En réaction au post de ceux qui trouvent que leur boulot est chiant, fatiguant, usant , mal payé et tout ce qu’on peut imaginer (rayez les mentions inutiles), moi je dis VIVE MON JOB.
Je suis informaticien, je bosse dans une petite SSII parisienne (15 personnes). Chaque journée est une nouveauté, chaque journée me permet d’apprendre beaucoup et je m’attends très bien avec les collègues, boss et clients.
Pour cadrer le tout : ca fait 2 ans que je bosse dans cette boîte.
Oui je suis heureux dans ma boîte et je le dis.
Et je serais plutôt du genre à dire : c’est pas le métier qui est chiant et son environnement.
Il est vrai que la discussion a un tantinet dévié sur “informaticien est-il un métier horrible ?” alors qu’au départ, j’avais lancé un topic beaucoup plus lié à la création ludique et au thème de la découverte d’une vocation en général.
Je voulais soulever la difficulté qu’il y a à continuer le métier d’avant, quel qu’il soit, quand on se découvre une vocation. C’est cette nouvelle vocation qui fait que d’un coup, on “trouve” que le métier qui rapporte du blé est bien peu en rapport avec ses réels goûts.
Je voulais savoir si d’aventure, d’autres créateurs avaient connu ce genre de “révélation”.
La question n’est pas de savoir si on aime ou pas son métier dans l’absolu, c’est plus ciblé sur la création ludique, logique puisqu’on est sur le forum tric trac.
Mais bon c’est super si tu aimes l’informatique, et que tu es informaticien, ca tombe bien j’ai envie de dire.
Ouais quand tout va bien, personne n’en parle.
Alors que pour se plaindre, tout le monde est là.
Tu veux dire que tu as le sentiment que les gens ont davantage envie de partager leurs difficultés, leurs peines, leurs souffrances, plutôt que leur bonheur ?
Naïvement, j’ai toujours été convaincu qu’il était essentiel de pouvoir s’épanouir dans son travail et d’être fier de ce qu’on fait. Pendant dix ans, j’ai accepté de gagner moins d’argent et de dépenser une énergie considérable pour rester fidèle à mes idéaux. On aurait eu cette conversation il y a deux ans, j’aurais fait une réponse similaire à la tienne.
Seulement voila, le vent tourne vite, et c’est assez facile de se retrouver le bec dans l’eau. Je n’accuse pas le destin, tout est sûrement de ma faute, je ne suis pas quelqu’un de spécialement brillant après tout. Mais bon, c’est assez difficile de savoir ce que sera devenu ton métier dans 5 ou 10 ans. Il suffit d’un boss qui change, de clients qui deviennent plus exigeants, qui préfèrent aller chercher moins cher ailleurs ou qui fusionnent avec une autre boîte qui a d’autres habitudes d’achat… les choses peuvent passer très vite d’une situation idéale à une impasse.
Aujourd’hui, je remets en cause tous mes choix et je me demande sincèrement si je n’aurais pas mieux fait de me faire une carrière pépère sans état d’âmes et sans me poser de question. Parce que finalement c’est probablement ce que je vais me retrouver à faire, mais avec 10 ans de retard. Reste-t-il encore des boîtes qui mettent la fameuse Ressource humaine et la qualité du travail avant les résultats financiers à court terme ? J’ai de plus en plus de mal à m’en convaincre. En tout cas, pas dans mon secteur d’activité, qui est pourtant censé être un secteur fun et djeunz et compagnie…
Désolé de paraître découragé et amer, mais heu… c’est probablement parce que je suis découragé et amer…
hello Shingouz
à ta question “Reste-t-il encore des boîtes qui mettent la fameuse Ressource humaine et la qualité du travail avant les résultats financiers à court terme ?” pour ma part, hormis les stages, ma réponse est non j’aimerai bien dire oui, mais vu le nb de petits boulots accumulés, c’est le contexte économique qui prime, quelle que soit la qualité de ton travail ou ta personnalité … ou alors faut avoir des relations qui peuvent te pistonner, malheureusement, c’est comme ça aujourd’hui. J’ai eu de la “chance” de trouver un travail (payé au smic, ouahou, quelle chance !!!) et en plus c’est la prise de tête … j’en dirais pas plus pour pas te saper le moral, mais je me demande combien de temps je vais tenir !!! donc le boulot, j’en viens à cette conclusion : c’est uniquement