Girafe dit:
non !
mais barrez vous de là
!!!
eh oh faut vous le dire dans quelle langue !!!
pas de mecs ici ce week end !!
Je vais te raconter une histoire ^^
Du au fait de mon grand âge, quand j'étais à l'école primaire (pas celle de la ville qui était déjà civilisée mais celle de la banlieue), les garçons et les filles étaient séparés.
Dans la cour de récréation, un mur s'élevait entre deux mondes et je présumais que c'était pour que les filles ne viennent pas nous embêter qu'on avait institué cette protection bétonnée. Sinon pour quelle autre raison ?
De temps en temps, le grand vent de la curiosité nous amenait à jeter un œil par dessus le mur cela entrainait deux choses : Une grande déception parce que c'était pareil que chez nous autres les êtres humains mais version fille et... un coup de sifflet qui nous indiquait qu'on venait de se faire gauler et que la prochaine récrée se passerait assis à la table dans la salle de classe à résoudre un problème de robinet et de baignoire.
C'était d'autant plus con que les dites filles, on les croisait tous les jours à la sortie. Enfin "on"... La moitié d'entre-nous; ceux qui rentraient chez eux en passant par le bout de la rue où se trouvait la sortie des filles.
Elles avaient l'air pourtant normales extérieurement. Les filles.
Surement qu'elles avaient des secrets de filles à cacher pour qu'on les parque derrière un mur.
Je me demandais aussi pourquoi, a nous, on apprenait jamais de secrets de garçon mais comme elles ne pouvaient pas le savoir, je faisais genre qui en avait des secrets.
Et puis voilà t'y pas qu'on se retrouve au collège. Des filles plein la cours !
Bon moi je m'en foutait un peu, j'avais déjà mon compte de filles eu égard que je rentrais chez moi par le bon coté de la rue.
Mais il y avait des filles aussi DANS la classe !!!
Comme j'étais du genre à trainer dans le couloir en me demandant comment ils faisaient pour faire craqueler les peintures des murs du couloir pour faire style sinistre, j'arrivais le dernier dans notre nouvelle classe.
Tout le monde s'était déjà assis et réparti dans les deux rangées de doubles tables qui faisaient front au monument en bois plaqué et usé qu'était le bureau de notre prof principal (un femme en plus).
Et là, les bonnes habitudes avaient repris le dessus. Les filles à droite, les garçons à gauche.
Sauf que coté garçon, il ne restait plus que la table vide du fond. Pas de voisin pour papoter. C'est dingue personne ne se pose jamais la question de savoir pourquoi la peinture s'écaille ou quoi ?
De l'autre coté, une table au fond avec une fille sans voisine...
Elle devait pas avoir beaucoup de copines celle-là.
Ca tombait bien, je n'avais pas beaucoup de copains et j'en voyais déjà les trois quart qui ricanaient tandis que la prof me faisait accélérer d'une main ferme pour pouvoir entamer son célèbre refrain : "Prenez une feuille et marquez votre nom en haut à gauche...".
Je jetais un coup d'œil aux premiers rangs pour repérer tous les fayots qui ne seraient jamais mes potes, puis les suivant qui ricanaient parce que j'étais en retard et donc ne risquaient pas de le devenir non plus.
La fille ne m'a ni jeté un regard ni ricané. Ça me semblait être un bon signe pour une fille.
Je me suis assis à coté d'elle.
Les ricanements ont augmenté de volume avant de se dissiper sous les menaces de la prof qui commençait à expliquer que se moquer de la mixité était une preuve d'immaturité.
On était deux à sourire dans le fond de la classe.
Évidemment c'était un vrai garçon manqué.
Je me demande ce qu'elle est devenue ?