Pourquoi si peu de femmes auteures de jeu?

Vieux chat dit:
viking dit:Les autres, je suis seul là, ou bien?

Non, tu n'es pas seul. Mais vu la manière dont il a répondu à Mitsoukos sans avoir compris ce qu'il avait lu je ne tenterai pas de le convaincre de quoi que ce soit par forum interposé.


qu'est-ce qui te fait penser que je n'ai pas compris ce que j'ai lu ?
Et pourquoi tu tenterais pas de me convaincre, si t'as vraiment un argument à soumettre ?
Je veux dire, qu'est-ce qui t'en empêche, à part le mépris ?

Arrêtez ou on va encore avoir des andouilles à la ramener avec leur pop-corn...

BananeDC dit:Arrêtez ou on va encore avoir des andouilles à la ramener avec leur pop-corn...


:D :pouicok:

Sans lien direct, cette discussion m'a fait penser à cette citation :



«La femme serait vraiment l'égale de l'homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente.»

Françoise Giroud

Thierry Lefranc dit:Sans lien direct, cette discussion m'a fait penser à cette citation :
«La femme serait vraiment l'égale de l'homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente.»
Françoise Giroud


:pouicbravo: ouh, celle-là je vais la réutiliser... ou du moins la partager...
merci beaucoup.

En passant, j'ai fait un tour sur wikipedia pour savoir qui était Françoise Giroud... un sacré parcours (vous pardonnerez mon ignorance crasse mais bon là, j'ai une excuse - i am made in belgium :^: )

Sinon rien à dire, continuez, c'est intéressant... :modopouic:

Le fait que l'homme et la femme soient "intelligents" de la même façon est tout simplement un mythe.
Il est vrai que globalement il n'y a pas de différences de QI, mais il existent quand mêmes des différences... même si cela ne plaira certainement pas à ceux qui conçoivent l'homme et la femme comme deux sortes de clones "dymorphiques-par-la-société".

Cependant, cela ne veut pas dire que l'un est meilleur que l'autre!

Il y a des différences au niveau des capacités d'abstraction spatiale, de mémorisation, détection de stimuli, etc.

Comme pour plein d'autres questions (e.g., "pourquoi est-ce que tout ce qui est -bon- nous fait grossir?") souvent on explique nos comportements grâce à l'ancienne structure sociale "chasseur/cueilleur" (l'évolution culturelle est beaucoup plus rapide que l'évolution darwinienne...) qu'on utilisait il y a des milliers d'années.

Donc, qui sait... peut-être qu'effectivement la quasi-absence de femmes dans le monde des jeux est due à une "Inhibition sociale"... ou bien cet aspect ludique de l'homme est plus biologiquement ancrée que ce qu'on pourrait le croire.

Il y a probablement des anthropologues qui se sont penchés sur la question... mais il serait intéressant de voir la place que le jeu a dans d'autres cultures qui ne sont pas ou peu en contact avec la culture occidentale... et de voir quelles sont les différences entre hommes et femmes... s'il y a une sorte de constante au travers des cultures, ce serait un élément en faveur de l'hypothèse biologique.

Puis bon, comme pour toute "moyenne" il y a une variance. Ce n'est pas parce que les femmes sont peut-être plus douées pour la détection d'images spécifiques parmi des distracteurs qu'on ne trouvera pas d'hommes qui sont meilleurs que les femmes pour cette même tâche... et vice versa bien évidemment!

Donc, disons que je partage la thèse de l'inhibition sociale... (bizarrement chez un nombre assez important de femmes, à partir d'un certain âge, tout ce qui concerne le jeu est classé comme étant "pour gosses")...
Cependant, cette thèse n'est pas incompatible avec des facteurs "biologiques".
Qui sait, peut-être que les femmes ont été sélectionnées pour s'intéresser aux hommes les plus "sérieux" et qui donc semblent garantir une plus grande sécurité (un peu comme chez certains oiseaux, où la femelle va choisir le mâle qui construit le nid le plus solide)...

Pour ceux qui auraient lu très vite ce que j'ai écrit et qui auront forcément mal interprété. Je ne suis pas sexiste. Je m'intéresse (étant donné qu'il s'agit de mon domaine) à des questions d'ordre psychologique, anthropologique, ethologique, biologique et neuroscientifique...
Et ce genre d'hypothèses ne me semble pas incompatible avec une défense des droits de la femme et ainsi de suite.

