Spielwies'n Munich 2008 : les jeux testés

Je ne sais pas si je suis la seule de TT à m’être rendue à ce festival du jeu munichois, mais j’y ai rencontré quelques joueurs francophones assidus, entre autre, et pu découvrir quelques jeux, pas toujours de la dernière nouveauté, mais quand même, cela peut vous intéresser :

Comuni : Le premier testé le premier jour, avec explication des règles en à peu près 45 minutes, et jeu de 1h30 au maximum. Les règles paraissent très mal organisées, on a dû s’y reprendre à plusieurs fois pour comprendre tous les points. Franchement, ces règles n’ont pas aidé pour la suite, et ont même fatigué celui qui devait les expliquer et les découvrir avec nous !

Sinon, ce jeu a un bon goût de reviens-y, avec un système d’invasions très prenant, où il s’agit de collaborer, ce qui me semble assez innovant pour ce genre de jeu “petits cubes en bois”. Les joueurs ont finalement peu tiré parti du système d’enchères pour se concentrer sur la construction de masse et l’accumulation de ressources. Le système d’élévation des murailles est bien vu, mais je regrette le peu de différence de couleurs entre les cartes “religion” et “militaire”, on distingue mal le brun très foncé du noir, et un joueur s’est mélangé les pinceaux sans que nous n’y voyons quoi que ce soit.

Un bon jeu de gestion finalement moins complexe qu’il n’y paraît, très captivant, avec des tours qui s’enchaînent très vite parfois, et plein de petits cubes en bois qu’il s’agit de gérer et utiliser avec tact, mais une règle que j’ai trouvé lamentablement compliquée. 4/5

Die Hexe von Salem : Euh… j’y ai tout de suite senti une version simplifiée (à outrance) de Horreur à Arkham, ce qui évidemment ne permettait pas de soutenir la comparaison. Ce jeu est pâlichon, avec une mécanique tellement tarabiscotée et des monstres qui ne tiennent pas la route et un sorcier finalement inutile… la coopération, ce serait bien, mais finalement il ne s’agit que d’échanges de cartes sommaires… Les monstres se réveillent lentement, et le Grand Ancien ne fait pas peur. Ennui complet, partie pas terminée. Selon moi (et les autres à ma table aussi) un bon gros ratage. 2/5

Make n’ Break de voyage : rapide, très bon marché (5 euros), tout petit, et vraiment très drôle. Au lieu d’un minuteur, il faut qu’un joueur lance le dé jusqu’à ce qu’il atteigne la somme de 15, tandis que l’“architecte” essaie de reproduire le plus de figures possibles et imposées parmi les 60 proposées sur les cartes. Il ne faut pas avoir la tremblote ni être daltonien. Une vraie réussite en format de poche, selon moi, un très bon jeu pour fins de soirées arrosées. Dans cette catégorie de mini-jeux de voyage, il va faire un malheur chez nous. 5/5

Der Schwarm : c’est vraiment l’un de mes coups de coeur du moment. Le jeu est adapté d’un roman à succès allemand, mais le jeu se joue aussi très bien sans connaissance ni de l’allemand, ni du roman. Il s’agit de se mettre dans la peau d’explorateurs dans l’Antarctique, ou ce qui y ressemble. le système de prises d’actions est tout simplement excellent, il s’agit d’une forme d’enchères inverses, mais qui ne font pas baisser le prix des cartes les plus convoitées, soit les cartes de tour et de station de recherche.

Il faut progresser dans la mer en reliant sa station de recherche et ses chercheurs avec l’oeil central, “der Schwarm” (littéralement, l’idole en langage familier), avec des bateaux qui avancent sur la mer. Les dangers guettent, et progressent, se multiplient, tandis que l’on essaie de damer le pion aux adversaires. Le thème est magnifiquement illustré et très bien rendu, on sent la peur monter lentement, tandis que le parcours s’étoffe… Un excellent jeu de parcours, relativement complexe certes, mais terriblement prenant ! 5/5

Im Wald da sind die Räuber : un petit jeu sans prétention présenté par un auteur confidentiel… il y a de quoi faire fuir les gens, a fortiori les joueurs avertis. Et pourtant, ce jeu est moins modeste qu’il n’en a l’air. J’y ai trouvé un petit goût de Tikal (recherche et accumulation de trésor en progressant sur des hexagons), avec une mécanique très originale et un thème qui colle merveilleusement au jeu, oû des voleurs essaient d’échapper au gendarme tout en essayant de séduire la belle jeune femme. La réflexion est très présente, car il faut doser ses points d’action et éviter les faux pas, et le hasard est donc tout relatif, puisse qu’il n’y en a que pour les types de trésors à “voler” et le placement des chemins… Franchement, une belle surprise. 4/5

Einfach Genial : Knobelspass : encore un dérivé du fameux jeu kniziesque. Là, je dis stop, car franchement, je suis fan de casse-tête, mais là, on a l’impression de faire un puzzle tout à fait primaire et pas du tout amusant… et à deux joueurs, c’est même un échec total, puisque je suis tombée sur deux défis à 2 étoiles nettement plus corsés (pas terminés…) que d’autres pourtant notés 5 étoiles. Le matériel tout en carton fin est franchement décevant… Bôf, je passe, c’est un jeu à dégoûter les amateurs. 1/5

Aber bitte mit Sahne : hormis le bug d’impression sur les cartes aux raisins (Stachelbeeren), ce petit jeu fait vraiment saliver. Le système de partage et l’ordre des joueurs est vraiment bien pensé. Il faut savoir diviser sans partage, tout en se gardant une part, et ne pas avoir les yeux plus gros que l’estomac. Si l’on collectionne trop longtemps, on risque de friser non seulement l’indigestion, mais de ne recevoir aucun point. Il s’agit à la fois d’équilibrer ses choix, et de refuser les parts où l’on n’a aucune chance d’avoir la majorité. Très sympathique, très vite expliqué, vite joué, et très appétissant. Un classique en devenir, je pense… 3.5/5

J’ai aussi pu jouer à Suleika (bôf, pas convaincue…), Hive (pas non plus pour moi, interminable), et Jenseits von Theben (mythique !!!). Et j’ai dû acheter une vingtaine de jeux au minimum en deux jours… dont Der Schwarm, Chicago Express et bien sûr Comuni.