Rody dit: Le cinéma fonctionne lui très très bien : certes certains films feront beaucoup moins d'entrées que d'autres, mais dans l'absolu, peu ne doivent pas être rentables (ne serait-ce que parce qu'il y a les DVD pour rattraper au besoin le coup par la suite).
Là, je suis étonné, j'aimerais bien savoir d'où tu tiens cette info. Parce qu'à part quelques gros blockbusters, il y a des années que la fréquentation des spectateurs en salles ne permet plus à un film d'être rentabilisé. Je ne parle même pas de tous ces films qui ne restent qu'une semaine en salle, l'un chassant l'autre s'il ne rencontre pas un public rapidement. La concurrence est rude. Il y a bien sûr la diffusion TV, le marché du DVD, encore faut-il que le film sorte sur ce support.
Pour beaucoup, le cinéma français doit sa survie à la politique de subventions. Sans perfusion, la situation serait la même que chez les voisins européens, une production nationale quasi nulle, un marché dominé par la production américaine.
rsidie dit:C'est marrant parce que ma grand-mère est une grande joueuse de bridge, jeu complexe du point de vue de l'apprentissage, des règles etc... Je sais, j'ai essayé ^^ Et un jour, enthousiaste d'essayer un de mes jeux, je lui ramène Hamburgum et elle a rien compris aux règles alors que c'est pas non plus des plus compliqués Comme quoi en vieillissant, on ne voudra pas apprendre de nouveaux jeux alors on restera aux Caylus/Agricola/Time's Up !!
Hamburgum peut être considéré comme plus compliqué que le bridge. Ce n'est pas la profondeur de la réflexion elle-même qui est en cause, mais le nombre de paramètres différents à prendre en considération.
Le bridge demande une forte concentration pour mémoriser les annonces qui ont eu lieu, en déduire la répartition probable des cartes, définir un plan de jeu pour ses plis... Mais tout ça ne va que dans une seule direction.
La plupart de nos jeux de plateau, c'est 3, 4 directions de réflexion différentes. Caylus c'est l'ordre dans lequel les bâtiments vont être activés, c'est le prévôt, c'est s'assurer l'argent nécessaire, c'est construire des bâtiments, c'est concourrir (ou pas) sur les faveurs, c'est le château, c'est les ressources... C'est tout ça à la fois.
Or, une personne âgée ne perd pas sa capacité de réflexion: elle joue au bridge, au scrabble, aux mots croisés... Ce qui diminue, c'est la capacité d'appliquer cette réflexion dans plusieurs directions à la fois. L'attention se focalise.
D'ailleurs, on a vu ici peu de témoignages de joueurs ayant réussi à faire jouer à Caylus/Agricola/Hamburgum à leurs grands-parents, mais on en a vu qui leur ont fait jouer avec succès aux Aventuriers du Rail, un jeu dont la réflexion "s'étale moins"...
Le cinéma fonctionne lui très très bien : certes certains films feront beaucoup moins d'entrées que d'autres, mais dans l'absolu, peu ne doivent pas être rentables (ne serait-ce que parce qu'il y a les DVD pour rattraper au besoin le coup par la suite).
Plus de 50% des films produits en France ne sont pas rentables même après une sortie en DVD. L'intérêt pour un producteur est de répartir les risques sur plusieurs films: s'il perd de l'argent sur plus de la moitié de ses films, il peut faire jackpot sur un film ("les chtis"). Il arrive très souvent qu'un producteur se rende compte qu'il va perdre de l'argent sur un film (dépassement de budget) mais il a tout intérêt à aller jusqu'au bout de sa démarche pour esperer récupérer une partie de sa mise. Donc, il y'a effectivement beaucoup de films produits qui auront fait tout le chemin jusqu'aux consommateurs (sotie en salle, en DVD, diffusion télé) qui donne une impression de bonne santé un peu trompeuse mais une société de production qui fait 4 ou 5 bides d'affilé disparait.
