[Actualité] De la grève

Stouf dit:Arghhh j'en ai pris 3 pages dans la face le temps de partie à un petit concert.

Bref s'il y a évidemment des raisons de louer certains points du modèle Français un minimum d'autocritique dans la gestion actuelle de notre pays serait de mise d'où à mon sens le concensus sur la nécessité de réforme que nous devrions tous avoir. Or réforme quand chaque Français doit aux banques mondiales 20000 euros cela veut dire hélas sacrifice j'en suis convaincu.

A++ Stouf


Merci a Philippe, Leonidas et Stouf pour avoir apporté des precisions aux quelques interrogations que j'avais posées.


@ Stouf, je releve juste un petit point...qui pour moi est la base des problemes actuels.

Le fameux sacrifice....Oui masi pourquoi n'est-il pas demandé a tous ???

Prenons le pouvoir d'achat. Au moins 10% de perte dans l'enseignement depuis 1996....(plus de 5% depuis 2000) Clairement un effort a ete demandé (imposé) et realisé....Et j'imagine qu'il en va de meme pour de nombreux metiers privés ou publics.

Qu'en-est-il pour les salaries des categories les plus aisées ? Des personnes dont les revenus dependent de leur investissement boursier, financier ou immobilier ???


Bref, toujours d'accord avec cette notion d'effort, mais pourquoi la vie des uns se durcit-elle (salaire, retraite,...) alors que celle des autres (minoritaires en nombre mais dont la part et la valeur des richesses augmente sans cesse) s'ameliore sensiblement ?

Comment valider une notion de sacrifice demandée toujours et quasi exclusivement a cette fameuse France d'en bas ???

@Leonidas
en parlant d'investissement financier...merci pour les precisions sur les banques. Mais en valeur, c'est a dire en quantite d'investissement sur les marchés. Quel est le poids de l'un (investtisement a long terme) par rapport a l'autre (speculation)?

La speculation (meme minoritaire en valeur) ne cree-t-elle pas une derive economique qui finalement touche (et sanctionne ) tout le systeme ???

Merci

Al1

les portefeuilles purement spéculatifs représentent la minorité. Maintenant, difficile de sortir des statistiques, tout simplement parce que tout les chiffres seraient sujets à interprétation. Un mouvement intraday (acheter et vendre dans la même journée) est souvent analysé comme spéculatif. Or, ce n’est pas forcement vrai, il est parfois necessaire de faire des aller retour intraday pour les produits de couverture assez sensibles. Comment distinguer l’un de l’autre vu de l’extérieur ? c’est impossible.
La speculation est necessaire car elle participe à la liquidité du marché. Trop de spéculation créent les fameuses “bulles”. Ces crises sont dévastatrices pour les investisseurs et la majorité des speculateurs.
La spéculation, au sens où on l’entend généralement, ne représente pas grand chose dans les mouvements de capitaux, en nombre en en capital, ils sont largement minoritaires. Ils deviennent plus importants en période de croissance, car avec l’afflux de liquidités, les investisseurs sont disposés à des investissements plus risqués. Mais le risque, ça se gère, et seul le dernier des crétins mettrait un pourcentage trop élevé de ses avoirs dans des fonds spéculatifs, puisque par définition, ils sont suceptibles de tout y perdre.
Pour info, le milieu des marches financiers, ça doit représenter sur Paris 50 000 emplois facilement. Sur ces 50 000, il n’y en a pas 2-3 000 qui occupent des fonctions front office et ramassent à la pelle. En revanche, il y a une palanquée de fonctions support : informaticiens, comptables, auditeurs, back et middle office, hotliner, ressources humaines, consultants … Chaque trader fait travailler beaucoup de monde directement et indirectement (je pense que beaucoup de commerces fermeraient à La Défense si les salles de marché déménageaient à Londres par exemple).

encore merci

alors retour a la question de base.

