait trouvé qu’une faction avait un objectif intermédiaire vraiment plus dur que les autres. Je m’étais dit que j’essaierai en coop pour voir, mais je n’ai pas eu l’occasion.
Pour les règles, les versions “simplifiées” sont toujours assez mauvaises, dans tous les jeu Sierra. Ce sont des versions qui, certes, allègent le jeu, mais en en retirant la substancielle moëlle, ce qui est quand même dommage. Perso, je ne les utilise plus.

Clairement, c’est bien un bout de partie en solo pour comprendre l’essentiel, mais il manque une bonne partie de l’intérêt.
Sur les factions, j’ai joué Anglais (rouge) et Marchands (vert). Ces derniers m’ont semblé avoir des difficulté à scorer. En tout cas, à la fin de cette partie de découverte en solo, les Anglais étaient gavés d’Anarchie et bien déployés sur leurs bateaux. Ce n’était pas trop le cas des Marchands.

Je vais maintenant essayer de le faire jouer aux copains (pas gagné). Je ferai pê avant une partie complète en solo.

Crédité oui, mentionné, quasi jamais.
Les Pax sont des jeux de cartes donc l’ergonomie (à part pour fermer la boîte correctement surtout une fois sleevé)… et la première édition « Deluxe » de Porf contenait un plateau destiné à Pamir en face B. Face B remplacée par Transhumanity dans le dernier reprint de Porf.
Quant à Viking, il n’a clairement pas l’ADN d’un Pax, nous sommes d’accord. Mais le jeu est très sympa :slight_smile:

Je déterre ce topic après pas mal de parties de PaxRen. J’ai écrit un long truc sur le sujet sur Cwowd pour ceux que çq intéresse.

Et un préquel vient d’être lancé. En y jettant un regard très rapide, ça ressemble fort à Pax Viking.

Merci flugubluk pour ses éclaircissements :wink:
j’ai la première édition de pax renaissance avec son extension, jamais joué, jamais réussi à y jouer (disons plutôt à décrypter les règles). Je pense clairement que c’est le type de jeu à te faire expliquer pour bien comprendre les tenants et aboutissants du monstre, et ainsi réussir à remettre le nez dans les règles, l’esprit plus clair.
j’ai pax pamir V2, du pur bonheur … pareil un ami (y ayant joué) m’a aidé à décortiquer deux-trois points nébuleux …
j’attend pax renaissance en Fr, sachons être patient, je suis persuadé que le résultat en vaut le coup :wink:
je vais de suite lire ton lien sur le prequel dont tu parles !

Flugubluk dit :Je déterre ce topic après pas mal de parties de PaxRen. J'ai écrit un long truc sur le sujet sur Cwowd pour ceux que çq intéresse.

Jolie intervention, effectivement, merci. Et je suis d'accord avec tout ce que tu y expliques longuement. Pax renaissance est un excellent jeu, aussi à deux joueurs. Mais il se mérite après long labeur et je défie tout comme toi quiconque, après une simple lecture des règles, de considérer maîtriser chacune des actions exposées.

Et pour revenir (une dernière fois) aux polémiques concernant l'auteur, je ne connais pas ses opinions politiques, même si j'ai lu ici ou là des prises de position. Je ne peux que "juger" ce jeu et considère qu'il propose des choses sensées, relativement représentatives d'éléments historiques avérés. On n'y distingue pas de message ambigu ni de revendication scabreuse. Bon jeu !

Et pour regrouper les choses au même endroit, qq remarques après deux parties de Pax Transhumanity mise sur “hier, j’ai joué”. Je devrais en referai dans pas long.
 

Pax Transhumanity dont nous n’avions fait qu’une demi-partie, il y a au moins un an. On se relance dans l’aventure en ayant lu les règles tous les deux et avec la variante qui adapte le marché et le deck au nombre de joueurs. On enchaine deux parties, à la fois pour s’approprier les règles et aussi par curiosité. 

Premier bon point, on retrouve des sensations des autres Pax et en particulier les coups méchants que l’on peut faire. Second bon point, les règles ne sont pas aussi compliquées qu’elles en ont l’air et elles permettent plein de coups subtiles. La mécanique économique avec les levées de fonds est géniale (elle est reprise de Pax Emancipation, il me semble). Il est aussi franchement court. 

En revanche, là où les autres Pax nous embarquent dans leur thème, celui-là est très abstrait. Le thème y est pour pas mal (un futur radieux grâce à la technologie), mais aussi son traitement (ce que représentent les quatre disciplines du jeu n’est pas du tout mis en avant). Il est assez tordu dans ses conditions de victoire et le déclenchement de fin de partie. Dans Pamir ou Renaissance, la manière dont se finit la partie est simple (achat d’une carte) et il y a juste une “condition de rattrapage” si le paquet arrive au bout (doublement des PV à Pamir pour le dernier décompte, décompte sur les “patrons” à Renaissance). Ici, il y a plusieurs “conditions de rattrapage” : si fin de paquet, si trop d’une même couleur dans le splay, si 5 compagnies créées. Tout ça couplé à l’abstraction des concepts, rend pas facile de garder en tête les enjeux. Et ça se ressent dans les coups qui sont à notre portée : on a du mal à voir ce qu’ils “valent”.

Enfin, la mécanique du splay (série des couleurs de cartes commercialisées qui rend viable les autres couleurs par les pairs de couleurs successives formées au sein de cette série) qui représente “l’ADN” des idées est top. Mais, il ne nous a pas semblé du tout évident de manipuler cette succession de couleurs. D’autant qu’il y a une mécanique qui rend certaines paires disponibles qu’à un seul joueur.

