[The Mind]
Préambule parce qu’il faut toujours se justifier (pfiou…)
Oui, je sais, The mind est un jeu où il faut être en phase avec ses partenaires plutôt que jouer avec une méthode différente d’eux.
Reste qu’il y a sans doute une façon optimale de jouer, à laquelle tout groupe “au taquet” aspire, et c’est ce que je cherche à explorer ici. Si ce n’est pas votre cas, merci de laisser les taquettistes échanger tranquillement.
Je ne cherche pas à créer des “codes / conventions” – ce serait en dehors de l’esprit du jeu –, mais simplement à m’appuyer sur la logique pour dégager une stratégie optimale dans certains cas.
Avant-propos
J’exclus les stratégies consistant à compter purement et simplement, car elles ont leurs failles (nous ne sommes pas des machines) et, quand ce n’est pas le cas, ôtent à ce jeu tout son intérêt ludique. Je reste ici dans qqch d’“organique”.
La logique veut que, comme c’est un jeu coopératif et que l’on cherche à gagner, tous les joueurs soient très concentrés et aient en permanence à l’esprit la valeur de la prochaine carte qu’ils devront jouer.
J’utiliserai les termes suivants :
- dégainer : prendre en main la prochaine carte à jouer, l’isoler des autres quelques instants avant de la jouer*
- foncer : jouer sa plus petite carte sans hésiter
- hésiter : c’est le contraire – ne pas jouer immédiatement la carte dégainée
- N+x : carte qui est supérieure de x à la dernière carte jouée
Stratégie
Pour bien comprendre les points suivants, il faut supposer que deux ou plusieurs joueurs aient dégainé (en pratique, il suffira parfois qu’un seul joueur dégaine pour qu’on entre dans ces réflexions).
Si j’ai la carte…
- N+1 : je fonce à la vitesse de l’éclair. Si j’ai plusieurs cartes dont les valeurs se suivent, je les joue aussi vite que possible. Il n’y a aucune raison logique de traîner.
- N+2 : je dégaine aussitôt. Si personne ne fonce, je fonce.
- N+3 : je dégaine aussitôt et hésite (il sait donc que je n’ai pas N+1). S’il hésite (je sais donc qu’il n’a pas N+1 ni N+2), je fonce.
- N+4 : je dégaine aussitôt et hésite. S’il a N+3, me voyant hésiter (logique du N+3), il va foncer. Sinon, je fonce.
- N+5 : je dégaine aussitôt et hésite. S’il a N+4, me voyant hésiter un peu longtemps (logique du N+4), il comprendra que je n’ai pas N+3, il va foncer. Sinon, je fonce.
En résumé :
N+1 : fonce
N+2 : dégaine, fonce
N+3 : dégaine, hésite, fonce
N+4 : dégaine, hésite, fonce (mais laisse-le foncer avant)
N+5 : dégaine, hésite, fonce (mais laisse-le foncer avant)
Etc.
Cela me paraît déjà être une bonne base, à propager de 5 en 5.
Toutes vos observations constructives et idées d’amélioration sont les bienvenues (notez que je ne suis pas tout à fait sûr de moi pour N+5).
Puisque personne ne se lance, j’y vais (une fois et à pas de velours). Ce que tu décris est purement et simplement ce que je considérerais comme un code. Et à partir du moment où tu couches tout cela sur papier, cela devient même une sorte de convention implicite. Je sais en tous les cas comment je devrais jouer et comment tu joues si nous partagions un jour une partie commune.
Ne crois-tu pas plutôt que c’est logique ? Pourquoi attendre quand tu as +1 ?
Si +1 se précipiterait, si personne ne se précipite et que j’ai +2, je me précipite.
Si on n’a aucun intérêt à faire une chose, ne devrait-on pas faire l’inverse, optimalement ?
De manière générale dans nos parties, on ne perd pas sur des cartes proches de la dernière jouée (car effectivement ça ressemble à ce que tu as écrit), mais plutôt sur des intervalles plus longs, où la phase d’hésitation est très subjective.
On a fait quelques parties à 6 joueurs ce weekend et on a rapidement usé et abusé de la règle qui te permet de faire une pause pendant la partie pour te reconcentrer.
Comme dit par Hiark au dessus, les cartes proches sont finalement faciles à placer mais dès que les intervalles deviennent plus long, c’est la que ca se complique.
Entre celui qui a +2 et l’autre +3, c’est facile
Entre celui qui à +15 et l’autre +17, c’est balèze
Oui les grands écarts sont bien sûr toujours plus délicats, mais généralement les joueurs aux valeurs proches dégainent à des moments proches et on peut alors utiliser les shuriken.
Quant à la règle du “stop”, je pense qu’on ne l’utilise pas assez pendant les premières parties. Dans mes groupes, je suis quasiment le seul à l’utiliser. À ce sujet, je pense que le plus logique après un stop est de repartir de la dernière carte jouée, pour re-“compter” et voir si on l’avait mal fait la 1e (ou 2e… ou 3e) fois.