Ami(e)s joueu(se)rs, cultivez la profondeur!

Namaste!
Je lance un appel amis joueurs, que dis-je un appel une supplique!
Après avoir été victime de la collectionnite, du syndrôme du tout-nouveau-tout-beau, j’ai épuré ma ludothèque en passant de plus de 400 titres à seulement 50, que je joue et rejoue et là…la révélation, l’éveil, Samadhi.
S’il est vrai que l’excitation passionnelle de l’acquisition de nouveaux jeu est un plaisir inflammatoire, comme un nouveau coup de foudre à chaque fois, jouer et approfondir un jeu donne une satisfaction et une paix d’esprit sublime.
Après 20, 30 et parfois plus de 100 parties d’un même jeu ( Star Realms, Tikal, Mystic Vale, Summoner Wars, Clank!, Dice Forge, Caylus…) on continue d’apprendre, de développer, sans oubli de règles, sans précipitation, dans la joie calme.
De plus nul temps passé à reexpliquer de nouvelles règles au cercle intime de joueurs, ils connaissent déjà, alors c’est direct le plaisir du jeu.

Bref, loin de la quête d’un désir toujours inassouvi, où de l’échangisme ludique, je me consacre désormais à la fidélité de quelques titres dont je connais la valeur, qui peuvent évoluer aussi parfois par des extensions, et la fidélité est recompensée.
Amen.

C’est bien beau ce que tu dis.
Je crois toutefois que la “collectionnite” est un mal nécessaire. Pour ma part en tout cas, cette phase m’a beaucoup aidé à découvrir un peu tout ce qui faisait dans le monde ludique et à affiner mes goûts. J’ai appris à me connaître, à comprendre à quelles mécaniques et quels styles de jeu j’étais sensible.
Aujourd’hui j’achète beaucoup moins qu’avant, et uniquement des jeux dont je suis quasiment sûrs qu’ils me plairont.
Aussi lors d’une soirée jeu, j’aurais tendance à aller vers les jeux que je connais déjà plutôt que vers la nouveauté du moment (je crois que ça me saoûle de plus en plus d’apprendre de nouvelles règles aussi)
Bref, je suis bien d’accord, mais la collectionnite ça a du bon aussi !

Je suis actuellement dans un virage ludique il me semble.
Effectivement je tente de plus en plus de rationaliser mes achats et de ressortir mes jeux du placard pour se rapprocher d au moins 10 parties de chaque.
Certes le plaisir de jouer sans se soucier des règles est un vrai bonheur ainsi que celui de progresser(même si arrive le pb de la différence de niveau avec des joueurs ayant moins d expérience) mais il est parfois difficile de résister aux chants des sirènes.
Bref le changement c est maintenant alors en marche!

Moi je constate que même si je voulais vraiment approfondir mes jeux (et c’est quand même un peu le cas), je vais avoir des réticences de la part des amis joueurs.
Premièrement, car on n’a pas forcément les mêmes coups de coeur, les mêmes goûts.
Deuxièmement, car ce n’est pas forcément l’optique des amis joueurs qui adorent la nouveauté. Par exemple, ce mois-ci, sur les 2 soirées où on a joué ensemble il y a eu 5 découvertes (pas forcément récentes) sur 6 parties.
Donc même si je voulais faire 10 parties de chacun de mes jeux, je n’y arriverais pas.
Et j’avoue que c’est dommage car sur toutes les découvertes que je fais, c’est de plus en plus rare que j’ai un gros coup de coeur.

Je crois également que le phénomène d’entonnoir est une évolution naturelle du joueur. Au début en effet, on a tendance à acheter “en masse”, de façon un peu désordonner, sans forcément prendre en compte nos goûts et notre façon d’envisager la pratique ludique. Bref, des achats pas toujours judicieux eût égard à ce que nous préférons (mécanique, thème, jeux fun, “gros” jeux, diplomatie ou pas, figs etc.).

