Reiner Knizia est-il fini ?

Jetez un oeil sur son site Internet. Il y a sa ludographie année par année. Pour les deux dernières (2007 et 2008), c'est effrayant : alors qu'il avait démarré à ses débuts avec quelques jeux dans les années 80, il dépasse allègrement la vingtaine en ce moment.

Reiner Knizia est-il fini ?

Poser la question,...

Ses oeuvres ne m'ont jamais emballé de toute facon, sauf T&E :|

Disons qu'il s'est plutot reconverti...

Fini, je doute.

Blue dit:Seul Ystari, Lookout et Warfrog osent encore faire des gros jeux (encore qu'Ystari n'a que Caylus comme gros jeu, à part ses traductions, ceci dit, c'est sa locomotive).


Pour moi des jeux comme Amyitis et Sylla sont "gros" aussi. Cela ne signifie pas que ce sont des monsters games (on trouve toujours plus gros que soit), mais que le temps passé à les développer (supérieur à Caylus a priori) et leur richesse/durée de vie les place dans cette catégorie...

tommarok dit:à partir du moment où il ne vit que de ça il doit sans cesse créer sous peine de disparaitre...il a un nom, il bat le fer tant qu'il est chaud et propose des jeux très très moyens mais signés R.K donc édités.

+1 :pouicok:

Luc Besson à fait Le Grand Bleu et Nikita... puis il à fait Taxi
Tryo à fait Marmagubida et Grains de Sable.... puis ils ont fait Chemin de traverse.
Pour Knizia c'est pareil, tu as un nom, tu est édité, les gens achete ton film-album-jeu.
Au bout d'un moment ça essoufle et ça met sur la paille.
Y'a plus de remise en question.
En même temps , on et pas obligé d'acheter

Karis dit:
Blue dit:Seul Ystari, Lookout et Warfrog osent encore faire des gros jeux (encore qu'Ystari n'a que Caylus comme gros jeu, à part ses traductions, ceci dit, c'est sa locomotive).

Pour moi des jeux comme Amyitis et Sylla sont "gros" aussi. Cela ne signifie pas que ce sont des monsters games (on trouve toujours plus gros que soit), mais que le temps passé à les développer (supérieur à Caylus a priori) et leur richesse/durée de vie les place dans cette catégorie...
C'est le soucis, on ne part pas sur la même définition du gros jeu... Une partie de Caylus demande plus de temps qu'un Amyitis ou un Sylla. Il est est plus facile à sortir un des deux derniers que Caylus.
Même si ça se joue qu'à 1/2 heure avec Amyitis, les deux jeux ne rentrent pas dans la même catégorie.

Pour info, chez moi, caylus, c'est 2h30-3h, Amytis moins de 2 heures et Sylla 1h30.

Toi, tu parles en richesse du jeu. C'est clair que Amyitis est assez exceptionnel de ce point de vue (je n'ai pas assez joué à Sylla pour le jugé). On parle plus de grand jeu que de gros jeu (catégorie très subjective dans laquelle je range des gros jeux et des petits comme Race for the galaxy ou Sankt Petersburg).

Oui c'est très subjectif que tout cela, mais c'est juste pour dire que je ne considère ni Amyitis ni Sylla comme des "poids moyens", tout du moins à l'échelle de notre gamme (c'est sûr qu'à côté de TI3, c'est light).

Sylla est légèrement en retrait (plus léger), mais pour moi Amyitis et Caylus ont le même poids et je joue aux 2 en 1h15/1h30 (à 4 joueurs)...

RK propose son nom et les éditeurs semblent demandeurs.

Même si ses productions sont considérées moyennes en ce moment, les éditeurs m'ont l'air fiers et motiv(€)s pour afficher le nom de Reiner Knizia dans leur catalogue.

Côté petits jeux, je joue avec plaisir à :
- Code Cracker, 2007
- Robot Master, 2008

Et il est vrai que Topas m'emballe ni par le nom, ni par le thème, ni par les graphismes...

Enfin, j'imagine que créer un gros jeu 100% neuf demande plus d'envie, plus d'investissement, plus de tout ce qu'on veut et que ces ingrédients ne sont pas forcément réunis tout le temps. Je pense et espère que RK ne sort pas de gros jeu pour ces raisons et non pour une simple histoire de calcul comptable. Car, a t'il encore besoin de compter ?

