blad dit:La typographie ne relève pas plutôt de la compétence de l'opérateur PAO plutôt que du traducteur ?
Ben pas vraiment, d'autant que d'une langue à l'autre, les règles peuvent être différentes. Par exemple, l'anglais, à la différence du français, ne met pas d'espace avant un "!" ou un "?" à la fin d'une phrase. La traduction, c'est aussi (et surtout) produire un texte cible (en français, si tu traduis vers le français) irréprochable à tous les niveaux : orthographe, syntaxe, grammaire, lexicographie, niveau de langue, fluidité, naturel et cohérence stylistiques, etc. En gros, on ne doit pas sentir que c'en est une, de traduction.
Sylvano dit: En gros, on ne doit pas sentir que c'en est une, de traduction.
Là-dessus, je suis tout à fait d'accord. Et c'est sur qu'un texte parfait tant dans le fond que dans la forme est un gros plus, je n'avais pas en tête l'idée qu'on pouvait traduire pour un éditeur étranger (dans le cas de règles multilingues par exemple).
rectomite dit:Là, je laisse les pros répondre, mais j'estime que quelqu'un qui délivre des traductions comportant ce genre de fautes n'est pas sérieux, d'autant plus que beaucoup de relecteurs passeront également à côté de ces erreurs minuscules (mais là, c'est mon côté perfectionniste et maniaque qui cause ).
Personne n'est à l'abri d'une coquille ou d'une faute, mais rendre un texte d'arrivée parfait, ça doit être l'objectif d'un traducteur digne de ce nom. Ce qui n'empêche pas une relecture de contrôle extérieure, au contraire.
ErwanLovelock dit: Très souvent, la typographie française n'est pas respectée: accents, espace insécable, etc.…
La preuve dans ta phrase même, puisque les règles de typographie françaises "standard" requièrent l'utilisation d'une espace insécable avant et après le double-point.
Si je puis me permettre : insécable avant, sécable après.
blad dit:La typographie ne relève pas plutôt de la compétence de l'opérateur PAO plutôt que du traducteur ?
Théoriquement, l'orthographe et la typographie relèvent de la compétence du correcteur et non du traducteur. On ne peut pas reprocher à un traducteur de laisser des coquilles, on n'attend pas de lui un fichier prêt à imprimer. Évidemment, si le traducteur est bon et consciencieux il va s'efforcer d'en laisser le moins possible et tant mieux !
Le maquettiste est chargé de la mise en pages, d'intégrer les corrections et de préparer le fichier pour impression.
Ce sont donc trois métiers différents qui nécessitent des compétences différentes. Ils sont bien dissociés dans les grosses structures. Dans les petites, forcément, on a souvent plusieurs casquettes.
De manière générale, mieux les différents intervenants connaissent l'orthographe et la typographie, plus on travaille proprement à tous les niveaux et plus on a de chances que le résultat final soit impeccable. Mieux on fait son travail, moins on en laisse pour les autres.
Personne n'est cependant infaillible et on dit régulièrement dans l'édition qu'un livre sans faute est une chimère.
rectomite dit:La preuve dans ta phrase même, puisque les règles de typographie françaises "standard" requièrent l'utilisation d'une espace insécable avant et après le double-point.
Bon je m'y attendais un peu à ce qu'une personne, aguerri dans ce domaine, me fasse des remarques. Pas facile de les respecter ces règles tant nos moyens informatiques ne sont pas adaptés à notre belle langue française. Les claviers et les éditeurs de texte à notre disposition ne nous facilitent pas le boulot. Comme le faisait très justement remarquer Sylvano, pour ne pas s’apercevoir qu’il s’agit d’une traduction, il est important de travailler proprement, avec application et avec l’amour du travail bien fait.
Bastoche dit: Théoriquement, l'orthographe et la typographie relèvent de la compétence du correcteur et non du traducteur. On ne peut pas reprocher à un traducteur de laisser des coquilles, on n'attend pas de lui un fichier prêt à imprimer. Évidemment, si le traducteur est bon et consciencieux il va s'efforcer d'en laisser le moins possible et tant mieux ! Le maquettiste est chargé de la mise en pages, d'intégrer les corrections et de préparer le fichier pour impression. Ce sont donc trois métiers différents qui nécessitent des compétences différentes. Ils sont bien dissociés dans les grosses structures. Dans les petites, forcément, on a souvent plusieurs casquettes. De manière générale, mieux les différents intervenants connaissent l'orthographe et la typographie, plus on travaille proprement à tous les niveaux et plus on a de chances que le résultat final soit impeccable. Mieux on fait son travail, moins on en laisse pour les autres. Personne n'est cependant infaillible et on dit régulièrement dans l'édition qu'un livre sans faute est une chimère.