J'imagine que certains éditeurs en visant le spiel avec plusieurs jeux espèrent aussi le jackpot.
A titre personnel, je me réjouis qu’autant de jeux si différents, sur des thèmes très divers, sortent chaque année. Cela me laisse un grand choix, et si je suis loin de tout suivre, tout tester, et encore plus loin de tout acheter, j’arrive à trouver mon bonheur dans cette masse avec quelques jeux qui correspondent à mes critères. Mais je me dis souvent que pour les boutiques, les éditeurs et les concepteurs de jeux, ce doit être vraiment très difficile de survivre, tant la “rentabilité” d’un jeu semble difficile à obtenir. Déjà, quoi qu’on en dise, et à de rares exceptions près, le jeu de société n’est pas grand public. C’est un produit qui connaît beaucoup moins de succès public en tout cas que le jeu vidéo, le cinéma, la musique, etc… Un jeu de société qui connaît une bonne réussite commmerciale se vend malgré tout moins qu’un disque à succès ou un DVD à succès. Alors quand je pense à tous ces jeux très bons, bien édités, bien présentés, intéressants mais qui passent inaperçus, ou presque…
La comparaison avec la littérature, la musique et le cinéma n’est cependant pas anodine. Une énorme majorité des livres publiés et des disques édités se vend très très mal, voire pas du tout. La plus grande partie des livres que l’on trouve en librairie sont écrits par des gens qui ne sont pas des écrivains vivant de leur activité mais par des gens qui ont un autre métier. Les succès commerciaux de la rentrée littéraire sont l’arbre qui cache la forêt. Pareil en musique. Il y a une masse incroyable d’artistes, tout secteur musical confondu, qui galèrent pour jouer, tourner, enregistrer, faire connaître leur travail, vendre des disques…
Un disque d’or, c’est 100.000 disques vendus. C’est très rare, de plus en plus rare avec le piratage. Même Carla Bruni a du mal ( ). Dans les circuits alternatifs ou indépendants, on considère que 10.000 ou 20.000 disques vendus, c’est déjà un succès. Donc là aussi, il y a énormément de choix, une production fournie et multiple et c’est sans doute très bien pour les auditeurs/consommateurs. Mais pour toute l’économie du secteur, on sait que c’est beaucoup plus difficile.
J’aimerais bien savoir à partir de combien d’exemplaires vendus on considère qu’un jeu de société est “rentabilisé”, et à partir de combien d’exemplaires il est considéré comme une grande réussite commerciale. Et j’aimerais aussi savoir quel pourcentage de jeux arrivent à atteindre ces seuils. Si des éditeurs ou professionnels du jeu peuvent répondre…
Rody dit:Le cinéma fonctionne lui très très bien : certes certains films feront beaucoup moins d'entrées que d'autres, mais dans l'absolu, peu ne doivent pas être rentables (ne serait-ce que parce qu'il y a les DVD pour rattraper au besoin le coup par la suite).
Eh non. Il y a exactement le même problème pour le cinéma. Beaucoup de films n'ont absolument aucune chance de trouver leur public, car le grand nombre de sorties est sans pitié pour ceux qui ont du mal à démarrer. Si un film ne décolle pas dès la première semaine (dès le mercredi même), il est retiré très très rapidement de l'affiche (parfois dès la fin de la première semaine). Le temps d'exploitation des films en salle n'a cessé de diminuer depuis toujours.
Dncan dit: D'ailleurs, on a vu ici peu de témoignages de joueurs ayant réussi à faire jouer à Caylus/Agricola/Hamburgum à leurs grands-parents, mais on en a vu qui leur ont fait jouer avec succès aux Aventuriers du Rail, un jeu dont la réflexion "s'étale moins"...
c'est drôle, je peux remplacer "mes grands parents" par "des djeunz" indépendament de l'âge, c'est aussi et avant tout une question d'habitude : prendre n'importe quel quidam habitué aux jeux de cartes "traditionnels" et le mettre devant Caylus donnera, amha, le même résultat.