Pourquoi le marché apparait-il comme si speculatif et deregularisé ?

comment le rendre plus “juste” (si cela est posible) ?

exemple : La derive qui consiste a “mettre la pression” sur les entreprises qui degagent peu de benef existe tout de meme, non ? Les consequences d’un point de vue local sont souvent catastrophiques : restructuration, licenciement, precarisation des actifs, gel des salaires etc…


D’un point de vue global, ce systeme n’est-il pas responsable de toutes ces reformes que nous subissons ?
-retraite, santé, chomage etc…

Oui je sais il peut apparaitre simpliste de croire que la bourse incarne le mal absolu…toutefois les etats adoptent aujourd’hui des logiques d’entreprise dans leur gestion donc…subissent ou s’alignent sur les meme regles (c’est en tout cas ce que certains voudraient voir appliquer). De plus ils dependent aujourd’hui des marche avec la volonte de tout placer sur un meme systeme de concurrence. donc privatisation totale ou partielle etc…) Meme leur financement depend de la bourse…

me trompe-je ?

Al1_57 dit:Pourquoi le marché apparait-il comme si speculatif et deregularisé ?


Il apparait spéculatif et déregularisé car c'est un bouc emissaire très commode, et cela, depuis la nuit des temps. Cela ne changera jamais. Pourtant, quand tu vois le nombre de règles qui encadrent les marchés (et surtout les marchés US d'ailleurs), dérégularisé, ça prete à sourire. Spéculatif, bien sûr, quand on te parle de quelques types qui ont gagné ou perdu des fortunes en boursicottant (sous entendu, à la loterie).
Qualifier une partie de la société en stigmatisant sa minorité la plus agitée est un grand classique : musulmans = islamistes, rolistes = satanistes ... ça existe, c'est grave, mais c'est une archi minorité.
La seule solution, c'est de s'informer et pas forcement dans la presse, parce quand je vois les articles dans les journaux soit disants spécialisés, ça fait froid dans le dos. Je me rappelle d'un article dans un journal (disparu, mais que je ne citerai pas), qui conseillait d'attendre l'échéance pour vendre les warrants (option titrisée, achetable en petite quantité, qui permet justement aux particuliers de boursicotter pas mal). Or, à l'échéance, la valeur temps du warrant est nulle. L'impact de la volatilité est nul. Il ne reste plus que la valeur intrinsèque (qui peut être elevée). En gros, c'est le PIRE moment pour vendre un warrant. De plus, il n'est souvent plus côté à quelques jours avant l'échéance (il ne peut plus qu'être exercé). Difficile d'imaginer un conseil plus débile. L'article faisait 4 pages, c'était niveau étudiant 1ière année (pas doué) d'école de commerce.

Je suis d’accord pour dire qu’il y a actuellement des inégalités et des baus sur les marchés financiers. Mais franchement quand on sigmatise la situation de quelques très grandes fortunes je crois qu’on tombe dans le cliché exactement de la même façon que pour les profs and co dans certains discours.

Les cas existent mais se ne sont pas les grandes multinationales qui font le tissu économique de notre pays, se sont les PMEs avec des patrons peut être aisés mais pas forcément fortunés et qui ne sont pas tous dans la logique de la délocalisation en Inde même s’ils y sont confrontés. Quand à la fraude fiscale, pour reprendre un exemple connu, 80% des restaurateurs et des cafetiers font du black pour payer leurs employés car sinon leurs structures ne pourraient pas fonctionner ou les gens ne viendraient pas car ce serait trop mal payé. Or les conditions de boulot dans la restauration sont difficiles comme beaucoups d’autres et surtout c’est un vrai manque à gagner de cotisation (chomage, retraite etc.) pour les intéressés et pour la société. Or franchement quand on parle de réduction de charge c’est avant tout pour ces structures là que l’affaire est crutiale. EN faisant disparaitre le black tu gagnes des ressources également. Les Espagnoles l’ont aussi compris quand ils ont régularisés massivement leurs salariés clandestins en échange d’une déclaration officicelle des employeurs. Par contre sur le long terme je ne sais pas ce que cela a donné ?

