[Top] Les films de David Lynch

Aujourd’hui est mort David Lynch, réalisateur de grand talent à l’oeuvre riche et souvent troublante, pour ne pas dire totalement incompréhensible.
Je lui dois d’être le seul cinéaste qui a réussi à me faire abandonner le visionnage d’un film, tellement il me mettait mal à l’aise : Eraserhead.
J’ai une faiblesse pour son Dune, kitsch et grandiloquent et baroque, que j’avais vu en salle à sa sortie, alors que je n’avais même pas 10 ans. J’en ai gardé des images et une musique qui me hantent encore aujourd’hui.
Je constate que je n’ai pas vu beaucoup de ses films, mais tous m’ont fait forte impression (merci de ne plus jamais me reparler de Eraserhead).

En son hommage, je vous propose de dresser votre “top” de ses films.

Pour moi, ça sera :
1 - Mulholland Drive. Superbement filmé, un film noir cryptique et onirique.
2- Elephant Man. Un drame terrible et magnifique.
3- Twin Peaks, la série. Une des meilleures séries télévisées, qui aurait mérité une véritable fin. Ou pas…
A part : Dune, pour les raisons évoquées plus haut.
Dans une caisse en plomb scellée, coulée dans un bloc de béton et lancée en pleine mer au-dessus de la fosse des Mariannes : Eraserhead.

Dune m’a complètement retourné l’esprit ; j’avais que 14 ans quand il est sorti, j’allais pas encore au ciné, c’est à son 1er passage télé que je l’ai découvert (j’avais déjà lu le livre par contre)
…et son mysticisme est tellement puissant !
Villeneuve a souhaité tracer son propre chemin et le faire oublier : son 1er opus m’a ennuyé, j’ai applaudit son 2nd car il allait + loin dans le récit que n’avait pu faire Lynch , j’ai hâte du 3éme où il couvrira le Messie de Dune .
Mais bon sang, il aurait du reprendre des passage in-texto du livre tel que Lynch les a placé ! il a même fait disparaitre Muad’Dib !
“le dormeur doit se réveiller” … puis le cri au réveil “père, le dormeur s’est réveillé”
“uzul parle moi de ton monde natal”
“comment s’appelle l’ombre de la souris de la 2nd lune?”
“pour le père pas d’espoir”
“Paul obéis lui en tout”
… je vous les sort de mémoire tellement j’ai dévoré ce film, je dois le regarder 1 fois par an je pense

pour les fans https://www.youtube.com/watch?v=faHQA_0d9Mo est une version “director’s” cut qu’un fou furieux à remonté avec des rush coupés par Laurentiis & Universal à l’époque - qui avait fait dire à Lynch qu’il reniait son film - le job de ce fan est proprement collossal et ajoute 50minute au film avec des scènes capitales qu’ils avaient supprimé : il a reçu la reconnaissance de Lynch pour ce job !

tiens demain je me refais ce Director’s Cut de youtube !

Sinon Elephant Man est colossal : lui je me souviens des frissons au cineclub du collège qui avait passé la vhs au moment du cri “je ne suis pas animal, je suis un être humain” acculé au sol, ensanglanté par les voyoux qui le frappaient, avec ce chuintement de la bouche difforme

Twin Peaks : j’ai rien compris
Mulholland Drive : je me suis ennuyé
Sailor & Lula : vite oublié (pour moi)

pas vu les autres
je lis sur wikipedia qu’il n’en a fait que 10 , dernier en 2006 ,

dommage

Je garderai Twin Peaks.

Peut-être la première série avec un traitement photographique de cinéma. Un réal de cinéma, un acteur de cinéma, une BO de malade. Une révolution pour la télé. Avant ça, la télé était le parent pauvre : les acteurs s’y retrouvaient par dépit, on était acteur de télé ou de cinéma.

Et les couleurs marquées que l’on allait retrouver dans toutes les séries après comme X-files. Et plus tard les CSI.

Je ne sais pas si le budget était faramineux pour l’époque, mais ça m’a mis une claque.

Après, c’est spécial, c’est sûr.

Pour moi:

  1. Une histoire vraie
  2. Sailor et Lula
  3. Blue Velvet

(je n’ai pas vu Twin Peaks)

Twin Peaks, j’avais trouvé ça envoûtant. Comme l’a dit SuperDéfi, c’est fait comme un film. L’atmosphère mystérieuse et les innombrables parcours des personnages qui ne cessent de se mêler, plus l’aspect fantastique, en font une oeuvre d’exception.
En plus, il avait de si belles actrices.

Pour moi, l’un des plus grands réalisateurs contemporains, original et unique en son genre.
Il bossait tous les aspects de ses films pour en tirer le meilleur (quand il avait les mains libres), et en faisait des objets uniques de cinéma.
D’ailleurs nombre d’entre eux souffrent de ne pas être visionner en salle de cinéma (ce qui est flagrant notamment pour Mulholand Drive, où image, montage, son, deviennent des éléments d’hypnose avec le matériel adéquat).