Oui, mais bon, qui va acheter un jeu à 80 euros au lieu de 40 pour justifier toutes ces étapes ? Le milieu étant ce qu'il est, l'opérateur PAO c'est souvent l'éditeur lui-même, et il fait qu'est-ce qu'il peut
Oui, insécable, c’est quand on empêche le retour à a ligne du mot. L’espace insécable avant le double point fait qu’à la ligne, le mot précédent le double point y est lié. Je sais pas si je suis clair (c’est pas moi l’infographiste de la famille )
Hadoken_ dit:pourquoi Iello? c'est pas ce que j'appelle un petit éditeur. et en plus ils ont un super catalogue,et des trucs a venir qui vont être
Ils ont la réputation de "piquer" des traductions toutes faites par des internautes à la faute près, de bâcler le travail, et de manquer de respect et de professionnalisme. Personnellement, je suis pas très client chez eux, mais par contre, la traduction fournie dans "Project pandora grim cargo" est tellement remplie de conneries qu'elle fausse carrément le jeu.
Le problème du traducteur pro, c’est qu’il se prend beaucoup le chou pour des choses assez insignifiantes. Espace insécables, guillemets à la française, demi-cadratin, ce sont vraiment des sujets qui ne passionnent pas grand monde.
Ce qu’on demande à une trad, c’est d’être exacte, précise et claire. Le reste, c’est sympa, mais c’est du bonus.
Alors, le traducteur expérimenté est-il toujours plus doué que l’amateur éclairé ? Après 15 ans de traduction, je n’en suis pas foncièrement convaincu. Il y a de mauvais pros et de mauvais amateurs, et de bons pros et de bons amateurs. Bref, l’habit ne fait pas le moine.
Au niveau de la rétribution, je pense qu’il faut savoir être flexible. Tu ne vas pas demander le même tarif à un petit éditeur qui tente de survivre et à une grosse boîte multinationale qui gagne bien sa vie.
shingouz dit:Ce qu'on demande à une trad, c'est d'être exacte, précise et claire. Le reste, c'est sympa, mais c'est du bonus.
Pour moi, c'est un tout indissociable. Après tout, une faute d'orthographe, une coquille ou une erreur de ponctuation peuvent tout à fait falsifier un point de règle. Si tu t'exprimes clairement et avec précision, le reste va avec et n'a rien d'un bonus. Je caricature, mais imagine une règle sans aucune ponctuation...
shingouz dit:Alors, le traducteur expérimenté est-il toujours plus doué que l'amateur éclairé ? Après 15 ans de traduction, je n'en suis pas foncièrement convaincu. Il y a de mauvais pros et de mauvais amateurs, et de bons pros et de bons amateurs. Bref, l'habit ne fait pas le moine.
Tu enfonces un peu une porte ouverte, mais soit. Le problème, c'est que les "bons pros", ils essaient d'en vivre (et souvent de plus en plus péniblement). Donc savoir que des amateurs, même "bons", font l'équivalent de leur boulot pour une boîte de jeu, on peut comprendre que ça passe mal. Et s'ils sont mauvais, c'est encore pire pour l'image que le public a de la trad. Moi, je suis dans la trad audiovisuelle, et je te raconte pas le tort, à tous les niveaux, que peut nous faire le fansubbing (dans la mesure où, curieusement, plein de gens ne s'interrogent pas plus que ça sur l'origine de ce qu'ils regardent)...
shingouz dit:Au niveau de la rétribution, je pense qu'il faut savoir être flexible. Tu ne vas pas demander le même tarif à un petit éditeur qui tente de survivre et à une grosse boîte multinationale qui gagne bien sa vie.
Là, je suis bien d'accord. D'autant que les clients les plus difficiles ne sont pas toujours ceux qu'on croit. Mais je pense que le fond du problème, c'est surtout que pour beaucoup d'éditeurs, la trad, c'est un truc secondaire dans l'économie de leur jeu. Or ça me semble bien plus crucial que ça, et partant, ça devrait faire l'objet d'un traitement plus rigoureux.
shingouz dit:Ce qu'on demande à une trad, c'est d'être exacte, précise et claire. Le reste, c'est sympa, mais c'est du bonus.