A t’on viré les gens officiellement déclarés pour reprendre des clandestins etc… ? Bref la mtéhode a t’elle donné de bon résultats sans effets pervers ?

Et comme je le dis depuis longtemps ce soucis de réglementation qu’on entend ne pourra avoir lieux qu’en uniformisant les règles au moins au niveau Européen. Or quand on voit l’écard de perception qu’il peut exister entre un Anglais et un Français sur ce que doit être un système de retraite et une fonction publique par exemple on se dit qu’il reste un bon chemin à parcourir et qu’il faudra nous aussi mettre de l’eau dans notre vin puisque l’europe politique est une terre de concensus mou et que la France a très largement perdu son image de leader sous l’aire Chirac …

A++ Stouf

Moi c’est l’existence même du marché qui me hérisse, puisque c’est quasiment la seule production monétaire actuelle, et qu’il est déconnecté, totalement, de la notion de travail. L’entreprise elle même, ce qu’elle produit, ce qu’elle fait, ce qu’elle est et de qui elle se compose n’est qu’une variable dans un coin de bilan.

Je vois d’ailleurs pas pourquoi les boursicoteurs ont besoin des entreprises, vu que leur jeu en est virtuellement déconnecté, on pourrait pousser le concept jusqu’au bout.

On crache souvent sur les patrons, mais nombre d’entre eux ne contrôlent pas leur boîte. Et ceux qui les contrôlent se moque éperduement de ce qu’est la boîte dont il possède une frange. Seul compte le chiffre.

On nous raconte souvent qu’une entreprise, soit elle grossit, soit elle crève. En quoi est-ce vrai ? Ce n’est vrai que d’un point de vue boursier où les actionnaires ne voient que l’augmentation d’un bénéfice qui leur est reversé. Ce qui entraîne un mensonge et deux drames. Le mensonge, c’est dire qu’une entreprise qui n’augmente pas ses bénéfices à tout prix crève. C’est faux. Tant que mes bénéfices sont supérieurs à zéro, mon entreprise peut survivre un bon moment. Premier drame : tous les bénéfices que je reverse à des actionnaires n’est pas réinjecté dans le R&D et l’évolution, l’amélioration, la croissance de mon entreprise. Deuxième drame : pour que les vautours puissent mieux se nourrir, il convient de chercher la marge à tout prix, sabrant les coûts et tous les postes (généralement productifs - on touche rarement aux secteurs financiers de la boîte, courtoisie professionnelle oblige) de l’entreprise.

La participation au capital était une bonne idée qui a mal, très mal tourné. Vraiment très mal. Au départ, on a une boîte qui a besoin de thunes pour se monter. Quelques gonzes arrivent et disent “on te finance, en échange tu nous reverse un peu de blé en fonction de ce qu’on a mis dans la boîte”.
Ca c’était une bonne idée. Ca tourne mal au moment où je peux vendre mes actions à n’importe qui et pas à la boîte pour qu’elle puisse se posséder elle même. Ca empire quand les vautours considèrent que parce qu’ils possèdent une partie du capital de l’entreprise (et c’est la seule chose qu’ils possèdent réellement), alors ils possèdent l’entreprise et les décisions qui vont avec. C’est le jour où les patrons ont perdu le pouvoir au profit (!) des financiers.
Chaque année un grand nombre (j’ai plus les chiffres en tête, hélas, puisque c’était en cours y’a 4 ans) crèvent parce que leurs patrons ne sont pas des financiers. Et c’est là le problème.
Pour qu’une entreprise survive, aujourd’hui, c’est pas vraiment en produisant (le travail, donc) qu’elle le fera. Mais en survivant sur les marchés financiers, en caressant l’actionnaire dans le sens du poil, et en faisant que la somme de ce qu’elle rapporte à ses actionnaires soit supérieur à la somme de ce que gagnent ceux qui travaillent dans l’entreprise. J’exagère, mais pas tant que ça.

