El comandante dit:Philippe dit:Je pense qu'il faut accepter de revoir à la baisse nos désirs tant que le pays n'a pas sorti la tête hors de l'eau - après, il sera toujours temps de revaloriser nos salaires.
il y a un truc qui m'intrigue en général - et là ça tombe sur Philippe qui est le dernier à en parler, mais c'est un phénomène bien plus largement répandu et je ne le cite que pour reprendre le fil de la conversation - c'est qu'on entend souvent - attention, pas toujours, mais c'est quand même fréquent - les mêmes gens dirent qu'il est temps de faire des sacrifices, de réduire la voilure, etc. pour sauvegarder ou réformer le système, souvent en dé-socialisant les principes de solidarité d'ailleurs; mais trouver cette idée totalement saugrenue et irréalisable quand on parle de devoir réduire la voilure de notre conso et de notre accumulation matérialiste au vu des impératifs environnementaux et des mutations énergétiques qui s'annoncent.
Ca ne cesse de m'intriguer.
Je dirais que les gens sont pragmatiques et que les soucis à court terme du quotidien passent avant ceux de la planête qui sont pour l'instant à très court terme sans conséquence nettement visible.
1. il faut être au courant et le croire, de l'éminence des changements... Tout le monde n'a pas envie de faire l'effort de se renseigner, ni le budget bouquins/médias, et d'autres soucis : emplois, joindre les deux bouts, trouver un logement, famille etc... En résumer tant que l'on ne voit pas les conséquences directes, on pense que c'est loin et utopique. Alors pourquoi écouter ceux qui demandent des efforts dans un domaine qui reste "vague" pour la plupart d'entre nous (la calotte fond dingue et alors? Les tigres disparaissent : j'en ai vue dans un zoo? Les dauphins du yang tsé : y'en avait? Il n'y a plus de thon rouge : p'tain y a toujours des boites au super?),
Alors qu'on demande ailleurs pas mal de sacrifices et beaucoup ne se soucis que de trouver un emploi, voir de quoi manger.
2. le principe de sacrifice qui "dé-socialise est imposé par nos dirigeants, et cela fait des années que l'on a un battage médiatique sur le déficit qui se creuse, etc... Pas sur les efforts écologiques inéluctables du moins pour l'instant.
3. Cela coûte plus cher de construire écologiquement une maison ou de la transformer pour la rendre économe, que de ne pas sans soucier : le chauffe eau solaire, l'isolation triple ou double vitrage, l'isolant en laine de mouton ou en chanvre, le poële à bois, les toilettes sèches, l'éolienne que l'on n'a pas le droit de construire partout : bref c'est plus contraignant (dossier de subvention à réaliser valable que dans certaines conditions) et c'est plus cher Pour l'instant, les coûts sont trop hauts et donc tout le monde n'en n'a pas les moyens financiers.
4. Beaucoup de personnes ne peuvent pas se passer de la voiture pour travailler : ils n'ont pas le choix... Que faire?
5. On est tous "poussé" à la consommation : qui résiste ou qui peut résister? Qui réduit ses besoins de conso au stric minimum : sur un forum de joueurs Geeks qui va acheter moins de jeux de plateaux produit avec du plastique dans des usines chinoises (je sais pas tous, c'est juste un exemple), qui font le tour de la terre, gaspi d'énergie énorme? Les exemples sont légions.
La TVA écologique devrait exister : c'est une bonne idée.
6. C'est parfois moins cher de prendre sa voiture en famille que de prendre le train ou les transports collectifs...
7. Manger écolo en Europe c'est plus cher que la nourriture non bio, c'est réserver à une catégorie de la population qui en a les moyens.
8. Qui va faire des sacrifices tout seul alors que d'autres vont continuer leurs gaspillages, l'effort doit être collectif.
9. loi de protection des monuments historiques et consort : dans un rayon de 500m, on ne peut construire des choses "exotiques", donc pas de mini éoliennes, ni de panneau solaires, de puit de lumière.
Pour résumer, sans une volonté étatique forte : fiscalité écologique, taxation dissuadante, prime aux projets écologiques etc... Cela reste un luxe que la majorité ne peut pas se payer, ou des efforts insoutenable pour des budgets modestes. Alors que cotisé une année de plus pour sa retraite et bien cela reste lointain pour la plupart des actifs, et c'est un coût qui n'a pas de conséquence direct sur son quotidien., pareil pour une franchise médicale : tant qu'on n'est pas malade gravement qui s'en soucie?
Maintenant l'avenir proche va nous force à changer nos habitudes qu'on le veuille où non : notamment avec la flambée des prix du pétrole, voir à moyen terme, avec sa disparition. Adieu les figs en plastique et les voyages rapides en avion...