tehem dit:Le monde nous échappe!
Est-ce qu'on est vraiment une génération sans saveur?
Je viens de lire cet article sur Libé: 
Les 30-40 ans n'ont pas d'événement fondateur, à part peut-être le sida et Casimir. Le mouvement anti-Devaquet de 1986 n'a pas joué ce rôle. Quelques-uns s'en sont bien tirés individuellement, mais cette génération n'a rien posé collectivement. Elle reste celle des enfants de la génération 68, qui ne veut pas partir.
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Je pense que nous sommes entrés dans l'âge de la dilution de responsabilité : pourquoi je devrai intervenir dans une situation, être en action alors qu'il y aura quelqu'un qui pourra le faire à ma place ?... et au bout du compte personne ne bouge pour dire les choses, pour crier haro sur l'injustice.
D'ailleurs si l'injustice a tjs existé, elle semble actuellement bcp plus prégnante... car plus médiatisée, bcp moins tolérée. C'est le même processus pour la violence.
Donc dans un monde du chacun pour soi où l'on souhaite construire son bonheur et épanouissement personnel... où l'on est incertain de l'avenir (l'ascenseur social est plus rapide pour descendre que pour monter)... où l'injustice et la violence sont véhiculées par les médias qui insufflent l'idée d'une insécurité permanente... il y a un effet de repli... de dilution de responsabilité... d'où peut-être un manque d'élan collectif, une perspective commune attachée à des valeurs humaines et de progrès.
En effet, le progrès passe actuellement plus par les nouvelles technologies que par le bien-être humain.
Pour finir ma litanie, je dirai que je suis un optimiste inquiet... lorsque je vois le comportement des enfants de l'an 2000 (les Grandes sections de maternelle que j'ai cette année). Outre le fait qu'à cet âge les enfants sont encore auto-centrés sur eux-même, il n'en reste pas moins qu'ils fuient les activités collectives, les projets et élans communs. Ils réfléchissent en terme de plaisir immédiat et n'ont pas de plaisir de découverte des choses.
Pour y remédier et casser quelque peu cette dynamique, j'ai axé mes apprentissages sur le Vivre ensemble, sur l'écoute et le débat... sur la tolérance et la différence, sur le vote, sur l'autonomie et la responsabilisation... sur le projet collectif : comprendre que l'on a besoin des autres pour se construire et avancer dans les apprentissages, et plus généralement dans la vie.
Or c'est peut-être ça qui nous manque actuellement : comprendre que grâce à l'autre on est plus fort... et que rien est immuable, que l'on peut changer les choses... mais qu'il faut en prendre la responsabilité !
Le Petit Prince disait je crois : "Je suis responsable de ma rose, c'est en ça qu'elle est si belle"...
Bien écoludiquement, Rémy-lee