Les patrons (à l’ancienne) ont abdiqué. Pas étonnant que tous les membres du MEDEF aujourd’hui s’appellent “de quelquechose”, puisque ce sont les anciennes fortunes qui réussissent puisqu’aujourd’hui seul l’argent rapporte de l’argent. Pas le travail.

Dans mon ordre de priorité, je déteste la bourse avant la publicité.
greuh, qui espère un jour que quelqu’un rendra le concept d’économie complètement obsolète. Sinon, je me contenterai de l’obsolescence de la finance.

merci à Greuh d’illustrer mon propos sur la finance, bouc emissaire facile de toute la misère du monde à coup de lieux communs.
Si ça te défoule de le penser, libre à toi …

Leonidas300 dit:merci à Greuh d'illustrer mon propos sur la finance, bouc emissaire facile de toute la misère du monde à coup de lieux communs.

Lieux communs, peut être, mais que tu ne contre argumentes pas.
Si ça te défoule de le penser, libre à toi ...

Je connais même des économistes qui pensent la même chose. Mais c'est vrai que c'est penser à contre courant de 99% de la planète de dire qu'on pourrait très bien vivre sans la bourse.

Allez, je retourne dans le troupeau : vive la bourse ! Seul l'argent doit produire de la richesse ! Le travail n'est qu'une variable, trop cool !

Oups, raté.
greuh, bien content d'être libre de penser ce qu'il veut. J'ai peur que cela ne dure pas, hélas.
Edit : et j'en profite pour verser une larme pour tous ces pôôvres traders, qui travaillent durement à acheter et vendre des bouts d'entreprise sans même savoir ce qu'elle sont dans le but de gagner du blé. Parce que je vois pas très bien en quoi, si la bourse est si bénéfique pour une entreprise que tu le prétends, ce que ça rapporte à l'entreprise elle même...
greuh dit:Je connais même des économistes qui pensent la même chose.


tu parles de ceux là ? :mrgreen:


Moscou, fin des années 70.
Breznhev et le gratin du PC assistent au défilé de la place rouge.

Arrivent d'abord les spetznaz, musclés, surentraînés, surarmés.
Puis défile l'artillerie tractée, une des meilleures du monde.
Puis défilent les missiles balistiques mobiles, capables d'anéantir en quelques secondes l'ennemi impérialiste.
Et puis... en queue du défilé marchent 5 pauvres gars grisonnants en complets gris et à la mine sombre.

Aussitôt le service d'ordre se rue sur les 5 gars pour les sortir du défilé...

A ce moment Brezhnev prend la parole et dit:
"Laissez les. Ce sont mes économistes. Et je vous garantis que leur capacité de destruction dépasse tout ce que vous avez vu jusqu'à présent."



désolé, j'ai pas pu m'en empêcher. :lol:

PS : je ne perdrai pas mon temps à argumenter avec toi. Tu ne sais pas de quoi tu parles, tu caricatures tout, et surtout, tu es tellement pétri de certitudes que ce sera un dialogue de sourds.

En tout cas la bagues est excellente :D :D :D :D :pouicok:

A++ Stouf

Leonidas300 dit:PS : je ne perdrai pas mon temps à argumenter avec toi. Tu ne sais pas de quoi tu parles, tu caricatures tout, et surtout, tu es tellement pétri de certitudes que ce sera un dialogue de sourds.

euh, t'es un peu rude là. On est en droit d'avoir un avis sans être un pro du secteur. L'analyse selon laquelle la financiarisation de l'économie réelle apporte des problèmes dans la rationalité des décisions du board n'est pas nouvelle ni réservée aux ultra-gauchistes, loin de là. Et si dénoncer le incohérences du système d'économie de marché (qui, le rappelle Galbraith, est le mot gentil pour ne pas faire peur quand on parle du capitalisme) est être assimilé à un brejnévien... :|

EDIT : et la blague est très bonne... :)
El comandante dit:
Leonidas300 dit:PS : je ne perdrai pas mon temps à argumenter avec toi. Tu ne sais pas de quoi tu parles, tu caricatures tout, et surtout, tu es tellement pétri de certitudes que ce sera un dialogue de sourds.

