Nos classiques ce sont d’une part les jeux auxquels on revient régulièrement, peut-être simplement une fois par an maintenant mais qui nous ont laissé une forte empreinte donc on sait pourquoi on y revient, quelles sensations on cherche à retrouver; et d’autre part les jeux qui nous servent de référence quand on découvre de nouveaux jeux, les noms qu’on lâche (namedrop) dans des phrases du genre « ah c’est comme dans Dominion ! ».
Ce ne sont peut-être pas les précurseurs ni les vrais classiques du genre mais ce sont nos piliers à nous, ceux auxquels on a beaucoup joué, ceux qui nous ont marqué ou bien plus simplement les seuls que mon amoureuse connaît parce qu’elle ne traîne pas à longueur d’année sur le web ludique donc elle n’a pas une culture ludique très étendue, elle connaît surtout mes jeux.
Voilà donc des classiques mais qui sont surtout NOS classiques (et c’est en ça que la question du topic est intéressante) :
Cités Perdues : Notre référence de frustration. C’est un jeu qui ne m’emporte pas plus que ça mais mon amoureuse me le redemande régulièrement : « ça fait longtemps qu’on n’a pas joué aux aventuriers !! » (oui elle ne se rappelle jamais du nom de ce jeu… c’est comme à l’âge de pierre où on récolte des boulons) et on aime bien. On aime bien aussi Keltis que je trouve beaucoup moins frustrant du côté familial du plateau (l’extension au contraire me fait exploser le cerveau, je n’arrive pas à trancher parmi les trop nombreux choix). N’empêche quand on tombe sur un jeu où il faut faire des séries ordonnées (par exemple El Gaucho) hé bien le nom qui tombe c’est Cités Perdues.
Enfin… « Ah c’est comme les aventuriers !»
Dominion : bon nous ne sommes pas les seuls à comparer le moindre système de deckbuilding à cette référence absolue. Impossible de jouer à Clank ni à Great Western Trail (liste non exhaustive) sans penser « tiens cette carte (ou tiens cette action) c’est comme la Cave à Dominion » ou « ça c’est comme les cuivres, il faut les écarter », etc. Difficile de ne pas importer nos réflexes de Dominion dans ces jeux. Ça peut être insupportable pour les autres joueurs de nous voir sans arrêt amusés de reconnaître une mécanique de Dominion dans n’importe lequel de ces jeux (El Dorado, les Charlatans de Quedlinburg, Dice Forge, etc.) Et le pire c’est quand en fin de partie : « ça donne envie de rejouer à Dominion, non ? »
Karuba : à la maison Carcassonne n’a pas vraiment été apprécié. Donc là où chez vous j’imagine que vous dites souvent « Carcassonne-like » ou « bon faut connecter les tuiles selon les routes comme à Carcassonne » hé bien chez nous la référence ne sera pas très bien comprise.
Mon amoureuse : « ah oui c’est un peu comme le jeu, là… (elle ne se rappelle pas trop des noms des jeux)
Moi : Carcassonne ?
Elle : Hein ? Non, le truc avec les aventuriers… »
Moi : Cités Perdues ?
Elle : ah ah arrête ! Non mais tu sais on y joue avec les enfants…
Moi : Oui oui, Karuba. Oui voilà, si tu veux, c’est comme Karuba.
Et puis c’est vrai que c’est un excellent jeu à jouer avec les enfants. Karuba est aussi notre référence de jeux qui se jouent en duplicate. Ça n’arrive pas souvent qu’on ait à faire la comparaison sur cet aspect-là, car ces jeux ne sont pas si nombreux, mais par exemple Streams (aka Boutabout), voire Augustus, que perso je connaissais avant Karuba, ma famille les ont adoptés après.
Donc pour Karuba en tant que classique à la maison il y a aussi la notion d’ordre de découverte qui importe plus que la notoriété ou l’antériorité.
