Dans le continuité du CPE des gens continuent à se battre contre la loi sur “l’égalité des chances”
Cette loi autorise le travail à 14 ans (en apprentissage) et le travail de nuit dans les métiers qui le nécessite.
J’ai beaucoup de mal à trancher:
1/ cette loi tire le progrès vers le bas
2/ pourquoi le pas permettre à ceux qui sont en echec scolaire (depuis déjà longtemps) de rentrer dans la vie active via l’apprentissage.
travail de nuit dans les métiers qui le nécessite
Euh, ça existe déjà ça... t'as déjà essayé de faire des travaux sur le périph dans la journée?
ça existe certes, mais pas pour les mineurs ! C’est ça qui est rajouté dans cette fameuse loi pour l’égalité des chances.
D’un côté c’est sûr qu’un apprenti boulanger apprendra plus vite le métier en ayant les mêmes horaires que son patron, mais d’un autre on voit mal comment concilier le travail de nuit avec la vie de tous les jours d’un jeune.
Moi même jeune salarié le travail de nuit et de week-end me prive d’une partie de ma vie sociale et j’essaie d’en sortir… C’est pas évident de vivre aux antipodes horaires de ses copains et parents, c’est presque comme travailler à l’étranger ^^
De plus le rythme de travail de nuit a mon avis n’est pas sans conséquences en période de croissance…
Richard dit: 2/ pourquoi le pas permettre à ceux qui sont en echec scolaire (depuis déjà longtemps) de rentrer dans la vie active via l'apprentissage.
je voudrais juste faire une remarque :
à présenter le système ainsi : si échec => apprentissage
d'une part, il me semble qu'on occulte les multiples causes qui peuvent conduire à l'échec scolaire,
d'autre part, on dévalorise la filière professionnelle en la présentant comme une voie pour élèves en échec...
cela dit, revenir sur un acquis de ce type, c'est à dire interrompre la scolarité d'enfants de 14 ans (niveau de 4e dans un collège) alors qu'ils sont en pleine construction de leur individu, me paraît potentiellement nocif.
plutôt que d'évacuer vers l'extérieur des élèves qui ne correspondent pas au moule dominant, il me paraîtrait mieux d'adapter le moule aux individus.
je suis pas trop d’accord la dessus.
Même si tu adapte la scolarité (y a déjà eu des choses de faite d’ailleurs), je suis pas convaincu que le jeune qui en a mare d’aller à l’école ça le fasse changer d’avis.
Perso je pense que c’est une bonne chose de faire commencer l’aprentissage à un jeune de 14 ans du moment qu’il n’y est pas d’abus sur son “exploitation”
Qui Gon Nico dit:je suis pas trop d'accord la dessus.
Même si tu adapte la scolarité (y a déjà eu des choses de faite d'ailleurs), je suis pas convaincu que le jeune qui en a mare d'aller à l'école ça le fasse changer d'avis.
Perso je pense que c'est une bonne chose de faire commencer l'aprentissage à un jeune de 14 ans du moment qu'il n'y est pas d'abus sur son "exploitation"
il y a des systèmes d'adaptation au milieu professionnel qui existent jusqu'en 3e, mais pas toujours exploitées faute de moyens.
les Segpa (sections d'enseignement général et professionnel adapté), par exemple, dont la finalité est le CAP, mais qui sont intégrées au collège.
Kouynemum dit:il y a des systèmes d'adaptation au milieu professionnel qui existent jusqu'en 3e, mais pas toujours exploitées faute de moyens
On en revient souvent au même problème : les subventions
J’avoue que je suis sceptique, j’ai du mal à me faire une idée entre les inconvénients qui semblent énorme, et les avantages que pourront en tirer une partie de ces gamins (ceux qui trouveront leur voie dans l’apprentissage qu’ils choisiront, mais les autres…)
A t’on en France un système similaire aux raccrocheurs du Québec ?
Pour les élèves qui abandonnent l’école à l’age légal, il est possible d’y retourner 1 an ou 2 plus tard, dans des sections spécialisées de raccrocheurs. Le but étant justement de réintégrer le monde scolaire.
Je n’ai plus les détails en tête mais ça marchait pas trop mal (pour une portion des raccrocheurs tout du moins) d’après ce que j’avais compris en parlant avec des profs de ce genre de sections.
Kouynemum dit:Qui Gon Nico dit:je suis pas trop d'accord la dessus.
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Perso je pense que c'est une bonne chose de faire commencer l'aprentissage à un jeune de 14 ans du moment qu'il n'y est pas d'abus sur son "exploitation"
il y a des systèmes d'adaptation au milieu professionnel qui existent jusqu'en 3e, mais pas toujours exploitées faute de moyens.
les Segpa (sections d'enseignement général et professionnel adapté), par exemple, dont la finalité est le CAP, mais qui sont intégrées au collège.