euh, t'es un peu rude là. On est en droit d'avoir un avis sans être un pro du secteur. L'analyse selon laquelle la financiarisation de l'économie réelle apporte des problèmes dans la rationalité des décisions du board n'est pas nouvelle ni réservée aux ultra-gauchistes, loin de là. Et si dénoncer le incohérences du système d'économie de marché (qui, le rappelle Galbraith, est le mot gentil pour ne pas faire peur quand on parle du capitalisme) est être assimilé à un brejnévien... :|
EDIT : et la blague est très bonne... :)


dénoncer les dérives (reelles), c'est une chose. Mettre tout le monde dans le même panier que les pires spécimens, non. Ca, c'est rude.
Leonidas300 dit:
shix dit:
cas 1 : j'investis de facon durable dans une societe pour la faire progresser.
je prends des risques, ok...mais e peux retrouver de fortes dividendes. C'est ainsi que je me "paie". Faut-il en plus que ces capitaux soient peux taxé ??
cas2 : les traders, fonds de pensiosn et autre. Je spécule sur les marché afin de degager du profit par mes achats/reventes. On frise l'immoralité là, non ?

Qui en France se permet d'investir ainsi ?

Les cadres parisiens entre 30 et 40 ans, travaillant pour de grands groupes (puisque très bien payés et dépensant peu, vu que vivant quasiment au bureau).
Je raconte souvent aux gens de mes equipes qui regardent les traders et leurs bonus faramineux avec envie, quelques petites anecdotes croustillantes (et vu qu'elles sont assez connues dans ma boite, je vais éviter de les répéter ici).
Très honnêtement, je ne les envie pas. C'est pas de la démagogie ou une forme de jalousie à 2 balles. Disons que quand on a autant de pognon, on est jamais rassasié. Jamais. Pourtant, on ne se fait pas enterrer avec son fric et on est pas mieux dans l'autre monde avec un milliard sur son compte.


Un de mes frères travaille dans une grande banque française dont je tairai le nom. Vu ses compétences en informatique, il est amené à voir passer beaucoup d'informations sur les revenus des employés. Il m'a assuré avoir vu passer tous les ans en fin d'année des primes de plusieurs centaines de milliers d'euros (il a vu des primes allant jusqu'à 800 000 euros). Même remarque que celle de Léonidas : ceux qui sont dans ce cas ne sont plus dans la même réalité que nous. Ils n'achètent pas sagement des biens immobiliers, bien souvent, mais sont aspirés par un désir insatiable.
A côté de cela (et n'oubliez pas les revenus mensuels incroyables), un député fait vraiment figure de petit joueur. :roll:

@Tupak Amaru : je suis syndiqué, mais cela ne durera pas, car je suis opposé à quasiment toutes les prises positions du syndicat dont je suis membre. Voilà ce qu'il propose pour l'éducation nationale : augmenter les effectifs enseignants, diminuer le temps de travail de 3 heures pour les certifiés, une pour les agrégés, augmenter nos salaires. Je regrette que trop souvent on ne considère pas assez l'intérêt général. Toute cause prise individuellement est défendable, mais il faut considérer le paysage d'ensemble. Voilà le genre de raisonnements que j'entends dans mon métier :

- l'enseignement est vital pour un pays : il prépare l'avenir ;
- or, si l'on veut un enseignement de qualité, il faut valoriser la profession d'enseignant en augmentant les revenus des enseignants, car un enseignant en déprime ne fait pas bien son job, et si le métier n'est pas bien payé, on n'attirera pas de nouvelles vocations ;
- CQFD : l'intérêt général correspond à mon intérêt particulier ; il faut mieux me payer, car c'est important pour le pays.