pour ce qui tombe à la fin du mois, et le reste … dommage, car j’ai tjrs été très impliquée dans tout ce que j’ai fait, je n’ai pas hésité à faire des heures sup’, mais ça ne suffit pas pour rester qq part. Moi aussi je pensais naïvement être fière de mon travail, ben là c’est la plutôt la cata si je regarde les 10 dernières années : il y a eu autant de périodes de chômage que de cdd merdiques … pourtant j’en ai bavé mais rien n’y fait, si tu ne tombes pas au bon moment, au bon endroit et sur la bonne personne (avec un contexte économique qui t’est favorable), ben laisse tomber … et que dire sur le plaisir de travailler, entre les boulots dans un centre d’appel (hyper répétitif et très vite lassant) et celui que je fais aujourd’hui, avec que des cas particuliers, je n’ai pas trouvé de juste mesure pour m’épanouir au travail (pas encore si tant est que ça puisse exister !!!). La progression dans une boite, ça n’existe plus, et encore faut-il pouvoir y rentrer
alors de parler de plaisir au boulot, bien sur il y a des petits moments sympas, mais les 95% du temps restant, c’est que du stress qui s’accumule, on regarde la semaine le lundi en se disant “vivement le vendredi”, et puis le week-end la tête pense encore à tout ce qui n’a pas été fait, au retard accumulé … dur dur !!!
[qu’est-ce qu’on fait là dans ce sujet, c’est pas le bon titre !!!]
C’est bizarre, parce que moi, j’ai toujours cru que, quelque soit le travail, une personne motivée et satisfaite donnait toujours de meilleurs résultats qu’une personne frustrée et qui s’en fout. Mais bon, ce n’est pas comme ça que ça semblent fonctionner dans la majorité des entreprises.
D’un autre côté, la compréhension de la psychologie humaine n’est visiblement pas mon point fort.
shingouz dit:C'est bizarre, parce que moi, j'ai toujours cru que, quelque soit le travail, une personne motivée et satisfaite donnait toujours de meilleurs résultats qu'une personne frustrée et qui s'en fout. Mais bon, ce n'est pas comme ça que ça semblent fonctionner dans la majorité des entreprises. .
je crois que le développement personnel de ses salariés n'est pas au centre des préoccupations des entreprises. Maintenant, selon les secteurs, les dirigeants, la taille des boîtes, il doit y avoir de sacrées différences....
et dire que le paternalisme dans l'entreprise a été critiqué...

Moi je m’eclate dans mon taf
shingouz dit:C'est bizarre, parce que moi, j'ai toujours cru que, quelque soit le travail, une personne motivée et satisfaite donnait toujours de meilleurs résultats qu'une personne frustrée et qui s'en fout. Mais bon, ce n'est pas comme ça que ça semblent fonctionner dans la majorité des entreprises.
A mon avis, le rapport qualité/salaire n'est pas forcément favorable au coté qu'on crois... surtout à une époque où il y a 10% de chomeurs.
Putain mais c’est pas possible, quelle bande de déprimés.
Bah moi j’insiste : je suis heureux, et je retrouve dans ma société l’épanouissement personnel des employés etc (je sors d’une formation commerciale offerte par ma boîte sans rien demander - et je ne suis pas à un poste de commercial/management, c’est un plus par rapport à mon plan de carrière).
Bien sur, tout celà va bien si tout le monde fait des efforts : employés comme patron.
Ne désespère pas, Thespios.
Il vont bien arriver à te déprimer toi aussi
Rody dit:Ne désepère pas, Thespios.
Il vont bien arriver à te déprimer toi aussi
C'est vrai ça, faudrait nous créer une section spéciale 'Déprimés', pour éviter de contaminer les autres...
Moi je dis que celui qui part enthousiaste, c’est celui qui sera le plus déprimé quand il aura compris de quoi il retourne.
Autant partir dès le départ en sachant que ce genre de profession ne mérite que la part la plus méprisable de notre âme, pour garder le meilleur pour des choses plus importantes que trois lignes de code quotidiennes.
shingouz dit:C'est bizarre, parce que moi, j'ai toujours cru que, quelque soit le travail, une personne motivée et satisfaite donnait toujours de meilleurs résultats qu'une personne frustrée et qui s'en fout. Mais bon, ce n'est pas comme ça que ça semblent fonctionner dans la majorité des entreprises.
