Travail

Dans un sujet sur les jeux éducatifs, jmguiche a écrit
 

  c’est quand même le cas pour la majorité d’entre nous, si nous n’avions pas besoin de gagner notre vie, ce que nous faisons pour travailler, nous ne le ferions pas !

Je pense que cette phrase est très grave. Elle n’est pas fondamentalement fausse, mais elle laisse sous-entendre que, sans le salaire à la fin du mois, l’être humain ne travaillerait pas. Je pense que c’est faux. Il ne ferait peut-être pas le travail qu’il fait aujourd’hui, mais il en ferait un quand même. Et inculquer aux enfants qu’il faut être prêt à faire un travail de merde pour vivre, c’est faire perdurer un modèle de société totalement délètère. Non, ce n’est pas normal de faire un boulot de merde pour vivre. Et il est important que les gens le comprennent si on veut réussir à faire évoluer notre société.

Je réagis assez vivement car c’est clairement l’un des points sur lesquels je me “bats” le plus. Essayer de faire comprendre que l’obligation de travailler pour pouvoir vivre est la principale cause des problèmes actuels. Le système capitaliste repose intégralement là-dessus : le fait de disposer d’une main d’oeuvre plus ou moins bon marché et totalement captive car devant accepter ses conditions pour avoir le droit de vivre. Et ça marche parce que les gens n’ont pas le choix d’accepter des emplois qui les “tuent” (dépression, burn out, incapacité à refuser de faire des choses qui leur semblent anormales,…) ou qu’on leur fait croire que les gens qui “ne travaillent pas” (en réalité, qui n’ont pas d’emplois productifs au sens capitalistes du terme) sont des “feignants”. Je pense qu’il est quasi impossible de réfléchir aux enjeux majeurs de nos sociétés tant que les employés seront enchaînés à leur emploi. D’où ma réaction à cette phrase (même si je comprends qu’il est important de montrer aux jeunes le monde dans lequel ils arrivent, je pense qu’il est encore plus important de leur expliquer qu’il existe d’autres moyens de faire, même si c’est compliqué).

Vaste débat !
Je ne doute pas qu’il existe plein de métiers intéressant, que l’on peut faire avec plaisir, au moins un certain temps.

Et réduire la question au salariat me semble restrictif. Il y a plein de professions libérales dont le seul intérêt est de gagner plein de sous à l’aveu même de leur professionnels. C’est pas intéressant, mais ça paye.

Le constat que je voulais mettre en avant est assez simple : pour la quasi totalité  des gens, le métier sert à gagner de l’argent avant tout, pour une partie relativement importante cela sert aussi à se positionner socialement et, pour une partie minime, c’est une activité qui serait choisie même sans considération économique (on continuerait même si on avait les moyens d’arrêter et que continuer ne permettrait pas d’augmenter considérablement notre fortune ou pouvoir).

Je suis bien d’accord que « travailler pour pouvoir vivre » est une source de problème. Mais, si on peut « vivre sans travailler », ou plutôt si « travailler ne permet pas de vivre mieux que ne pas travailler », il sera difficile de faire fonctionner la société. Bien des métiers indispensables ne seront pas pourvu si, en face, il n’y a pas une compensation.
Cela ne m’empêche pas d’être partisan du salaire universel. 

jmguiche dit :Je suis bien d’accord que « travailler pour pouvoir vivre » est une source de problème. Mais, si on peut « vivre sans travailler », ou plutôt si « travailler ne permet pas de vivre mieux que ne pas travailler », il sera difficile de faire fonctionner la société. Bien des métiers indispensables ne seront pas pourvu si, en face, il n’y a pas une compensation.

Je me pose régulièrement la question, justement : est-ce qu'il serait possible d'avoir une organisation sociale où les tâches pénibles ou peu gratifiantes seraient collectivisées, où chacun.e participe - de façon collectivement déterminée et en fonction de ses possibilités ?
Ca permettrait aussi de poser la question de ce qui est essentiel, non-essentiel mais bénéfique, et éventuellement de repérer des activités vraiment peu utiles.

Le salaire à vie façon FRIOT (entre autres) permettrait de penser le rapport temps/travail/service à la collectivité autrement.

jmguiche dit :
Je suis bien d’accord que « travailler pour pouvoir vivre » est une source de problème. Mais, si on peut « vivre sans travailler », ou plutôt si « travailler ne permet pas de vivre mieux que ne pas travailler », il sera difficile de faire fonctionner la société. Bien des métiers indispensables ne seront pas pourvu si, en face, il n’y a pas une compensation.
 