1- Mulholand Drive (le rêve américain noyé dans le mythe hollywoodien, une claque énorme)

1 Bis -Twin Peaks, la série (la première saison surtout. Il passe pas mal la main sur la seconde, et ça se ressent, ça brode beaucoup trop sur les intrigues secondaires. Un des plus gros travers des séries actuelles je pense. Toujours pas vu la saison 3, et ça me désole)

2- Lost Highway (le frangin de Mulholand Drive, une ambiance incroyable)

3- Sailor & Lula (gros gros délire outrancier et assumé. En 1990, ce film était précurseur et sûrement libérateur pour pas mal de metteur en scène)

3 Bis - Blue Velvet (l’arbre qui va faire pousser la forêt)

4- Elephant Man / Dune (Lynch à Hollywood, des oeuvres plus classiques mais réussies, même si le second a fait hurler, et continue, d’ailleurs)

5- Twin Peaks - Fire Walk With Me (je ne savais pas où le mettre, je n’en garde que peu de souvenir)

Et enfin ceux qui m’ont laissé de côté : Eraserhead (nan mais c’est quoi ça ?!), Une histoire vraie (intention louable mais je n’ai pas du tout accroché) et Inland Empire (trop c’est trop).

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Merci ! J’avais déjà vu cette version mais seulement en SD. Quelle chance incroyable de pouvoir la revoir maintenant en 4K. C’est un bel hommage rendu au génie créatif de Lynch.

Elephant Man m’avait vraiment marqué à l’époque, j’etais ado, bouleversant
Mulholand Drive : j’en avais entendu trop de bien, du coup, ben … ça m’a pas retourné
Twin peaks : depuis le temps que j’en entends parler, je vais les visionner en VOD pour pas passer à côté plus longtemps
Sailor & Lula, ça m’dit quelque chose mais me rappelle plus trop

Dune: perso j’ai adoré, l’ambiance SF poisseuse et mystique est vraiment d’enfer. J’ai lu les bouquins seulement quelques mois avant la sortie de la version de Villeneuve, et ça m’a fait encore plus aimer celle de Lynch: en deux fois moins de temps de pellicule, il a largement mieux retranscrit le récit, selon moi.

Sailor et Lula: jamais compris comment le maquillage du nez pété de Sailor a pu passer, il y a certainement une explication que je n’ai pas saisie, mais hormis ça, excellent film

Mulholland Drive: ambiance excellente mais on est vraiment dans du grand lynch, et donc il faut accepter qu’il n’y pas de réponses

Lost Highway: un film un peu moins aimé je crois, perso je trouve qu’il mérite d’être vu

Twin Peaks: la S03 m’a déçue, je voulais retrouver Dale Cooper contre le Bras, comme tout le monde, et ça appartient au passé. Bon et y’a des trucs que j’ai trouvé nuls. Mais il y aussi des trucs absolument géniaux. La fin est affreuse parce que c’est la fin, j’aurais voulu couper la moitié des épisodes de la saison pour en ajouter autant à la suite du récit, mais il l’a fait exprès c’est sur

Blue Velvet: quel chef d’oeuvre

Lynch pour moi c’est compliqué, ça va du chef d’oeuvre aux pires films.

Elephant man : Chef d’oeuvre ! J’ai adoré. Quel humanisme :heart: ! et quelle magnifique photo noir et blanc :heart_eyes:

Après ça se complique un peu :

Mulholland Drive : Pas mal, des trucs intéressants et une atmosphère efficace mais je n’aime pas ne rien comprendre à un film.

Enfin ça se complique beaucoup :

Dune : J’ai détesté. Faire d’un chef d’oeuvre de la littérature SF un film kitch avec des soldats en costumes d’opérette, c’est vraiment de trop pour moi.

Sailor et Lulla : Je ne me rappelle pas grand chose de ce film, sinon que je l’ai détesté aussi. Je me rappelle juste que c’était ultra violent.

Pour Thierry Jousse (qui a écrit un bouquin sur Lynch):

En 1972, le tout jeune cinéaste démarre le tournage de son film de fin d’études. Il ne sait pas encore que ça sera, pour lui, une véritable entreprise prométhéenne, une mise à l’épreuve absolue de son désir de cinéaste. Ce film va mettre quatre ans à trouver sa forme définitive. Eraserhead, prévu au départ pour être un court métrage et qui sera finalement le premier long métrage de David Lynch. Astéroïde chu d’un désastre obscur, ce film totalement inclassable semble sans généalogie évidente. L’univers visuel et sonore de David Lynch y apparaît dans une sorte de crudité, à la fois dans la forme et dans le récit.

