Reconversion professionnelle ?

En fait le top serait quand même d'avoir un poste de "conseiller pédagogique" qui pourrait conseiller les profs sur quels jeux utiliser pour développer telle ou telle compétence ...

Trop bien ! "Conseiller péda en Jeu de société" !! Je signe tout de suite !
Il n'est pas forcément trop tard pour toi : il y a des possibiliés de formation professionnelle pour une reconversion dans l'éducation nationale.


Je sais... mais il faut se lancer, ce n'est pas évident ! Et puis pour faire quoi ? Au final le secteur est complètement saturé !

Hé oui drame d’une institution ou 5 ans (maxi) après avoir eu son poste de prof 80% des personnes réfléchissent à comment passer le moins de temps possible devant les élèves…

Hé oui drame d'une institution ou 5 ans (maxi) après avoir eu son poste de prof 80% des personnes réfléchissent à comment passer le moins de temps possible devant les élèves...


Super, la vision du prof !!! De mauvais souvenirs de votre scolarité ?

Moi, perso, j'adore les élèves !! Et j'aime le temps en classe ! Je bosse bcp et c'est bien là le pb ! Ce qui me gène (et là je fais en faire bondir plus d'un avec leur préjugés à la noix !) C'est que lorsque l'on rentre chez soi (à 18h, et non à 16h30...) on a jamais terminé... et les week-end, c'est pareil (là je surf... en corrigeant...)

Oui, je sais... on a plein de vacances... blablabla, je vais pas rentré dans le débat, je pourrais en écrire des tonnes, et là n'est pas le sujet...

Je trouve que, c'est bien d'avoir un boulot qui ne nous suit pas à la maison... On rentre à 19h... mais on a fini ! On s'occupe de soi, ou de ses enfants...
elyloo dit:
Super, la vision du prof !!! De mauvais souvenirs de votre scolarité ?

Faut pas se sentir toujours attaqué, l'organisation du système a une grande part de responsabilité, surtout vis à vis des jeunes profs.

je vais pas rentré dans le débat,

Ouille -2 points (à l'ancienne)

Je trouve que, c'est bien d'avoir un boulot qui ne nous suit pas à la maison... On rentre à 19h... mais on a fini ! On s'occupe de soi, ou de ses enfants...


Je dirais que même dans le privé, cela dépend grandement du niveau de rémunération et de responsabilité (de plus en plus avec les systèmes de type blackberry et consorts).

Après aujourd'hui instit c'est moins payé que policier de base, et là il y a un vrai problème...
Jeremie dit:Hé oui drame d'une institution ou 5 ans (maxi) après avoir eu son poste de prof 80% des personnes réfléchissent à comment passer le moins de temps possible devant les élèves...


Moi j'y pensais déjà avant d'avoir commencé, mais bon c'est bien le cas de tous ceux qui jouent au loto non ? :wink:

Ces chiffres me semblent fantaisistes mais là n'est pas la question.
Lorsque je parle en plaisantant de "conseiller péda en jeux" ça ne veut pas dire ne plus voir les élèves (êtres malfaisants qui nous ont pourri nos plus belles années* :skullpouic: ) et former des profs (parce qu'ils sont pires que les élèves en réalité).
Ca veut dire surtout prendre son pied en faisant jouer et réfléchir le public quel qu'il soit et en plus en lui permettant de s'améliorer là où un enseignement classique n'y serait pas parvenu aussi bien.
Bizarrement les élèves sont souvent bien meilleurs en calcul mental lors d'une partie de Can't Stop qu'en cours de math ...
M'enfin de toute façon c'était surtout une boutade, parce que ce poste n'est pas prêt d'exister

*ceci est du second degré, je précise parce qu'on ne sait jamais :mrgreen: :P

Oui les chiffres sont fantaisistes et issus d’un sondage personnel auprès de copains profs (écoles, collèges et lycées). Dans mon échantillon d’une dizaine de personnes on serait plutôt à 90%… mais ceux en lycée sont surreprésentés et j’ai l’impression que le sentiment n’est pas le même pour les PE.

Pour ma part je rejoins l’avis de Moijeu, le côté “divertissement” ou “à côté” de la création et/ou du jeu est selon moi fondamental tant que l’activité nourricière ne devient pas insupportable.