Et puis les années passent, le secteur ludique évolue, et…nos aspirations, nos envies pas forcément. Du coup, avec mes potes (-esses), nous nous sommes aperçus il y a quelques années que nous ressortions toujours et encore les mêmes produits : fief, res publica, junta, twilight imperium, le trône de fer…en gros, on tourne sur une petite trentaine de jeux après en avoir refourgué une très grosse partie.

Bien sûr, cela nous empêche pas d’en chopper de nouveaux (party games majoritairement), mais très très peu en rapport du nombre de sorties.

Enfin, cela dépend également de notre budget. Mine de rien.

Conclusion : même si je me retrouve dans la ligne de Chakado, à chacun de voir selon sa pratique…

Hello la compagnie; merci pour vos témoignages et partages.
En effet beaucoup de paramètres entrent en jeu: budget, maturité ludophilique (désolé je n’ai pas trouvé d’autre termes, celui-ci est très laid), désirs des compagnons de jeu…
La simplification et l’optimisation d’une ludothèque me semble une évolution naturelle, un constat…
Derriére le vernis des nouveautés, peu m’ont enthousiasmé ces derniers temps: mécaniques très souvent similaires, ou jeux qui imitent des titres anciens  sus un emballage neuf… ( j’ai été surpris par Star Realms, Mystic Vale…)
Je crois que la résurgence de vieux titres( Année du dragon, Fief, Tikal…) est aussi une preuve de la perennité de jeux éprouvés.
Alors comme le temps et l’argent sont comptés, autant jouir de l’essentiel!

Je suis d’accord qu’avec l’expérience on apprend à discerner nos goûts, à aller au fond du jeu en termes de mécaniques, et donc se limiter à la crème de la crème. Mais avant d’y arriver, il aura fallu goûter à un peu de tout, pour avoir justement cette expérience.Notons d’ailleurs que ce n’est pas qu’une question de se connaître soi-même, mais aussi d’apprendre à véritablement comprendre ce qui marche ou pas avec les partenaires de jeu réguliers.

je ne suis pas tout à fait d’accord. 
Si il est intéressant de faire plusieurs parties de gros jeux à la suite (juste par rapport au gain de temps lié à l’installation) je trouve toujours plaisant, même après plus de dix ans à errer dans ma boutique préférée, de découvrir ou même redécouvrir des jeux. 

Si aujourd’hui j’achète nettement moins de jeux, ma ludothèque s’étend encore, plus pour rechercher ce que je n’ai pas, que ce soit en terme de type de jeu, de mécanique, d’ambiance… (les jeux comme Conan (le seul jeu que j’ai et qui s’en rapproche est heroquest :/), watson et holmes, captain sonar…). 
Pourtant, il y a un turnover fréquent des jeux, plus par lassitude de répéter les mêmes gestes que par manque de volonté d’approfondir. On a un peu moins l’impression d’essorer un jeu qui chez nous le condamne à l’oubli alors que le turnover permet d’y revenir plus facilement.

Oui il y a des inconvénients à faire comme cela (généralement on fait un ou deux tours de chauffe pour se remettre les règles et revoir nos stratégies) mais c’est ce qui marche par chez nous, couplé au plaisirs régulier de la (re)découverte.

La découverte d’un jeu, la lecture et l’explication des règles, la mise en place d’une mécanique stratégique propre au jeu lui même, font partie intégrante de mon plaisir ludique. Pas plus, pas moins qu’un jeu que je connais déjà bien. Donc un rapport 50/50 en terme de temps de jeu sur de la nouveauté/valeur sûre nous va très bien. A ce titre j’en achète encore pas mal, et j’ai passé depuis longtemps le cap de culpabiliser 

Vu les bons titres qui sortent pourquoi s’en priver ? 
Moi si un titre sort est qu’il me semble bon ou qu’il me donne envie je le prends, sI après quelques parties je suis moins emballé je le revends, je revends également les jeux qui font doublon du coup ou auquels je ne joue plus. 
Bref je sélectionne au départ et à l’arrivé et j’écréme avec le temps. 
Comme ça je peux continuer d’approfondir des perles datées et avoir le plaisir de la découverte. Mais il est vrai qu’avec le temps mes achats sont plus limités.