Le problème, c'est que l'on peut dire un peu la même chose de tout secteur professionnel, ce qui devient vite insupportable financièrement. Je pense qu'il faut accepter de revoir à la baisse nos désirs tant que le pays n'a pas sorti la tête hors de l'eau - après, il sera toujours temps de revaloriser nos salaires. Tant qu'il n'y a pas d'abus évident, je préfère accepter des réformes. Ajoutons que j'accepte évidemment de partir à la retraite plus tard que mon père, au vu des besoins de la nation, parce que je préfère garder le système par répartition et que cela semble le moyen le plus efficace et le plus juste, et parce que mon espérance de vie est supérieure à celle de la génération précédente.

Enfin, pour moi, le service public, c'est une activité bien particulière, offerte à tous dans l'égalité, non marchande dans son esprit, etc. Le service public apporte plus de justice et de lien social. Voilà pourquoi je parle de "haute idée du service public". Ce n'est pas juste un métier pour moi, mais davantage une mission - l'expression "mission de service public" existe d'ailleurs. J'espère que tout ceci ne te semble pas suranné.

Enfin, inutile de me vouvoyer, pour le coup, "c'est trop d'honneur", cher ami. :wink:

Tienzs, pour relativiser un peu, une info que je viens de lire dans l’express : le salaire moyen des patrons en France est d’environ 45000 € / an. Comme quoi ça paye pas tant que ça (dis-je du haut de ma suffisance de cadre parisien bientôt entre 30 et 40 ans).

Keiyan, cultivé

Keiyan dit:Tienzs, pour relativiser un peu, une info que je viens de lire dans l'express : le salaire moyen des patrons en France est d'environ 45000 € / an. Comme quoi ça paye pas tant que ça (dis-je du haut de ma suffisance de cadre parisien bientôt entre 30 et 40 ans).
Keiyan, cultivé


Parce que la plus grande partie des patrons sont des patrons de PME, qui parfois doivent attendre un moment avant de se payer leur premier salaire (j'en connais des petits patrons comme ça dont c'est la femme qui apporte l'argent dans la famille en attendant que l'affaire se développe).
Philippe dit:Parce que la plus grande partie des patrons sont des patrons de PME, qui parfois doivent attendre un moment avant de se payer leur premier salaire (j'en connais des petits patrons comme ça dont c'est la femme qui apporte l'argent dans la famille en attendant que l'affaire se développe).


C'est mon cas ! Merci à ma petite femme... :D
Leonidas300 dit:PS : je ne perdrai pas mon temps à argumenter avec toi. Tu ne sais pas de quoi tu parles, tu caricatures tout, et surtout, tu es tellement pétri de certitudes que ce sera un dialogue de sourds.


Moi aussi, je vois mon secteur de travail comme quelque chose de merveilleux qui sent la rose et traite ceux qui prétendent le contraire de pétris de certitudes.

Quant à l'économiste dont je parle, je vais aller rechercher cette interview. Bon, j'y arrive pas. C'était une interview y'a plus d'un an sur un site que tu méprises certainement : http://www.la-bas.org

Mais c'est bien beau de mépriser ses adversaires et de refuser le dialogue sous prétexte que je suis un adversaire difficile.

Sauf que...
Sauf que je ne lis que des gens comme toi, qui ne mettent jamais en doute l'économie de marché, ses fonctionnements de base, ses prémisses etc.
Je n'ai pas érigé des exceptions en réalité. Je te signale que j'ai bossé d'assez près pour des *très* grand groupes français pour connaître assez bien la vision de l'entreprise des sommets du CAC 40 : Total, Areva, Veolia...

Merci de m'avoir rabattu mon caquet, je ne suis qu'un con qui n'y connaît rien et qui ne mérite même pas qu'on lui explique en quoi notre monde monétaire est si merveilleux qu'il est interdit de le remettre en question.

