thème philosophique : la PORTE. des idées?

Concernant la porte, il ya un sujet qui me semble intéressant à placer : L’impôt sur les portes et fenêtres supprimé en 1926 pour des raisons … d’hygiène.

voir sur Wikipédia

Il y a aussi les portes comme lieux de passage vers les cités obscures.

C’est de la Bd, c’est magnifique et c’est signé Schuiten-Peeters.

Une approche de ce monde:
http://www.urbicande.be/

bigsam dit:N'empêche que quand on lit ça :
Dans les plus anciennes civilisations, comme celle de la Mésopotamie (en gros l'Irak actuellement), les portes (bûbu et abullu) constituent un lieu de passage potentiellement dangereux puisqu'elles relient deux réalités différentes. Les maisons, les palais, les entrées des temples étaient donc souvent protégés par des gardiens surnaturels, sous forme de statues ou de figurines, placées au-dessus de la porte ou enfouies sous le seuil qu'on a retrouvées, et faites de matériaux divers. Ces génies protecteurs, certains ailés, avaient le pouvoir de contrecarrer les influences et êtres surnaturels maléfiques, d'empêcher l'intrusion de démons.
Et ben on regarde plus ses paravents de Tigris & Euphrat pareil :P


Au passage, vous remarquez que la Babylonien est une langue sémitique : la porte est bûbu ou bab, comme en arabe moderne (bab el-oued, par exemple). Babel : la porte de El/Il.

Vous connaissez “lost room” c’est une sorte de trilogie tres bien faites qui evoque entre autre une porte dont la clé ouvre toutes les portes vers la même piece. Oui dit comme ça c’est pas tres clair…

Je suppose que ça ne rentre pas non plus dans théologie ou philosophie mais y’a aussi les portes de la perception d’Aldous Huxley, l’origine du groupe “The Doors”.
“Si les portes de la perception étaient nettoyées, toute chose apparaîtrait à l’homme telle qu’elle est, infinie.” :mrgreen:

Et si au contraire tu partais plus vers le terre-à-terre ? La porte, c’est avant tout par exemple la porte de chez toi, celle qui te sépare des autres. A certains endroits, elle est souvent ouverte, la maison parait plus accueillante. Ailleurs, elles ont des rideaux, pour décorer, ou pour limiter l’impact du vent, car justement on laisse souvent la porte ouverte. Encore ailleurs elles sont blindées, fermées à double tour. Etc. etc., la porte est en quelque sorte le premier message symbolique que tu envoies au monde extérieur, quand tu la choisis évidemment.
Bref d’un objet concret et réel, sous différentes formes et états, tu te retrouves avec une force symbolique réelle.
Une idée en passant… par ma porte :china:

Ben vi!
oeuf corse!
le "super! merci beaucoup" s'adressait à tout le monde...

Just Jokin' ;)

Et bon courage pour ton...euh... truc sur les portes :pouicok:

Stargate, la Porte des Etoiles :roll:

c’est bon, j’ai compris je :arrow: la porte,
'ci Bernard , de l’avoir ouverte pour le :mrgreen: Rugby :pouicvomi:

George Abitbol dit:Et si au contraire tu partais plus vers le terre-à-terre ? La porte, c'est avant tout par exemple la porte de chez toi, celle qui te sépare des autres. A certains endroits, elle est souvent ouverte, la maison parait plus accueillante. Ailleurs, elles ont des rideaux, pour décorer, ou pour limiter l'impact du vent, car justement on laisse souvent la porte ouverte. Encore ailleurs elles sont blindées, fermées à double tour. Etc. etc., la porte est en quelque sorte le premier message symbolique que tu envoies au monde extérieur, quand tu la choisis évidemment.
Bref d'un objet concret et réel, sous différentes formes et états, tu te retrouves avec une force symbolique réelle.
Une idée en passant... par ma porte :china:


Ca me semble une excellente approche. Tu as intérêt d'ailleurs à croiser les approches.
Philippe dit:Ca me semble une excellente approche. Tu as intérêt d'ailleurs à croiser les approches.


et merci pour la livraison à domicile! :wink:

Si tu veux bien, tu nous fourniras un exemplaire du texte final, avec quelque unes des photos en question !

Have fun :)

euh, pour mettre un peu les pieds dans le plat, et sans mechanceté…
ça sert à quoi de pondre un texte sur les portes…
Les photos ne parlent-elles pas d’elles même ?
n’as-tu pas peur de donner un sens different à l’expo que celui qu’aurait donné le photographe ?

