Affaire Santos...Vous en pensez quoi?

Manfred dit:je ne dis pas le contraire, je réagis juste à la réaction bien commode et passe partout consistant à dire "y a des trucs plus importants" pour critiquer la réaction des gens vis à vis de cette affaire.
parce que à ce moment là, on peut également dire "je ne comprends pas la mobilisation pour les restos du coeur alors qu'en Afrique on meurt de faim".
le "y a pire ailleurs" peut hélas s'appliquer à à peu près tous les sujets de préoccupation, ça ne les rends pourtant pas moins légitimes.


Comprenons-nous bien : certes je trouve ça sévère, certes les images sont discutables et c'est peut être même un innocent qui trinque. Certes, certes, certes ... N'empêche, combien de pages, de blog, de groupes facebook, de signatures MSN, d'indignations forumiques, de discussions en salle de pause etc ... De manière très populaire les gens s'enflamment ? Moi ça me gave car à côté de ça, il y a des choses que JE juge plus importante et qui sont noyées dans une indifférence que le cas Santos a su remuer à son profit. Chacun son sens des priorités en effet, chacun jugera.

Et les médias se font échos, bon pour une fois au moins ils s'intéressent aux préoccupations des français c'est sûr. Toujours plus facile de remettre en cause la justice espagnole.

Ensuite, même si je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas remettre en cause la justice espagnole autant que la justice française, avouons qu'il a été jugé coupable le p'tit gars. Alors innocent coupable j'en sais rien ! Ok, dans le doute mobilisons-nous pour le sortir de là mais de la même façon, qu'est-ce qu'on fait pour éviter que des violences se reproduisent dans les stades et pour qu'on puisse y emmener nos enfants sans qu'ils soient obligés de voir des crânes rasés faire des saluts nazis ? Au delà d'un cas isolé, ces questions dans le monde du foot, me posent plus de problèmes.

Ca n'aurait pas été un supporter de foot ? J'aurais en effet sûrement eu plus de compassion pour ce gars, justement parce qu'on y mêlerait pas un relent de fierté nationale rattachée à cette passion du ballon rond ?

Quand on défend Santos, on défend un idéal de la justice ou notre fierté footbalistique nationale ? Je crois que tout le monde n'a pas la même réponse.
Ca n'aurait pas été un supporter de foot ? J'aurais en effet sûrement eu plus de compassion pour ce gars, justement parce qu'on y mêlerait pas un relent de fierté nationale rattachée à cette passion du ballon rond ?


Un innocent en prison, c'est toujours inacceptable, qu'il soit supporter, flic, amateur de jeux de société, non?
Après je comprends ce que tu veux dire, lorsque tout le monde en fait des caisses, j'ai envie d'aller dans l'autre sens moi aussi.
Mais j'ai surtout peur que ce soit un sentiment "anti-foot" primaire qui dicte ton raisonnement. Si c'est ça, c'est peut-être aussi con que d'être supporter.
Mais bon, la compassion, ça se commande pas! :wink:
O'Cédar dit:
viking dit:Le rugby c'est sûr c'est pas le même public, le milieu social n'est pas le même non plus je pense. Cette comparaison tarte à la crême m'énerve... C'est sûr dans un stade de tennis y'a rarement des débordements, et les matches de golf ne se terminent pas en baston.
Dans un stade de foot au moins (presque) toutes les couches sociales sont représentées.

Sauf que pour moi, ta comparaison ne tient pas la route... Au tennis et au golf, l'argent pour pratiquer le sport fait peut-être la différence, au rugby pas.
Et dans les régions où le rugby se pratique, c'est un sport populaire, il n'y a pas que des gens aisés et des bacs+10, c'est un esprit qui se perpétue et qui est enseigné aux gamins depuis tout petit, en espérant que ça puisse durer malgré l'argent qui afflue en masse désormais.


D'accord avec O'Cédar. Le milieu social ne prouve rien. Le public du rugby est souvent très populaire aussi. Et prenons l'exemple du Tour de France : y'a pas plus populaire comme public. Pourtant, les spectateurs, qui viennent de partout dans le monde, ne se tapent pas sur la gueule et n'insultent pas les coureurs.