Perudo : c’est le classique dans le genre de jeu de bluff à surenchères. En jeux qui reposent sur le même principe on connait Skull (Skull & Roses), DTC, Fame Us et j’en oublie sûrement un ou deux mais notre classique dont on parle le plus souvent c’est Perudo. Bon, pour être honnête, une fois sur deux quand on cite son nom c’est quand on s’apprête à expliquer les règles de Decrypto : « Alors je vais probablement vous plonger dans un état de perplexité mais ne vous inquiètez pas ça va devenir très clair après la première manche… il y a des jeux comme ça, c’est comme Perudo ça fait toujours ça, ça semble super alambiqué mais ça se joue très bien.»
Un de nos jeux de comptoir préférés. Un de ceux que de nombreux foyers de notre entourage ont fini par acheter (). Pour ça aussi le nom ressort assez souvent dans nos conversations : « ah oui on commence à avoir quelques petits jeux maintenant. On s’est acheté Perudo, c’est chez vous qu’on y avait joué, c’est marrant, nos potes aiment bien. » (en option : « mais c’est difficile à expliquer je trouve»)
() Dans cette catégorie il faut aussi citer : Flamme rouge, The Game, Dominion, 6 qui prend, Mystères, Decrypto et les Charlatans de Quedlinburg. Des références aussi d’une certaine manière puisqu’on les trouve chez pas mal de gens autour de nous. Et donc qu’on nous en parle. Et donc qu’on me demande des jeux « un peu du même genre ».
The Game et Hanabi : qu’on compare d’ailleurs souvent nous-mêmes l’un à l’autre mais le premier on l’a sorti beaucoup avec tout le monde, le second on sait qu’il nous faudrait un 3ème joueur régulier, pas juste quelqu’un de passage qui y jouerait une fois par an. Ce sont mes références de jeux coopératifs, et souvent j’ajoute que je n’aime pas trop les jeux coopératifs. Non pas que je n’aime pas le principe de la coopération, au contraire, mais c’est la conception mécanique de ces jeux qui ne me satisfait souvent pas, car chaque joueur n’a souvent qu’une capacité de jeu partielle, ou bien que c’est du jeu solo à plusieurs, ou je ne sais trop quoi, l’effet leader aussi, bref vous connaissez la chanson. Hé bien à The Game ou Hanabi, tous les joueurs ont le même potentiel de jeu, les mêmes règles, chacun peut jouer sa partition à fond, ce sont les informations qui sont fragmentées, pas les mécanismes. Bref, ces 2 petits jeux sont mes coopératifs préférés et en plus chacun dans son registre est une sacré référence.
L’âge de pierre : parce que c’est un classique et une référence. Parce qu’on commence souvent par celui-ci, ensuite c’est difficile de sortir un jeu de placement d’ouvrier sans trouver un truc « comme dans l’âge de pierre ». Et pour ce système de score des cartes sur fond vert, P(x)=x2, qu’on retrouve dans plein de jeux, à commencer par le jeu ci-dessous (du même auteur)…
Sankt Petersburg : est un jeu auquel on a beaucoup joué et qu’on ressort au moins 1 fois par an maintenant. Je ne suis pas un grand consommateur de jeux de tableau de cartes. Il en existe un nombre pléthorique et j’ai l’impression qu’ils se ressemblent tous un peu. Magic, San Juan et 7 wonders (bien différents entre eux - ce sont plutôt les moultes autres jeux qui ressemblent soit à l’un soit à l’autre de ces 3 jeux), ils feraient peut-être de meilleurs classiques dans ce genre assez large. Chez nous notre classique c’est Sankt Petersburg. Et ce système de réserve limitée à 3 cartes on le retrouve à droite et à gauche (les Châteaux de Bourgogne par exemple), chaque fois moi je pense à Sankt Petersburg. Ce n’est peut-être pas lui qui a introduit ce principe mais moi je l’ai découvert avec ce jeu. Encore une fois ce n’est pas une question d’antériorité. Dans le même genre on aime énormément « les Châteaux de Bourgogne, le jeu de cartes ». On l’aime même peut-être davantage, mais notre classique c’est l’autre. On l’a découvert avant, on y a joué et rejoué un paquet de fois avant, et c’est au second qu’on trouve des similitudes avec le premier (pas l’inverse).