Salmanazar dit:
Enfin, j'imagine que créer un gros jeu 100% neuf demande plus d'envie, plus d'investissement, plus de tout ce qu'on veut et que ces ingrédients ne sont pas forcément réunis tout le temps. Je pense et espère que RK ne sort pas de gros jeu pour ces raisons et non pour une simple histoire de calcul comptable.


Malheureusement...

que se passe-t-il donc sur le marché allemand ? j'ai entendu des allusions de ci, de là, mais rien de précis. quelqu'un peut m'en dire plus ?

paul moud ubid dit:que se passe-t-il donc sur le marché allemand ? j'ai entendu des allusions de ci, de là, mais rien de précis. quelqu'un peut m'en dire plus ?
ben, vue de mon statut d'amateurs, on voit quand même une nette différence depuis 3-4 ans :
Avant, les gros jeux étaient plus nombreux, les mécanismes utilisés ambitieux. Aujourd'hui, on voit plein de redites de jeux qui ont bien marché, des centaines de jeux bien calibrés pour le spiel. Les éditeurs ne prennent plus de risque de se prendre une taule comme Goa dans la tronche (excellent jeu au passage).


Heureusement qu'on a eu Caylus pour endigué l'épidémie et permettre à Lookout de prendre les risques de sortir Agricola. Heureusement que Wallace s'est fait un nom avant 2005, sinon Brass ne serait jamais sorti !

Ben moi depuis que je me suis fait avoir par le copié/collé des mecanisme pour camelot/corsar/blue moon je peux plus voir en peinture ce systeme de jeu de "j'ai la plus grosse et je la pose sur la table" (et n'ayez pas l'esprit mal tourné!!)

Sinon dernièrement j'ai était étonné de lire dans la page des remerciements d'une règle d'un de ses jeux qu'il citait un type en le remerciant du fait que sans lui le jeu n'aurait pu voir le jour...bref ça m'avait tout l'air d'être un aveu sur le fait qu'il employait quelqu'un pour créer ses jeux...

Il s'agit de medici vs strozzi, je cite la règle:

reiner Knizia dit:Merci! Reiner Knizia souhaite remercier Sebastian Bleasdale pour sa
contribution significative au développement de ce jeu.


Alors je vois peut être le mal partout mais chat échaudé...

sakurazuka38 dit:Ben moi depuis que je me suis fait avoir par le copié/collé des lecanisme pour camelot/corsar/blue moon je peux plus voir en peinture ce systeme de jeu de "j'ai la plus grosse en main"!

:shock:
Je ne connais pas camelot, mais dire que Korsar et blue moon, c'est du copié collé. On pourrait éventuellement le dire pour Korsar / Citées perdues / Keltis et Schotten-Totten qui partagent des mécanismes (mais avec des différences suffisantes pour ne pas faire doublon). Knizia est un spécialiste du recyclage, mais blue moon, franchement, c'est le dernier jeu pour lequel on pourrait dire ça !
sakurazuka38 dit:Sinon dernièrement j'ai était étonné de lire dans la page des remerciements d'une règle d'un de ses jeux qu'il citait un type en le remerciant du fait que sans lui le jeu n'aurait pu voir le jour...bref ça m'avait tout l'air d'être un aveu sur le fait qu'il employait quelqu'un pour créer ses jeux...
Ben, aucun jeu n'existerait avec seulement son auteur. Ça demande plusieurs équipes de testeurs. C'est pareil pour tous les jeux. Je ne vois pas le problème. Je trouve que tu lui fais un procès d'intention.
S'il fallait mettre le noms des testeurs comme auteurs de tous les jeux auxquels ils ont participé, il faudrait une sacrée liste (et grunt serait omniprésent dans les jeux édités autours de paris).

Je ne connais pas camelot, mais dire que Korsar et blue moon, c'est du copié collé


Ben le coup de poser des carte jusqu'à atteindre un total plus fort que l'adversaire à partir de sa main a part que la tu ne gagne pas des jeton de couleurs ou des galion mais des dragons! (mais c'est vrai que le plus flagrant reste entre korsar et camelot...puis si j'ai bien compris y'en a un troisième qui se passe en Égypte.

Pour le remerciement effectivement je suis peut être un peu méchant mais je serai curieux de voir la part de ce qui est du au docteur et ce qui est du a ce testeur...