Non, c'est une question de culture. Il y a une "culture ultra" qui s'est développée dans les stades de foot, depuis 30 ans, qui consiste, pour ces groupes de supporters organisés, à s'affronter, par tribunes interposées, pendant que les joueurs s'affrontent sportivement sur le terrain. Encore une fois, le plus souvent cet affrontement est symbolique, celui qui chantera le plus fort, qui mettra le plus d'ambiance, qui fera le plus beau "tifo" (animations dans la tribune)... Mais souvent, ça dégénère en affrontement verbal (insultes) et parfois, en affrontement physique. Parce qu'il y a de toute façon une logique d'affrontement.

Ce n'est pas toujours vrai, effectivement. J'ai lu un peu plus haut l'exemple de Maroc-Norvège en 1998. Oui mais c'était un match de Coupe du Monde. Il n'y a pas ce genre de problème en Coupe du Monde. Les supporters sont certes mélangés dans le stade, mais ce sont le plus souvent des "touristes" qui ont réservé leur billet via des agences de voyages un an avant le match. Il y a parfois des échauffourées, comme avec l'Angleterre, mais ce sont en général des supporters sans billet, qui ne peuvent accéder au stade, et ça se passe en ville.

Cette culture ultra existe peu pour les sélections nationales, beaucoup plus dans les clubs. Il ne faut pas généraliser. J'ai assisté, en 1999, à la finale de la Coupe de la Ligue Lens-Metz, au Stade de France. C'était génial, une super ambiance, les supporters des deux équipes buvaient des canons et faisaient la fête ensemble avant le coup d'envoi. Mais il y a plein de supporters ultras (et j'en ai déjà rencontré) qui ne sont pas du tout dans cette logique-là. Et j'ai beau essayer, je n'arrive pas à comprendre leur logique, pourquoi on arrive à ressentir de la défiance et de la rivalité vis à vis d'un type qu'on ne connaît pas, uniquement parce qu'il supporte une autre équipe que la sienne.
Mathias dit: Et j'ai beau essayer, je n'arrive pas à comprendre leur logique, pourquoi on arrive à ressentir de la défiance et de la rivalité vis à vis d'un type qu'on ne connaît pas, uniquement parce qu'il supporte une autre équipe que la sienne.


Parce que le foot est un prétexte. Cette aggressivité prend racine dans un terreau qui n'a rien a voir avec le foot lui-même : Besoin d'identification à des valeurs, un maillot, des couleurs, besoin de se sentir fort, de marquer son territoire, désire de défendre quelque chose qu'on estime plus important que le quotidien, le tout sur fond de frustration sociale et de volonté de cogner sur quelque chose ou quelqu'un, sentiment qu'avoir des ennemis, c'est aussi une façon d'exister, que cela est valorisant, avec de vagues considérations politiques, sans oublier des histores de gros sous dans le cas de certains ultras, etc...enfin, je te balance pèle-mèle tout ça, mais il existe de très bons ouvrages sur la question.
Le Zeptien dit:
Mathias dit: Et j'ai beau essayer, je n'arrive pas à comprendre leur logique, pourquoi on arrive à ressentir de la défiance et de la rivalité vis à vis d'un type qu'on ne connaît pas, uniquement parce qu'il supporte une autre équipe que la sienne.

Parce que le foot est un prétexte. Cette aggressivité prend racine dans un terreau qui n'a rien a voir avec le sport lui-même : Besoin d'identification à des valeurs, un maillot, des couleurs, besoin de se sentir fort, de marquer son territoire, désire de défendre quelque chose qu'on estime plus important que le quotidien, le tout sur fond de frustration sociale et de volonté de cogner sur quelque chose ou quelqu'un, sentiment qu'avoir des ennemis, c'est aussi une façon d'exister, que cela est valorisant, avec de vagues considérations politiques etc...enfin, je te balance pèle-mèle tout ça, mais il existe de très bons ouvrages sur la question.


