Bon, je ne pense pas que mon sujet soit bien placé mais je ne savais vraiment pas où le mettre !
Je voudrais savoir, s’il y a parmi vous, des personnes qui ont fait une reconversion professionnelle dans le monde du jeu ?
Que faisiez-vous avant ? Que faites-vous maintenant ? Comment avez-vous fait ?
Je m’interroge quand à mon propre avenir professionnel… Je suis actuellement professeur des écoles depuis 5 ans (j’ai 28 ans) et j’ai une formation d’historienne (licence histoire)…
Mon métier me plait, est intéressant mais… j’adore les jeux de société, c’est ma passion, vraiment ! Et je ne me vois pas instit toute ma vie donc, je me pose des questions… mais je me dit qu’avec mon diplome et mon expérience proféssionnelle, il n’y aurait pas de profil qui colle, pour moi, dans le domaine du jeu…
Il y a pas mal de sujets sur le forum qui abordent plus ou moins cette question. Sans être dans le monde du jeu, j’ai quand même envie de dire que c’est un monde de passionnés ou tout le monde est prêt à faire des sacrifices salariaux pour en faire partie.
J’ai l’impression aussi d’avoir entendu Croc dire qu’il était peut-être le seul salarié payé directement “pour jouer et créer des nouveaux jeux (sérieusement)”. Après je vais donner quelques éléments que j’ai pu lire à droite à gauche pour me forger une opinion. Encore une fois il s’agit de mon analyse pas du tout faite par un pro du domaine. C’est donc peut-être tout faux et constitue plus une base de réflexion :
- Auteur de jeu n’importe qui peut tenter sa chance. Il suffit de parcourir la section sur la création pour voir a quel point la concurrence est importante. Je pense qu’il faut le faire si cela te plait, mais ne pas en attendre d’argent (très peu de personnes en vivent).
- Editeur, pas mal de petite sociétés se montent autour de cette activité. Sans contacts préalables forts avec les autres pros du jeu, je ne donne pas cher de la société au bout de 2 ans.
- La com, c’est peut-être sexiste, mais c’est plutôt plus facile d’être chargé de la communication d’un éditeur en étant une (jolie) femme. Par contre, peu d’éditeurs sont assez gros pour se permettre un tel poste et les places sont actuellement occupées chez les “gros”. Après rien n’interdit de chercher de ce coté.
- Vendeur/Boutique, c’est peut-être le plus simple moyen de rentrer dans ce monde. Evidemment si c’est en créant sa boutique il y a un risque financier (très) important. La passion fait que plein de gens se lancent et beaucoup de projets périclitent après les 2 ans fatidiques. Peut-être une possibilité chez certain éditeur pour s’occuper de la vente aux boutiques.
- Illustrateur, bon la si tu es très douée tu auras du boulot (bcp de jeux sortent, de protos déjà illustrés,…). En freelance par contre.
Voila pas très réjouissant je pense… Personnellement, je te conseillerais de changer d’école pour en trouver une dont l’esprit te convienne et de t’investir bénévolement selon ta motivation dans une asso de jeux.
Je ne pense pas qu’une reconversion professionnelle “totale” soit faisable dans le monde du jeu de société (hormis rares exceptions) et qu’il est donc préférable de garder un boulot à côté surtout si tu souhaites devenir auteur.
D’autant que prof est sans doute le métier qui laisse le plus de liberté pour avoir à côté le temps de s’occuper de protos, projets et autres.
Si tu envisages l’édition, la formation d’histoire ne te servira à rien, vu qu’aujourd’hui ce qui importe c’est connaitre et savoir comment fonctionne la chine (voire parler chinois carrément, ce qui se fait encore un peu rare)
Enfin, je ne pense pas que le monde du jeu soit un meilleur monde qu’ailleurs une fois qu’on est dedans. ça reste un problème économique et financier comme tout le reste, moins sans doute vu le public, mais ça ne change pas le problème. Et penser assez ironiquement que c’est univers “meilleur” en voyant trictrac, c’est à mon avis se leurrer sur une partie du sujet.
elyloo dit:
Je voudrais savoir, s'il y a parmi vous, des personnes qui ont fait une reconversion professionnelle dans le monde du jeu ?
Je m'interroge quand à mon propre avenir professionnelle... Je suis actuellement professeur des écoles depuis 5 ans (j'ai 28 ans) et j'ai une formation d'historienne (licence histoire)...
Mon métier me plait, est intéressant mais... j'adore les jeux de société, c'est ma passion, vraiment ! Et je ne me vois pas instit toute ma vie donc, je me pose des questions... mais je me dit qu'avec mon diplome et mon expérience proféssionnelle, il n'y aurait pas de profil qui colle, pour moi, dans le domaine du jeu...
