scand1sk dit:CBP dit:Finalement, le thème, c'est un prétexte, pratiquement une manoeuvre marketing. Ce qui compte le plus, c'est l'équilibrage du jeu et son intérêt à long terme.
Là je ne suis plus d'accord avec toi. Pour moi un bon jeu c'est un jeu qui me fait passer agréablement le temps. Et pour cela j'ai besoin de m'évader, et pour ça j'ai besoin d'un thème.
En fait, le rapport à l'abstraction de chacun est très différent. Les « vrais » mathématiciens ne manipulent pas des formules complètement abstraites, ils arrivent toujours à leur donner un sens, à les faire parler. De même, les joueurs de Go visualisent des formes qui « vivent » et conquièrent des zones du plateau, de manière pratiquement organique.
Pour avoir plus que fréquenter pendant un bon bout de temps des pointures en maths je ne peux que confirmer ce que tu dis. Mais, pour moi, cela ne fait que prouver l'artificialité des thèmes abstraits. En effet, devant un
même jeu abstrait, untel verra des tunnel qu'on creuse, l'autre verra des zone qui croissent, d'autre (qui sait ?) des plantes qui poussent ... Et tout ça pour quoi ? Pour deux personnes qui (à la limite) sont chacun dans leur imaginaire et ne communique avec l'autre que par l'abstraction, la "pureté" de la mécainque. Cela ne me dérange pas, chacun fait ce qu'il veut, mais moi, dans un jeu, j'aime être dans le même imaginaire que mon adversaire, histoire de partager quelque chose.
C'est pour cela que si discuter par forum ne me dérange pas puisqu'il s'agit d'échanges "purs" d'idée, jouer par internet contre quelqu'un me défrise complètement.
Ceci étant, il faut bien comprendre que je ne crache absolument pas contre les jeux abstraits, je comprends qu'on puisse aimer ça (peut-être parce qu'un jour moi aussi j'ai aimé ça) et même que si quelqu'un joue à un jeu abstrait en pensant "abstraction" avec des tableaux de chiffres, des arbres (au sens algorithmique du terme) des probabilités, ça ne me dérangerait pas : on peut vivre une mécanique pour ce qu'elle est tout simplement (je doute que les joueurs d'échec s'imaginent avoir des rois et des cavaliiers ...)
La question est plutôt : qu'est-ce qui fait un thème ? Le matos ? La mécanique ? Pour moi ce n'est pas la mécanique. A la limite, on prend n'importe quel jeu (pas de lettre), on remplace les plateaux par des cases blanches, les meeples par des cubes, ... on arrive à faire un jeu. Pour space hulk, imaginer des disques en plastique rouge pour les space-marine, en vert pour les blips, en bleu pour les genestealer. Des formes différentes pour les jetons pour celui qui lance deux dé, pour celui qui a le droit de faire 10 lancers à +1 d, pour celui qui interdit une section pendant un tour, ... Et pourtant space hulk a un thème fort et je n'y jouerais pas s'il n'y avait pas les fig, le sang sur les dalles, ...
Pour moi, il y a thème lorsque les règles sont "logiques" vis-à-vis du background. Par exemple à agricola, dans le mode familial, j'avais honnêtement l'impression de gérer des cubes. En revanche, avec les cartes, ce n'est pas pareil, je m'y suis plus plongé et maintenant,
avec les cartes (et mes meeples légumes, osier) je le trouve vraiment immersif. Seul problème : les perso ... Mais bon, ça viendra.
Autre exemple : dungeon lords. C'est de la gestion, tout le monde sera d'accord pour le dire. Mais il y a un thème avec des larbins qu'on envoie réaliser des ordres, premier arrivé premier servi, des monstres qu'il faut engager, payer, ... c'est très immersif. Et pourtant on ne gère que des cubes et une échelle de méchanceté qui nous permettent de récupérer des cartes (monstres et aventurier) que nous devont équilibrer ... Mais ça me fait trop rire rien qu'avec les lutins kamikazes.
Personnellement, le med-fan bourrin à la Conan, par exemple, je peux plus, alors qu'un thème industriel à la Funkenschlag me fait ouvrir l'œil. Je ressens aussi le besoin d'évasion, mais pas dans un imaginaire, plutôt dans la possibilité d'utiliser le cadre du jeu pour faire des actions futiles qui vont m'accaparer pendant toute la durée de la partie en évitant au maximum tout ce qui pourrait m'en décrocher (répétitivité, temps morts, etc.)

Je recherche exactement le contraire !

M'évader dans un imaginaire parce que réfléchir à des choses futiles qui m'accaparent 100 % de mon CPU interne pendant des heures ... c'est un peu mon job.