Seasons : ah non ! Oubliez tout ce que je viens d’écrire au paragraphe précédent. Sankt Petersbourg est un jeu de gestion financière et de développement à base de collection de cartes. Rien à voir avec Magic et la profusion de jeux de tableau de cartes avec combos qui lui ressemblent plus ou moins et même de loin. Notre référence à nous dans le genre c’est Seasons. Voilà. Pardon, j’ai raconté n’importe quoi ci-dessus. Mais ça reste juste quand même… enfin bref.
Patchwork : notre classique des jeux qui se jouent tranquillou et qu’on a forcément envie de jouer avec un thé. C’est la meilleure catégorie pour le définir, je trouve. Bon il y en a plein de jeux dans cette catégorie mais celui-là il a installé un rapport olfactif entre lui et nous. Quand on me propose de jouer à Patchwork, je me demande d’abord si j’ai envie de menthe poivrée et de cannelle avant de répondre. C’est une catégorie qui en vaut une autre. A mon avis c’est bien mieux que la catégorie « jeu à deux » parce que de nos jours tous les jeux se jouent à deux. Il y a des jeux qui sont meilleurs à 3 ou 4 joueurs qu’à 2 mais ils sont quand même très bons à 2 joueurs; souvent tout aussi bons que Patchwork, bien meilleurs que Cités Perdues ou Jaïpur ou je ne sais quel autre jeu spécifiquement prévu pour 2 joueurs qu’on voit cités inlassablement dans des sujets du forum dédiés aux jeux à deux joueurs. Bref, je ne dirai jamais que Patchwork est un des meilleurs jeux dans la catégorie « jeux pour deux joueurs ».
En tout cas c’est une référence qu’on utilise avec mon amoureuse quand on parle de ce mécanisme d’ordre du tour selon le temps dépensé. Vous savez de quoi je parle si vous connaissez Patchwork. Ou si vous connaissez Thèbes. On aime aussi beaucoup Thèbes. On utilise aléatoirement l’un ou l’autre comme référence pour ce mécanisme. Mais à Patchwork la dépense de temps est plus tendue et il y a moins de choses à faire dans un tour, et les choix de pièces et souvent plus crucial qu’un choix de cartes dans Thèbes. Donc encore une fois tant pis pour l’antériorité mais Patchwork concentre mieux la tension autour de ce mécanisme, selon moi.
Puerto Rico : classique d’entre les classiques. Pour moi aussi c’est une pierre angulaire. Référence parmi les jeux à choix de rôles, où l’ordre du tour est crucial, référence parmi les jeux de développement avec tableau de tuiles ou de cartes combinatoires, référence parmi les jeux à interactions et coups vaches où l’on joue plus souvent contre les autres que pour soi-même, référence parmi les jeux de stratégies, etc.
Et c’est, avec Dominion, le nom de jeu qui sort le plus souvent quand j’échange avec quelqu’un un peu connaisseur qui me demande le genre de jeux que j’aime. Parce que c’est un classique connu presqu’autant que Catane qui me correspond moins, et plus que les châteaux de Bourgogne, Un monde sans fin, Grand Austria Hotel ou Haspelknecht (si si).
Mystères : dans le genre de jeux de devinettes mais où il faut trouver des mots de façon subtile et pernicieuse c’est notre classique. Je suis incapable de dire si je lui préfère Linq (un autre jeu où il faut trouver des mots qui ont un rapport mais sans que le lien soit trop évident) mais tout le monde dans mon entourage préfère Mystères, et j’y ai beaucoup fait jouer, j’en ai fait acheter beaucoup autour de moi. Depuis, Decrypto est sorti et il amuse tout mon entourage aussi bien que Mystères et en plus il me fait oublier ma frustration de ne pas réussir à sortir Linq. Je ne parle pas de Codenames qui nous a moins plu. Decrypto c’est mon chouchou, c’est le meilleur. Mais Mystères a tellement longtemps été seul dans nos coeurs sur ce registre, que notre classique c’est lui.
