[Aide] De la traçabilité sur le lieu du travail.

Bonjour,

J’aurais besoin de votre concours, dans le cadre de mon mémoire.
Celui-ci s’intitule “Contraintes et libertés dans le travail à l’heure de la traçabilité”.

La problématique principale va consister à étudier l’évolution des contraintes et des libertés au travail, à l’heure du numérique et de l’avènement de la traçabilité.

Les exemples peuvent être divers : surveillance au travail, pointage, bilans de compétences sur le long terme et évolution de carrière, récapitulatif des objectifs atteints ou non, utilisation d’Internet sur le lieu du travail pour un usage privé, utilisation privée de sa boîte mail, mais aussi normes d’hygiène, de sécurité, vérification, traçabilité du travail (qui a fait quoi à tel moment sur telle chaîne de montage).

Il concerne toutes les CSP : cadres et chefs d’entreprises (méthodes de management, contraintes dues aux partenaires commerciaux, aux banques, aux actionnaires…), salariés du privé et du public (horaires de travail, surveillance abusive…).

J’aimerais donc, si possible, que vous me donniez quelques exemples provenant de vos propres expériences professionnelles.

Etes-vous confronté sur votre lieu de travail à des contraintes dues à l’avènement du numérique ?

Jouissez vous de libertés sur votre lieu professionnel (possession d’un ordinateur, téléphone portable…) qui entraine automatiquement des contraintes (mélange des sphères privées et professionnelles, surbooking, surresponsabilités…).

Avez vous fait ou vu quelqun faire les frais de la traçabilité ? Erreurs professionnelles (un boulon mal vissé et on a retrouvé le coupable), utilisation privée d’Internet ou de la boîte mail réprimandée ?

Comment se passe l’utilisation des nouveaux outils (NTIC, technologies de l’intelligence) sur votre lieu de travail ?

N’hésitez pas à me faire part de toutes vos idées et expériences. Vous pouvez me répondre également par MP si vous le préférez…

Merci beaucoup ! :)

Pour répondre à ta question je te conseille le hos série des ASH: la place de l’informatique en travail social.

J’aime bcp l’informatique mais dans mon milieu professionnel c’est une vraie catastrophe surtout que tout est fait pour le contrôle.
Je ne crainds pas gd chose pour le moment (on ets jamais assez parfait pour son employeur)car nous avons des logiciels très vieux et lents.
Et le sgars de l’informatique sont guère plus doués que moi!

Aucun gain dans l’activité quotidienne. Nous travaillons avec la régle du 0 papier! (loin d’etre respectée par certaines collègues)

Copyright dit:Avez vous fait ou vu quelqun faire les frais de la traçabilité ? Erreurs professionnelles (un boulon mal vissé et on a retrouvé le coupable), utilisation privée d'Internet ou de la boîte mail réprimandée ?


Je travaille à france telecom, ou je configure des équipements réseaux (des routeurs pour ceux qui connaissent), et on est effectivement tracé : on se connecte aux routeurs avec un identifiant personnel, et on vous retrouve ne cas de boulette, toujours ! ;) Mais c'est pas vraiment du à l'avénement du numérique dans un envirronement de production qui n'avait rien à voir avec le numérique, C'EST le numérique !

Hello

perso je travaille dans une banque au Luxembourg :

- nous pointons par exemple :arrow: donc surveillance MAIS en contrepartie toute minute supplémentaire travaillée peut-être récupérée. Donc cela a un bon côté par rapport à la modulation des horaires.

- tous nos mails sont gardés et si un problème survient entre la banque et l’employé ceux-ci peuvent être utilisés.

- l’accès internet est hyper réglementé et tout est tracé, il y a même un filtre sur les sites (webmail, jeux, …)

Je peux approfondir si tu veux, si je pense à autre chose, je posterai.

Chez une autre boite, j’utilisais deux navigateurs Web : un pour les applis, l’autre pour l’accès au net via un proxy, alors qu’on y avait normalement pas accès. J’ai un jour reçu un mail me disant de désinstaller l’autre navigateur.

La liberté dans le travail… On l’a malgré l’informatique.

La liberté sur son lieu d etravail… C’est autre chose.

Mais quand on utilise un matériel, une connexion, des logiciels, ou applications de notre entreprise, on ne peut être libre que de ce qu’on veut bient qu’on le soit. Et quelque part c’est normal.