Pour les spectateur·ices qui le découvrent à la fin des années 1970, Eraserhead est totalement déroutant et complètement fascinant. Il faudra du temps pour qu’on comprenne que cet OVNI possède également, à sa façon, une dimension autobiographique. Car, au fond, le film raconte les difficultés d’un couple avec un bébé qui vient de naître. L’enfant est vu comme un alien et ses pleurs sont littéralement insupportables. Lynch, père d’une fille, Jennifer, née en 1968, s’est forcément souvenu de ses propres difficultés paternelles pour nourrir le récit d’Eraserhead. Plastiquement, tant sur le plan visuel que sonore, le film, tourné en noir et blanc, est impressionnant. Sorti à l’automne 1977, dans une salle new-yorkaise, Le Village, Eraserhead devient un film culte, la plupart du temps programmé aux séances de minuit.

:hole:

Merci pour cet extrait.
Je connaissais un peu l’histoire de ce film, mais pas cette étonnante “dimension autobiographique”.
Si j’avais été scotché par l’esthétisme du film et sa proposition, j’avais dû m’y reprendre à 2 ou 3 fois avant de réussir à le terminer, tellement ça me mettait mal à l’aise. Je crois que les premiers mots prononcés arrivent au bout de 20 mn, un truc comme ça.
Rien que ça et la coupe de cheveux du type, ça me rendait dingue :grin:.
Alors la tête du foetus…

Extrait d’un autre article sur Eraserhead:

Le film est construit comme une sorte de drame intimiste dessinant la vie d’un couple dont le bébé est une sorte d’avorton emmailloté hurlant en permanence tandis qu’à l’extérieur, la ville gronde et souffle comme une machinerie de l’enfer.

Un premier chef op jette l’éponge et Fred Elmes débarque dans l’aventure. Lynch lui montre les rushs : «Tout ce que j’ai vu m’a tellement sidéré que je n’aurai jamais songé à refuser.» Le film est tourné de nuit, car le jour il y a trop de bruit (le plateau est près d’un parking).

Une fois Eraserhead terminé, il peinera à trouver preneur dans les grands festivals (Cannes le refuse) mais le film se met à être projeté comme une sorte de série B fantastique dans des séances de minuit et les gens sont si choqués, emportés, par ce qu’ils voient, entendent dans ce cauchemar paraissant prélever à même la source d’une conscience en plein naufrage que le culte ne cessera de grandir. Kubrick se fait livrer une copie du film et le projette dans son manoir en disant que c’est son «film favori».

C’était vraiment un de mes cinéastes préférés.
Il m’a appris à me laisser porter par un film, dans un état proche de l’hypnose, juste se laisser envahir par l’image, par le son, par l’atmosphère. Ce sont les films les plus proches d’un rêve que j’aie pu voir.
En plus, malgré la noirceur parfois extrême de son univers, ça avait l’air d’être un type formidable, tous les acteurs et actrices qui ont bossé avec lui ont dit que c’était une expérience géniale. Ce qui n’est pas à négliger à l’heure où des scandales éclaboussent nombre de cinéastes. Comme quoi, on peut être un génie sans être un connard, prenez exemple, hein.

  1. Twin Peaks la série + le film
    Proprement incroyable, on adhère tout de suite à cette petite ville et ses habitants qu’on ne veut plus quitter. Un équilibre incroyable entre la série grand public, avec son mystère policier, ses personnages de soap, ses rebondissements, et les expérimentations lynchiennes avec des scènes à la limite de l’abstraction et des délires surréalistes très poussés. Oui, la 2ème saison est très faible, oui la 3ème saison va parfois un peu loin dans le trollage de fan, mais quel objet fascinant qui marque pour toujours.

  2. Mulholland Drive
    Film qui m’a un peu déçu à sa découverte, parce que j’avais déjà bien écumé la filmo de Lynch et je voyais un peu la même recette que Lost Highway et Fire Walk With Me, les ficelles étaient un peu plus voyantes, cette façon de perdre le spectateur dans un labyrinthe avec des doubles…
    Mais il faut bien reconnaître que c’est formidable quand même, et même mieux que Lost Highway (qui est peut-être le film le plus “froid” de son auteur).

  3. Une Histoire Vraie
    Découvert plus tardivement, très différent du reste de sa filmographie, mais ça m’a bouleversé. Ça permet de se rendre compte que le talent de Lynch n’est pas seulement dans ses bizarreries extravagantes, mais aussi dans son amour pour les acteurs, sa façon de croquer des personnages haut en couleur, sa peinture de l’Amérique profonde.
    La scène finale, wah, c’est d’une simplicité à tomber par terre, juste un dialogue tout simple sous une nuit étoilée, mais la grosse chialade pour moi.

  4. Elephant Man

  5. Lost Highway

  6. Sailor et Lula

  7. Blue Velvet

  8. Dune

Pas vu Eraserhead ni Inland Empire.

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