Troyes : notre gros jeu classique. Le jeu préféré de mon amoureuse, celui qu’elle ne se lasse pas de me réclamer régulièrement. Quand on parle de nos jeux à des invités en parcourant nos étagères, on dit souvent : « Voilà on a toutes sortes de jeux, des jeux pour jouer en famille et des trucs un peu plus pour adultes amateurs. Bon après on a aussi des gros jeux complexes qu’on ne proposera qu’à des gens vraiment motivés, comme celui-là, Troyes, qui est vraiment bien mais qui fait bien chauffer les neurones. » Je n’en ai pas tant que ça dans cette gamme de complexité. C’est celui-ci dont le nom ressort le plus souvent quand on cite ce qu’on a de plus complexe, pas Caylus qu’on ne possède pas, ni Great Western Trail qu’on a depuis trop peu de temps, ni Tigre et Euphrate et Grand Austria Hotel que je trouve personnellement plus accessibles et moins séduisants. Troyes c’est notre référence de gros jeu, voilà. Et ses mécanismes sont suffisamment inédits et marquants pour en faire un classique.
Un monde sans fin : un jeu auquel on a beaucoup joué et chaque fois énormément apprécié. C’est très chaotique. Il y a des parties où ça construit beaucoup, des parties où ça voudrait construire beaucoup mais les bâtiments ne sortent pas donc il faut se rabattre sur la médecine, des parties où la peste tourne un peu court, des parties où une espèce d’enfoiré d’adversaire à toujours les bons événements quand ça l’arrange, des parties où on se demande pourquoi on sert toujours les bonnes ressources aux autres et pas à soi, etc. Et en plus il n’y a pas cinquante stratégies possibles : pour marquer des points c’est médecine ou construction, et pour se développer il faut toujours construire rapidement 2 maisons. Voilà.
Mais ce qui est illimité dans ce jeu c’est le potentiel d’emmerdement du jeu, la loi de Murphy faite jeu. Et nous on adore. On adore parce que c’est très amusant. Moi j’adore, mon amoureuse adore, ma fille adore. C’est notre classique du kubenbois amusant. Mais ce n’est pas amusant uniquement parce que c’est chaotique : c’est aussi une tension dans la main de cartes action, avec de vrais choix. Il faut bien jouer pour s’en sortir. On va lutter contre le sort et les bâtons dans les roues, mais on va toujours trouver à s’en sortir. Ça c’est vachement plaisant. C’est juste que pour gagner il faudra s’en sortir mais en même temps marquer plus de points que les autres.
Moi c’est avec ce jeu que j’ai découvert un système de tribut très cool : à chaque fin de manche il faudra être capable de fournir un tas de trucs à remettre dans la réserve, un tas de trucs qu’on aura parfois juste assez d’actions pour obtenir, sous peine de morfler vraiment.
En vérité j’avais déjà joué à Kingsburg où il se passe un peu pareil. Mais dans Un monde sans fin, malgré le portrait bien chaotique que j’en ai dressé, c’est moins sujet à l’aléa. On lutte et on sait qu’on va y arriver, mais en luttant, en renonçant (ou non) à des actions lucratives. Ça ne risque pas de passer sur un jet de dé.
J’ai retrouvé ce système de tribut dans Grand Austria Hotel, dans Lorenzo il magnifico, et j’en oublie sans doute (ah oui, Haspelknecht !). Mais chez nous on appelle ça un système « comme dans un Monde sans fin ». Chacun sa culture ludique. Chacun ses références. Chacun ses classiques.
Zooloretto : c’est aussi un de nos classiques. On y a pas mal joué et on y revient régulièrement. C’est moi qui pousse un peu parce que je l’aime bien, mais tout le monde y joue avec plaisir : mon père, mon amoureuse, et les enfants (les deux). Récemment on a commencé à citer pas mal son nom depuis qu’on a commencé à jouer à Imhotep (très bon jeu) car ils ont en commun le fait de préparer des lots (des camions pour Zooloretto ou des bateaux pour Imhotep) dont on ne contrôlera pas forcément où ils échoueront (dans le zoo de quel joueur pour Zooloretto, dans quel site pour Imhotep où chaque site a un système de score différent). C’est à dire que selon le résultat ça fera plus ou moins nos affaires donc l’idéal est préparer des lots qui fonctionnent selon plusieurs scénarios. Ce système de lots à préparer ça peut faire penser à Shitenno ou San Marco. Mais c’est un peu différent. Plus simple, plus fluide, plus au fil du jeu. En ce qui concerne Zooloretto c’est hérité d’un tout petit jeu de cartes (Coloretto). Moi je préfère Zooloretto à Coloretto parce qu’il ajoute une couche de gestion de ces enclos de stockage. Très amusant. Un classique familial chez nous.