Je pense que les gens, si on les considère un peu plus, sont tout à fait enclins à faire des choses pour la société.
Alors oui, ça coûtera cher, car, pour certains boulots indispensables mais difficiles, il sera plus difficile de trouver des gens pour les faire.
Mais vivre dans une société qui accepte que le "sale" travail soit fait par des gens sous-payés au prétexte qu'ils n'ont pas d'autres choix, c'est quand même une société qui va mal. Si au lieu de défiscaliser de grosses sociétés, on prend ce qu'il faut d'impôts et on décide que, par exemple, éboueurs à mi-temps, ça vaut 2000€ par mois, sachant qu'en plus, c'est indispensable à la société donc que ça a une vraie utilité, je suis persuadé qu'on aura du monde. Car les gens ne sont pas prêts à laisser crever leur prochain sans rien faire. Ca, c'est ce que ceux qui ont du fric pensent. Et comme ils pensent que tout le monde ferait pareil, ils sont persuadés qu'on ne peut pas faire tourner le monde sans coercition. Mais je reste persuadé que c'est une vision biaisée. Les gens sont plus en plus enclins à s'entraider qu'à se pourrir. C'est juste que les médias préfèrent parler des choses négatives.
Mais on peut faire tourner une société sans qu'il y ait d'obligations à travailler pour survivre.

loïc dit :(...) Mais vivre dans une société qui accepte que le "sale" travail soit fait par des gens sous-payés au prétexte qu'ils n'ont pas d'autres choix, c'est quand même une société qui va mal. (...)

C'est une société qui se raconte la petite histoire du mérite. De quelque classe sociale qu'on soit, la plupart des gens y croient. Certains par auto-dépréciation de classe ou culpabilité d'échec scolaire, les mieux lotis par conviction de classe (avec pas mal d'oeillères sinon ça serait insupportable) plus souvent que par pur cynisme ou adhésion à un système injuste.
C'est la petite représentation que je me fais, quand je cherche à être schématique.

Le système pensé par le "réseau salariat" (the_ranger a cité Friot) prévoit une échelle de valorisation des salaires selon l'utilité publique. Les fameux premiers de corvée. (C'est de ça qu'il s'agit : premiers de corvée, premiers de cordée, première ligne, deuxième ligne, etc.) 



Je fais partie de ceux qui croient que nous continuerions à produire, même si on n'y était pas obligé pour subvenir à nos besoins. Donc ce système m'intéresse. Ce serait s'affranchir de notre aliénation (au passage bravo, respect et admiration à ceux qui s'affranchissent aujourd'hui au prix d'un risque financier et d'une perte de confort).

Donc tu vois, je suis un utopiste. Je crois encore à un paquet de belles choses.

loïc dit :(...) Les gens sont plus en plus enclins à s'entraider qu'à se pourrir. (...)
Mais ça je suis sceptique. Je t'envie d'être encore capable de croire à ça.
loïc dit :
jmguiche dit :
Je suis bien d’accord que « travailler pour pouvoir vivre » est une source de problème. Mais, si on peut « vivre sans travailler », ou plutôt si « travailler ne permet pas de vivre mieux que ne pas travailler », il sera difficile de faire fonctionner la société. Bien des métiers indispensables ne seront pas pourvu si, en face, il n’y a pas une compensation.
 

Je pense que les gens, si on les considère un peu plus, sont tout à fait enclins à faire des choses pour la société.
Alors oui, ça coûtera cher, car, pour certains boulots indispensables mais difficiles, il sera plus difficile de trouver des gens pour les faire.
Mais vivre dans une société qui accepte que le "sale" travail soit fait par des gens sous-payés au prétexte qu'ils n'ont pas d'autres choix, c'est quand même une société qui va mal. Si au lieu de défiscaliser de grosses sociétés, on prend ce qu'il faut d'impôts et on décide que, par exemple, éboueurs à mi-temps, ça vaut 2000€ par mois, sachant qu'en plus, c'est indispensable à la société donc que ça a une vraie utilité, je suis persuadé qu'on aura du monde. Car les gens ne sont pas prêts à laisser crever leur prochain sans rien faire. Ca, c'est ce que ceux qui ont du fric pensent. Et comme ils pensent que tout le monde ferait pareil, ils sont persuadés qu'on ne peut pas faire tourner le monde sans coercition. Mais je reste persuadé que c'est une vision biaisée. Les gens sont plus en plus enclins à s'entraider qu'à se pourrir. C'est juste que les médias préfèrent parler des choses négatives.
Mais on peut faire tourner une société sans qu'il y ait d'obligations à travailler pour survivre.

Une société qui accepte que le sale soit fait par des gens sous payé au prétexte qu’ils n’ont pas le choix n’est pas une société  qui va mal. C’est une société humaine. C’est comme ça depuis le début des sociétés, depuis le néolithique.

On peut trouver cela moralement injustifiable. Enfin je trouve cela moralement injustifié. Mais c’est économiquement viable depuis des milliers d’années.

J’ai l’impression que ta vision de l’homme est un poil « rousseauiste », l’homme est naturellement bon. Depuis Levis-Strauss et tristes tropiques, on en est un peu revenu. Les rêveries de Rousseau ont été balayées par les avancées de la psychologie, de la sociologie, de l’anthropologie et petit à petit des neurosciences. 

Les gens ne sont pas prêt à laisser crever leur prochain sans rien faire ? Pourtant c’est ce que nous faisons tous, tout les jours, et en parfaite connaissance de cause. Nous acceptons tous notre confort et nos jeux de société fabriqué en Chine par des gens sous payés, des fringues fabriqués bien souvent par des enfants, des outils dont les matières premières sont obtenues dans des conditions indescriptibles mais que nous connaissons. On pourrait rallonger la liste assez longuement.
Je ne parle pas des sdf et des réfugiés… 
Nous savons tous comment tourne le monde, comment tourne notre société, depuis des milliers d’années les valeurs fondamentales n’ont pas changées. 
Est ce que cela devrait être comme ça ? Je suis, je pense, d’accord avec toi, non. Est ce que c’est comme ça ? Ben force est de le constater, oui. 
Et c’est un choix que nous faisons tout les jours, pour pouvoir continuer à vivre, un peu égoïstement, nous et nos proches, dans le confort que nous avons réussi à bâtir. Ce confort et cette sécurité est loin d’être partagée par tous, et si elle l’était, elle est tellement consommatrice que cela sonnerait encore plus vite le glas de l’humanité.

youppie, c’est la fête ! 🎉🥳🍾

el payo dit :

 (au passage bravo, respect et admiration à ceux qui s'affranchissent aujourd'hui au prix d'un risque financier et d'une perte de confort).

Donc tu vois, je suis un utopiste. Je crois encore à un paquet de belles choses.

loïc dit :(...) Les gens sont plus en plus enclins à s'entraider qu'à se pourrir. (...)
Mais ça je suis sceptique. Je t'envie d'être encore capable de croire à ça.

Ben justement, quand tu vas dans des endroits qui ont réussi à plus ou moins s'affranchir du système actuel, tu vois que ça peut être le cas. Les effets de groupe sont délètères, mais une personne seule qui laissent crever son prochain les yeux dans les yeux, sans personne autour, je pense en effet que ça reste rare.
Ca existe, y'a des gens irrécupérables, mais je ne pense pas que ce soit la majorité.
Après, on est d'accord que placé dans un système comme le nôtre, cette proportion augmente, mais il reste plein de gens qui ne sont pas foncièrement mauvais. C'est juste qu'on leur apprend depuis tout petit que pour vivre, il faut écraser. Pas facile de sortir de cet engrenage.

jmguiche dit :

Les gens ne sont pas prêt à laisser crever leur prochain sans rien faire ? Pourtant c’est ce que nous faisons tous, tout les jours, et en parfaite connaissance de cause. Nous acceptons tous notre confort et nos jeux de société fabriqué en Chine par des gens sous payés, des fringues fabriqués bien souvent par des enfants, des outils dont les matières premières sont obtenues dans des conditions indescriptibles mais que nous connaissons.

Nous savons parce que nous sommes relativement éduqués. Ce n'est pas le cas de tout le monde.
Et on se voile la face tout simplement parce qu'il est très difficile de sortir du système. Le système fait tout pour garder un maximum de personnes en son sein, car il en a besoin pour vivre.
Même en étant conscient de tout ça, tu acceptes parce que tu n'as pas le choix. Pour sortir complètement du système, c'est immensèment  compliqué. Et si tu as des enfants, c'est encore pire.

Eh beh… vous en avez des sujets sérieux en ce début d’année :slight_smile:

Déjà, encore une fois, il y a le problème de définir ce qu’est le travail, comme d’habitude en fait, histoire de bien perdre tout le monde pour finalement ne pas avancer beaucoup sur la question.

Mais déjà, est-ce une question ? Marx faisait du travail l’essence même de l’humain : seul être capable de transformer la nature pour subvenir à ses besoins. Fondamentalement, les biologistes ne sont pas vraiment d’accord avec cette assertion : les fourmis, les abeilles modifient leur environnement pour se loger, se nourrir et donc travaillent.

Des définitions, il y en a un paquet : philosophiques, politiques, économiques…

Et elles ne posent pas toutes la liaison avec un salaire, une rétribution.

Beaucoup de choses ont été dites ici qui me semblent faire sens, sans doute autant par ressenti que par expérience. Et finalement, même si ça part un peu dans tous les sens, ça me semble beaucoup plus clair que certaines discussions des sciences sociales comme les explications données par Georges Friedman : Qu’est ce que le travail, parues dans les Annales Armand Colin dans les années 1960. On peut trouver le texte ici pour les curieux :

Qu'est-ce que le travail ? - Persée

C’est dense, se veut complet et réfléchi et finalement… on reste sur sa faim, comme s’il manquait une dimension humaine fondamentale, celle du plaisir de faire les choses.

Pour les Romains, y’avait pas vraiment de discussion : le travail, c’était pour les esclaves et donc la notion de travail plaisir est vraiment très très restreinte.

Et puis, la notion même de travail n’est plus corrélée à la production d’un bien ou d’un service à moins de se convaincre, par exemple, que les activités de trading apportent un service à la société.

Comme le revenu, la rente, la rétribution ne sont pas non plus corrélées au travail.

Voire, et c’est souvent le cas, que le salaire n’est absolument pas corrélé à la quantité de travail fournie, à la qualité du travail fourni, à l’utilité du travail fourni.

Je pense en particulier à certaines de mes connaissances qui engrangent les jetons de présence aux conseils d’administration qu’ils honorent de leur présence une fois par mois pour quelques heures : on se fait assez facilement plus de 20k euro par an rien qu’avec ça. C’est scandaleux ? oui.

Et ce genre d’abus n’est malheureusement pas réservé aux hautes castes sociales. Sans être dépressif, il n’est qu’à remarquer la vénalité chez beaucoup de nos concitoyens. Alors, je ne jette pas la pierre parce que ça fait un mal fou et que le responsable n’est pas là. La société de consommation, pour bénéficier de ses mirages mais aussi simplement pour pouvoir survivre dedans entraîne ces comportements auxquels, même pour moi, j’ai bien du mal à résister.

Donc, au final, tout ça, ça amène énormément de frustrations, à part pour une élite privilégiée.

Et puis, il y a aussi ceux qui arrivent à se débrouiller en dehors du système, que ce soit volontairement ou contraint.

Mais, dans la plupart des cas, notre société arrive à remplir assez de cases pour que nous nous sentions mieux dedans que dehors ou mieux, que notre résilience nous fait accepter ces frustrations simplement pour avoir un sentiment d’exister aux yeux des autres.

Quelle imbécilité que de dire qu’il n’y a pas assez de travail pour tout le monde… il n’y a pas assez de travail rémunéré et valorisé, ça, oui.

Mais qui va payer ? Et là, c’est encore une autre histoire qui commence par la théorie du ruissellement qui à mon sens ne coule pas beaucoup et pas assez pour arriver jusqu’à la base et continue avec les théories sociales du partage des richesses et va jusqu’au revenu universel.

Le véritable problème, c’est la sclérose du système qui perpétue les inégalités à des niveaux tels qu’un jour ou l’autre ça ne tiendra plus.

Après, faut-il croire en l’humain ?

Je crains qu’il faudra une situation de crise extrême pour qu’on puisse retrouver ses qualités et certainement aussi ses pires défauts chez certains.

Tristes tropiques ? Je suis plus optimiste: ceux qui sont aidés ont plus tendance à aider à leur tour. Peut être le plus dur est de lancer le mouvement.

Alors, au travail :wink:

loïc dit :
jmguiche dit :

Les gens ne sont pas prêt à laisser crever leur prochain sans rien faire ? Pourtant c’est ce que nous faisons tous, tout les jours, et en parfaite connaissance de cause. Nous acceptons tous notre confort et nos jeux de société fabriqué en Chine par des gens sous payés, des fringues fabriqués bien souvent par des enfants, des outils dont les matières premières sont obtenues dans des conditions indescriptibles mais que nous connaissons.

Nous savons parce que nous sommes relativement éduqués. Ce n'est pas le cas de tout le monde.
Et on se voile la face tout simplement parce qu'il est très difficile de sortir du système. Le système fait tout pour garder un maximum de personnes en son sein, car il en a besoin pour vivre.
Même en étant conscient de tout ça, tu acceptes parce que tu n'as pas le choix. Pour sortir complètement du système, c'est immensèment  compliqué. Et si tu as des enfants, c'est encore pire.

Non, pratiquement tout le monde sait cela. Il ne faut pas croire que les gens sont aussi ignorants. 

On n’a pas le choix ? Comment ça on n’a pas le choix ! Bien sûr que si ! C’est un choix coûteux mais c’est un choix ! C’est un choix que personne n’a le courage de faire mais c’est un choix ! Et certes, si un individu faisait ce choix cela serait symbolique, inefficace, mais c’est un choix.

Et avoir des enfants, de nos jours, c’est un choix.

Gabriel Ombre dit :Eh beh... vous en avez des sujets sérieux en ce début d'année :)

Sérieux et déprimant.

enpassant dit :
Gabriel Ombre dit :Eh beh... vous en avez des sujets sérieux en ce début d'année :)

Sérieux et déprimant.

Pour te remonter le moral je t'offre mon "hymne" laugh

Zéro de conduite

Après une telle agression auditive je cherche une corde pour me pendre. 

jmguiche dit :
loïc dit :
jmguiche dit :

Les gens ne sont pas prêt à laisser crever leur prochain sans rien faire ? Pourtant c’est ce que nous faisons tous, tout les jours, et en parfaite connaissance de cause. Nous acceptons tous notre confort et nos jeux de société fabriqué en Chine par des gens sous payés, des fringues fabriqués bien souvent par des enfants, des outils dont les matières premières sont obtenues dans des conditions indescriptibles mais que nous connaissons.

Nous savons parce que nous sommes relativement éduqués. Ce n'est pas le cas de tout le monde.
Et on se voile la face tout simplement parce qu'il est très difficile de sortir du système. Le système fait tout pour garder un maximum de personnes en son sein, car il en a besoin pour vivre.
Même en étant conscient de tout ça, tu acceptes parce que tu n'as pas le choix. Pour sortir complètement du système, c'est immensèment  compliqué. Et si tu as des enfants, c'est encore pire.

Non, pratiquement tout le monde sait cela. Il ne faut pas croire que les gens sont aussi ignorants. 

On n’a pas le choix ? Comment ça on n’a pas le choix ! Bien sûr que si ! C’est un choix coûteux mais c’est un choix ! C’est un choix que personne n’a le courage de faire mais c’est un choix ! Et certes, si un individu faisait ce choix cela serait symbolique, inefficace, mais c’est un choix.

Et avoir des enfants, de nos jours, c’est un choix.

Pour beaucoup de gens, ce n'est pas un choix. Beaucoup de gens n'ont juste pas assez d'argent pour faire ce choix. Perso, j'essaye, mais ma femme tique un peu devant le prix.
Et, même quand tu sais ce qui se passe derrière, c'est très dur de trouver des solutions alternatives. Du vêtement qualitatif, pas hors de prix et pas fait par des enfants, ça se trouve pas à tous les coins de rue. Faut vraiment beaucoup chercher pour trouver.

Les entrepreneurs de micro entreprise ou PME sont tout aussi contraint que des employés/salariés. C’est pas si facile de dégager des salaires.

Tout est fait pour concentrer tout le travail dans des empires commerciaux gargantuesques. Structure qui font effectivement travailler des mômes (en leur donnant le strict minimum pour leur main d’œuvre survive, ce qui s’appelle de l’esclavage).

Encore un sujet qui donne le moral. :slight_smile:

loïc dit :
jmguiche dit :
loïc dit :
jmguiche dit :

Les gens ne sont pas prêt à laisser crever leur prochain sans rien faire ? Pourtant c’est ce que nous faisons tous, tout les jours, et en parfaite connaissance de cause. Nous acceptons tous notre confort et nos jeux de société fabriqué en Chine par des gens sous payés, des fringues fabriqués bien souvent par des enfants, des outils dont les matières premières sont obtenues dans des conditions indescriptibles mais que nous connaissons.

Nous savons parce que nous sommes relativement éduqués. Ce n'est pas le cas de tout le monde.
Et on se voile la face tout simplement parce qu'il est très difficile de sortir du système. Le système fait tout pour garder un maximum de personnes en son sein, car il en a besoin pour vivre.
Même en étant conscient de tout ça, tu acceptes parce que tu n'as pas le choix. Pour sortir complètement du système, c'est immensèment  compliqué. Et si tu as des enfants, c'est encore pire.

Non, pratiquement tout le monde sait cela. Il ne faut pas croire que les gens sont aussi ignorants. 

On n’a pas le choix ? Comment ça on n’a pas le choix ! Bien sûr que si ! C’est un choix coûteux mais c’est un choix ! C’est un choix que personne n’a le courage de faire mais c’est un choix ! Et certes, si un individu faisait ce choix cela serait symbolique, inefficace, mais c’est un choix.

Et avoir des enfants, de nos jours, c’est un choix.

Pour beaucoup de gens, ce n'est pas un choix. Beaucoup de gens n'ont juste pas assez d'argent pour faire ce choix. Perso, j'essaye, mais ma femme tique un peu devant le prix.
Et, même quand tu sais ce qui se passe derrière, c'est très dur de trouver des solutions alternatives. Du vêtement qualitatif, pas hors de prix et pas fait par des enfants, ça se trouve pas à tous les coins de rue. Faut vraiment beaucoup chercher pour trouver.

Tout est fait pour que tu ne trouves pas.
La démarche, pour changer cela, c’est vrai, ne peut pas être qu’une démarche individuelle. 

jmguiche dit :

Tout est fait pour que tu ne trouves pas.
La démarche, pour changer cela, c’est vrai, ne peut pas être qu’une démarche individuelle. 

Mais ce n'est pas la démarche individuelle la plus facile. Je sais, j'essaye de la faire, je sais exactement comment trouver une étiquette de fabrication en un claquement de doigts devant les yeux surpris des vendeurs. Il n'empêche, ça demande beaucoup d'efforts. Et la différence de prix, c'est autre chose que la différence bio/pas bio.
Et quand tu vois comment certains "tiquent" sur la différence de prix bio/pas bio, alors que c'est un truc que tu te fous dans le corps, tu comprends qu'une différence de prix beaucoup plus élevés pour un truc que tu ne fais que "porter", ça va pas aider à empêcher le travail des enfants.
Et donc, la démarche individuelle reste une démarche de bonne conscience. Seuls des décisions politiques fortes, au niveau des Etats, pourraient avoir un vrai impact (comme pour le réchauffement climatique). Et comme les médias nous martèlent que le choix se fera entre Macron Pécresse et LePen, on sait qu'on est mal barré (surtout que c'est pas beaucoup mieux ailleurs).

:wink:

je conseille le visionnage de dont look up!

Bonjour! Quant à moi ce problème n’existe pas. À l’heure actuelle, tout le monde peut avoir un emploi, ce qui peut vous donner de l’argent pour payer le loyer et la nourriture. Oui beaucoup d’emplois ne sont pas assez payés pour vivre sans aucun doute, mais ça va.

Environ un siècle auparavant, la plupart des gens travaillaient dans des emplois peu qualifiés, situation désormais identique. Selon moi, mon père travaillait à l’usine, comme mon grand-père. Mais sa qualité de vie était bien meilleure, parce qu’à l’époque de la seconde guerre mondiale, il y avait des moments où il n’y avait pas de nourriture à la maison. Je n’ai pas de travail à l’usine. Je suis pigiste, je fais et je vends des photos chez depositphotos. Ma qualité de vie est meilleure que mon père avait dans son vieux.

Pour résumer, je pense que le monde change, certains emplois quittent nos vies, d’autres arrivent, ça va. Les personnes fortes à chaque instant atteignent de bonnes opportunités, les personnes faibles font toujours un travail de singe.