Oui, je comprends tout ça, mais ce que je ne comprends pas c'est pourquoi ça s'exprime dans le football, qui n'est pas un sport plus violent qu'un autre ? Pourquoi pas dans le rubgy, le basket, le handball, le cyclisme ? Pourquoi les Etats-Unis, qui ne sont pas épargnés par les frustrations sociales de toutes sortes, ne connaissent pas ce problème avec le football américain et le base-ball ?
viking dit:
Ca n'aurait pas été un supporter de foot ? J'aurais en effet sûrement eu plus de compassion pour ce gars, justement parce qu'on y mêlerait pas un relent de fierté nationale rattachée à cette passion du ballon rond ?

Un innocent en prison, c'est toujours inacceptable, qu'il soit supporter, flic, amateur de jeux de société, non?
Après je comprends ce que tu veux dire, lorsque tout le monde en fait des caisses, j'ai envie d'aller dans l'autre sens moi aussi.
Mais j'ai surtout peur que ce soit un sentiment "anti-foot" primaire qui dicte ton raisonnement. Si c'est ça, c'est peut-être aussi con que d'être supporter.
Mais bon, la compassion, ça se commande pas! :wink:


Ce n'est pas un sentiment anti-foot. Et un innocent en prison c'est toujours scandaleux on est d'accord. Maintenant s'indigner autant pour un "innocent" jugé coupable alors que d'autres innocents fleurissent dans des jugements qui n'ont rien de judiciaires ...

Mais bon, il est libre, tant mieux pour lui.
bobdju dit:Moi, j'hallucine. On dirait à vous entendre que la Justice Espagnole ne sait pas juger et peser tous les éléments d'un dossier. Entre faire confiance à nos chers médias et à la Justice Espagnole, mon choix est fait...


Pareil. C'est du foot, donc ça passionne les foules, mais c'est jamais qu'un fait divers par rapport à certaines erreurs judiciaires françaises vis-à-vis de soi-disant pédophiles...

:mrgreen:
Mathias dit:
Le Zeptien dit:
Mathias dit: Et j'ai beau essayer, je n'arrive pas à comprendre leur logique, pourquoi on arrive à ressentir de la défiance et de la rivalité vis à vis d'un type qu'on ne connaît pas, uniquement parce qu'il supporte une autre équipe que la sienne.

Parce que le foot est un prétexte. Cette aggressivité prend racine dans un terreau qui n'a rien a voir avec le sport lui-même : Besoin d'identification à des valeurs, un maillot, des couleurs, besoin de se sentir fort, de marquer son territoire, désire de défendre quelque chose qu'on estime plus important que le quotidien, le tout sur fond de frustration sociale et de volonté de cogner sur quelque chose ou quelqu'un, sentiment qu'avoir des ennemis, c'est aussi une façon d'exister, que cela est valorisant, avec de vagues considérations politiques etc...enfin, je te balance pèle-mèle tout ça, mais il existe de très bons ouvrages sur la question.

Oui, je comprends tout ça, mais ce que je ne comprends pas c'est pourquoi ça s'exprime dans le football, qui n'est pas un sport plus violent qu'un autre ? Pourquoi pas dans le rubgy, le basket, le handball, le cyclisme ? Pourquoi les Etats-Unis, qui ne sont pas épargnés par les frustrations sociales de toutes sortes, ne connaissent pas ce problème avec le football américain et le base-ball ?


Aïe ! tu poses une question sur laquelle butent souvent les sociologues.
je vais essayer de t'apporter une réponse toute personnelle qui n'engage donc que moi. ce ne sont là que des hypothèse (et c'est incomplet...je des courses à faire :oops: ).
Alors, au delà du fait que tu me donnes en exemple des sports qui n'ont peut-être pas tout a fait, sur un plan social, un public identique, que ce sont des sports qui véhiculent aussi des valeurs et des histoires différentes, voilà un peu comme je vois les choses.