Enfin... just my two cents.

Un vieil article de télérame (2007). Je ne prétends pas qu'il expose une vérité absolue, puisque je n'ais pas les connaissances biologiques nécessaires pour juger, mais ca reste intéressant je trouve...

********
Le cerveau a-t-il un sexe ?

L’homme est le roi du créneau, la femme, la reine du fourneau. C’est, paraît-il, écrit dans les gènes, scientifiquement prouvé… et tellement rassurant pour notre société.
Vous êtes un homme, un vrai. Une bonbonne de testostérone avec du poil au menton. Vous savez faire un créneau du premier coup, vous lisez les cartes routières les yeux fermés, vous êtes rationnel. Un problème survient ? Vous cherchez la solution en silence. Vous feriez un sacré ingénieur. Atavise hérité du chasseur préhistorique, vous voyez très bien de loin, mais, curieusement, vous êtes incapable de trouver le beurre dans le frigo. Vous ne savez pas faire deux choses à la fois (sauf boire une bière en regardant le foot à la télé) et, avouons le, vous n'êtes pas très doué pour communiquer. Quand vous n'envahissez pas un pays pour expliquer votre point de vue, vous parlez, certes, mais n'utilisez que sept mille mots par jour! Quant à vous, madame, vous êtes parfumée aux estrogènes. Vous êtes multitâche, capable tout à la fois de travailler sur un dossier, de surveiller les devoirs des enfants, de préparer le dîner et
de lire Télérama. Vous feriez une excellente secrétaire. Un problème survient ? Vous en parlez en mangeant du chocolat. Atavisme hérité de la femme préhistorique, qui gardait le nid, vous avez une vue panoramique excellente et très utile en période de soldes. De plus, contrairement aux hommes qui tournent la tête lourdement dès qu'un jupon passe à proximité, vous pouvez reluquer un joli mâle sans jamais vous faire repérer. Et si vous êtes nulle en matière de cartes routières, de créneaux ou de mathématiques, pour parler, vous êtes la plus forte: vingt mille mots par jour, de quoi faire passer votre homme pour une grosse truffe taciturne. Peu rationnelle, chère madame, mais relationnelle.

Mais ces comportements, d'où viennent ils ? Et pourquoi diable les femmes seraient elles capables de faire tant de choses à la fois ? Parce qu'elles utilisent leurs deux hémisphères cérébraux simultanément alors que le mâle bêta n'en utilise qu'un seul. On le sait depuis une étude de 1982 : le corps calleux qui sépare les deux hémisphères cérébraux est plus épais chez la femme et favorise la communication entre les zones du cerveau. Pourquoi bavarde t elle quand l'homme écoute pousser sa barbe ? Parce que l'hormone féminine, l’oestrogène, favorise l'activité verbale, selon Sally
Shaywitz, de l'université Yale. Et parce que la femme utilise beaucoup plus l'hémisphère gauche, voué au langage, alors que l'homme préfère s'amuser avec le droit (représentation spatiale). Explication (pré)historique: pendant que madame de Cro-Magnon papotait dans la grotte avec ses copines et rangeait les chaussettes sales en peau de bête, monsieur chassait fièrement le mammouth. II a appris à se taire pour ne pas se faire repérer. Et à force de partir trucider le dîner au fin fond d'une nature hostile, pendant des millions d'années, il a aussi appris à se repérer dans l'espace, à savoir que pour rentrer à la maison il fallait prendre à gauche après la grosse pierre, puis à droite, puis passer au dessus du néandertalien assommé à l'aller, puis trois fois à gauche...