D'un autre côté, la compréhension de la psychologie humaine n'est visiblement pas mon point fort.
Les entrepises ne savent plus ce qu'elles disent ou font.
En 20 ans, mais le mouvement avait démarré avant, il y a eu un grand changement dans les relation entreprise/salarié.
Il y a ... longtemps, tu entrais dans une boite pour y faire carrière, c'etait en effet un contrat à durée indeterminé, c'est à dire dont on n'envisageait pas la fin... Il y avait un investissement de part et d'autre parcequ'il y avait une forme de solidarité dans la relation entre les 2. Quand on rentrait chez IBM ou dans une autre grande boite à 24 ans, c'était normalement pour en sortir à la retraite.
Maintenant, dans la majorité des boites, personne n'est dupe : il n'y a pas de solidarité : en cas de dificulté, plan social, on débarque...
La relation entre le salarié est l'entreprise est devenue beaucoup plus cynique, beaucoup plus distante. Un contrat a durée indéterminée, ce n'est plus un contrat stable, c'est un contrat dont la fin peut arriver n'importe quand (mais c'est qd même mieux qu'un CDD).
En même temps, les entreprises se plaignent du manque de fidélité des salariés à potentiels...
Des relations saines entre entreprises et salarié peuvent exister dans des PME ou des entreprises familiales jouant le long terme. Pas dans des entreprise dirigée par des gens jugés sur le cours de la bourse à 2 ans...
Mais même comme cela ce n'est pas gagné. Quand j'avais ma propre boite, j'ai joué le jeu de la solidarité et de la durée. Une SSII qui ne licencie jamais même en cas d'intercontrat, c'est rare ! Mais la majeur partie des jeunes diplomés que je recrutais avaient souvent du mal à le comprendre et ils étaient élévé au biberons des licensiments économiques et du début des délocalisation. Impossible de leur en vouloir.
jmguiche dit:
Des relations saines entre entreprises et salarié peuvent exister dans des PME ou des entreprises familiales jouant le long terme. Pas dans des entreprise dirigée par des gens jugés sur le cours de la bourse à 2 ans...
Mais même dans ce cas, tu finis souvent par céder à la pression des clients qui, de toute façon, ne te laissent guère de marge de manoeuvre dans la manière d'organiser ton travail. J'étais parti pour faire du beau et de l'artisanal au sein d'une petite équipe de passionnés, et on se retrouve la plupart du temps à faire de la daube à la chaine par la force des choses, au point qu'on préfère ne pas dire que c'est nous qui l'avons fait. C'est un peu triste.
J'avais l'impression qu'au milieu des années 90, la valeur de la ressource humaine et de la motivation personnelle était revenue à la mode dans les entreprises, mais depuis le début du siècle on est en pleine régression. J'ai vaguement l'espoir qu'il y ait un retour de balancier un de ces jours, mais bon, faut être patient.
thespios dit:Putain mais c'est pas possible, quelle bande de déprimés.
Bah moi j'insiste : je suis heureux, et je retrouve dans ma société l'épanouissement personnel des employés etc...
Cela dit, je ne veux pas tempérer l'enthousiasme de ceux qui s'éclatent dans leur travail ! Il y en a, heuresement, et tant mieux pour eux !! C'est juste dommage qu'il n'y en ait pas plus...

Fabrice dit:Moi je m'eclate dans mon taf
Ouaip, moi aussi.

shingouz dit:C'est bizarre, parce que moi, j'ai toujours cru que, quelque soit le travail, une personne motivée et satisfaite donnait toujours de meilleurs résultats qu'une personne frustrée et qui s'en fout. Mais bon, ce n'est pas comme ça que ça semblent fonctionner dans la majorité des entreprises.
Bah c'est étrange, mais la plupart des entreprises que j'ai vu (pour y avoir travaillé dedans ou pour avoir travaillé en collaboration avec) avaient justement le respect de l'individu dont tu parles, dans l'idée unique de faire plus de profits. Et en ce qui concerne les gens qui se font virer, j'ai plus souvent eu l'impression que ça touchait les gars déprimés qui trainent les pieds plutôt que ceux qui sont bien dans leurs job et qui travaillent correctement.
Mais là encore je ne suis qu'un idéaliste...