Définitivement, tu m'auras permis de changer mon avis sur ce système !!
greuh.
Keiyan dit:Tienzs, pour relativiser un peu, une info que je viens de lire dans l'express : le salaire moyen des patrons en France est d'environ 45000 € / an. Comme quoi ça paye pas tant que ça (dis-je du haut de ma suffisance de cadre parisien bientôt entre 30 et 40 ans).
Keiyan, cultivé


Les moyennes lissent les pics. Si tu veux, je peux te donner des exemples qui ont gagné même pas le smic dans l'année...

greuh.
Philippe dit:
@Tupak Amaru : je suis syndiqué, mais cela ne durera pas, car je suis opposé à quasiment toutes les prises positions du syndicat dont je suis membre. Voilà ce qu'il propose pour l'éducation nationale : augmenter les effectifs enseignants, diminuer le temps de travail de 3 heures pour les certifiés, une pour les agrégés, augmenter nos salaires. Je regrette que trop souvent on ne considère pas assez l'intérêt général. Toute cause prise individuellement est défendable, mais il faut considérer le paysage d'ensemble. Voilà le genre de raisonnements que j'entends dans mon métier :
- l'enseignement est vital pour un pays : il prépare l'avenir ;
- or, si l'on veut un enseignement de qualité, il faut valoriser la profession d'enseignant en augmentant les revenus des enseignants, car un enseignant en déprime ne fait pas bien son job, et si le métier n'est pas bien payé, on n'attirera pas de nouvelles vocations ;
- CQFD : l'intérêt général correspond à mon intérêt particulier ; il faut mieux me payer, car c'est important pour le pays.

Oui aussi je ne suis pas d'accord avec ce syndicat relativement souvent, mais certaines leurs luttes sont bonnes et nous ont permis d'obtenir des avancées non négligeables : la circulaire de Robien par exemple enseigner dans deux matières différentes sans avoir le droit de refuser, sans formation préalable sérieuse?
Je trouve le CQFD un peu court aussi, comme n'importe quelle profession il y a un rapport de force entre employés et employeur, il est logique de demander des négociations salariales avec un syndicat représentatif et son employeur quand le coût de la vie augmente ou lorsqu'on modifie presque unilatéralement les conditions de travail?
Et là je vais polémiquer : mais financer les écoles privées avec l'argent publique, alors que je respecte le droit pour tout à chacun de créer une école privée mais au fond, moi cela me gène de payer indirectement pour cela... Cela ne dégagerait-t-il pas un budget pour l'école publique?
Pour finir : il serait plus logique d'harmoniser avec nos voisins dans les méthodes de négociations pour éviter les conflits par un vrai dialogue.
Enfin c'est un autre débat...

Philippe dit:
Le problème, c'est que l'on peut dire un peu la même chose de tout secteur professionnel, ce qui devient vite insupportable financièrement. Je pense qu'il faut accepter de revoir à la baisse nos désirs tant que le pays n'a pas sorti la tête hors de l'eau - après, il sera toujours temps de revaloriser nos salaires. Tant qu'il n'y a pas d'abus évident, je préfère accepter des réformes. Ajoutons que j'accepte évidemment de partir à la retraite plus tard que mon père, au vu des besoins de la nation, parce que je préfère garder le système par répartition et que cela semble le moyen le plus efficace et le plus juste, et parce que mon espérance de vie est supérieure à celle de la génération précédente.

Oui d'accord, mais on part de l'hypothèse où l'on vous dit que les caisses sont vides. Or elles ne le sont pas ou ne l'était pas, pas de poujadismes des faits : les grands commis de l'état qui ont joué avec nos deniers nous ont-ils remboursés (JP Peylevade crédit lyonnais)? Les autoroutes vendues alors qu'elles sont bénéficiaires : une belle rente de situation pourquoi vendre? Les prévenus de Elf n'ont jamais remboursé et payé leurs amendes? L'imprimerie nationale gabegie de 300 millions d'euros? Les cadeaux fiscaux aux plus nantis 15 milliards?, le bouclier fiscal pour l'un des rares impôts justes? Les fraudes fiscales 29 milliards estimés, on ne peut pas lutter contre?