Tout d'abord, le foot peut-être pratiqué par tout le monde et partout. Il suffit d'avoir...un ballon. C'est différent du rugby (je t'invite à jouer au rugby sur du bitume :pouicboulet: ), ou du cyclisme. La taille et le poid jouent un rôle moindre qu'au rugby ou au basket. Donc on peu plus facilement s'identifier et "se voir" en train de jouer au foot, que de jouer au basket quand on fait 1m65. De plus, le foot est un sport de violence contenue...il faut se retenir en permanence de ne pas toucher l'adversaire, sous peine d'être sanctionner...il y a un coté "Tu m'touche pas à moi". Or ces règles peuvent être facilement enfreintes et provoque facilement la colère dans les tribunes

Au rugby, le contact est direct, on éprouve la force de l'adversaire ce qui force le respect. Ce respect, est parfois un peu "chahuté" sur un terrain de rugby, je dis pas le contraire, mais rarement dans les tribunes où les rugbymen sont plus admirés pour leur courage et leurs forces que ne le sont les joueurs de foot. Cela conditionne beaucoup je crois l'etat d'esprit des amateurs de rugby, sport qui véhicule l'idée que "bon, sur le terrain, c'est pas de la rigolade, on y va franco, c'est l'affrontement, mais après, on fait la fête". On mange bien, on boit, on chante...les plus sévères diront que dans le rugby, on a que de bonnes brutes, des gars costaud, un brin bagareur parfois mais pas méchants.

Au foot, on déifie facilement un joueur comme on peut y voir une brêle le lendemain...parce qu'on a tous plus ou moins joué au foot, certains ont l'impression qu'ils pourraient faire mieux. Marquer un but est vu souvent (à tort) comme un acte individuelle, la notion de collectif est moins importante, on a une somme d'individualités. Certains joueurs sont parfois vicieux, et ça se voit (je plonge, je tire le maillot, je fais une main) et ça énerve dans les tribunes. Je crois que le comportement de certains joueurs de foot peut correspondre, dans certains cas, aux perceptions que certaines personnes peuvent avoir de la société, et de la façon dont elles se voient dans cette société. "Tous les moyens sont bons pour marquer, et c'est moi qui marque, et essayer d'enfreindre les règles sans se faire piquer est un moyen comme un autre, etc...". bref, certains supporters peuvent facilement s'identifier au "système football" comme ils le perçoivent et dans ce qu'il a de moins rejouissant, ou perçu comme tel, parce qu'ils y détectent des valeurs qui leur conviennent.

Comme l'équipe de foot est présupposée représentative de la force d'une ville (puisque je le répète, tout le monde peut jouer au foot), gagner ou perdre prend peut-être plus d'importance, mais là ça dépasse le foot lui-même. C'est pourquoi il peut y avoir des hyper-identification à l'équipe. Après, viennent se greffer d'autres facteurs comme je te le dis plus haut, mais là, j'ai vraiment plus le temps..désolé... :oops:
oscardejarjayes dit:Il se prend 3 ans et demi.... :shock:
Votre avis?

Pour en revenir à la question initiale...

Il était dans une tribune "ultra", et pas par hasard.

Je me demande encore comment, avec tout les débordements qu'il y a dans ces tribunes, il peut encore y avoir des gens sensés à ces place là. Pourquoi pas des touristes en treillis à Kandahar ? C'est du même niveau !

Tout le monde sais ce que cela veut dire ces tribunes, c'est du "nationalisme" ou du "mon clocher-isme" exacerbé mitigé de xenophobie (l'étranger pouvant vivre à 10 Km de là), cela n'a rien à voire avec du foot et tant que sport, probablement pas grand chose en tant que spectacle, mais beaucoup avec ce qu'il y a de plus vil dans l'humanité.
Donc, je m'en fout, je ne me sent ni vraiment concerné ni solidaire.
Comme en plus j'ai cru entendre qu'il avait été relaché...

Il y a des choses dans le monde qui méritent plus d'attention que le fait de mettre un Santos en tôle.

certaines réponses sont “un peu” anti-foot-anti-supporters de façon caricaturale.