Bonjour collègue,
je suis instit depuis 10ans et je m'éclate toujours autant !
Notre métier nous laisse une liberté pour renouveler nos projets et faire en sorte qu'une année sur l'autre soit toujours différente. Nous avons la chance également d'avoir du temps pour nous, pour nous épanouir par d'autres projets extérieurs à notre boulot... voyages, enfants, créations...
un conseil : tu gardes ton boulot d'instit pour l'alimentaire (en temps de crise vaut mieux assurer les choses) et aussi pour assouvir ta passion ludique.
Comme ça été dit précédemment, il n'y a que très très très peu de personnes qui vivent du jeu en France !!!!!
T'es instit dans quel département ?
Ludiquement,
rémy-lee
Chercher à devenir auteur pro c’est vraiment très risqué et ce pour une raison très simple : imagine que tu parviennes à faire éditer un jeu par an (ce qui est très bien). Disons un poids moyen à 30€ prix public. La boutique l’achète 15€, le distributeur paye 11€ à ton éditeur, qui lui te reverses à peu près 75cts. Tu vas vendre en moyenne 3000 ex de ton jeu dans l’année, ce qui va te rapporter… 2 250€ (dans l’hypothèse idéale où tu n’as pas de co-auteur).
Imaginons que tu ais de la chance et que ton jeu s’exporte : tu vas en vendre a peu près autant “reste du monde” qu’en France. Du coup, tonj revenu annuel va grimper à peut être 5000€. Avoue que c’est quand même peu.
Je ne cherche pas à te décourager, mais c’est clairement très risqué or tu as un travail qui me semble très intéressant.
Salut,
pour ma part je suis PE aussi. Depuis cette année, je suis à mis temps pour développer mes projets (jeux et écriture). J’ai profité du conjecture favorable : les enfants qui grandissent et deviennent autonome, mon premier jeu édité et ma femme qui vient d’avoir son agrégation (forte augmentation de salaire) et qui accepte de jouer les mécènes.
Il est encore tôt pour dire ce que ça donnera, mais je suis très content de pouvoir enfin avoir du temps pour ça (dix ans qu’on en parle et que je me fais de l’expérience) et je m’éclate bien. A ne rien tenter, on n’a que les regrets à la fin.
Je t’encourage à creuser tes idées, mais ne te lance pas sans filet.
Sylvain
Attention, je ne dis pas que ce n’est pas faisable (je ne vois dailleur pas pourquoi la création serait la seule branche du processus à ne pas pouvoir être pro) je dis juste que cela comporte des risques. Perso c’est un choix que j’ai fait et j’en suis très heureux, mais celà a aussi été rendu possible par le fait que je n’ai pas de famille à nourrir.
en tant qu’instit de maternelle, je passe mon temps à jouer…
quand je leur dis : “on travaille” je sors un jeu Haba 
plus sérieusement, notre métier d’instit nous permet d’utiliser le jeu de société comme support pour amener les enfants à développer des compétences, à amorcer des notions, à débloquer certaines difficultés, etc…
Honnêtement, je ne dirai jamais assez tout le bien que ça apporte d’avoir un atelier “tripot” dans la semaine pour tout niveau !!! Dans ma cambrousse, les gosses ne jouent pas aux jeux de société… ou alors ce sont des bouses de supermarché…
suivre une règle, se concentrer suffisamment longtemps, être attentif et respectueux des autres et du matériel, anticiper des actions, réaliser une tactique, des stratégies… c’est comme le sport ou les arts visuels, la musique, il y a des retombées directes sur le travail scolaire !
tu as quel niveau ?
de plus, si tu te mets à la création ludique… tu as les gosses pour tester !!! que demander de plus ???
Je suis PE dans le 91 et j’ai un CM1 CM2
Donc, vu le programme chargé de mes 2 niveaux, pas trop le temps de jouer à des jeux en classe même s’il est clair que côté logique, reflexion, lecture (des règles, des cartes) et maths (comptage des points) celà leur ferait un bien fou ! (Bon j’ai qd même un mini coin ludothèque ds la classe et avant chaque vacances, c’est après midi jeu !)
Lorsque je parlais de reconversion, je n’envisageais pas uniquement la création. Un travail dans des bureaux chez Asmodée, Ystari and Co m’irait aussi… (mais mon CV n’a pas le profil !)