Voilà, en bref ce que dit la science. Ou plutôt ce que les best seller disent de ce que dit la science. Car, ô divine surprise, à y regarder de plus près, cette science là a tout faux. Neurobiologiste et directrice de recherche à l'institut Pasteur, Catherine Vidal est en guerre contre les stéréotypes véhiculés ces dernières années dans les médias et
l'édition : « II faut désintoxiquer les gens de la bêtise ambiante l J'en ai marre d'entendre toutes ces c… sur les cerveaux des hommes et des femmes ! » Il faut le savoir, et la neurobiologiste le crie haut et fort: la totalité des arguments cités plus haut, et repris en boucle dans les médias, sont réfutés depuis longtemps par... la science. La théorie de l'épaisseur du corps calleux de 1982 ? Invalidée en 1997 par une enquête sur deux mille personnes qui ne voit aucune différence entre hommes et femmes. La femme plus douée pour parler ? Une gigantesque étude menée en 2004 n'a révélé aucune différence entre les sexes concernant les capacités dans ce domaine. L'activité cérébrale de la femme à 90 % au repos ? L'étude date de 1980 et n'a jamais été confirmée. La théorie des hémisphères gauches (langage) et droit (représentation spatiale) ? Lancée dans les années 70, avant l'IRM, en pleine mode du yin et du yang, elle est complètement dépassée : l'imagerie cérébrale montre que les deux hémisphères fonctionnent en permanence en interaction. Chez les deux sexes. La testostérone rend les hommes agressifs, et l'oestrogène, les femmes émotives et sociables ? Les récents progrès des neurosciences prouvent que l'être humain échappe à la loi des hormones : son cortex surdéveloppé, siège des fonctions cognitives les plus élaborées (langage, conscience, imagination...), n'est guère réceptif aux fluctuations hormonales, contrairement à celui des animaux. La préhistoire et ses atavismes ? Nous n'avons aucune trace de la répartition des tâches chez l’homme préhistorique. Le stéréotype de l'homme chasseur et de la femme au foyer est hérité du XIXe siècle. Claudine Cohen (la Femme des origines) a bien expliqué comment les imaginatifs scientifiques de l'époque ont calqué leur vision de la cellule familiale conservatrice du XIXe siècle sur la préhistoire, et combien ces représentations persistent aujourd'hui.

L'ancêtre des déterministes se nomme Franz Joseph Gall. Au XIXe siècle, ce médecin allemand invente la fameuse phrénologie, dont il ne nous reste justement que... la bosse des maths. En palpant vingt sept zones du crâne, Gall estime déjà pouvoir connaître la personnalité d'un homme. Ses théories deviennent vite un outil pour classer les humains selon leur race, leur sexe ou leur classe sociale. Dans les années 1850, le médecin français Paul Broca reprend les travaux de Gall. Il découvre le centre de la parole dans le cerveau. Et, fort de ce succès, croit pouvoir prouver la moindre intelligence des femmes en mesurant les écarts de poids du cerveau entre les deux sexes : le cerveau d'un homme est plus lourd de 181 grammes en général. « Il ne faut pas perdre de vue que la femme est en moyenne un peu moins intelligente que l'homme! » explique le chercheur. Depuis, on sait que le poids du cerveau n'a aucun rapport avec l'intelligence. Le cerveau d'Anatole France pesait 1 kilo, celui de Tourgueniev le double, et celui d'Einstein était plus léger que la moyenne (1,250 kilo). Mais les idées reçues ont la vie longue: en 1992, l'armée
américaine a lancé une étrange enquête à partir de la taille des casques de six mille soldats et a conclu que la capacité crânienne était proportionnelle au QI. Inepties!

Alors, hommes, femmes, tous pareils ? Non, tous différents. « Grâce aux nouvelles techniques d'imagerie cérébrale, on sait que la variabilité individuelle l'emporte sur la variabilité entre les sexes », explique Catherine Vidal. C'est la grande découverte de ces dernières années : la plasticité du cerveau. Avec sa centaine de milliards de neurones plongés dans un bouillonnement électrique permanent, son million de milliards de synapses, il conserve nombre de ses secrets et continue d'alimenter les fantasmes. Mais on est sûr d'une chose: il évolue du berceau jusqu'au cercueil. Le bébé naît avec tous ses neurones, mais 90 % de ses connexions se feront dans les vingt années après sa naissance. Si
les zones qui commandent la main gauche d'un violoniste professionnel ou celles de l'orientation dans l'espace d'un chauffeur de taxi sont surdéveloppées, difficile de l'imputer à un gène. L'expérience forge ce qui bourdonne sous nos fronts. Un jeune garçon sera mis très tôt sur un terrain de foot. Il développera son sens de l'orientation spatiale. Une petite fille habituée à rester à la maison dans une sphère consacrée à l'échange parlera plus vite. Dès sa prime enfance, l'être humain est inconsciemment imprégné d'un schéma identitaire auquel il doit se conformer pour être accepté par le groupe. On ne dit pas à une petite fille: « Que tu es costaude! » ou à un petit garçon : « Que tu es joli ! »