Bon en tout cas c'est marrant parceque de mon coté je ne trouve pas que korsar ressemble à schotten totten ou les cités perdues/keltis...comme quoi il y a pas mal de ressenti sur ces histoires de ressucé, en fonction de notre itinéraire ludique! Par exemple j'ai commencé les JDS moderne quasiment par camelot..j'ai adoré dans un premier temps du coup j'ai voulu continuer sue korsar et la grosse déception je l'ai ressenti comme une simple modif' de camelot....et cette rupture avec notre bon knizia a été consommé chez moi à partir de blue moon où la je me suis dis trop c'est trop!

En tous les cas, Reiner Knizia cible parfaitement ses interlocuteurs et sa démarche est plus que professionnelle.
C'est l'un des seuls auteurs à poser les questions essentielles (nombre de cartes, nombre de joueurs, durée, matériel additionnel...etc...) et à proposer des jeux exactement dans le format de ce que l'on recherche.
Après, on n'aime pas forcément tout mais il peut y avoir des perles aussi bien dans les nouveaux jeux que dans d'éventuelles rééditions.

Salmanazar dit:Côté petits jeux, je joue avec plaisir à :
- Code Cracker, 2007
- Robot Master, 2008


Je n'ai fait qu'une ou deux partie découverte, mais je trouve que Robot Master à 2 contre 2, c'est pas mal du tout...

C'est l'un des seuls auteurs à poser les questions essentielles (nombre de cartes, nombre de joueurs, durée, matériel additionnel...etc...) et à proposer des jeux exactement dans le format de ce que l'on recherche.


Je comprend l'intérêt pour l'éditeur d'avoir un produit répondant parfaitement à un créneau spécifique et surtout qui réponde à un certain cahier des charges mais à terme n'y a-t-il pas un risque de faire des jeux trop formatés justement ?

edit: en même temps c'est vrai que c'est un plus si dès le début de son processus créatif il s'impose un cadre (notamment sur le nombre de carte ou la durée) puis c'est à lui d'avoir la bonne idée pour faire un bon jeu avec ces contraintes!

Karis dit:Il faut voir que RK est quelqu'un de très rationnel, à la limite du chef d'entreprise. Cela signifie qu'il est à l'écoute de son marché plus que de ses envies, et qu'il a donc décidé que les gros jeux ne faisaient plus recette. Kramer m'a confié la même chose il y a quelques années, mais il n'a pas pu s'empêcher de sortir Cavum tout de même...
Après est-ce condamnable ? c'est un autre débat. Mais je rajoute qu'à mon avis Reiner a toujours les moyens de nous sortir un chef-
d'oeuvre à tout moment...


Condamnable ? Non, certainement pas, et je ne vois pas pourquoi il y aurait débat là-dessus d'ailleurs. Il exerce sa liberté de créer comme il l'entend...après, on aime ou pas ce qu'il sort, c'est selon....

Peut-il faire un nouveau chef d'oeuvre ? Oui, sans doute.

Mais en ce qui me concerne, je suis quand même perplexe....
en effet, quand je fais la liste des Knizia que j'aime bien, de ceux que j'aime beaucoup et de ceux dont je suis carrément fan, je remarque quand même que le plus réçent date de 2003 (!), et c'est Amun re.

Matthieu.CIP dit:En tous les cas, Reiner Knizia cible parfaitement ses interlocuteurs et sa démarche est plus que professionnelle.
C'est l'un des seuls auteurs à poser les questions essentielles (nombre de cartes, nombre de joueurs, durée, matériel additionnel...etc...) et à proposer des jeux exactement dans le format de ce que l'on recherche.
Après, on n'aime pas forcément tout mais il peut y avoir des perles aussi bien dans les nouveaux jeux que dans d'éventuelles rééditions.


Questions essentielles pour un éditeur, mais absolument secondaires pour un joueur passionné, non ?
C'est le genre d'info qui risque d'augmenter le doute sur les objectifs actuels de l'auteur (en plus de ce qu'évoque Karis), mais merci pour cet éclairage en tout cas.

Tiens, en voyant les choses comme ça, je remarque que ce n'est peut-être pas un hasard si les jeux qui m'ont le plus séduit cette année sont des jeux qui sortent des sentiers battus sur ce type de critères éditoriaux : Galaxy Trucker, Snow Tails, et même d'une certaine manière Ghost Stories et Agricola.


Les derniers jeux de Knizia que j'ai aimés et même adorés, c'est Beowulf the legend (2005) et Medici VS Strozzi (2006).
La 3e extension du SDA coop (2007) est excellente également.
Pickpocket, Beowulf the movie, bof bof.
Et ne parlons pas de Cache-tomate... :mrgreen: