[Trouvé]: cherche traducteur expérimenté

capi-chou dit:
Je ne suis pas juriste... mais le bénévolat, ça existe, non ?
Si quelqu'un fait des démonstrations ou du playtest pour un éditeur, bénévolat ou pas ? Une trad pour un éditeur, bénévolat ou pas ? Créer des affiches pour la ludothèque du coin, même question ? Servir au bar lors d'un événement ludique, bénévolat ou pas ?
Ou est la limite entre les deux ?


Juridiquement, le critère d'appréciation de l'existence d'un contrat de travail est la caractérisation du lien de subordination (exécution d’un travail sous l’autorité d’un employeur qui a le pouvoir de donner des ordres et des directives, d’en contrôler l’exécution et de sanctionner les manquements de son subordonné).

En ce qui concerne le contrat d'entreprise, il suffit simplement que le donneur d'ouvrage donne des instructions au sous-traitant pour obtenir un objectif défini, le sous-traitant restant libre des moyens à mettre en œuvre pour l'atteindre.

Pour reprendre tes exemples, voici quelques pistes de réponse :

- le playtest dans le cadre des festivals et salons ne tombe pas sous le coup du travail dissimulé à condition que ce ne soit pas l'éditeur qui ait sollicité directement le playtesteur. Le cas est évidemment différent en cas de playtesteur "professionnel".

- les démonstrations de jeu et animations de stand pour un éditeur tombent sous le coup du travail dissimulé. Le démonstrateur/animateur doit assurer dans l'intérêt de l'éditeur une prestation précise dont l'objectif est d'assurer la promotion du jeu. Un certain nombre d'éditeurs font intervenir pour cette prestation des joueurs bénévoles mais c'est manifestement du travail dissimulé.

- la traduction pour un éditeur : si l'éditeur sollicite le traducteur, c'est du travail dissimulé. Si le traducteur propose spontanément sa traduction à l'éditeur (là, on avait déjà un problème de contrefaçon), ça se discute mais a priori non si l'éditeur prend la traduction en l'état.

- la création d'affiches : même remarque qu'au dessus.

- servir au bar lors d'un événement ludique : c'est du travail dissimulé.

Le bénévolat est encadré en droit français par l'article L. 8221-2 du Code du travail qui dispose que l'interdiction du travail dissimulé ne s'applique pas aux travaux d'urgence dont l'exécution immédiate est nécessaire pour prévenir les accidents imminents ou organiser des mesures de sauvetage.

La jurisprudence étend la notion de bénévolat à certaines activités, du fait de leur caractère occasionnel ou ponctuel. Il s'agit des activités bénévoles et d'entraide (entendu au sens strict) et des activités ponctuelles effectuées par les particuliers, pour les particuliers.

Thot dit:
- servir au bar lors d'un événement ludique : c'est du travail dissimulé.


Il n'y a pas un cas ou la tenue d'une "buvette" est autorisée dans le cadre associatif et bénévole ?

Jeremie dit:
Thot dit:
- servir au bar lors d'un événement ludique : c'est du travail dissimulé.

Il n'y a pas un cas ou la tenue d'une "buvette" est autorisée dans le cadre associatif et bénévole ?


En règle générale, on se trouve alors dans le cas de figure que j'ai visé plus haut : reconnaissance par la jurisprudence en cas de caractère occasionnel ou ponctuel pour les activités bénévoles et d'entraide.

Par contre, cela ne s'applique bien évidemment pas à une buvette organisée sur un salon, a fortiori d'autant plus si ce salon est payant.

En même temps, le droit français pour les éditions multilingues...

Il y a probablement l'équivalent ailleurs, d'ailleurs, mais c'est comme tout: je doute que la justice se saisissent de ce genre d'affaire vu les sommes en jeu.

Thot dit:reconnaissance par la jurisprudence en cas de caractère occasionnel ou ponctuel pour les activités bénévoles et d'entraide.
Par contre, cela ne s'applique bien évidemment pas à une buvette organisée sur un salon, a fortiori d'autant plus si ce salon est payant.


Dès que je vois un "bien évidemment" j'ai tendance à me méfier un peu :mrgreen:

Une fête autour du jeu organisé une fois par an par une association loi 1901 et un droit d'entrée faible (genre 2 euros, aucun salarié), me semble pouvoir revendiquer un caractère occasionnel même si l'évènement réunit pas mal de monde (disons 800 personnes). Après Essen c'est probablement une autre histoire...

joker75 dit:En plus, les traducteurs pros ont faits des études. J'en connais qui vont abandonner leur carrière à cause de telles pratiques et du dumping social généralisé de ce secteur.


Je t'avouerais que, personnellement, je commence à me poser la question de plus en plus régulièrement. C'est clair qu'au niveau tarifs et conditions de travail, ça devient de plus en plus la jungle... :roll:

ca s'est produit de manière bien plus forte dans d'autres secteurs, la photo étant le premier secteur touché par le crowdsourcing.

ehanuise dit:ca s'est produit de manière bien plus forte dans d'autres secteurs, la photo étant le premier secteur touché par le crowdsourcing.


C'est aussi le cas depuis très longtemps dans ma branche (la trad audiovisuelle), à cause du marché des vhs et dvd, des chaînes câble et satellite, des versions multilingues, etc. : passage aux forfaits, et effondrement constant desdits forfaits. Une étude a calculé que depuis le début des années 80 (grosso modo le boom de la traduction pour la vidéo), les tarifs du secteur (très hétérogènes) avaient chuté dans une fourchette comprise entre 50 et 90% (donc des rémunérations divisées, au mieux par 2, au pire par 10). Le crowdsourcing est une chose, mais les marchés de masse, c'est bien aussi et ça existe depuis plus longtemps. :roll: La revalorisation indexée sur l'inflation, nous, on n'y pense même pas.

Changer de créneau ça changera pas forcément le pb. On s'éloigne un peu de la traduction mais dans d'autres secteurs c'est pareil.

Si y'a eu un boom dans les années 80 il est normal que les tarifs aient baissé depuis, il y a de plus en plus de monde sur le marché. Les premiers arrivés en ont profité mais la concurrence a fait baissé les prix.

Je bosse dans l'analyse de l'eau, y'a qqes années on a eu droit à l'apparition de nouvelles normes très sévères qui ont gonflé l'activité du secteur mais évidemment, d'autres ont rapidement voulu leur part du gâteau. Perso ça me touche pas (pour pas dire que je m'en fous tant que j'ai du taff :lol:), je suis pas le patron mais les prix baissent là aussi à la vitesse de la lumière. Pourtant pas de crowdsourcing ici (du moins j'espère !)

Cowboy Georges dit:Je bosse dans l'analyse de l'eau, y'a qqes années on a eu droit à l'apparition de nouvelles normes très sévères qui ont gonflé l'activité du secteur mais évidemment, d'autres ont rapidement voulu leur part du gâteau. Perso ça me touche pas (pour pas dire que je m'en fous tant que j'ai du taff :lol:), je suis pas le patron mais les prix baissent là aussi à la vitesse de la lumière. Pourtant pas de crowdsourcing ici (du moins j'espère !)


Sauf que dans ton domaine, cette tendance profite (peut-être) aux consommateurs. Dans la trad audiovisuelle, ça profite aux diffuseurs et aux éditeurs, mais pas au public. En termes de qualité des adaptations, c'est même l'inverse.

Sylvano dit:Sauf que dans ton domaine, cette tendance profite (peut-être) aux consommateurs. Dans la trad audiovisuelle, ça profite aux diffuseurs et aux éditeurs, mais pas au public. En termes de qualité des adaptations, c'est même l'inverse.


Ah bah tu vois, c'est exactement pareil puisque ça profite sans aucun doute bien plus aux distributeurs d'eau potable (par exemple) qu'aux clients finaux. Et même remarque pour la qualité des analyses.

Si les prix de l'eau baissent au robinet, c'est plus parce que les pouvoirs publics commencent à reprendre le contrôle du secteur vu les prix pratiqués par les distributeurs (la concurrence quoi) que parce que leurs coûts baissent.

L'analyse est transposable à 200%

Sylvano dit:Dans la trad audiovisuelle, ça profite aux diffuseurs et aux éditeurs, mais pas au public. En termes de qualité des adaptations, c'est même l'inverse.


Désolé de déterrer le sujet mais en regardant hier soir "Miami Vice" y'a 2-3 répliques qui m'ont fait tiquer.

Un exemple : un "I know where I step" que j'aurais bien traduit par "Je sais où je mets les pieds" s'est retrouvé remplacer par un splendide "Je sais où je marche" :roll: :lol: :lol:

Le pire c'est que 1/ ça n'a aucun sens :lol: 2/ même en terme de lip-sync ça n'a aucun intérêt.

Ah pi je me suis aussi dit qu'avec mon "pauvre" niveau d'Anglais de traducteur non officiel sans diplôme j'aurais fait mieux, et ça me désole franchement quand j'imagine le prix que la trad a du être payé et le nombre de traducteurs qui ont l'air de ramer pour trouver du taff rien que sur TT. Que les fichiers de sous-titres que je dl pour mater des séries en VO soient d'un niveau lamentables ça passe encore, mais pour un doublage officiel ça le fait pas ...

Encore désolé pour le déterrage :wink:
Pi au passage je sais pas si le sujet doit rester dans "discutons jeux" ou passer dans "vous dites ?!" :lol:

Disons que l'on demande aux traducteurs que le boulot soit fait pour hier...Ca peut mener à ce genre de truc...

Pour la petite anecdote, je me souviens de Higgins (dans Magnum) disant : "Je me souviens, quand j'étais dans le M16 [...]". Ca c'est plutôt un manque de culture générale :lol:
Evidemment Higgins ne s'est jamais trouvé enfermé dans un fusil d'assaut américain, mais bien dans le MI6, les services secrets anglais.

@Cowboy Georges

De mon expérience de:
- traducteur audiovisuel (sous-titres): j'étais payé 3,50$ la minute de film. Que la minute soit blindée de dialogue ou totalement vide, même tarif. C'est déjà peu, mais alors quand il y a beaucoup de dialogue, c'est clairement dur de rechercher la qualité. Faut bien bouffer. On n'a pas le temps pour faire des recherches assez approfondies sur certaines expressions (pour ma part, j'ai fait des erreurs aussi, faute de temps pour chercher) et puis il faut parfois résumer sinon le spectateur n'a pas le temps de lire, d'où des glissements de sens. En traduction de doublage, qui est le cas qui nous intéresse, j'imagine qu'on doit être dans les mêmes conditions de travail.

- spectateur à une conférence sur le doublage: en doublage, tu as le traducteur, puis une chaîne de personnes qui s'occupent de l'adaptation pour que ce soit exploitable en séance de doublage : mouvement des lèvres, bande rythmo, etc. Mais pour peu que la chaîne soit réduite à une personne, ce qui est, si je me souviens bien, le cas actuellement faute de budget etc., ça peut donner des trucs... Dès lors que les enregistrements se font à un rythme hallucinant, ça ne m'étonnerait pas que ce soit l'usine en amont aussi. Faudrait que je réécoute l'enregistrement que j'ai fait de cette conf.

Je suis bien d'accord, mais en exagérant un peu à ce rythme et si on enseignent correctement l'Anglais aux enfants dans nos écoles, vu la qualité des trads dans quelques années tout le monde ira voir les films en VO, même sans sous-titres ...

Déjà que pour les séries ... d'ailleurs à ce sujet je me demandais si canal avait bcp de spectateurs devant le Trône de Fer, série geek par excellence qui avait sûrement été vu par les 3/4 des personnes intéressées dès sa sortie en VO :?:

Cowboy Georges dit:Déjà que pour les séries ... d'ailleurs à ce sujet je me demandais si canal avait bcp de spectateurs devant le Trône de Fer, série geek par excellence qui avait sûrement été vu par les 3/4 des personnes intéressées dès sa sortie en VO :?:
je pense que tous les geeks qui ont Canal (il doit bien en rester quelques uns) ne manqueront pas cette occasion de revoir la première saison (en VO, bien entendu). C'est que la 3ème saison approche, mine de rien. ;)

Cowboy Georges dit:ça me désole franchement quand j'imagine le prix que la trad a du être payé et le nombre de traducteurs qui ont l'air de ramer pour trouver du taff rien que sur TT. Que les fichiers de sous-titres que je dl pour mater des séries en VO soient d'un niveau lamentables ça passe encore, mais pour un doublage officiel ça le fait pas ...


Tu parles du film ? Ca dépend qui l'a fait, dans quelles conditions, dans quel pays, etc. Il faut aussi savoir que le traducteur n'est plus là au moment de l'enregistrement par les comédiens et le directeur artistique. Donc si ces messieurs-dames, comme ça leur arrive souvent, décide de modifier le texte au débotté dans l'audi, eh ben personne de compétent n'est là pour leur dire qu'ils ne pipent pas un mot d'anglais/ne sont pas traducteurs/etc. Parfois, si la réplique ne leur convient pas ou qu'ils ne l'ont pas "en bouche", ils la changent à l'arrache (faut voir comment sont torchés certains doublages, tu serais peut-être horrifié). Et puis des bouffons, il y en a dans tous les métiers, sachant que doublage rime souvent avec copinage, surtout au cinéma.

beri dit:- traducteur audiovisuel (sous-titres): j'étais payé 3,50$ la minute de film.


Excuse-moi, Beri, mais un vrai tarif pro en France, c'est plutôt 5 ou 6 fois ça, et bien davantage pour des sorties en salles. Je suppose que tu bossais pour des grosses boîtes étrangères, genre SDI ou Softitler... Je te jette pas la pierre, c'est pas la question, mais là, on parle pas tout à fait de la même chose.

Sylvano dit:
beri dit:- traducteur audiovisuel (sous-titres): j'étais payé 3,50$ la minute de film.

Excuse-moi, Beri, mais un vrai tarif pro en France, c'est plutôt 5 ou 6 fois ça, et bien davantage pour des sorties en salles. Je suppose que tu bossais pour des grosses boîtes étrangères, genre SDI ou Softitler... Je te jette pas la pierre, c'est pas la question, mais là, on parle pas tout à fait de la même chose.
SDI en effet. Si tu as les noms des boîtes qui paient 5 ou 6 fois ça (pour du sous-titre, hein), je suis archi preneur ! :)

beri dit:SDI en effet. Si tu as les noms des boîtes qui paient 5 ou 6 fois ça (pour du sous-titre, hein), je suis archi preneur ! :)


Ecoute, elles sont bien connues, il suffit de chercher sur Internet : Eclair, TVS, etc. Le problème, c'est de réussir à y entrer (et à y rester). Crois-moi, même avec une grosse expérience et un bon réseau, c'est très difficile. Le marché de la trad audiovisuelle étant ce qu'il est depuis plusieurs années, je te conseille d'éviter le milieu si tu n'es pas déjà dedans : pas de tarifs syndicaux respectés, concurrence énorme (beaucoup trop de petits jeunes qui sortent chaque année des formations pour aller se vautrer (ou se faire exploiter et entraîner tous les autres) dans un marché hyper saturé), conditions de boulot parfois hallucinantes, en termes de délais notamment... Bref, de plus en plus difficile d'en vivre normalement, y compris quand tu as de la bouteille et que tu ne devrais plus avoir des périodes de galère. Franchement, vu l'investissement en temps pour démarcher des clients, qui, s'ils acceptent un jour de te donner ta chance, peuvent aussi te jeter du jour au lendemain pour un oui ou pour un non, faut être sacrément motivé.