[Terres d’Arle]
Bonjour,
Pour planter le décor, j’ai joué à Agricola plusieurs fois mais je ne l’ai pas vraiment apprécié sans doute parce que la profusion de cartes avec leurs effets respectifs m’a semblé trop lourde pour mes capacités. Pourtant, j’aime bien les gros jeux qui durent 2 heures, deux heures trente.
Je m’intéresse à Terres d’Arle parce qu’il permet des parties en solo ET à deux joueurs, configuration fréquente par chez moi Cela dit, je m’interroge encore : ce jeu est-il toujours aussi apprécié aujourd’hui 3 ans après sa sortie? Le thème agricole n’est-il pas finalement lassant?
D’autre part, il me semble avoir lu que la stratégie construction de bâtiments était prépondérante pour l’emporter, au détriment des autres options de jeu : vrai ou faux?
Bref, si vous avez un argument dans un sens ou dans l’autre, ça m’intéresse pour me faire une opinion plus précise.
Nul autre que toi peut savoir si le thème “agricole” est saturant pour toi. En ce qui me concerne j’ai beaucoup de plaisir à jouer à Terre d’Arles, que j’ai obtenu récemment.
Pour ce qui est des aspects stratégiques, je serais bien en peine pour en parler, je n’ai pas suffisamment de parties sous le compteur pour avoir un avis étayé.
Par contre je suis pas très emballé para le mode solo, pour moi ça reste un jeux à 2, mais c’est une question de goût.
Je ne suis pas un fan absolu de Uwe (je ne possède que 4 jeux de lui : Le Havre, Aux portes de Loyang, Terres d’Arle, A la gloire d’Odin) et je déteste Agricola (pour faire court : à cause des cartes occupations, de la nécessité d’avoir à nourrir et du scoring qui demande de faire un peu tout) et Ora & Labora.
J’ai 12 parties solo au compteur (je viens juste de terminer mon challenge solo 10 parties) et 1 seule partie à 2 (mais on devrait enchaîner rapidement).
En ce qui concerne la config solo : C’est un excellent solo une fois qu’on est dedans et qu’on enchaîne.
L’aspect sandbox, couplé à la variation du setup (50% des bâtiments sont variables), assurent une très bonne rejouabilité et donnent l’envie d’y revenir car c’est en fonction des bâtiments qu’il faut bâtir sa stratégie pour espérer bien scorer.
En ce qui concerne la config 2 joueurs : c’est très violent. L’ordre du tour a une importance capitale, surtout sur la fin pour la construction des bâtiments.
Tout est dans le timing et dans l’optimisation au poil de c.l prêt ! Les véhicules sont hyper-méga importants. Et du coup, les places sont chères pour les construire.
En général :
Jusqu’à maintenant, je dirais qu’il n’y pas de martingales.
On pourrait penser que les outils sont hyper importants mais c’est loin d’être systématique. En tout cas, il faut développer les bons et mettre les curseurs au bon endroit étant donné le nombre d’actions disponibles (36 seulement !) et le coût des outils (le bois et l’argile sont utiles pour les bâtiments et les véhicules (seulement le bois)).
La majeur partie des points vient du plateau village : donc oui, les bâtiments rapportent beaucoup de points et sont hyper importants. En même temps, c’est le but ultime de la vie en Frise Orientale ( ) : comment gérer au mieux son petit business pour s’offrir un château, une maison côtière ou encore une église ! Et pour arriver à cela, ce n’est qu’une question de timing : comment mettre en branle des moteurs de bouffe, de bois, de brique etc…efficaces tout en dépensant la bouffe au bon moment (chaque ressource est limitée à 15, sauf la bouffe (30)) pour construire les bâtiments les plus lucratifs ? Crois moi, c’est loin d’être une mince affaire.
Ce qui est fort je trouve, c’est qu’il faut être partout à la fois, faire un peu de tout en un temps record (les 36 actions sont au final LA ressource la plus importante du jeu) mais en même temps on a la latitude pour se spécialiser (animaux, vêtements, agriculture…).
L’aspect agricole n’est pas aussi prégnant que dans Agricola : ici, il s’agit de labourer (champs de lin ou de céréales) sans ensemencer (la récolte est automatique).
En ce qui me concerne, c’est du tout bon :
- pas de cartes occupation
- pas de profusion de bâtiments (çà reste raisonnable et il y a des bâtiments que l’on retrouve à chaque partie)
- pas de roue de ressources (j’avais trouvé çà tout much dans Ora & Labora)
- les contraintes de la nourriture et du chauffage sont dosées juste ce qu’il faut pour que cela ne soit pas pénible tout en étant suffisamment chiant pour devoir y penser
- le thème (les actions réparties en 2 saisons ; le système de voyage et d’utilisation des véhicules ; les outils ; la bouffe qui est le fil rouge du jeu ; l’église qui permet de gagner un djorki…)
- la qualité du matériel
- finalement, les emplacements d’actions ne sont pas si nombreux que cela étant donné la lutte féroce pour se les adjuger
- il y a des passages obligés (le bois ; les véhicules) mais en même temps on a une grande latitude pour choisir une voie stratégique et l’exploiter à fond
- l’ergonomie du jeu est parfaite.