Par contre y’a un truc qui me chipote (et j’espère ici ne pas détourner le débat) c’est cette pensée que le monde ludique se résume à lui-même, qu’il est quasiment-équivalent d’être vendeur / auteur / éditeur / journaliste etc. tant qu’on est passionné. Que la passion se suffit à elle-même…

J'idée dit:Pour ma part je rejoins l'avis de Moijeu, le côté "divertissement" ou "à côté" de la création et/ou du jeu est selon moi fondamental tant que l'activité nourricière ne devient pas insupportable.
Par contre y'a un truc qui me chipote (et j'espère ici ne pas détourner le débat) c'est cette pensée que le monde ludique se résume à lui-même, qu'il est quasiment-équivalent d'être vendeur / auteur / éditeur / journaliste etc. tant qu'on est passionné. Que la passion se suffit à elle-même...


qui te chiffonne plutôt :wink:

Ah non… chipote…question de géographie/famille (que je sais mal utilisé après vérification maintenant) :wink:

J’ai ouvert mon dictionnaire du coup et effectivement c’est utilisé dans le sens de chiffonner en Belgique. Tu es de là-bas ou du Nord peut-être ?

De là-bas… mais tu m’as fait douter à en oublier mon droit belge à pas parler aussi juste qu’un dico :lol:

Sur le fond, je pense que ceux qui croient que travailler dans le monde du jeu est plus palpitant qu’autre chose se trompent. Un travail reste un travail, avec des contraintes parfois lourdes.
Pour ce qui est des enseignants qui veulent changer de métier, c’est un vaste débat. Bien payés ? non. Bien considérés ? non. Une certaine liberté ? oui. Du temps libre ? oui. Tout est question d’équilibre et de savoir ce que l’on cherche.
Le problème c’est que dans le privé, et le jeu fait partie du monde de l’entreprise privée, la réponse à mes quatre interrogations peut être invariablement non.
Quitter l’EN quand on adore son métier, cela me paraît risqué. Attends, Elyloo, quelques années pour en avoir ras-le-bol. Ce que je trouve étrange c’est que l’idée d’aller prendre un poste administratif t’ait traversée, alors que tu te trouves bien en classe apparemment. Je veux bien croire que la passion du jeu puisse te pousser à quitter les élèves, mais celle de la paperasse administrative…
Quant aux métiers dont tu n’emmènes pas les emmerdes ou le surplus de boulot à la maison, à un certain niveau de responsabilités (pour le surplus de boulot), il n’y en a pas.

Et les emmerdes c’est pour tout le monde.

Tout à fait d’accord avec Le Paresseux juste au-dessus.

Le monde ludique est vaste dans ses débouchés et dans ses carrières… comme tout univers, d’ailleurs. Tiens, exemple : j’adore la motoculture*, c’est ma passion, mon rêve, mon fils ma bataille. Je voudrais travailler dans le tracteur… ben je pourrais aussi bien être agriculteur, vendeur d’engins, mécano spécialisé, ou même pigiste pour Tractorama… j’hésite.

Bref, le monde du tracteur est vaste (ami lecteur attention, ta sagacité est sur le point d’être sollicitée), mais est-ce que j’aime plus :

a/ le cambouis qui tâche et les zoutils de zom ?
b/ l’odeur de la machine neuve et du chèque tout frais signé ?
c/ le charme bucolique des combis de travail vertes ?
d/ les reportages trépidants sur les points chauds de l’actualité tractoresque ?

(associe chacun de ces éléments aux carrières susnommées, et envoie ta réponse au 7687 suivi du mot “tracteurfever”, tu gagneras peut-être un an d’aliment pour ovins).

Bref, il faut bien identifier ce qui te plaît dans cet univers, et voir si ce n’est pas d’ores et déjà compatible avec tes compétences / possibilités (perso, pilote de tracteur pulling me tente bien, mais ma femme pas trop, elle dit que ça va niquer les rosiers du jardin…). Il est vrai, comme il a été dit plus haut, que le métier d’instit offre (à défaut de passerelles vers autre chose) du temps libre et suffisamment de latitude pour tenter autre chose à côté… essaie déjà de voir ce que tu peux en faire.

Pour te montrer que je sais un peu de quoi il retourne (allez zou, finie la récré), je suis moi aussi instit, depuis 10 ans maintenant, et j’ai eu un peu le même questionnement à un moment… toujours un peu aujourd’hui, d’ailleurs. Enfin bref, devant l’incertitude, j’ai continué à bricoler mes protos dans mon coin, au gré de mes envies, pour me rendre finalement compte que c’était essentiellement le travail graphique qui accompagnait les protos qui me plaisait : mettre en forme, faire des pictos, trouver une identité visuelle, optimiser des solutions… c’est ça qui me plaît.