Alors après on vient nous voir larmoyant, ou l'air décidé du petit caporal qui mène la troupe au front : la France est mal on est ruiné et patati et patata, il faut que vous fassiez des efforts...
Et ce sont les plus petits qui trinquent, ou ceux qui ne peuvent pas "ennuyer", "bloquer", "brûler"... Pourquoi on accorde satisfaction aux "roulants" de la SNCF et pas aux autres?
Alors oui, les déficits sont chroniques, mais la gabegie aussi non? et rapporter au total du budget souvent les déficits des "comptes sociaux" sont peu importants (sécu par exemple). La caisse de sécu a longtemps été équilibré en Alsace/Lorraine avec des qualités de prestations exemplaire, pourquoi on n'harmonise pas avec la méthode de cette caisse?
Une franchise oui, mais pourquoi pas proportionnelle aux revenus déclarés?
Une TVA sociale? Pourquoi pas une augmentation de CSG ?
Bouclier fiscal? réglementation européenne pour interdire les escapades des capitaux au Luxembourg ou autres pays accueillant fiscalement, protocole avec la Suisse, amende ou déchéance de nationalité si on part dans habiter dans un autre pays pour fuir la fiscalité (encore plus honteux lorsque l'on s'en vante... cf chanteur bien connu).
Même si je jette ces idées en l'air, je suis persuadé que des solutions équitables existent, encore faut-il vouloir les mettre en oeuvre?

Philippe dit:
Enfin, pour moi, le service public, c'est une activité bien particulière, offerte à tous dans l'égalité, non marchande dans son esprit, etc. Le service public apporte plus de justice et de lien social. Voilà pourquoi je parle de "haute idée du service public". Ce n'est pas juste un métier pour moi, mais davantage une mission - l'expression "mission de service public" existe d'ailleurs. J'espère que tout ceci ne te semble pas suranné.

Oui l'expression existe, cela ne veut pas dire qu'elle soit justifiée. Et c'est là où nous différons complètement, pour moi c'est un beau métier, avec des devoirs et des droits comme dans n'importe quel métier, mise à part que mon employeur c'est l'état. Je le répète j'ai des droits et des devoirs et je mis plierai, mais que l'on doivent harmoniser en "régressant" cela je le déplore.
Chaque cheminot qui arrive à l'heure et transporte ses passagers du point a ou point b sans problème effectue bien son travail, sa "mission".
Et je n'aime pas lorsqu'on "coupe" mes droits, ou ceux d'autres catégories surtout lorsqu'ils ne coûtent rien où presque à notre trésor public (cf service minimum).
Philippe dit:
Enfin, inutile de me vouvoyer, pour le coup, "c'est trop d'honneur", cher ami. :wink:


Je suis quelqu'un de polie et courtois, en général. Je vous vous vouvoie car on ne se connaît pas, si je vous ai tutoyer dans un précédent post veuillez accepter mes excuses. C'est pour moi une marque de respect comme vous me le demandiez?



@ greuh d'accord avec vous, moi je suis désespéré de voir qu'on ne peut ou l'on ne veut trouver de solutions alternatives au "marché roi", une solution moins inégalitaire. Car comme vous le dites si bien, on redistribue les miettes aux masses et elles se réduisent. Attendons le "pic oil" : vue et entendu sur le site de rue89 une interview d' un expert de la chose on pense que cela serait pour 2015...
Philippe dit:Je pense qu'il faut accepter de revoir à la baisse nos désirs tant que le pays n'a pas sorti la tête hors de l'eau - après, il sera toujours temps de revaloriser nos salaires.


il y a un truc qui m'intrigue en général - et là ça tombe sur Philippe qui est le dernier à en parler, mais c'est un phénomène bien plus largement répandu et je ne le cite que pour reprendre le fil de la conversation - c'est qu'on entend souvent - attention, pas toujours, mais c'est quand même fréquent - les mêmes gens dirent qu'il est temps de faire des sacrifices, de réduire la voilure, etc. pour sauvegarder ou réformer le système, souvent en dé-socialisant les principes de solidarité d'ailleurs; mais trouver cette idée totalement saugrenue et irréalisable quand on parle de devoir réduire la voilure de notre conso et de notre accumulation matérialiste au vu des impératifs environnementaux et des mutations énergétiques qui s'annoncent.

Ca ne cesse de m'intriguer.