En définitive, on peut se demander pourquoi des Homo sapiens sapiens aussi évolués que nous peuvent bien se ruer sur ces best-sellers qui expliquent nos comportements par une biologie de bazar: « Le succès de ces théories tient au fait qu'elles sont rassurantes, répond la neurobiologiste. Elles nous donnent l'illusion de comprendre et de nous
sentir moins responsables de nos actes. »

Monsieur, vous n'aurez plus d'excuses pour le beurre dans le frigo; madame, pour ces satanés créneaux. Le cerveau évolue. Entraînez le.

NICOLAS DELESALLE
Télérama 2978 – 7 février 2007.
************

Spiff

Ha ben j'allais en parler.

Cette connerie de cerveau droit et cerveau gauche qui a été vulgarisée à l'extrême, déformée pour pouvoir lui faire confirmer nos préjugés.

Par qui, je vous le donne en mille?
_ les RH,
_ les profs de management,
_ les métiers de la com.

Tiens donc.

Thierry Lefranc dit:Sans lien direct, cette discussion m'a fait penser à cette citation :

«La femme serait vraiment l'égale de l'homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente.»
Françoise Giroud


J'aurais bien une idée, mais j'ose pas :mrgreen:

A bientôt,
Thierry :wink:

Ted Lapinus & Phoenix dit:Et pourquoi y-a-t'il si peu de joueurs noirs, indiens, arabes ou asiatiques (en dehors des jeux traditionnels, on s'entend) ? Je ne sais pas non plus...


Je me suis aussi posé la question. Bien sur, on peut se dire qu'il y a peu d'auteurs de jeux dans les pays où, pour diverses raisons historiques ou économiques, la culture du jeu de société ne s'est pas encore développée comme chez nous. Mais cela n'explique pas tout, comme le montre l'exemple des États-Unis.
Je connais pas mal d'auteurs de jeux américains, et parmi eux il n'y a qu'un seul noir - Eric Lang. Or les noirs sont quand même à peu près un dixième de la population américaine. En outre, comme les femmes, ils sont maintenant assez bien représentés parmi les écrivains.
Bref, comme si le monde du jeu avait une génération de retard..

Article de Télérama très intéressant qui permet en effet de tordre le coup à quelque préjugés scientifiques. Cela dit il passe quand même d'un excès à un autre notamment sur ces passages :

Télérama dit:Les récents progrès des neurosciences prouvent que l'être humain échappe à la loi des hormones : son cortex surdéveloppé, siège des fonctions cognitives les plus élaborées (langage, conscience, imagination...), n'est guère réceptif aux fluctuations hormonales, contrairement à celui des animaux.
Si les zones qui commandent la main gauche d'un violoniste professionnel ou celles de l'orientation dans l'espace d'un chauffeur de taxi sont surdéveloppées, difficile de l'imputer à un gène. L'expérience forge ce qui bourdonne sous nos fronts.


On revient à un discours très humaniste :? considérant l'homme profondément intelligent face aux réaction primaire de l'animal et l'apprentissage comme source unique de toute compétence.

sinon pas d'avis sur la question initiale "pourquoi si peu de femme auteur" à part les arguments déjà évoqués :
- plus de joueurs que de joueuses
- contexte social qui favorise plus facilement ces initiatives aux hommes

pour l'aspect "création", en regardant autour de moi je ne crois pas que ce soit le privilège des hommes, les domaines sont justes différents influencés sans doute en partie par les normes de la société.

ocelau, qui laisse toujours le volant à sa femme pour les créneaux :pouicboulet:

Bonsoir
Juste pour jeter un pavé dans la mare, La personne à l'origine du Monopoly, est une institutrice Quaker, Elizabeth Magie en 1904 :) .
Charles Darrow n'a fait que s'approprier le jeu en 1934.
A+

bruno faidutti dit:
Ted Lapinus & Phoenix dit:Et pourquoi y-a-t'il si peu de joueurs noirs, indiens, arabes ou asiatiques (en dehors des jeux traditionnels, on s'entend) ? Je ne sais pas non plus...

Je me suis aussi posé la question. Bien sur, on peut se dire qu'il y a peu d'auteurs de jeux dans les pays où, pour diverses raisons historiques ou économiques, la culture du jeu de société ne s'est pas encore développée comme chez nous. Mais cela n'explique pas tout, comme le montre l'exemple des États-Unis.
Je connais pas mal d'auteurs de jeux américains, et parmi eux il n'y a qu'un seul noir - Eric Lang. Or les noirs sont quand même à peu près un dixième de la population américaine. En outre, comme les femmes, ils sont maintenant assez bien représentés parmi les écrivains.
Bref, comme si le monde du jeu avait une génération de retard..


ça serait pas sociologique?
Le courant geek, c'est quand même surtout des hommes blancs de la classe moyenne.

( encore faudrait-il définir le courant geek, et établir le lien qu'il y a entre geek et auteur de jeu de société )
Un sociologue pourrait sûrement nous répondre.

starvince dit:Beaucoup de femmes participent aux créations de leurs époux mais très peu d'entre eux les associent à leur réussite.
Quelle injustice ! :evil:


Comme pour Karen Seyfarth, associée à son mari pour Thurn und Taxis ? Je ne connais pas beaucoup d'autres exemples où le mari ose citer sa femme, hélas.

Pour parler de mon propre cas, je fais triplement partie d'une minorité puisque femme, créatrice et asiatique d'origine : j'ai grandi dans un milieu assez égalitariste, où j'ai été autant encouragée que mon frère à jouer aux petites voitures qu'à la poupée (il a aussi reçu des Barbie et j'ai aussi reçu des petits garages et des Transformers à Noël, c'étaient les années 1980 !), puis à participer aux tâches ménagères et à m'occuper du jardin, de bricolage et d'informatique. J'ai été éduquée de la sorte et je n'ai jamais éprouvé d'intérêt particulier pour les machines à laver, les poussettes ou les aspirateurs factices. J'ai toujours écrit, dessiné et composé depuis mon plus jeune âge, mes parents ne m'ont jamais regardée de travers pour ça, au contraire, ils m'ont toujours beaucoup encouragée à m'exprimer.

Je pense que l'éducation est extrêmement importante, et je sais que je fais partie d'une minorité de filles qui ont été encouragées à s'intéresser à toutes sortes de choses pas a priori destinées à la gente féminine.

Pour ce qui est des Asiatiques peu preneurs de jeux de société modernes, je démens catégoriquement, pour avoir assez rencontré d'autres pairs joueurs en Amérique du Nord et en France, comme moi d'origine asiatique et nés en Occident (honnêtement, il n'y a que mon miroir et quelques individus intolérants ou racistes qui me rappellent mes origines).

Donc, je suis arrivée aux jeux modernes sans me douter qu'il pouvait y avoir si peu de filles intéressées. Contrairement à ce que beaucoup ont prétendu plus haut, j'adore les jeux à thème, bien plus que les jeux de type abstrait et de raisonnement pur. J'aime bien les jeux d'affrontement, d'enchères, de négociation et d'opportunisme. J'ai été frappée de découvrir que les jeux modernes intéressaient surtout une frange particulière de la population : les hommes entre 25 et 35 ans, ingénieurs ou informaticiens. Forcément, quand on est une femme et qu'on a envie de créer quelque chose dans le domaine ludique, on est intimidée. Comment se mettre dans la peau du public cible ? Comment ne pas anticiper les refus d'éditeurs, tous masculins et n'ayant pas forcément la même sensibilité ?

Dans mon cas, il y a peu de chances que je reste tapie dans l'ombre de mon mari, pas spécialement joueur (c'est moi qui l'oblige à jouer chaque fois avec moi, gnark). Bon, pour ça, il faut que je trouve une idée digne d'être retranscrite sous forme de jeu, et qui arrivera certainement un jour, me connaissant...

lABCdaire dit:Comme pour Karen Seyfarth, associée à son mari pour Thurn und Taxis ? Je ne connais pas beaucoup d'autres exemples où le mari ose citer sa femme, hélas.

Il y a Cyrano d'Angèle et Ludovic Maublanc. Et aussi Emira de Liesbeth Vanzeir et Paul van Hove. Il doit encore y en avoir d'autres, je n'ai pas vraiment chercher. Sinon, en ce qui concerne les femmes auteurs, je constate que, dans mon entourage immédiat, les femmes sont moins enclines à prendre des responsabilités autre que familiales ou professionnelles et notamment dans la sphère bénévole. Mon père, mon beau-père et moi-même nous sommes toujours investis dans des sociétés folkloriques, dans des syndicats, dans des clubs (de jeu dans mon cas), etc. Les femmes de la famille n'ont apparemment jamais eu envie de faire pareil. Je ne généralise évidemment pas et n'en tire aucune conclusion. Je constate, simplement.

Le Roy dit:Sinon, en ce qui concerne les femmes auteurs, je constate que, dans mon entourage immédiat, les femmes sont moins enclines à prendre des responsabilités autre que familiales ou professionnelles et notamment dans la sphère bénévole. Mon père, mon beau-père et moi-même nous sommes toujours investis dans des sociétés folkloriques, dans des syndicats, dans des clubs (de jeu dans mon cas), etc. Les femmes de la famille n'ont apparemment jamais eu envie de faire pareil. Je ne généralise évidemment pas et n'en tire aucune conclusion. Je constate, simplement.

plutôt une question de type d'activité car des femmes bénévoles on en retrouve tout autant mais ce serait plutôt (constaté dans mon entourage) dans les domaines péri-scolaire (colo, soutien) , aide sociale, bibliothèque, paroisse,etc là où effectivement on verra plus facilement les hommes dans les club sportif, activités loisirs. On retrouve les schémas sociaux classiques quoi !!

Je suis une représentante de la gente féminine (et non de la jante féminine, qui n'a rien à voir :mrgreen: )
Je suis un contre exemple à beaucoup d'arguments cités:
- Je sais faire les créneaux
- Je sais me repérer dans l'espace, lire une carte, m'orienter...
- Je suis une scientifique, dure et molle (ou douce, ou pas)
- Je créée, suis auteur(e), compositeur(e), comédienne, inteprète, romancière
- Je ne veux pas d'enfant (je suis d'ailleurs en train d'écrire un article sur le droit à la non-parentalité féminine, passkeu crotte à la fin!)
- J'assume toute ma part masculine, bien qu'on m'ait vivement encouragée à être et rester une gentille fifille en rose... (D'ailleurs c'est bien plus simple pour une femme d'assumer sa part masculine que pour un homme, sa part féminine. Clairement, "tapette" est bien plus une insulte que "camionneur".)
- Je suis joueuse, certes pas geek
- Je suis engagée dans tout un tas de domaines plutôt couillus
-...

Et en même temps, je sais faire la cuisine, assumer des tâches ménagères, participer à l'éducation d'enfants, ...

Bref, je vais vous épargner mon CV, quand même, passkeu en vrai, on s'en fout :pouicintello:

Juste que personne n'est monomaniaque, unifocal ou quoi.
Perso, je suis venue au jeux de plateaux en club y a un peu plus de 6 mois.
JAMAIS avant je n'aurai imaginé qu'il puisse exister autant de sortes de jeux, de mécanismes, de... Boîtes :roll:
Et JAMAIS avant je n'aurai imaginé avoir l'idée de concevoir un jeu, trop compliqué, trop gros, trop long, trop... Ben, ou pas!
Y a une question de compétences, ouais, encore que c'est peut être pas ce qui prime selon moi (et ça n'engage que moi et ma vision des choses...), mais faut avoir l'idée, l'envie, le temps, la connaissance... Tout ce que vous avez dit avant quoi. :pouicbravo:

Autres choses, je crois que l'air de rien, c'est pas une question de répartition des tâches ou des compétences ou quoi, c'est une question de coopération:
Madame " Oh, chéri, le bidule il est cassé...!" (elle est blonde)
Lui, va réparer...
Elle: "Oh, non, j'arrive pas à mettre la voiture à sa place"
Lui, va la garer
Elle: "y a la voiture qui fait un bruit bizarre..."
Lui, soulève le capot
Elle: "Oh, mais c'est trop lourd!!"
Lui, va porter
Elle: "J'ai pas grossi?"
Lui, va lui acheter sa robe une taille au dessus... Euh, non, pardon, je m'égare...