Et aujourd’hui, je sais que si reconversion il devait y avoir (mais avec des enfants et une maison à payer, c’est mort) c’est plutôt dans ce domaine que j’irais chercher : la conception graphique. Mais si je m’en suis rendu compte, c’est parce que j’ai pris le temps d’explorer, de tâtonner, de me gourrer aussi (faut être honnête, c’est pas avec mes protos que je vais pouvoir me payer ma nouvelle salle de bains) : je sais maintenant ce que j’aime faire là-dedans, et je peux maintenant réfléchir aux modalités d’organisation de cette activité.

Genre, j’aimerais bien prendre un 3/4 temps l’année prochaine pour avoir le temps de bosser sur de petits contrats de graphisme, chose que je n’arrive pour le moment pas à concilier efficacement avec la vie familiale et professionnelle. Alors oui, il y aura de la perte niveau salaire (va falloir compenser), mais c’est aussi à ce prix que je pourrais m’adonner à une activité qui me plaît, de manière rémunératrice, et dans la relative liberté permise par ces nouvelles plages horaires : faire ça proprement, quoi.

Mais pour en arriver là, je le redis, il aura fallu du temps et une remise en question. Là, en tant que T5, tu n’as pas assez de recul : donne-toi une échéance, prends le temps d’explorer un peu, et fais le bilan une fois celle-ci atteinte.

Courage collègue ;)

* en vrai, c’est pas mon truc les tracteurs… non, moi c’est les films de gladiateurs…

Ayant le même profil que toi (PE historien de formation) et passionné de jeux, je ne me pose pas vraiment la question de la reconversion, même si des fois, l’idée me trotte dans la tête de m’impliquer dans le monde du jeu.

Mais il me semble que ça peut passer aussi par le milieu associatif (notre métier nous laisse relativement du temps libre). Dans le cadre scolaire, pourquoi ne pas proposer une fois par semaine des ateliers jeux de société (ce que j’aimerai bien faire un jour quand j’aurai un poste fixe) entre midi et deux ? Ou le soir, en atelier ? Pourquoi ne pas aller voir du côté des ludothèques ou monter un projet de ludothèque. Moi, c’est plus dans ces optiques là que je me pose la question. Je n’y connais rien mais si des gens qui ont déjà fait un changement dans ce style passent par là, j’aimerais savoir comment ils ont fait pour mener ce genre de projets. (pour compléter un peu ce fil).
Je ne pense pas que “le monde du jeu” veuille uniquement dire auteur, éditeur, illustrateur ou vendeur.

En tout cas, je vois que mes réflexions lancent le débat ! Et je vois qu’il y a bcp de prof joueurs ! (en même temps, j’en ai une dans mon école déjà, donc il doit y en avoir pas mal…)

Merci pour vos réponses. Je ne suis pas lassée de mon métier, pour répondre à certains (oui, en 5 ans, c’est que je me serais vraiment planté de voie !)
Je me dis juste qu’il y aurait, ailleurs, un métier qui me conviendrait davantage (mais ne nous posons pas tous la même question ?).C’est surement utopique.

J’avais lancé ce poste dans l’espoir de recueillir quelques témoignages de reconversions (histoire de voir si c’est possible, si ça existe, dans ce domaine !)

elyloo dit:En tout cas, je vois que mes réflexions lancent le débat ! Et je vois qu'il y a bcp de prof joueurs !


Ben apparemment, pas seulement joueurs, mais aussi créateurs ! Ca en est même étonnant. Il doit y avoir un lien de cause à effet ! :)

Pour mon cas, je ne suis pas prof, mais c'est vrai, j'avais déjà remarqué que beaucoup d'entre vous l'étiez.

Les profs aiment transmettre et le jeu, en tant qu’élément culturel, permet l’échange. Avec ton propre jeu, tu transmets une part de ce que tu sais. Il doit y avoir une cause à effet effectivement.

Je n’enseigne pas, cela est dit.

Sujet intéressant.
Stevenson a dit que nous sommes contraint d’avoir un travail lucratif et que nous devions être enthousiastes et plein de zèle. Les autres (ceux qui ne veulent pas suivre cette voie) vivent modestement et préfère garder leur temps pour observer les premiers (une apologie des oisifs).

Je comprends parfaitement l’idée de départ de reconversion mais un travail reste un travail. En accord avec mon ami moijeux, je dirais que l’efficacité provient des moments volés au temps. Ceux où l’on n’a rien à faire et que l’on met à profit. La production sort du calme intellectuel, de ces moments où l’on regarde le monde avec un encéphalogramme proche du coma éthylique.