J’adore mon métier, c’est sûr, j’adore transmettre, je m’éclate à préparer certains projets (d’ailleurs, ce serait cool d’avoir un projet jeu avec un auteur ou éditeur !) Et j’aime bcp mes collègues (bien que je n’arrive pas à me fixer vraiment, étant remplaçante, il ne me manque que 2/3 points pour avoir mon école… Le pb vient peut-être de là aussi !) Bon, par contre, il me faut des CM car la mater, c’est vraiment pas mon truc !
Mais c’est juste que je n’arrête pas de dire que je ne vois pas faire ça toute ma vie. J’avais même envisagée employé de bureau ds l’éducation national (oui c’est chiant !) alors pourquoi employé de bureau chez un éditeur ?
Pour ma part, instit aussi, je suis à 3/4 temps, la réussiste fort correcte de deadwood permettant pour l’instant de compenser grosso modo le 1/4 de salaire ainsi sacrifié.
Si tu as un projet dans le monde du jeu qui implique une création d’entreprise, ceci te donne automatiquement droit à du temps partiel (si tu le souhaites) qui peut-être un moyen intéressant de tenter sa chance avec une prise de risque raisonnable.
Pour ma part, j’ai pas créé d’entreprise, juste fait des enfants, ça ouvre aux mêmes droits 
Oui mais Deadwood compensera-t-il sur 20 ou 30 ans ? Il faut que le jeu soit réédité tous les ans à ce compte. Et là tu m’étonnes à me dire que ça te paie un quart temps, cad grosso modo 6000 euros par an.
Il marche bien aux USA (FFG, ça aide).
Je suis d’accord avec toi, d’où le fait que je sois à temps partiel dans l’éducation nationale ça aide beaucoup : chaque année je peux décider de rester à temps partiel ou reprendre à temps plein, et j’ai ainsi la possibilité de me laisser le temps de développer mon catalogue de jeux édités - enfin, si je réussis à faire ce qu’il faut pour 
Et si dans 3-4 ans, je n’ai pas réussi à placer assez de jeux et que la réussite n’est pas au rendez-vous, je songerai à laisser un peu tomber.
Au final vu le temps passé sur les protos puis les jeux signés, on gagne mieux à l’heure à l’éducation nationale, c’est dire. Avant que je touche 2000 euros par mois en droits d’auteur… sauf à sortir un hit, mais ça ne se prévoit pas, donc il ne faut pas compter dessus.
L'homme de la pampa dit:mais ça ne se prévoit pas, donc il ne faut pas compter dessus.
C'est le point le plus important à ne pas perdre de vue
lynkowsky dit:L'homme de la pampa dit:mais ça ne se prévoit pas, donc il ne faut pas compter dessus.
C'est le point le plus important à ne pas perdre de vue
+1
Ceci dit, je me reconvertirais bien moi aussi
astur dit:lynkowsky dit:L'homme de la pampa dit:mais ça ne se prévoit pas, donc il ne faut pas compter dessus.
C'est le point le plus important à ne pas perdre de vue
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Ceci dit, je me reconvertirais bien moi aussi
Moi itou. Bien que paradoxalement, je ne suis pas sûr d'être aussi efficace en ne faisant que ça. L'aspect "échappatoire" me semble très important pour ma créativité
Le métier de ludothécaire n'a pas été évoqué aussi. Malheureusement les places sont chères e telles sont souvent attribuées à des contrats aidés, service civique, bref à des personnes qui n'ont pas forcement la fibre du jeu...
Ludothécaire, c’est vrai que ça me plairait bien… (en plus je ferai des projets avec des écoles, ça ne me changerai pas trop ^^ ) Mais il y en a tellement peu… Et par les temps qui courent, les mairies n’ont pas trop de budget pour ce genre de chose, malheureusement…
Ceci dit, je viens d’apprendre qu’il existe (pour moi, c’est trop tard, mais pour un ado qui ne sait pas encore quelle voie choisir…) un diplôme de ludothécaire avec un cursus universitaire, licence, master sciences du jeu et compagnie ! (Bon, ça doit être archi bouchée comme filière ! )
En fait le top serait quand même d’avoir un poste de “conseiller pédagogique” qui pourrait conseiller les profs sur quels jeux utiliser pour développer telle ou telle compétence …
Monsieur l’inspecteur d’académie, ou Ministre de l’éducation nationale si tu passes par là
On peut toujours rêver non ? 
Il n’est pas forcément trop tard pour toi : il y a des possibiliés de formation professionnelle pour une reconversion dans l’éducation nationale. Peu de places chaque année, mais si tu postules 2 ou 3 années de suite, tu peux avoir ton année de formation prise en charge (pas forcément à 100%). Contacte ta responsable du personnel enseignant.
astur dit:
Ceci dit, je me reconvertirais bien moi aussi
Ouiii reconvertissez vous ! reconvertissez vous!!