En fait obtenir un CAP par apprentissage est très difficile pour les élèves sortant du collège et notament de segpa. Cela signifie qu'ils doivent obtenir ce diplome par leurs propres moyens (travail scolaire en maths, français, sciences, hist et maintenant anglais) sans aide sauf 1 semaine par mois lorsqu'ils ne sont pas chez leur patron mais dans le centre de formation.
Donc obtention du CAP par apprentissage= travail personnel chez soi après heures de travail chez le patron.
Et pour des élèves qui n'ont jamais travaillé le scolaire même en classe, je vois mal comment ils pourraient accéder à ce diplome.
Par contre des Lycée professionnel, EREA et autres structures comme les maisons familiales et rurales préparent les CAP et proposent des stages en milieu professionnel au même titre que des enseignements de disciplines générales.
En gros, proposez un apprentissage à 1 gamin de 14 ans qui à l'école en horreur et il va vous sauter dans les bras = paye en fin de mois, plus d'école, exercer un métier... par contre il ne faut pas s'attendre à ce qu'il soit un jour qualifié par un quelconque diplome ce qui est plutôt cool pour les patrons.
Je trouve pour ma part que le système des segpa, erea, lycee professionnel est nettement plus adapté même s'il y a encore des modifications à apporter afin de redonner un peu le gout de l'école à ces élèves en situation pré professionnelle.
Kouynemum dit:
je voudrais juste faire une remarque :
à présenter le système ainsi : si échec => apprentissage
d'une part, il me semble qu'on occulte les multiples causes qui peuvent conduire à l'échec scolaire,
d'autre part, on dévalorise la filière professionnelle en la présentant comme une voie pour élèves en échec...
C'est une façon de présenter le système.
Mais on pourrait aussi dire : échec à 14 ans => échec à 16 ans => 2 ans de perdu
Effectivement si l'apprentissage devient la voie de garage pour tous les enfants de 14 ans en échec scolaire, il y aura un problème !
Mais normalement l'apprentissage professionnel se fait en alternance avec l'enseignement puisque qu'au bout il y a un dîplome (CAP ou BEP)
Bref, qq soit la mesure c'est surtout dans son application qu'il faudra la juger.
Richard dit: Mais on pourrait aussi dire : échec à 14 ans => échec à 16 ans => 2 ans de perdu
pas perdu puisqu'il existe d'autres voies déjà comme le précise bien Dafine...
(les segpa on n'est même pas arrivé à les mettre en place chez nous parce qu'en plus c'est vrai que ça nécessite un solide système d'accompagnement))
je ne pensais plus aux maisons familiales, mais c'est un extraordinnaire endroit pour les gamins qui refusent le système scolaire.
Sur le travail nocturne, ce qui est révoltant est qu’on l’autorise pour tous sans aucune distinction et sans contrepartie. L’apprenti boulanger apprendra mieux en ayant des horaires nocturnes. mais pourquoi d’autres apprentis dans l’autres branches pourraient ils travailler de nuit alors qu’il n’y a pas d’exiegence particulière ? Autre chose : comment peut on autoriser le travail nocturne à cet âge sans imposer un repos compensateur qui prennen en compte les besoins en sommeil de jeunes gens de cet âge ?
Sur l’apprentissage à 14 ans, ça peut sembler une bonne idée pour permettre à des jeunes d’aller plus rapidement vers des voies plus concrètes à leurs yeux… Si cela n’était pas aussi et surtout le signe d’une démission de l’école devant ses missions d’enseignement. Si cela ne stygmatisait pas toujours les jeunes plus “manuels” comme devant “sortir” du système “normal”. Ces jeunes - et les autres - ont besoin qu’on revalorise des compétences dévalorisées par l’école actuelle, ils ont besoin qu’on revalorise l’effort plutôt que les résultats.
Pourquoi le petit intello matheux est il encensé des professeurs quand le littéraire l’est déjà moins, le créatif est jugé saugrenu, le sportif bon à rien, et le manuel considéré comme devant sortir au plus vite vers une voie mieux adaptée ? Il y a de multiples compétences, de multiples manières d’apprendre qui ne devraient pas être hiérarchisées. Il faudrait valoriser l’effort quelle que soit la matière enseignée, pour que quelles que soit ses facilités on soit poussé à s’améliorer et à faire de son mieux. Qu’on apprenne l’humilité devant celui qui sait planter un clou. Au lieu de ça on classe les gens, des meilleurs au moins bons, et on a en tête une hiérarchie des matières à milles lieues des exigences et des besoins du marché du travail.