Je ne dois pas à André que le Télécran que j’ai forcément eu à un noël quand j’étais gosse. Fin des années 80, je redécouvre le cerf-volant de mes étés balnéaires, mais avec des matériaux qui ont bien évolué et des performances incomparables.Un mega-choc qui me conduit, avec un pote à créer un club, acheter plusieurs modèles,et logiquement, vouloir en fabriquer moi même.
Mais où trouver des plans ? A l’époque, il n’y avait guère qu’une boutique spécialisée dans Paris, proche des Jardins du Luxembourg. La gérante de l’époque m’avait conseillé d’aller sur la pelouse St Hubert à Vincennes pour y rencontrer d’autres cerf-volistes. Et c’est là que je rencontrai pour la première fois André. Il faisait évoluer un truc zarbi, un aile oui, mais avec une quille, qui volait très vite (vraiment très vite) tout en conservant des trajectoires très rectilignes et virant super-propre et faisait un bruit de mouche. Bref une nouvelle révolution par rapport à l’hawaïen Paimpol qui m’avait redonné le virus. Donc une fois posé, je vais observer la “mouche”, et puis je remonte les lignes jusqu’à son pilote, un papy qui traîne la guibolle. Il est d’un abord extrêmement facile et m’apprend que c’est son “DAC” (Dirigeable André Cassagnes), un modèle qu’il a conçu, que dis-je qu’il a adapté à ses envies. Pas osé lui demander de me le prêter, mais en fait ce n’était déjà plus le plus important. André se faisait un devoir de prodiguer des conseils. Même pour la fabrication, c’est lui qui m’a orienté vers le CVCF. “en tant que membre, tu peux leur acheter du spi et du carbone pour nettement moins cher que dans le commerce et puis i y a le lucane, la revue du club qui regorge de plans. Et puis va sur les festivals, c’est une bonne occasion de voir ce qui le fait”. 2-3 mois après, écoutant son conseil, j’avais fait le déplacement à Dieppe et je retrouvai André. Il faisait un boeuf avec des roues, de grandes roues, constituées de triangles multicolores et tous de la même taille, réunis par des bouts de baguette de carbone 5,5 de taille unique et tendus par des lignes équipés du “noeud de réglage”, qu’il avait également trouvé, une base de noeud coulant, mais avec un petit truc en plus qui faisait qu’une fois en place le noeud ne bougeait plus, mais que si c’était nécessaire, on pouvait régler la longueur de la bride sans le moindre effort. Ses roues feront le bonheur des festivals pendant des années, et il me semble même qu’elles ont été utilisées à l’occasion des jeux d’Albertville car leur grande modularité permettait de réaliser pratiquement n’importe quelle forme dont les anneaux olympiques.
Ayant un peu remisé mes cerf-volants, celà fait des années que je ne croisais plus son chemin, mais à chaque fois que je tombe sur mon télécran qui a toujours sa place dans ma ludothèque, je pense à lui.
Voila, c’était juste un petit truc que je voulais vous faire partager…
Un bel hommage, vraiment.
On a tous eu un télécran dans les mains. Je ne suis pas étonné que son créateur soit un homme de partage et un créatif. Qu’il repose en paix…