Suite à la lecture d’un post d’un camarade qui commentait les difficultés de jouer aux aventuriers du rail à des gens peu habitués aux jds, je nous invite à témoigner de nos expériences similaires où l’initiation de joueurs a pu se considérer difficile ou drôle ou inédite.
Pour ma part, j’ai eu bcp de succès avec des non joueurs à les initier aux Colons de Catane. Je l’ai souvent évoqué, c’est l’un des rares jeux qui arrive à convaincre des gens qui ne se sentaient pas capables de se concentrer plus de 30 minutes sur un plateau, à en être capable. Le fait de jouer entre les tours et qu’il y ait une bonne ambiance joue probablement en sa faveur.
Mais j’ai déjà eu des caractères extremmement rétifs. Des gens pour qui, ne voient pas du tout l’intérêt de jouer… qui ricanent pendant le jeu trouvant le fait ridicule de devoir jouer à un jeu de stratégie. C’est arrivé une paire de fois à Citadelles. Juste envie de leur dire d’arrêter.
Pour eux, un jeu ca devait forcémment être un Uno par exemple.
Il y a des publics, pour qui je crois, on ne peut pas dépasser ce stade. Et je ne critique pas cela. Je le comprends même et je le vois dans des générations plus agées, le plus souvent. Qui ne comprennent pas le challenge stratégique etc…
Tu as le meme parallele sur leur regard à la BD par exemple (qui est sensée n’etre qu’une occupation d’enfants).
Il y a des gens complètement insensibles à la notion de jeu de société. Je parle intellectuellement, pas la personne qui ne tient pas en place assise, car hyperactive : c’est un autre cas.
J’ai tendance, lorsque j’en parle à une assemblée dans laquelle il y a un réfractaire :
à leur dire qu’il existe des gens insensibles aux jeux de société, c’est comme ça. Le but étant de leur indiquer que cela est dû plus à eux qu’aux jeux de société et qu’ils ne représentent pas le comportement moyen des gens. En plus, si tu as des gens qui prennent un peu de haut le jeu de société (genre c’est pour les enfants, donc je peux jouer, mais c’est une activité d’enfants), cela permet également de les décentrer de leur point de vue qui ne serait que “l’unique positionnement”.
à leur dire qu’il existe des jeux où, pour gagner, tu dois t’allier dans la partie à quelqu’un qui t’a déjà trahi dans la partie (Junta). Je pense que décrire les émotions fortes “d’adultes” (donc, pas juste la rigolade), de dilemme, même sans aller sur la stratégie Excel, est le meilleur moyen de titiller leur curiosité sur le média JDS en disant que cela peut t’amener à des doutes que tu aurais dans la vie, mais sans l’enjeu réel.
je finis souvent par la phrase : “Le jeu ce n’est pas le contraire du sérieux, c’est le contraire du réel”
Je n’ai pas dit que le réfractaire se mettait à jouer derrière, mais au moins, il redescend souvent de la hauteur où il s’était perché tout seul.
notre tactique (moi & mes filles) pour faire jouer leurs ami.es quand ils sont à la maison :
on les initie d’abord au jeu YES Amourdesjeux.com | YES (2004)
2nd niveau ensuite : 7 wonders (avec peu d’extensions )
=> là j’ai vu des débutants gagner, et c’est vachement important qu’ils vivent des victoires :
pas mal de jeux sont gênants quand on se sent “le benêt” dont l’expert de la table fera son paillasson ;
( au club de jeux je suis souvent le benêt )
et niveau Ultimate : Terraforming mars
y’en a eu que 2 qui ont atteint ce stade , mais là le pb c’est le temps que ça prend
Souvent ils veulent faire plusieurs choses en une soirée : bouffer / un film / bavarder / partager des memes de reseaux / partager les playlists / et in-fine peut-être un peu jouer
=> du coup, bloquer 4h sur une seule partie perturbe ce programme !
mais en bilan : l’essentiel des initiations, c’est surtout qu’ils gagnent !
un joueur occasionnel, souvent, vit le jeu comme un objectif de victoire, et pas comme un moment d’évasion abstrait le temps d’habiter un rôle
je crois qu’on aime le JDS quand on n’y va plus pour gagner, mais juste pour s’évader un moment de la vie terre-a-terre
mais énormément de gens s’annoncent “moi je suis mauvais perdant alors je préfère éviter” - ils sont stressés de jouer rien qu’à l’idée qu’ils pourraient perdre - sans penser qu’ils peuvent tout aussi bien gagner - et que finalement ça n’a pas d’importance
Jamais je ne suis allé chercher ces personnes; c’est juste arrivé que certains viennent à table par curiosité… et qu’après, tout le groupe doit gérer cela :-).
C’est arrivé qu’une paire de fois chez moi. mais ca marque…
Les questions: “mais à quoi ca sert d’échanger 2 moutons??? mais c’est n’importe quoi de construire des routes entre des colonies… pourquoi il faut 2 routes entre 2 colonies…n’importe quoi!” ou alors à Citadelles, “mais non, je meurs pas je m’en fiche, je joue quand même, ca fait 2 fois qu’on m’attaque, je joue…”
Ma remarque n’avait rien contre toi.
Juste que parfois je vois ce besoin, cette mission divine, d’aller tel un missionnaire prêcher la parole ludique chez les non- joueurs.
Pour le cas précis que tu cites. Mes sincères condoléances et je loue ta patience.
Chez moi je pense qu’ils ne resortent pas vivant .
Autant je peut être patient avec des gens qui ont du mal à comprendre la règle. Autant je ne perds plus de temps avec des emmerdeurs de mauvaise foi.
Pfff… m’en parle pas. Essayant de monter des clubs de lecture ou tables rondes sur les BD / comics / manga, sortant de la lecture dans les lieux publics, il est clair que je passe pour un attardé. Encore plus depuis que j’ai déménagé en m’éloignant de Paris.
De ma petite lorgnette, Je trouve que le tissu social compte beaucoup. Dans les grands centres urbains, il y a une plus grande ouverture d’esprit sur le monde ludique et celui de la BD (enfin, un certain type de BD).
Sur certains lieux de travail (je suis indép’ qui tourne dans différents bureaux d’études), j’ai pu appâter des non-joueurs avec des jeux rapides et faciles à transporter (6 qui prend, Trio, Sea Salt & Paper…), et ça peut faire un effet boule de neige avec les curieux qui se demandent quelle est cette ambiance à certaines tables.
Ca a changé cela dit, il y a 15 ans environ, on n’avait pas tant de bons jeux pour les “Uno players friendly”… il faut dire que maintenant avec les jeux type cocktail games ou des jeux comme Codenames, on la capacité à offrir quelques expériences acceptables (surtout pour nous, joueurs). Car auparavant on n’avait pas tant de choix que ca excepté le 6 qui prend par exemple.
Alors on essayait souvent avec Citadelles chez moi ou même Carcassonne, mais ce fut impossible.
Je crois que les Kingdomino, Trio, Azul ont résolu une partie du problème que j’avais pu rencontrer.
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