ElGrillo dit :La découverte d'un jeu, la lecture et l'explication des règles, la mise en place d'une mécanique stratégique propre au jeu lui même, font partie intégrante de mon plaisir ludique. Pas plus, pas moins qu'un jeu que je connais déjà bien. Donc un rapport 50/50 en terme de temps de jeu sur de la nouveauté/valeur sûre nous va très bien. A ce titre j'en achète encore pas mal, et j'ai passé depuis longtemps le cap de culpabiliser 

Tout pareil que Miguel

J’entends parfaitement vos arguments, le plaisir de la découverte, du dépunchage etc… reste un plaisir véritable.
Je crois toutefois, que, passé le cap de l’engouement, rien n’égale le plaisir d’un terrain connu dont on va repousser les limites, et surtout un véritable défi avec des ami(e)s joueurs qui maîtrisent aussi la chose et ne se perdent pas dans une interminable confusion de règles, re-explications et autres contestations de points non éludés.
Bref du plaisir immédiat sans contraintes ni obscurité.
De plus, dans la pléthore de jeux sortis ces dernières années, combien m’auront surpris ? Peut-être un ou deux parmi tous ceux essayés ou dont j’ai pu assister à des parties, y compris en video.
Désormais avant de me lancer dans l’acquisition d’un nouveau titre (et l’investissement intellectuel compte plus que le financier), je regarde:

1/ La probabilité pour que le-dit jeu sorte réellement auprès de ma compagnie;

2/ La valeur-ajoutée de ce jeu par rapport à des “anciens” que je maitrise. C’est ce point qui m’a fait renoncer à El Dorado, car j’ai Clank! qui me paraît meilleur, mais qui me fait lorgner vers Edge of Darkness qui me paraît meilleur que Mystic Vale, ou encore qui me fait réfléchir à Immortal chez QG en remplacement du vénérable Shogun.

3/ la viabilité du jeu en termes d’extensions potentielles, car les horizons sont repoussés sans trop de nouvelles règles.

Certains jeux comme Summoner Wars VO intégral m’ont donné tant de plaisir alors que je n’ai exploité que 25% des factions tout au plus!
Il y en a encore pour des années si je vis 
et là avec les copains, on s’assoit et direct on se fout sur la chetron car tout le monde connaît.

Bref, le plaisir est subjectif, et je comprends et partage celui de la découverte, mais la serenité des profondeurs c’est délicieux aussi!

Merci La Grillade !
un jour j’avais fait un long post car j’en avais marre de lire partout que c’était mal de jouer à de nouveaux jeux, mais il fallait jouer et rejouer aux jeux qu’on avait frown
À titre purement personnel, j’ai remarqué que javais peu d’atomes crochus avec les joueurs qui restent bloqués sur toujours les mêmes jeux.
En fait, c’est un état d’esprit, comme le dit si bien El Grillo une partie du plaisir ludique vient aussi de découvrir de nouvelles choses comme en musique ou en littérature je ne me contente pas de rester sur les auteurs que je connais 

chacun sa façon d’aborder la chose, ma vérité est au milieu également

Tout pareil que El Grillo en ce qui me concerne.

J’ajouterai que si j’avais voulu être raisonnable, je n’aurais par exemple jamais découvert Troyes il y a peu, jeu qui est aujourd’hui mon préféré et que je pratique le plus possible avec bientôt le plaisir de l’approfondir en plus de simplement y jouer.

Et je ne parle pas des jeux de rôle : on pourrait toujours jouer au seul et unique premier jeu de rôle tant il y a à faire avec un seul d’entre eux. Néanmoins là aussi j’aime varier les plaisirs, même si je suis depuis des mois complètement dans le même jdr.


Mais El Grillo, je le répète, a très bien dit les choses.

Ma vérité personnelle est elle aussi au milieu (plus ou moins). Je m’étonne quand quelqu’un joue à un nouveau jeu, l’apprécie énormément, mais n’y jouera plus jamais car cherchant la nouveauté à tout prix. Je m’étonne tout autant quand quelqu’un reste borné à un nombre extrêmement restreint de jeux, sans jamais éprouver le besoin de découvrir / renouveler les ressentis.