Ayant touché un peu à la photo, et fait quelques petites expos, j’ai toujours refusé tout texte et tout titre… ce qui semblait poser problème à certains…

ah ben ça alors personne n’a parlé des portes de la gloire ?

un film très drôle avec monsieur poelvoorde…

8)

Ca devrait donner ça:

“Quelque soit la culture, la porte ne peut pas être réduite au seul élément constitutif d’une architecture. Les symboles qui lui sont attachés dépassent largement sa matérialité. Métaphore du passage, de l’initiation, de la connaissance, de l’absence ou de la présence, de l’invitation ou de l’interdit, protectrice ou menaçante, sa représentation appelle l’ambivalence, le doute, le mystère et la curiosité.

Les portes d’ATGET sont tour à tour ouvertes et fermées, sacrées et profanes. Porte hiératique d’une demeure (Atget n°6678), elle assoie la puissance et le statut social de son propriétaire. Porte monumentale d’une église (Atget n°6672), elle signifie la grandeur et le mystère de la foi chrétienne. Elément premier de l’édifice, la porte supporte une iconographie chargée qui renforce son sens et sa visibilité. Architecturalement, un soin particulier est donc apporté à sa réalisation et l’histoire de l’art est riche d’exemples de portes dont la fonction est plus symbolique que pratique. Ainsi en est-il des portes triomphales qui étaient construites dans l’Antiquité pour célébrer les victoires de l’Empire Romain, tradition reprise en France sous l’Ancien Régime avec l’édification ordonnée par Louis XIV des Portes Saint-Martin et Saint-Denis pour commémorer les victoires du Rhin et de la Franche-Comté.
Thème récurrent à travers les âges, on retrouve la porte comme sujet secondaire mais néanmoins significatif dans bien des œuvres. Un des exemples les plus fameux est peut-être dans le tableau de VELASQUEZ, Les Ménines (achevé en 1656 et conservé au Musée du Prado, Madrid). En effet, outre l’infante au premier plan et ses demoiselles de compagnie, le peintre lui-même et le couple royal présent par son seul reflet, la toile s’ouvre sur une porte obstruée par la silhouette imposante d’un homme, le chambellan de la reine. Son corps, à contre-jour, s’insère dans l’encadrement de la porte. En retrait, sa présence s’impose pourtant et domine la scène, en observateur qui hésite entre extérieur et intérieur. L’utilisation de la porte permet ici de créer un jeu multiple de points de vue et d’ouvrir la perspective sur un univers insaisissable. Plus proche de nous, une autre utilisation de la porte, plus pernicieuse, se retrouve dans la dernière œuvre de Marcel DUCHAMP, Etant donnés : 1. la chute d’eau, 2. le gaz d’éclairage (1946-4966, Musée d’art de Philadelphie) Constituée d’une porte en bois close, le spectateur est obligé de regarder par le judas pour découvrir la scène qui se déroule de l’autre côté. Le subterfuge de la porte le met en position de voyeur.
La porte se fait frontière devant le non-initié, garante du mystère à préserver. Par l’interdit qu’elle renferme, elle ne peut que susciter la curiosité.

Dans l’œuvre d’ATGET – et bien que celui-ci n’est jamais mentionné la portée philosophique ou conceptuelle de son travail – la porte impose pourtant au regard sa valeur allégorique bien au-delà de sa seule valeur iconographique. Cette dimension sémantique est d’autant plus présente que le motif est répété inlassablement en série, prenant la forme d’une psalmodie visuelle.
ATGET ne pousse pas les portes qu’il photographie à Etampes, à une exception prêt. Des cinq monuments qu’il voit, il ne franchit qu’une fois le seuil : celui de l’église Notre-Dame-du-Fort. Mais alors qu’il pénètre dans l’enclos, c’est pour se retrouver à nouveau devant une autre porte, celle de la sacristie. Cette succession d’obstacles nous rappelle le mythe du labyrinthe et nous plonge dans une situation kafkaïenne où derrière la porte se trouve une autre porte et ainsi de suite, sans possibilité de jamais pouvoir sortir.
L’idée d’enfermement est inhérente à la porte. Mais lorsqu’elle s’entrouvre, elle est signe d’espoir, d’un appel vers un au-delà rêvé. Saisie dans un entre-deux par ATGET (Atget n°6673), elle ouvre sur le fantasme de la connaissance : pousser la porte pour découvrir ce qu’elle cache. Dans une église, elle symbolise la révélation.

Ainsi, sans y avoir lui-même prêté attention, c’est sans doute dans ces multiples métaphores présentes intrinsèquement dans son œuvre que les Surréalistes ont reconnu son génie visionnaire.”

Pour les photos, vous pouvez les trouver là :
http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine/

cliquez sur Architecture puis recherche experte.
ensuite, localisation : Etampes et auteur (s) : ATGET

normalement, vous avez 18 photographies!

Merci à tous pour les liens et les idées. les commentaires sont bien évidemment tolérés! :wink:

jacob dit:euh, pour mettre un peu les pieds dans le plat, et sans mechanceté...
ça sert à quoi de pondre un texte sur les portes....
Les photos ne parlent-elles pas d'elles même ?
n'as-tu pas peur de donner un sens different à l'expo que celui qu'aurait donné le photographe ?
Ayant touché un peu à la photo, et fait quelques petites expos, j'ai toujours refusé tout texte et tout titre... ce qui semblait poser problème à certains....


je viens de voir...
évidemment, c'est difficile de parler de l'oeuvre de quelqu'un d'autre et certainement plus facile lorsque cette personne est morte et enterrée.

Mais j'imagine mal une exposition sans aucune explication. En tant que public, je suis toujours très énervée lorsqu'aucune information n'est délivrée. Tout le monde n'a pas un minimum de culture pour pouvoir se permettre de se passer d'information. C'est peut-être materner le visiteur, mais je préfère ça plutôt qu'il ressorte en disant qu'il n'a rien compris (et c'est d'autant plus vrai qu'on touche ici à des médiums pour lesquels le public n'a pas encore beaucoup de références : photographie et art du XXe siècle). Je rappelle au passage que pour certains encore, la photographie n'est toujours pas considérée comme un art. Il faut lutter contre les idées reçues aussi.

Atget a pris des photos dans une ville. Si on les expose telles quelles, les élus vont nous tombés dessus en disant "et alors, moi aussi je prends des photos le dimanche". Le thème de la porte nous permet d'élargir le propos de l'expo et d'aller au delà de la simple matérialité architecturale. Le débat sur Atget est très délicat puisqu'on est entre documentaire et art. Thématiser son travail permet aussi de justifier sa valeur artistique, ce qui n'allait pas de soi de son vivant...
bigsam dit:Les maisons, les palais, les entrées des temples étaient donc souvent protégés par des gardiens surnaturels, sous forme de statues ou de figurines,
Et ben on regarde plus ses paravents de Tigris & Euphrat pareil :P


Sauf qu'à Tigre et Euphrate, si je puis me permettre, le portes ne sont pas gardées par des figurines, mais par des cubes, m'enfin voyons.

Euh, ça n'a rien de philosophique, mais je viens de penser aux portes de Horreur à Arkham (sais pas si ça a été dit), peut-être bien que l'auteur du bouquin s'est inspiré d'un truc d'ailleurs.
Je vous avais dit que ça n'avait rien de philosophique (c'était surtout un prétexte pour pouvoir caser mon histoire de cube).

Mamzelle Blancas, c’est très bien écrit, Bravo :pouicbravo:
Juste sur la forme :

“et bien que celui-ci n’ait jamais mentionné la portée philosophique ou conceptuelle de son travail” (même si en théorie “bien que” devrait être suivi d’un indicatif, plus personne n’y fait attention !).

et sinon, je ne comprends pas bien la construction de cette phrase :
“Plus proche de nous, une autre utilisation de la porte, plus pernicieuse, se retrouve dans la dernière œuvre de Marcel DUCHAMP, Etant donnés : 1. la chute d’eau, 2. le gaz d’éclairage (1946-4966, Musée d’art de Philadelphie) Constituée d’une porte en bois close, le spectateur est obligé de regarder par le judas pour découvrir la scène qui se déroule de l’autre côté.”

Particulièrement le “étant donnés” qui me parait sans suite et le “constituée” dont je ne vois pas à quoi il se réfère.

bigsam dit:
Marcel DUCHAMP, Etant donnés : 1. la chute d’eau, 2. le gaz d’éclairage (1946-4966, Musée d’art de Philadelphie)Particulièrement le "étant donnés" qui me parait sans suite et le "constituée" dont je ne vois pas à quoi il se réfère.

hihi!!!
normalement c'est en italique, c'est le titre de l'oeuvre! et tu sais bien comment sont nos artistes, il ne faut pas les contrarier!

et il y a un point oublié après la parenthèse. Le "constituée" est en lien avec "l'oeuvre" de la phrase précédente.

merci pour la correction...

“Plus proche de nous, une autre utilisation de la porte, plus pernicieuse, se retrouve dans la dernière œuvre de Marcel DUCHAMP…constituée d’une porte en bois close, le spectateur est obligé de regarder par le judas pour découvrir la scène qui se déroule de l’autre côté.”

Ah ben voui, là c’est plus clair :P

Le jour où j’ai un chat, je l’appelle : Etant donné 1. papattes en rond 2. poils volatiles et je filme la tête du vétérinaire quand il m’interroge sur le “comment s’intitule la bêête ?” :lol:

Voilà qui est fort bien écrit, ma chère ! Félicitations…