Donc, mon conseil serait quitte ton boulot, bois un peu plus (regarde Beaudelaire ou Toulouse Lautrec pour ne citer qu’eux deux), fais en le moins possible, couche-toi tard et lève-toi tard et la plus grande des inspirations viendra.

Tiens-nous au courant, on est curieux de voir ce que cela donnera.

PS : Je ne me tiens pas pour responsable de l’utilisation de mes propos.

JYM dit: un encéphalogramme proche du coma éthylique.


Ahhh je comprends mieux maintenant d'ou tu tires les thèmes de tes jeux.
JYM est un garçon attachant, très attachant ...

Depuis le temps, tu commences à me connaître.

Méfie toi Xavier, je te rappelle que nous partons ensemble à Cannes, la photo pourrait me donner des idées.

Salut Elyloo et ave tous!

Merci pour ton message… qui résonne ma foi en bcp d’entre nous.
Il m’aura permis de voir aussi le nombre impressionnant de PE qui trainent ici; à ce point là, cela ne tient plus du hasard ;) Peut-être avons nous tout simplement gardé notre âme d’enfant? d’où prof et d’où jeux.

Je vais ajouter mon nom à la liste des PE qui vise la reconversion, au moins partielle. Ancien ingénieur en conception de produits, j’ai déjà effectué un 180 professionnel dans ma petite vie. C’est comme tout, une fois qu’on l’a fait une fois, ça fait moins peur.
Pour la petite histoire, une fois l’ingénierie quittée (pas par manque d’intérêt mais parce que je n’avais plus de vie sociale), je suis devenu “dame de cantine” puis j’ai cumulé les petits boulots périscolaires. De nombreuses personnes m’ont pris pour un fou et me demandaient si ça allait comme si j’étais au bord de la mort. Je souriais en leur répondant que je n’avais jamais été aussi bien.
Je savais que je voulais travailler avec des enfants, profondément.

Et puis, Education Nationale, de bonnes années et d’autres où on dérouille.
Le métier de prof est très interessant mais il est aussi usant… Les programmes trop chargés, les conditions de notre exercice, les parents méfiants sont sans doute en cause en ce qui me concerne.

Il y a un an et demi, il m’a repris une envie ludique, comme une envie de pisser.
J’ai rattrapé qqs années de culture jeu et j’ai commencé à créer. Très vite, l’école et son contenu est devenue pour moi une source d’inspiration majeure. L’année dernière, j’ai élaboré un panel de jeux pour travailler toutes les compétences du niveau A1 en anglais. Puis j’ai étendu aux maths, à la science, à l’histoire, au français…
Pour en arriver cette année, à la frustration de ne pouvoir mener de front ma vie professionnelle, ma passion ludique et ma vie de famille. D’où l’idée de me mettre à 75% l’année prochaine. Et j’ai souri en vous lisant et en m’appercevant que je n’étais pas le premier à avoir cette idée grandiose ;)
Notre métier offre cette possibilité de travail partiel, voilà un atoût non négligeable. Tu peux même prendre une année (ou plusieurs) de dispo pour tenter d’autres aventures et puis revenir… ça c’est quand même fort.

J’ai aussi relevé dans vos écrits l’idée d’un Conseiller Péda jeux… Je ne trouve pas l’idée si bête. Elle n’existera pas sous cette forme mais cette idée à de l’avenir. Monsieur le ministre a parlé de “ludique sérieux” dans une entrevue sur BFMTV. Le jeux pédagogique n’est pas une anecdote selon moi, il peut devenir un axe de développement majeur dans l’école de demain, au même titre que les tni et autres classes mobiles…

Pour info, ma CPC fait déjà appel à moi pour la formation d’enseignants en anglais. J’y présente qqs une de mes création, l’accueil des collègues est toujours enthousiaste. Je suis amené aussi à chercher des outils pour permettre aux collègues de parler en continu. Là encore, je me tourne vers le jeu. Vous connaissez times up, speech ou encore fabula ;)

Tout ça pour dire que la passion ne suffit pas toujours à court ou moyen terme… mais à long terme, elle emporte tout! Soyez passionnés et vous serez passionnants!

Au plaisir de monter avec vous dans quelques années le premier collectif national pour la promotion du jeu à l’école.
J’ai déjà un nom ;) L’école, en jeux de société…

Jérôme