Nous avons par ex. des sites interdits: jeux, messagerie instantanée, etc. Je trouve cela normal. Sinon je passerai du temps sur tric trac au lieu de travailler. Alors ça, ça ne me choque pas!

Voili voilou.

Travaillant surtout à domicile, je suis peu concerné. Chez les clients, je suis le plus souvent sans poste fixe et libre de circuler.
Donc je ne peux pas t’apporter grand chose.

Par contre, ton mémoire m’interesse :)

Merci pour vos réponses, toutes vos remarques sont très intéressantes…

Si vous êtes intéressés, je pourrai l’envoyer par mail lorsqu’il sera fini…

Celui du premier semestre s’intitulait “Les nouvelles pratiques commerciales de la grande distribution et les technologies de l’intelligence”. Ca n’intéresse personne ? Non ? Tu m’étonnes… :lol:

Etant en communication, j’effleurerai les règles de droits, indissociables du sujet, pour plus me concentrer sur un état des lieux, des constats technologiqus, les avancées en matière de management et d’image, les problèmes d’éthiques, mais aussi de cohésion au sein de l’entreprise, de pressions, de sentiment d’appartenance, gestion des carrières, connaissances, gestion et transmission de l’information…

En tout cas merci encore à ceux qui ont commencé à répondre, c’est super sympa !
:pouicok:

Attention à bien différencier :
- Les identifications/authentifications qui sont liées à la sécurité (des locaux, des équipements ou des personnes).
- Les identifications/authentifications qui sont liées à la traçabilité du travail (qui a fait quelle tâche professionelle et quand)
- Le suivi du temps de travail (certains sont astreints à horaires, d’autres non)
- Tout autre suivi qui permettrait de répertorier des actions non professionnelles faites sur le lieu de travail (et ça à ma connaissance, ce n’est pas interdit à cause des suivi cités ci-dessus, mais ça ne peut pas être utilisé contre le salarié).

bigsam dit:Attention à bien différencier :
- Les identifications/authentifications qui sont liées à la sécurité (des locaux, des équipements ou des personnes).
- Les identifications/authentifications qui sont liées à la traçabilité du travail (qui a fait quelle tâche professionelle et quand)
- Le suivi du temps de travail (certains sont astreints à horaires, d'autres non)
- Tout autre suivi qui permettrait de répertorier des actions non professionnelles faites sur le lieu de travail (et ça à ma connaissance, ce n'est pas interdit à cause des suivi cités ci-dessus, mais ça ne peut pas être utilisé contre le salarié).


Oui, tout cela sera bien séparé. J'ai présenté ça comme cela sur trictrac afin d'avoir plutôt des exemples et des retours d'expériences.

Mon plan provisoire, qui va me permettre de déchiffrer le tout est :

1/ Traces et traçabilité dans le monde de l’entreprise.
Problématique : Qu’est ce que la traçabilité au travail à l’heure du numérique ?

En gros : Constat technologique, approche épistémologique, exemples divers de traçabilité au travail et d'abuts.

2/ Le management, l’organisation du travail et l’efficacité à l’heure de la traçabilité..
Problématique : En quoi les technologies numériques et la traçabilité ont-elles modifié le travail au sein de l’entreprise ?

En gros : gestion des ressources humaines liée à la traçabilité : objectifs, suivi, bilans de compétences, audit, pointage...

3/ Salariés et numériques : liberté ou enchaînement ?
Problématique : L’essor des technologies dans l’entreprise favorise-t-elle vraiment la liberté dans le travail chez les salariés, et notamment les cadres ?

En gros : mélange des sphères privée et professionnelle, surbooking, GPS, liberté d'action, pressions commerciales...

4/ La législation, l'éthique et l'entreprise.
Problématique : L’environnement de l’entreprise est-elle un frein à l’application d’un management idéal en lien avec les technologies de l'intelligence et la traçabilité ?

En gros : Etat de la législation, limite entre légalité et infraction, exemples d'abuts et de traçabilité aceptée, avenir du management...

5/ Traçabilité, efficacité et image.
Problématique : Les entreprises ont-elles tendances à s’imposer elles-mêmes des contraintes et à prendre des libertés, face à la « mode » de la traçabilité ?