ça ne veut rien dire être dans une tribune “ultra” quand on joue à l’extérieur, puisque toutes les places mises à disposition au club visiteur sont situées dans une seule et même tribune, pour raisons de sécurité. Donc on y trouve aussi bien des gros cons que des handicapés voire des femmes et des enfants dont le seul point commun est d’avoir voulu aller au stade voir leur équipe jouer à l’extérieur, mais apparamment pour certains ici c’est mal :roll:

j’ai un peu de mal à comprendre comment on peut dénoncer la xénophobie d’un coté et affirmer dans la même phrase que les supporters les plus fervents représentent ce qu’il y a de plus vil dans l’humanité.

ça me semble un peu, hum… non rien :lol:

Manfred dit:ça ne veut rien dire être dans une tribune "ultra" quand on joue à l'extérieur, puisque toutes les places mises à disposition au club visiteur sont situées dans une seule et même tribune, pour raisons de sécurité.

La grande fête du sport ! :lol: Où il est dangeureux de mélanger supporters de deux équipes !
Manfred dit: Donc on y trouve aussi bien des gros cons que des handicapés voire des femmes et des enfants dont le seul point commun est d'avoir voulu aller au stade voir leur équipe jouer à l'extérieur, mais apparamment pour certains ici c'est mal :roll:


Si les amateurs de defillés militaires vont a Kandahar pour voir le defilé tout le monde rigolerai. Ce n'est pas "mal", c'est bête.
Manfred dit:Donc on y trouve aussi bien des gros cons que des handicapés voire des femmes et des enfants dont le seul point commun est d'avoir voulu aller au stade voir leur équipe jouer à l'extérieur, mais apparamment pour certains ici c'est mal :roll:

En règle générale, j'essaie d'éviter de me placer dans une situation où ma sécurité personnelle dépendra du comportement de "gros cons". Donc, même si ce n'est pas "mal" dans le sens où ce n'est tout de même pas croiser les effluves, ça me semble tout de même être une bien mauvaise idée.
j'ai un peu de mal à comprendre comment on peut dénoncer la xénophobie d'un coté et affirmer dans la même phrase que les supporters les plus fervents représentent ce qu'il y a de plus vil dans l'humanité.


Le concept même de supporter m'échappe complètement. Il fait partie de ces manifestations sociales qui me paraissent complètement aberrantes et irrationnelles (à côté de la religion et de l'ultra-nationalisme). Même si j'aime le football en tant que spectacle, lorsque je regarde un match, je ne suis jamais "pour" une équipe déterminée.

J'ai donc beaucoup de mal à comprendre ce qu'il y a d'amusant à brandir des écharpes aux couleurs de "son" équipe en braillant...

Moi je peux le comprendre; brailler et agiter une écharpe c’est marrant quand on se prend au jeu … j’imagine.

Se taper dessus et se faire parquer parce qu’on supporte une équipe déterminée … là je comprends moins déjà.

Etre anti-foot c’est délicat dans la mesure où le sport en lui même est formidable, très accessible, populaire etc … C’est la culture qu’on a instauré autours de ce sport qui dégouline de travers.

Bref, je me sens toujours pas solidaire avec Santos, désolé …

Manfred dit:certaines réponses sont "un peu" anti-foot-anti-supporters de façon caricaturale.
ça ne veut rien dire être dans une tribune "ultra" quand on joue à l'extérieur, puisque toutes les places mises à disposition au club visiteur sont situées dans une seule et même tribune, pour raisons de sécurité. Donc on y trouve aussi bien des gros cons que des handicapés voire des femmes et des enfants dont le seul point commun est d'avoir voulu aller au stade voir leur équipe jouer à l'extérieur, mais apparamment pour certains ici c'est mal :roll:


Oui sauf que dans la réalité, il n'y a quasiment que les supporters ultra qui vont voir jouer leur équipe à l'extérieur. Les familles de Marseille, avec femme et enfant, qui vont au stade Vélodrome pour voir l'OM ne traversent pas la France en car ou en voiture pour aller encourager leur équipe quand elle joue à Lille ou à Rennes. :)
Le Zeptien dit:
Mathias dit:
Le Zeptien dit:
Mathias dit: Et j'ai beau essayer, je n'arrive pas à comprendre leur logique, pourquoi on arrive à ressentir de la défiance et de la rivalité vis à vis d'un type qu'on ne connaît pas, uniquement parce qu'il supporte une autre équipe que la sienne.