Je trouve que c’est un bon pot pourri de tous les jeux à succès de Rosenberg :
- Agricola pour la contrainte de nourriture, l’élevage, les cultures et la tourbe
- Ora & Labora et Caverna pour l’extension de son espace vital
- Caverna pour les expéditions (voyages ici)
mille mercis pour ces réponses très argumentées notamment la tienne, Fdubois qui t’est donné du mal pour m’aider à y voir plus clair!
Pas d’inquiétudes, il n’y a pas que les bâtiments de viable.
Je n’ai joué qu’à deux, mais mon top score (127) a été fait sur une stratégie animaux uniquement ou presque. Ça remonte mais j’avais fini avec un troupeau immense qui scorait fort !
Tout est possible, tant que tu gardes un axe principal de scoring identifié.
En ce qui concerne les points, quelques exemples :
- 83 PV dont 30 de village et 25 de vêtements/matériaux
- 105 PV dont 62 de village
- 110 PV dont 83 de village
- 107 PV dont 63 de village et 15 d’animaux
On voit donc que tout est possible et les voies pour y arriver nombreuses.
De plus, une extension devrait bientôt sortir : https://www.youtube.com/watch?v=0-_D5bGzSQc
A priori, elle devrait renforcer un poil l’aspect agriculture qui selon certains est un peu faiblarde dans le jeu de base.
Ah tiens, c’est rigolo, ce post, puisque pas plus tard qu’hier soir je ressortais Terres d’Arle avec ma compagne. Une quasi redécouverte pour elle, qui y avait joué une fois il y a bien six mois de ça, et quasi la même chose pour moi, qui en avais juste fait deux parties de plus.
Eh ben y’a pas : on a pris un énorme plaisir. Elle, assez fan d’Agricola, pour lequel elle conserve une sorte de nostalgie de notre premier gros jeu ; moi, plus mesuré sur ce même Agricola, tant ce jeu me fait un effet presque anxyogène. D’Uwe, nous sommes tous deux unanimes par contre sur La route du verre, qui est vraiment un petit bijou du monsieur.
Terres d’Arle me fait l’effet d’un immense bac à sable où tout est possible, tout est tentable. Le jeu ne souffre d’aucune exception à des règles d’une simplicité déroutante malgré des actions foisonnantes, en plus d’être servi par une iconographie d’une clarté incroyable. Du haut de mes quatre parties, difficile d’avoir un quelconque recul sur des stratégies plus payantes que d’autres, et puis nous jouons de toute façon beaucoup à l’instinct. J’imagine que face à des calculateurs et comboteurs fous, nous aurions l’impression de ne pas jouer au même jeu qu’eux, mais qu’importe : Terres d’Arle est justement extrêmement plaisant selon moi parce qu’il permet justement de tenter des trucs, sans trop se soucier des paliers payants, redondants et taxants d’Agricola.
Nous avons fini la partie sur un score de 101 à 81, ma dame ayant certainement souffert de son relatif manque d’expérience et de visibilité sur le jeu, par rapport à moi qui en avais fait un peu plus de parties.
De mémoire : 28 points de vêtements (le fil conducteur que j’ai tenté de suivre) + 36 PV de bâtiments et autres forêts, le reste étant les scores des outils/d’un peu d’élevage (que j’ai du mal à jouer correctement), de voyages et de véhicules.
Et je reste persuadé que de nombreuses voies sont encore explorables. Je suivrai avec intérêt l’extension.
Fin d’une deuxième partie en quelques jours. Une heure quarante de grand plaisir, pour des scores serrés comme les vaches dans une stalle.
95,5 pour ma dame vs 94. Vraiment un excellent jeu à deux, où l’équilibre le dispute aux blocages, et où l’intérêt du premier joueur peut être redoutable.
Elle sur un superbe plateau agricole. Moi sur une stratégie commerçant/tanneur, en me cassant les dents à nouveau sur de l’élevage que je n’arrive décidément pas à jouer correctement.
Wouah.
Je viens d’acquérir Terres d’Arle version 2023 et son extension “Commerce du thé”. Un achat complètement à l’aveugle, sans l’avoir testé, juste parce qu’à la maison, on aime le placement d’ouvrier et qu’on est fans d’Atiwa, du même Uwe Rosenberg. Pour l’instant, j’ai juste dépunché, et joué une demi-partie solo. A mon grand regret, je n’ai pas eu le temps de la finir, et avec mes chats, impossible de la laisser en place !!
En tout cas, j’ai pris beaucoup de plaisir à cette demi-partie, même si j’avoue avoir fait mes actions un peu au hasard, essentiellement pour voir ce que ça donnait si je faisais ceci ou cela. Nous comptons ressortir le jeu ce week-end pour une partie complète.
ça ne me dérange pas . Il m’offre ce que j’aime : construire quelque chose. Disons que je suis une joueuse un peu spéciale. Même en perdant, je peux être contente de ce que j’ai fait, parce que j’ai réussi un objectif que je m’étais fixé, comme jouer en utilisant une stratégie jamais utilisée avant, juste pour la tester et même en sachant que ce n’est pas la meilleure pour gagner.