En gros : Image, sécurité, alimentation, normes ISO, hygiène, contraintes matérielles, législatives, transgression de la sécurité et des normes, éthique…

Sinon je me rapelle qu’à FT R&D, les salariés badgent pour rentrer. Les syndicats avaient demandé que la base de données des noms des personnes soient distinctes de celles des horaires d’entrer/sortie pour que le “badgeage” ne soit pas directement utilisable comme du pointage.
Bon je m’aperçcois que je ne suis plus tres sur de moi sur cette affaire… je suis juste sur que les syndicats voulaient que l’utilisation du badge ne soit pas une forme de pointage.

Sur mon site de production pharmaceutique
- Badge unique pour le contrôle d’accès et le pointage mais des badgeuses différentes
- Charte informatique faisant partie du règlement intérieur (et indiquant que l’utilisation d’internet doit rester le plus possible liée aux occupations professionnelles)
- Accès Internet personnalisé (par personne + grand nombre de sites inaccessibles dont les boites mail privées)
- Logiciel “Big Brother” de traçabilité
- Prise de contrôle des PC à distance (requiert néanmoins l’acceptation de l’opérateur)

A ma connaissance, aucune utilisation directe de ces outils contre un salarié pour le moment

Un petit souvenir d’un ancien boulot, plus annecdotique qu’autre chose…
J’ai bossé dans un centre de recherche de l’OMS, avec un badge d’accès aux divers locaux qui permettait aux gars de la sécurité de savoir où on était à chaque instant (utile pour certaines pièces à accès restreint, genre lieux de manipulation de radioactivité ou de substances cancérigènes). Ce badge servait également de “porte-monnaie virtuel” pour la cantine. Il faut savoir que le fer de lance de ce centre est l’épidémiologie du cancer, à savoir l’établissement de corrélation entre la façon de vivre des gens d’un endroit donné et l’occurence/la nature des cancers sur ce même territoire (c’est ce qui permet de dire que le tabagisme passif augmente le risque d’avoir un cancer chez le non-fumeur, alors que les preuves moléculaires sont encore balbutiantes). Hé ben un jour, on a vu circuler dans les mails internes une mini-étude sur les habitudes alimentaires des employés du centre… info ou intox, on n’a jamais su, mais pour le coup, on a bien flippé! Et à côté de ça, les stagiaires téléchargeaient à donf’ sur Emule depuis le labo… :wink:

Salut,

Je peux témoigner de mon expérience dans une grande banque: tout est vérouillé :twisted: . Le principe numéro 1, c’est tout doit etre tracé et rien de sensible ne doit sortir de l’entreprise. Parmi les mesures prises pour cela:
- acces restreint à internet (tous les webmails référencés sont bloqués, ainsi que tous les AIM,ftp etc ou autre moyen falgrant qui permettrait de faire sortir des infos). Cela dit, il y a toujours moyen quand on s’y connait, mais ça devient compliqué et ça dénote surtout une volonté manifeste de violer la charte informatique qu’on a signé en arrivant.
- surveillance des connexions et détections des tunnels ssh (il y a des gars qui se sont faits virer pour avoir fait un tunnel du boulot jusque chez eux)
- les postes de travail sont bridés: pas de graveur CD/DVD, pas de lecteur de disquettes, pas possible de brancher une clé usb, pas possible d’ouvrir l’ordi pour prendre le disque dur et l’emmener à la maison (enfin à moins d’y aller à la scie à métaux :kingboulet: )
- je pense que tout ce qui est imprimé est loggué qqpart, mais je ne suis pas sur.

Cela dit, quand tu arrives, on t’informe de tout cela et c’est librement accepté. D’autre part, tout n’est pas surveillé, tout est loggué, nuance. Il y a des choses qu’ils n’ont pas le droit d’ouvrir, comme par exemple les mails personnels qui ont une certaine balise dans le titre (genre “[prv]”), sans l’autorisation d’un juge me semble-t-il. Mais ils gardent tout sous la main au cas où.

