Gabriel Ombre dit :C'est quand même très gênant, embarrassant, de désigner la police et par là même les forces de l'ordre comme un ennemi du citoyen.
Sur le fond, oui. Mais si les FO se comportent en ennemi du citoyen, il faut bien en parler. Si tu ne peux pas nommer les actes des policiers, c'est très gênant aussi.
Si on n'arrive pas à comprendre que parler de violences policières, c'est institutionnaliser des pratiques de rétablissement de l'ordre en les rendant communes, banales et anonymes, en renvoyant cette violence non pas aux individus mais au groupe par le rôle que ces individus incarnent, alors on en vient à expliquer la violence par la fonction.
Parler de violences policières, c'est mettre des mots sur des actes commis par des policiers dans l'exercice de leur fonction et qui outrepassent leur droit. Je ne vois pas en quoi nommer clairement une réalité la banalise.
On a des témoignages, de journalistes, de citoyens,... qui montrent que ce phénomène existe. Or, ce phénomène doit être combattu avec la plus extrême fermeté car la Police, par définition, représente l'ordre. Les policiers, avec les gendarmes, sont les seuls citoyens ayant le droit de porter des armes létales sur le territoire. C'est un pouvoir énorme qui implique une responsabilité sans faille (ou qui, au minimum, doit apparaître comme tel). Il est fondamental que la police soit respectée par le plus grand nombre de possible de citoyens. Ce respect, il me semble, s'est effrité avec le temps. Et désolé, mais les causes sous-jacentes viennent bien du comportement de certains policiers avec certains citoyens.
Aujourd'hui, ces actes reviennent régulièrement, d'où, parfois, un amalgame avec la fonction. Mais la Police a aussi besoin de se remettre en question (même si d'autres causes sont présentes).
Et c'est bien pratique car on n'a plus besoin de comprendre les mécanismes qui provoquent ces violences.
J'ai l'impression que tu te contredis. Oui, le fait qu'il y ait des violences policières nécessitent que nous nous penchions dessus pour pouvoir les comprendre et les résoudre. Mais si on les nie, on ne peut pas les comprendre et donc encore moins les résoudre.
Les policiers francais sont ils en moyenne plus violents que leurs homologues des pays voisins ? Certaines données tendent à le faire croire.
Je ne pars pas du principe que l'agent de police est une menace pour moi. Certains policiers peuvent l'être dans des circonstances particulières mais la police en tant qu'institution, non.
Va dans une manif, tu verras que la Police en tant qu'institution fait peur. Alors, oui, ça reste une situation particulière, mais quand je suis dans une manif, je n'ai peur que si je vois un flic. Sinon, y a aucune raison d'avoir peur en manif.
Et certains témoignages laissent entendre qu'aller porter dans certains commissariats, c'est loin d'être facile, ça fait peur.
Perso, c'est pas mon cas, mais il n'empêche que ça existe et qu'il ne faut pas le nier si on veut résoudre ces problématiques là (ce qui me semble primordiale pour une société apaisée).
Alors attention aussi, je ne suis pas dupe des provocations de part et d'autre et que faire respecter l'ordre aboutit de plus en plus souvent à une escalade des rapports de force et aux confrontations violentes.
Ce qui est un problème. Savoir répondre aux provocations de certains, c'est le B.A.BA. La réponse actuelle est quasi-systématiquement l'affrontement. C'est clairement un problème, et pas un petit.