Jamaïca : en classiques familiaux, parce que c’est une question qu’on nous pose assez régulièrement, je recommande bien volontiers Les aventuriers du rail ou Jamaïca. C’est moins risqué que Zooloretto qui est un coup de coeur plus personnel (comme le vieux “Tour du monde en 80 jours” de Michael Rieneck que j’aime décidément beaucoup - c’est l’auteur de “Un monde sans fin”), ça plait à tous les coups. Ces deux jeux-là sont aussi parmi nos classiques. Comme tout le monde non ? Jamaïca c’est quand même très très amusant quand on joue au moins à quatre joueurs. Et c’est magnifique (on ne le dira jamais assez…) Un peu alambiqué sur certains points de règles, ce qui doit nuire un peu à son universalité, mais ça devrait faire vachement plus envie dans les familles qu’un Azul, non ?
Kingdom Builder : on aime bien y revenir régulièrement. Je n’ai jamais eu de période Kingdom Builder pendant laquelle j’ai eu envie d’en enchaîner 15 parties, une chaque jour. (C’est pourtant le cas de la plupart de mes autres jeux.) Mais en tout cas pour moi c’est un classique. Un pur jeu de placement tactique, avec contraintes de pose et territoires. C’est un jeu qui propose quelque chose de super évident, mais il faut essayer de contourner les contraintes pour parvenir à ses fins. C’est très très bien, c’est tendu, ça enchaîne, on peut faire des combos. C’est agréable visuellement et au toucher, c’est bien produit…. Que dire ? Ah si : le thème est un peu ridicule. Mais c’est quelque chose qui ne compte pas beaucoup pour moi.
Donc Kingdom Builder c’est mon classique jeu de placement. Je le préfère à “Durch die Wuste” auquel Kingdom Builder peut parfois ressembler selon les objectifs en jeu. Ah oui, parce qu’en plus Kingdom Builder est très changeant : selon les objectifs tirés en début de partie on ne cherchera pas à se placer et à s’étendre de la même manière sur la carte et les territoires, et donc on jouera différemment. Il peut ainsi même se transformer en jeu de majorité selon les occasions. Et je le préfère alors à d’autres jeux de majorité comme China ou Clans qui sont pourtant pas mal du tout.
Carolus Magnus : des jeux de majorité il y en a plein et ils ont parfois tendance à se ressembler trop. Il faudrait que je rejoue à Mykerinos qui m’avait une très bonne impression. En attendant il y en a quelques-uns que j’aime mieux que d’autres mais s’il faut en choisir un seul ce sera Carolus Magnus. Un de mes premiers jeux. Ça compte sûrement. Mais il n’y a pas que ça, ce jeu est vraiment puissant. Mon classique à moi des jeux de majorité.
Les châteaux de Bourgogne : il faut un Feld dans la liste pour faire un peu sérieux, non ? Je ne suis pas sûr. De toute façon celui-ci n’est pas un jeu trop sérieux. C’est vraiment un jeu allemand amusant, si tant est qu’on sait s’amuser à gérer des dilemmes et des priorités, à couper l’herbe sous le pied de ses adversaires, à chercher quelles actions fera marquer 1 petit point de plus que de nombreuses autres options.
Oui, bon, ce dernier point ne semble pas hyper amusant… tant pis pour moi, j’avoue : j’aime les jeux à l’allemande.
Ah mais attention on n’est pas du tout dans du jeu pour gros costauds du ciboulot ! C’est presque familial (ça le serait s’il y avait moins de règles et de manières de marquer des points…), il y a des tirages, des jets de dés, et énormément d’opportunisme. C’est ça que j’aime : l’opportunisme. C’est du jargon de joueur hein. En vrai être opportuniste c’est vilain. Relisez toute la liste en remontant mon message, vous verrez de l’opportunisme partout je crois (je ne vérifie même pas…).