Bref, tout ça lui donne un certain manque d’élégance par rapport aux autres. J’ai envie de m’y remettre pour dompter le truc, mais il ne nous racontera jamais l’histoire des autres et restera donc certainement en deça (à moins que la mécanique se révèle à nous).

Et deux parties de plus avec un autre adversaire à qui je fais aussi découvrir. Connaissant le jeu, l’explication est bien plus fluide et surtout plus thématique, permettant de mieux s’approprier les mécaniques. mais, ça reste bien velu !

Deux parties très intéressantes et disputées. Mon adversaire a parfois été très dépensier à se mettant fortement en dette. Ca m’a semblé lui coûter cher en actions. On se laisse assez tranquille sur la première et je gagne au Tycoon (5 entreprises construites). Sur la seconde, on se tire bien dans les pattes en se piquant des cartes à coût de recherche. Je peux finir en singularité bleue alors qu’il n’a pas de futur shock et que j’en ai deux, mais il commercialise au bon moment en mettant une carte orange dans le splay. Le bleu reste la discipline dominante et je réussis à quand même acheter un Tipping point pour mettre fin à la partie et gagner assez largement (7 à 1 : 4 pour la compagnie et le problème bleu et 3 pour ma hidden sphere ; 1 pour sa hidden sphere).
Dans les deux parties, on a été dans toutes les sphères alors que lors des deux précédentes, on était resté cantonné aux deux premières. C’est très lié aux compagnies que l’on créé et aussi aux opportunités de recherche offerte aux début, mais aussi au fait que l’on n’a pas hésité à aller dans des uitlity qui réduisent sensiblement le coût des actions. Ca donne une bonne représentation du fait que c’est la recherche “subventionnée” par la puissance publique qui peut se permettre de faire des découvertes dans de nouveaux domaines et que la la recherche privé est très coûteuse dans ce cas (aspect étonnant dans la philosophie des Eklund, mais pourquoi pas). 

Après ces deux parties supplémentaires, le jeu me parait toujours relativement abstrait, mais j’arrive mieux à voir le “sens” de mes actions et la présence du thème. Le splay à une saveur bien particulière et l’action de recherche a été bien mieux utilisée que ce soit pour mettre dans le think thank ou pour couper l’herbe sous le pied à l’adversaire. Je trouve à cet égard qu’on a bien les sensations d’un Pax où il faut se rendre coup pour coup. J’ai aussi eu la très agréable sensation de pouvoir influencer sur les conditions de victoire, c’est un des aspects très plaisants de la série que je craignais de ne pas retrouver. Cela demande cependant de bien s’approprier les mécaniques (ce que l’abstraction du thème ne rend pas facile malgré ce que je disais au-dessus). J’ai enfin trouvé qu’on avait bien cette question de la gestion du tempo et du nombre d’actions. La possibilité d’embaucher dans ses entreprises sans dépenser d’actions est super fort. Reste qu’il n’est pas facile du tout de compter le nombre d’actions optimum avec la mécanique du “fundraiser”.  Enfin dernier point qui le distingue vraiment des autres : le marché est figé. Ce n’est pas du tout une mauvaise chose et ça apporte une saveur sympa (on révèle quand même à plusieurs reprises deux ou trois cartes d’un coup).




Rien à voir, mais si Loic ou un modo passe dans le coin, ca me paraitrait cool de changer un peu le titre pour ne pas laisser penser qu’on ne parle que de Pax Viking. Un truc du genre “[Les Pax] Pourquoi Pax Viking n’est pas un Pax et autres considérations sur la série” (oui, bon, c’est long, mais l’idée est là).

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L’idée du nouveau titre est bonne, je me suis dévoué. 
Et j’ai évité un jeu de mot pourri genre “Paxpax le oinj’”

Merci (pour la modif et pour avoir lu mon message, ce qui me fait sentir moins seul).


Je continue mon soliloque avec une nouvelle partie aujourd’hui et qui a été encore très rapide (1h).
Je confirme la dimension très violente du jeu avec non seulement la recherche (dont je parlais précédemment), mais aussi le  splay. J’ai quasiment tué le game en me débrouillant pour intercaler parmi les 4 premières cartes de ce splay deux cartes avec futurs shock empêchant les paires d’être viables pour mon adversaire. Il mettra du temps à s’en remettre. Même si je devrais faire le dos rond un temps avant l’arrivée d’un tipping point, je clos la partie à mon avantage (15-0) avec une sphère dominante correspond à ma sphère cachée (soit trois points pour les compagnies et problèmes de la couleur). Une partie très sympa, bien sûr dans laquelle on a encore découvert des subtilités. Le jeu se révèle vraiment avec la pratique (d’autant que j’en suis à 5 en moins de 5 jours !). 

S’agissant du thème, je pense que le jeu induit un peu en erreur : il n’est pas tant question d’un jeu sur le devenir de l’humanité, mais sur la création de nouvelles entreprises (financement, recherche de nouvelles idées etc.). En le prenant comme ça, ses actions ont bien plus de sens et sont mieux évaluées. Comme je le disais au-dessus, la bonne utilisation des utility est vraiment importante. 

Bon, il semble que Pax Viking n’est pas un Pax.

Mais que penser que Pax Viking Junior ?

Avant :




Après :


()

Heu … C’est une blague?

Moins par moins, ça fait plus ?!
Blagues à part, j’avais failli le prendre su KS, mais je m’étais ravisé en me disant qu’il valait mieux attendre les retours ! Donc, non, @pièce, ce n’est pas une blague !