Chacun fait ce qu’il veut, l’essentiel est de se retrouver en quelques partenaires de jeu sur un minimum d’intérêts communs, de ne pas être dans une opposition complète de style et de goûts. Et ne pas forcément toujours vouloir imposer sa vérité comme étant la vérité, ça c’est bien, il me semble.

Pour cultiver la profondeur moi je joue a abyss…


pardon…nan…pas tapé…

Acathla dit :Pour cultiver la profondeur moi je joue a abyss...


pardon...nan...pas tapé...

 

C est marrant je te voyais plus deep sea adventure...

:blush:
il y en a plein d’autres…

Kundalini : amen, mega-amen et über-amen. Je reviendrai développer après ma partie vespérale et profonde de l’excellent Trajan.

Je crois toutefois que la "collectionnite" est un mal nécessaire.

Je n’en suis pas si sûr. Ceux qui ne passent pas par là s’en sortent très bien (sans aller dans les pratiques exclusives comme le go).

De mon côté, je n’ai vraiment pas eu besoin d’en passer par là car j’étais entouré, que dis-je, cerné d’acheteurs compulsifs avec lesquels il n’y avait souvent d’autre choix que d’essayer la nouvelle acquisition si je voulais pouvoir jouer à quoi que ce soit. Résultat : je passe pour l’extrémiste qui propose toujours les mêmes choses, tout simplement parce que face à une situation extrême où à chaque soirée c’est nouveauté, il faut bien que je prenne le parti inverse pour avoir une chance de jouer une 2e fois à un jeu… et quand ça arrive, il faut réexpliquer les règles parce que c’est un an après la première partie. Et tout le monde a oublié les stratégies, donc c’est niveau débutant.
 

mais il est parfois difficile de résister aux chants des sirènes.

Ah les sirènes… Ah cette douce voix entubatrice qui susurre à l’oreille des moutons brebis et qui nous mène à bien des drames… :(
 

Au début en effet, on a tendance à acheter "en masse"

Et pourquoi ne saurait-on pas se mesurer dès le début ? Se dire que tel jeu qu’on a acheté est tellement bien qu’on y rejouerait bien des dizaines de fois.

Pourquoi n’a-t-on pas cette force de volonté ? Pourquoi ne sait-on pas faire un bras d’honneur aux PUTAIN de sirènes et leur dire « Vous ne me dicterez pas mes goûts et mes comportements, j’irai à mon rythme et bouclez-la » ?

Pourquoi ne sait-on pas être maître de soi, prendre le temps ? Pourquoi est-on aussi docile et obéissant ? Putain ça me fout la rage.

Sans ces sirènes et ce climat ambiant de sommation de cons, on saurait très bien se contenter d’une dizaine de jeux et n’avoir aucun manque, on ne serait pas plus frustrés qu’on l’est actuellement. Plus on a de choix, moins on est satisfait.

Il suffirait de se mettre un coup de pied au cerveau et de se le libérer.
 

Vu les bons titres qui sortent pourquoi s'en priver ?

Pour ne pas être un gentil con-sot obéissant, peut-être. Pour apprendre à garder la tête froide dans un climat où on fait tout pour nous dicter nos émotions et nos envies.

Pour les arbres aussi (fais pas chier avec tes arbres, ça repousse !).
 

j'ai passé depuis longtemps le cap de culpabiliser

Les générations futures en seront ravies. Si elles ont encore un cerveau pour faire leurs propres choix. Si elles sont encore là surtout.

À part ça, pareil que Docky (à qq détails près) et j’ajouterai que je suis chaque fois désolé par les étalages de consommation ou d’envies de consommation sur les réseaux sociaux, encouragés et likés par les co-consots.

P.S. : désolé si certains termes que j’ai employés peuvent être forts, c’est un sujet très sensible pour moi car il touche à un aspect global trop important, plus important que tout.