Parce que le foot est un prétexte. Cette aggressivité prend racine dans un terreau qui n'a rien a voir avec le sport lui-même : Besoin d'identification à des valeurs, un maillot, des couleurs, besoin de se sentir fort, de marquer son territoire, désire de défendre quelque chose qu'on estime plus important que le quotidien, le tout sur fond de frustration sociale et de volonté de cogner sur quelque chose ou quelqu'un, sentiment qu'avoir des ennemis, c'est aussi une façon d'exister, que cela est valorisant, avec de vagues considérations politiques etc...enfin, je te balance pèle-mèle tout ça, mais il existe de très bons ouvrages sur la question.

Oui, je comprends tout ça, mais ce que je ne comprends pas c'est pourquoi ça s'exprime dans le football, qui n'est pas un sport plus violent qu'un autre ? Pourquoi pas dans le rubgy, le basket, le handball, le cyclisme ? Pourquoi les Etats-Unis, qui ne sont pas épargnés par les frustrations sociales de toutes sortes, ne connaissent pas ce problème avec le football américain et le base-ball ?

Aïe ! tu poses une question sur laquelle butent souvent les sociologues.
je vais essayer de t'apporter une réponse toute personnelle qui n'engage donc que moi. ce ne sont là que des hypothèse (et c'est incomplet...je des courses à faire :oops: ).
Alors, au delà du fait que tu me donnes en exemple des sports qui n'ont peut-être pas tout a fait, sur un plan social, un public identique, que ce sont des sports qui véhiculent aussi des valeurs et des histoires différentes, voilà un peu comme je vois les choses.
Tout d'abord, le foot peut-être pratiqué par tout le monde et partout. Il suffit d'avoir...un ballon. C'est différent du rugby (je t'invite à jouer au rugby sur du bitume :pouicboulet: ), ou du cyclisme. La taille et le poid jouent un rôle moindre qu'au rugby ou au basket. Donc on peu plus facilement s'identifier et "se voir" en train de jouer au foot, que de jouer au basket quand on fait 1m65. De plus, le foot est un sport de violence contenue...il faut se retenir en permanence de ne pas toucher l'adversaire, sous peine d'être sanctionner...il y a un coté "Tu m'touche pas à moi". Or ces règles peuvent être facilement enfreintes et provoque facilement la colère dans les tribunes
Au rugby, le contact est direct, on éprouve la force de l'adversaire ce qui force le respect. Ce respect, est parfois un peu "chahuté" sur un terrain de rugby, je dis pas le contraire, mais rarement dans les tribunes où les rugbymen sont plus admirés pour leur courage et leurs forces que ne le sont les joueurs de foot. Cela conditionne beaucoup je crois l'etat d'esprit des amateurs de rugby, sport qui véhicule l'idée que "bon, sur le terrain, c'est pas de la rigolade, on y va franco, c'est l'affrontement, mais après, on fait la fête". On mange bien, on boit, on chante...les plus sévères diront que dans le rugby, on a que de bonnes brutes, des gars costaud, un brin bagareur parfois mais pas méchants.
Au foot, on déifie facilement un joueur comme on peut y voir une brêle le lendemain...parce qu'on a tous plus ou moins joué au foot, certains ont l'impression qu'ils pourraient faire mieux. Marquer un but est vu souvent (à tort) comme un acte individuelle, la notion de collectif est moins importante, on a une somme d'individualités. Certains joueurs sont parfois vicieux, et ça se voit (je plonge, je tire le maillot, je fais une main) et ça énerve dans les tribunes. Je crois que le comportement de certains joueurs de foot peut correspondre, dans certains cas, aux perceptions que certaines personnes peuvent avoir de la société, et de la façon dont elles se voient dans cette société. "Tous les moyens sont bons pour marquer, et c'est moi qui marque, et essayer d'enfreindre les règles sans se faire piquer est un moyen comme un autre, etc...". bref, certains supporters peuvent facilement s'identifier au "système football" comme ils le perçoivent et dans ce qu'il a de moins rejouissant, ou perçu comme tel, parce qu'ils y détectent des valeurs qui leur conviennent.
Comme l'équipe de foot est présupposée représentative de la force d'une ville (puisque je le répète, tout le monde peut jouer au foot), gagner ou perdre prend peut-être plus d'importance, mais là ça dépasse le foot lui-même. C'est pourquoi il peut y avoir des hyper-identification à l'équipe. Après, viennent se greffer d'autres facteurs comme je te le dis plus haut, mais là, j'ai vraiment plus le temps..désolé... :oops:


Non, ne soit pas désolé, tu as pris le temps de répondre et je trouve ton message très pertinent. :)

C'est vrai qu'au football, la notion d'individualité prime souvent, et à tort, sur le collectif. Mais c'est encore plus vrai au basket par exemple, qui est souvent considéré comme le plus individualiste des sports collectifs. Et pourtant, il n'y a pas ces problèmes de hooliganisme.

Peut-être que la différence vient du fait qu'au basket, il est "facile" de marquer des points, il y en a énormément dans un match. Alors qu'au foot, le but à atteindre (marquer un but justement) est très difficile. Il n'est pas rare qu'un match se termine par 0-0 (surtout en France :lol: ). Donc, cela renforce la tension, la frustration parfois, lorsque l'arbitre prend une décision qui va peut-être découler sur le seul but du match et donc précipiter la défaite d'une équipe...

Je comprends cette tension et cette passion. J'adore le football moi-même et je me suis déjà surpris à bondir et crier devant ma télé ou dans un stade. Mais c'est parce que je me prends au jeu. Il n'y a rien de violent. Je pourrai passer tout un match à côté d'un gars qui supporte une autre équipe que la mienne. Au contraire, ça pourrait être marrant, on pourrait se chambrer :) . Et puis, quand la France perd contre une équipe qui a mieux joué, je suis le premier à le reconnaître et à applaudir l'équipe en question. Parce que j'aime le jeu.

Les ultras ont beau se décrire toujours comme des vrais passionnés, je pense qu'ils ne voient plus le football comme un jeu.

Sinon, pour le côté universel du football, le fait que tout le monde y ait joué au moins une fois, et qu'on s'identifie beaucoup plus facilement aux joueurs, que chacun a cette bizarre l'impression qu'il pourrait faire mieux... Je n'avais pas pensé à ça mais oui, ça me paraît très plausible comme explication. Et puis, j'ai déjà entendu des supporters dire "on est au chômage, tout va mal, on a une vie difficile, alors quand notre équipe gagne ça nous fait oublier les difficultés et ça nous apporte du bonheur pour quelques heures"...
Mathias dit:
Peut-être que la différence vient du fait qu'au basket, il est "facile" de marquer des points, il y en a énormément dans un match. Alors qu'au foot, le but à atteindre (marquer un but justement) est très difficile. Il n'est pas rare qu'un match se termine par 0-0 (surtout en France :lol: ). Donc, cela renforce la tension, la frustration parfois, lorsque l'arbitre prend une décision qui va peut-être découler sur le seul but du match et donc précipiter la défaite d'une équipe...


je récuse la difficulté de marqué un but : au Rugby il est aussi difficile de marquer, mais pour éviter les tentation de défense à tout prix, l'IRB a fait évoluer les règles pour éviter les abus de jeux (une pénalité vaut moins qu'un essai alors qu'au rugby c'est le même prix avec une grande facilité pour le penalty, au rugby il y a un bonus offensif alors qu'au foot ils suffit de marquer un but de plus ...). Au rugby, comme au foot, les règles ont évolués dans l'intérêt des joueurs (actions interdites), mais le rugby a muté pour une seconde raison : le spectacle, et cette évolution était bonne, la popularité grandissante du sport le montre bien.