Et tout ceci, c’est pour monsieur tout-le-monde qui bosse dans la banque. Pour les postes sensibles (traders, etc…) et pour les aspects métier, il y a des mesures supplémentaires: téléphone de travail spéciaux (enregistreurs) (ça a une valeur légale en cas de litige sur un deal), il y a des rumeurs comme quoi il y a des brouilleurs de GSM pour les forcer à utiliser les téléphones enregistreurs mais j’y crois pas trop. Plus les traditionnels machines à badges ++ à l’entrée des salles de marchés.
Toutes les transactions sont tracées et conservées pendant quelques années (10 ans je crois) et pour finir, il y a ce qu’on appelle le calcul de risque qui pourrait entrer dans le cadre de ton mémoire: je m’explique: si je dis pas de bétises, toutes les actions des traders sur les marchés sont disséquées et analysées pour voir si le trader n’est pas en train de prendre plus de risques que ce qu’il devrait. Si c’est le cas, le système “disjoncte” le trader (en coupant ses positions, notamment).

Tout ceci s’explique par les obligations réglementaires draconniennes auxquelles doivent se soumettre les banques et les acteurs des marchés financiers, notamment depuis les récentes grosses magouilles et scandales financiers (Enron, Worldcom, Parmalat…). Tout ceci se fait dans la légalité et meme l’obligation légale la plus complète, ils sont très vigilants la dessus. Ca peut paraitre extremement contraignant vu de l’extérieur, mais, encore une fois, du moment que les regles du jeu sont claires, librement acceptées, je vois pas où il y a un pb :)

Pour finir, je dirais juste que la tracabilité de l’information dans les métiers financiers est un gros morceau qui pose pas mal de pb à la fois juridiques et techniques et pour en faire le tour, c’est plusieurs mémoires qu’il faut ;)

PS: une piste qui peut etre interessante pour ton mémoire: la loi Sarbanes-Oxley (aux US) qui oblige les entreprises cotées aux US (et donc pas seulement américaines) à mettre en place des hotlines pour que les employés puissent dénoncer les magouilles des patrons de façon anonymes. Ca pose pas mal de pb éthiques en France, puisque certaines grosses entreprises françaises y sont soumises (puisque cotées aux US)


paf, un gros paté, un!

Merci beaucoup ça me donne de nouvelles pistes, en plus d’être vraiment intéressants !

Bonjour tout le monde !

Je m’en retourne encore vers vous…
Je souhaite en effet faire un travail mêlant théorie et exemples concrets. Si les exemples développés ci-dessus m’ont bien servi afin de développer des axes de recherche et divers exemples, je cherche à présent des personnes (une dans chaque spécialité) qui seraient éventuellement disponibles pour un entretien (par téléphone, mail voire face à face).

J’ai déja rencontré des personnes travaillant dans divers domaines, afin de m’entretenir avec eux sur plusieurs questions précises concernant la traçabilité sur leur lieux de travail.

je précise une fois de plus que je ne cherche bien sûr pas à faire faire le travail à quelqun d’autre, mais bien à compléter mes données et à poursuivre une documentation originale, autre que celles présentes dans les livres et articles d’ores et déja réunis.

Je recherche donc une personne travaillant en télétravail, un manager de call center (Orange, réservation d’hôtels…) et un manager travaillant chez Mac Donalds ou dans une enseigne de restauration rapide.

L’entretien porterait sur la question de la traçabilité au sein de l’organisation, notamment en terme de management, de mise en place des objectifs de travail (comptes-rendus, libertés et contraintes…).
Je m’intéresse également à la question de l’auto régulation du travail, tant au niveau des cadres que des autres salariés, ainsi qu’à la surveillance des employés qui, dans le cadre de la loi, peut être effectuée au sein des entreprises.

Je vous remercie…

Tout ça me rappelle :


“Pour avoir une vision du futur, imaginez une botte qui écrase un visage - continuellement.”
~1984.

greuh. :(

greuh dit:Tout ça me rappelle :

"Pour avoir une vision du futur, imaginez une botte qui écrase un visage - continuellement."
~1984.
greuh. :(


Mon étude est bien entendu un constat des faits, pratiques, et directions vers lesquelles tendent ce genre de pratiques.

Mais les entreprises en question ne sont pas interrogées pour être blamées, mais plutôt illustrer cette étude théorique, qui cherchera, globalement à voir comment et les diverses raisons qui poussent à mettre en place la traçabilité sur le lieu du travail.

Capital (M6) de dimanche dernier incluait un reportage sur la surveillance des employés. Il est rediffusé le mercredi 07 mars à 01h15.

xavo dit:Capital (M6) de dimanche dernier incluait un reportage sur la surveillance des employés. Il est rediffusé le mercredi 07 mars à 01h15.


Oui, j'ai vu (et enregistré 8) ).

merci quand même :)