Hé bien Les Châteaux de Bourgogne c’est la fête quand on a les goûts que j’ai. Le jeu sur les plateaux personnels est contraignant, serré, propice au développement et à des combos pour être plus efficace, plus rapide. Le jeu sur le plateau central est opportuniste et propice à interactions parce que pour bien jouer il faut lever les yeux de son petit plateau perso.
Il y a les dés qui font pester. Et puis il y a des petits systèmes pour contourner les aléas des dés. Bref comme beaucoup de jeux à l’allemande de ce genre, le jeu créé des dilemmes et des contraintes et permet de trouver des solutions pour s’en affranchir, et ça c’est super satisfaisant. Les Châteaux de Bourgogne, c’est mon classique dans le genre. Un hit à la maison.
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Il faut aussi citer les classiques de mon enfance, du moins ceux qui sont devenus comme les madeleines pour ce vieux Proust et que j’essaye souvent de retrouver au travers de jeux plus modernes et plus aboutis :
Cluedo : pas encore trouvé de remplaçant parfaitement efficace.
Scotland Yard : il y a une déclinaison pour joueurs adultes passionné. Ça s’appelle “Lettres de Whitechapel” et c’est un bonheur. Mais pour y jouer avec moi faut aimer jouer entre 4 et 6 heures et attendre de longues minutes entre chaque coups que j’ai fini de dresser chaque déplacement possible, de les tracer sur une carte en mode inspecteur de police psychotique, de rayer chaque hypothèse infirmée, etc. J’adore. C’est unique. C’est un calvaire pour mon amoureuse, mais heureusement qu’elle prend son pied à me regarder prendre le mien.
Intrigues à Venise : voilà c’est le tiercé classique. Il faudrait ajouter Risk aussi, quand même.
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Une petite pensée rapide pour les classiques de mes enfants, ceux qu’à la maison on adore jouer, qui deviendront peut-être leurs madeleines plus tard. Je ne cite pas de nouveau les jeux familiaux déjà cités plus haut parmi lesquels ma fille en pratique certains depuis quelques années (je l’ai déjà dit en plus quand c’était le cas), mais je vais citer uniquement les jeux pour enfants auxquels on a beaucoup joué ou qui font référence chez nous. Bref, je radote… nos classiques pour bambins :
Pique Plume : il y aura forcément un jeu de mémoire dans les classiques de toutes les familles de joueurs. C’est comme ça si on veut faire jouer nos enfants à 4 ans. On en a essayé plusieurs (“la chasse aux monstres” est beaucoup sorti), on a un coup de coeur graphique et conceptuel pour “le labyrinthe magique”. Mais celui auquel ils sont le plus fiers de nous mettre la pâtée, celui qui gagne donc rapidement un statut particulier, presque mythologique, c’est Pique Plume. « Je gagne toujours à Pique Plume ! », « C’est trop bien Pique Plume, je suis trop forte à ce jeu ! », « Tu te souviens quand tu allais gagner à Pique Plume mais tu as fait une erreur et moi j’ai fait le tour complet des tuiles pour te sauter par dessus ? ».
Rêve de trésors : un jeu édité par Oxybul. Oui, et c’est bien. Un bête jeu de parcours mais c’est mieux que le jeu de l’oie (sans déconner ?), il faut faire quelques choix et prendre un peu de risque. Ça marche tellement bien que dans ma famille il n’y a pas un neveu qui n’a pas son exemplaire, en plus de celui qui traîne chez les grands-parents.
Nom d’un renard : c’est déjà un classique chez nous parce que c’est coopératif, parce que c’est un peu comme Cluedo et Qui est-ce? qui sont déjà eux aussi de sacrés classiques, et parce que c’est marrant et très bien foutu.
Voilà j’arrête là. J’aurais pu citer d’autres jeux mais j’ai essayé de coller à la question, pas juste de citer mes jeux préférés. Et puis de toute façon je me suis arrangé pour tout citer dans des digressions ou des comparaisons.