Pour moi, c'est un tout indissociable. Après tout, une faute d'orthographe, une coquille ou une erreur de ponctuation peuvent tout à fait falsifier un point de règle. Si tu t'exprimes clairement et avec précision, le reste va avec et n'a rien d'un bonus. Je caricature, mais imagine une règle sans aucune ponctuation...
Mais faut arrêter... Quand on écrit une règle, on ne demande pas du Voltaire. Elle est compréhensible, écrite dans un français correct ? C'est bon, on relit, une fois, deux fois, plus si nécessaire, puis c'est parti.
Pourquoi devrait-on en demander plus pour les traductions ? Est-ce que les éditeurs font appel à des professionnels pour la rédaction des règles ? Non. Et un auteur de jeu n'est pas (forcément) un pro de la rédaction. Alors pourquoi devrait-on faire appel à un pro pour une traduction ? Les auteurs de jeu sont des amateurs, pas des gens qui ont fait les romanes en BAC+5 et qui connaissent toutes les règles sur les espaces sécables (ou pas).
A vous entendre, les règles traduites devraient être de meilleure qualité que les règles d'origine !
rugal dit:a traduction fournie dans "Project pandora grim cargo" est tellement remplie de conneries qu'elle fausse carrément le jeu.
Raison suffisante pour demander à se faire rembourser le jeu, non ? Ca le rend à mes yeux tout aussi défectueux que s'il y avait un souci au niveau du matériel... Qui sait, ça peut peut-être les faire réfléchir.
Sans aller jusque là, j’ai déjà vu ici sur TT des topics dans “Points de règles” qui étaient dûs à une mauvaise traduction française des règles. Et là, pardon, mais je ne pense pas que le % de joueurs qui viennent poser une question sur un forum lorsqu’ils ont un doute soit très élevé. Une “coquille” peut amener un acheteur à ranger le jeu et ne jamais y jouer parceque la coquille a engendré un bug du jeu
Certes, on ne demande pas à une règle d’être au niveau d’un roman (pas taper les traducteurs, mais j’ai du mal à voir dans une règle, une “patte” de l’auteur qui doit être respectée, mais plus qqch de “clinique” et “froid” qui doit décrire le fonctionnement du jeu), mais elle doit être à 100% fidèle au texte original
capi-chou dit:Est-ce que les éditeurs font appel à des professionnels pour la rédaction des règles ? Non. Et un auteur de jeu n'est pas (forcément) un pro de la rédaction. Alors pourquoi devrait-on faire appel à un pro pour une traduction ? Les auteurs de jeu sont des amateurs
Ah, excuse-moi, j'avais pas compris qu'on parlait d'auto-édition. Je croyais qu'on parlait de jeux vendus dans le commerce et tirés à plusieurs milliers d'exemplaires. Où as-tu lu que les traducteurs étaient des intégristes de la typographie qui voulaient faire mieux que le texte d'origine ? Un traducteur transfère au mieux un texte de départ vers sa langue de travail, point barre. Mais parfois, ce n'est pas ce qui se passe pour les règles de jeux ou le texte des cartes... Quand un "traducteur" confond "une fois par tour" et "une fois dans la partie", c'est quand même grave. Par ailleurs, un auteur de jeu qui ne serait pas capable de rédiger la règle de sa création clairement (quitte à se faire assister dans cette tâche), comment dire... je suis pas sûr d'avoir envie de jouer à son jeu. Pour info, c'est même l'un des aspects cruciaux des concours de création. Ta candidature est souvent d'abord retenue à la seule lecture de la règle, qui doit être claire, précise, etc. Et ça me semble on ne peut plus logique.
shingouz dit:Le problème du traducteur pro, c'est qu'il se prend beaucoup le chou pour des choses assez insignifiantes. Espace insécables, guillemets à la française, demi-cadratin, ce sont vraiment des sujets qui ne passionnent pas grand monde.
Comment pouvez-vous être sûr de ce que vous avancez ?
Tous les jours, nous lisons, ces règles typographiques sont là et pourtant nous n'y faisons pas attention. Elles sont très importante. Elle donne le volume, du sens, de la précision, et du rythme à l'écrit, et donc dans le sujet qui nous intéresse, le plaisir de lire une règle de jeu. Rien de plus frustrant que de lire et de relire un texte; On n'est pas sûr d'avoir tout compris et on soupçonne donc la traduction.