Juste, je crois que les femmes sont malignes et que les hommes se laissent faire parce que ça leur plait, ça les met en valeur et ça flatte leur ego. Si on était tous pareils (je dis pas tous égaux, hein) ça serait même pas drôle, quel intérêt de s'associer? De même, les hommes sont "de grands enfants" parce que ça arrange tout le monde!
Bon, j'exagère mais c'est une nature chez moi...


En parlant de "grands enfants", il est vrai que jouer, passé un certain âge est considéré comme "un truc de gosses", j'y suis confrontée tous les jours et c'est pénible. En ça, ça peut être considéré comme un manque de maturité de jouer, hors, les femmes se doivent, sociologiquement ou anthropologiquement ou Freudiquement (ou pas) d'avoir le sens des responsabilités, ce qui est antinomique.
C'est comme d'avoir un bonheur dépressif, ça colle pas! :mrgreen:

Quant à savoir si il faut que les filles se "mettent aux maths ou pas", franchement, les maths c'est suffisamment chiant pour pas emmerder les gonzesses avec ça, elles ont autre chose à faire!! :lol:

J'avais plein d'autres trucs à dire, mais c'est parti, chuis une fille c'est pour ça, j'ai pô des cases dans l'cerveau, chez moi c'est l'merdier... :pouiccooool:

Bonjour,

De mon côté je crée des jeux mais pas vraiment des trucs éditables. Ca n'amuse que mes amies (elles sont polies) et aucun copain. C'est plutôt des petits jeux psychologiques.

KleO dit:...
En parlant de "grands enfants", il est vrai que jouer, passé un certain âge est considéré comme "un truc de gosses", j'y suis confrontée tous les jours et c'est pénible. En ça, ça peut être considéré comme un manque de maturité de jouer...


Bonjour,
Je crois que toutes les personnes qui jouent sont confrontées à ce genre de remarques.
J'ai toujours ma réponse : " Tu me dis cela parce que je ne joue pas pour gagner de l'argent ?"


Réponse de mon interlocuteur : ??????

Et je continue :

- Zidane est-il immature ? Pourtant il court après un ballon pour le mettre dans une cage de but !

- Federer est-il immature ? Parce qu'il passe sa vie à renvoyer une petite balle jaune par dessus un filet, ce n'est pas très sérieux, non ?

- Alonso est-il immature ? Vroum, vroum, c'est moi qui roule le plus vite de tout le monde !

- Stevie Wonder est-il immature ? C'est vrai quoi, tout ce qu'il sait faire c'est de chanter des chansons; est-ce bien sérieux là encore.

- Kasparov est-il immature ? Il a quand même passé sa vie à pousser des figurines en bois sur un plateau de 64 cases. Il doit bien lui en manquer une.

- Et le chauve de la petite lucarne qui demande si cet élastique coûte 14 ou 41 euros pendant que lui en gagne des milliers, n'est-il point immature ?

Et récemment tous ces footballeurs richissimes qui font la grève pendant que d'autres rament tous les jours pour nourrir leur famille en gagnant péniblement 1000 euros par mois.

Et pourtant, dans ces cas là, on les trouve très bien toutes ces personnes qui ne font rien d'important ni de bien sérieux, pourquoi ?

Parce qu'elles rapportent,et par conséquence gagnent, beaucoup d'argent.

Et l'argent, semble-t-il, rend tout le monde mature.

" Je joue à Magic the gathering, un chouette jeu de cartes."
Ah, bon. Tu es resté très gamin toi, dis donc.

"Je fais des tournois de Magic the gathering, un chouette jeu de cartes; je viens de gagner 25.000 dollars"
Ah ouais, quand même.
D'un seul coup, on ne vous regarde plus de la même façon.

lABCdaire dit:. J'ai été frappée de découvrir que les jeux modernes intéressaient surtout une frange particulière de la population : les hommes entre 25 et 35 ans, ingénieurs ou informaticiens. Forcément, quand on est une femme et qu'on a envie de créer quelque chose dans le domaine ludique, on est intimidée.


Eux aussi le sont devant une femme qui en plus d'être une femme, s'intéresse aux jeux. :lol: