Antifa, le jeu

Maximus Vulpes dit :J'ai du mal à croire qu'un pays de droite qui tend vers l'ED laisserait un Cédrin Herrou, qui a fait passer des centaines de clandestins, en liberté. Je pense qu'on a en France un référentiel très particulier concernant la séparation droite/gauche qui n'est absolument pas applicable à d'autres pays, si ce n'est la plupart.

80 député d’ED, l’ED de plus en plus souvent au second tour des présidentielles et au coude à coude, que faut il de plus ?
Sans oublier un Zemmour qui a fait 8%.

Le barrage républicain maintenant est contre la gauche. Le monde à l’envers.

Et comme je disais dans un autre post on a encore des gardes fous, mais ils sont en train de sauter les uns après les autres.

loïc dit :
Uphir dit :Violence... déshumanisation de l'adversaire... des concepts au final forgés dans le feu de la guerre, et déjà éprouvés au combat. J'aime la société vers laquelle nous nous dirigeons ; va y avoir du sport ! D'ailleurs, au final, Loïc, bien que tu t'en défendes, tu t'y prépares déjà...
 
mâle blanc cis-genre d'1m90 pour 100 kg, même les plus gros connards ne s'approchent pas de moi.

 

Montrer sa force pour ne pas avoir à s'en servir. Exactement ce que font les états en renforçant les budgets des armées et des FSI, exactement ce que font les militants, quels que soit leur bord, en durcissant le ton.
 

En fait, je fais juste un constat. Quand j'étais plus jeune, j'étais nettement moins charpenté, mais déjà très grand. Et j'avais remarqué que, c'était assez rare que les "gros bras" viennent me faire chier physiquement. J'ai alors compris que c'était dû à ma taille. Mais, je ne fais rien pour, je ne me "militarise" pas. J'ai juste la "chance" d'être beaucoup plus grand que la moyenne, ce qui me "protège" en parti des agressions physiques. Donc, je ne me prépare à rien, je constate juste.

J'entends bien qu'en l'occurrence, c'est la génétique qui t'a donné cet avantage plus qu'un travail de fond. Mais au final, cela ne change pas grand chose à mon propos ; la "force", qu'elle soit apparente ou supposée, véritable ou simulée, est la seule valeur au final qui a cours, et ce malgré nos sociétés dîtes "civilisées". Tout n'est au final que rapport de force, peut-être aussi parce que les institutions qui étaient supposées protéger les plus "faibles" (rien de péjoratif là dedans) donnent le sentiment d'avoir failli et/ou de ne plus remplir leur office. Dès lors, tout le monde montre les crocs, arguant que le seul moyen de se faire entendre, ou simplement de se défendre, est de recourir à la "force".

Quand je vois une association qui se nomme Saccage et qui invite à "faire la fête au commité olympique" (citée plus haut dans ce fil), comment veux-tu que l'état ne réagisse pas en déployant plus de FSI ? Quand la moindre manifestation, aussi noble soit la cause qu'elle entend défendre, se termine invariablement par de la casse et des pillages (la plupart du temps pas du fait des manifestants en eux-mêmes mais bien de groupuscules indépendants qui sont juste là pour la démonstration de "force" justement), comment veux-tu que la réaction officielle soit autre chose qu'un déploiement encore plus important de force ?

Nous sommes dans l'engrenage de la surenchère ; je ne crois pas qu'une désescalade soit possible ! Plus l'état sécurise sa position, plus les mouvements d'extrême gauche crient au fascisme, plus l'extrême droite demande à ce que l'on muselle les séditieux. Je ne cherche pas à savoir qui a commencé, je constate juste cela.

Le grand costaud sera toujours moins emmerdé que le petit chétif ; nous avons été aveugles de penser que les choses avaient changé depuis l'Antiquité.

De saccage par saccage:
https://www.youtube.com/watch?v=FSlmoLjpjJ8

Ils ont choisi ce nom pour dire
" Non aux saccages que provoquent les Jeux Olympiques !" d’après leur page facebook.
Je découvre.

Je ne sais pas où ils appellent à attaquer le comité olympique. J’ai l’impression qu’ on est sur du riverain écolo.
Mais bon les écolo ont subi des assignations à domicile en mode pré-crime en amont de la COP 21, donc pourquoi pas pour le pouvoir se servir d’eux comme levier pour des nouvelles mesures.
Je veux bien voir leur appel à la violence.

Quant à la sécurité  il semble que dès 2018  avant même que saccage n’ai eu l’idée d’exister il y avait déjà des projets. Et qu’avant  d’être la réaction à saccage ou autre, on a un marché de la sécurité qui vend ses idées/biens/services. Et qu’ensuite il y a un gouvernement qui pense ne plus pouvoir gouverner qu’en utilisant cela et le 49.3, c’est possible. 

https://technopolice.fr/blog/paris-2024-les-olympiades-securitaires-du-gouvernement/

mentor77 dit :[...] les écolo ont subi des assignations à domicile en mode pré-crime en amont de la COP 21 [...]

Un mode post-crime consisterait dans l'assignation à résidence des lobbyistes de l'industrie fossile.

(puisque en matière de terrorisme écocide, sur la terre y fientent)

Uphir dit :

Nous sommes dans l'engrenage de la surenchère ; je ne crois pas qu'une désescalade soit possible ! Plus l'état sécurise sa position, plus les mouvements d'extrême gauche crient au fascisme, plus l'extrême droite demande à ce que l'on muselle les séditieux. Je ne cherche pas à savoir qui a commencé, je constate juste cela.

Oui nous sommes dans cet engrenage. Je ne crois pas par contre qu'ils se résume à ces acteurs. Le mouvement des GJ ou les manifs de pompiers montrent que le recours à la violence pour se faire entendre est généralisé à de nombreuses classes de la population.  
Beaucoup de militants disent que les pétitions, manifs ...etc ne servent plus à rien et que pour être entendu, il faut casser. 
 

En même temps les manifs ne servent effectivement plus à rien.

Cette petite vidéo d’Edouard Philippe donne une bonne idée d’une partie du fonctionnement de notre gouvernement. Et pour ma part me fait un peu froid dans le dos.

https://youtu.be/1Vu7OdVZhBw

Honnêtement entre la police qui encercle, provoque/stress les manifestants sans raison, empêche les journalistes de faire leur boulot, arrête des manifestants sans raison, crêvent des yeux et n’est jamais  sanctionnée.
Les médias qui donnent toujours une image négative des manifestations et des grévistes (cf la grêve récente des employés de Total).
Et le gouvernement qui instaure des lois pour réduire de plus en plus la liberté de manifester.

Il va falloir expliquer comment agir si ce n’est en utilisant la force. Et qu’on vienne pas dire dans les urnes…

L’histoire l’a déjà démontré à de nombreuses reprises que la violence et la force est parfois la seule solution pour un peuple de se faire entendre. Et effectivement c’est bien malheureux d’en arriver là.

Euh la violence (hors État) c’est le recours d’une minorité qui aimerait imposer son point de vue, très très rarement le peuple.

Éventuellement avec un soutien populaire important, mais ça me semble relativement rare (bonnets rouges, Italie, Irlande du Nord, d’autres dans le dernier siècle?).

@Casimir Morel : En même temps quand tu vas dans la rue c’est rarement parce que tout le monde est d’accord. Mais quand t’en vient à prendre le risque de te faire arrêter, blesser ou tuer c’est que tu fais rarement parti des personnes privilégiées.

Sans certains mouvements sociaux violents ont aurait peut être toujours des rois.y aurait toujours l’esclavage, les femmes voteraient pas, on serait peut être allemand à ce jour et j’en passe. 
Donc cette « minorité » nous a bien souvent rendu service.

Est ce la peine de parler de ce qui se passe en chine ou en iran par exemple.

mentor77 dit :De saccage par saccage:
https://www.youtube.com/watch?v=FSlmoLjpjJ8

Ils ont choisi ce nom pour dire
" Non aux saccages que provoquent les Jeux Olympiques !" d'après leur page facebook.
Je découvre.

Je ne sais pas où ils appellent à attaquer le comité olympique.

Ce n'est pas moi qui ai donné cet exemple ; je n'ai fait que reprendre les propos d'un internautateurs et oui, je n'ai pas creusé plus que cela parce que personnellement, je m'en contrefiche des JOs, tant de leurs partisans que de leurs détracteurs. Je dis juste que quand tu fais passer ce genre de message, il ne faut pas s'attendre à ce qu'en face, ça réagisse "avec des fleurs". Peu importe que derrière le message, l'idée soit plus pacifique qu'elle n'y paraît ; quand tu invites à "aller faire la fête à", c'est rarement interprété comme un signe annonciateur de festivités à venir. De manière générale, plus tu radicalises ton discours, plus tu obtiens une réponse radicale ; cela vaut pour tous les corps de la société, quel qu'ils soient !

Ou autrement dit, "qui sème le vent récolte la tempête !".

Quant à la sécurité  il semble que dès 2018  avant même que saccage n'ai eu l'idée d'exister il y avait déjà des projets. Et qu'avant  d'être la réaction à saccage ou autre, on a un marché de la sécurité qui vend ses idées/biens/services.

Il me semble aussi que dès 2015, on s'est aperçu que notre sécurité intérieure avait de sérieux trous dans la raquette. les attentats, c'est comme les accidents d'avion ; tu as plus de chance de mourir d'un accident de la route. Reste que quand c'est ton frangin / ta frangine qui reste sur le carreau après avoir mangé une rafale de kalash' pour être allé(e) boire un verre un vendredi soir à paname ou pour être allé(e) au mauvais concert, y'a de quoi avoir un tantinet les boules.

Notre monde est violent ! On refuse de le voir, on voudrait qu'il en soit autrement (moi le premier !), mais c'est un fait ! On peut tomber dans l'angélisme béat, penser que cela n'arrive qu'aux autres, soutenir mordicus que ce sont les autres qui ont commencé (quel que soit le corps social que l'on met derrière "les autres"), le fait est qu'aujourd'hui il faut se préparer au pire. Si vis pacem, para bellum !
 
Oui nous sommes dans cet engrenage. Je ne crois pas par contre qu'ils se résume à ces acteurs. Le mouvement des GJ ou les manifs de pompiers montrent que le recours à la violence pour se faire entendre est généralisé à de nombreuses classes de la population.  
Beaucoup de militants disent que les pétitions, manifs ...etc ne servent plus à rien et que pour être entendu, il faut casser. 

 

XavO, j'ai simplifié le schéma mais je suis d'accord avec toi ; cela ne se résume pas à l'état et les mouvances extrémistes qu'elles soient de droite ou de gauche (ou même religieuses). Nous avons passé un cap, et je ne crois pas qu'un retour en arrière soit possible. Je crois être bien placé pour dire qu'aujourd'hui, à la moindre "embrouille", on sort une lame là où avant cela se réglait aux poings (et encore avant par la parole). Pour se faire entendre, aujourd'hui on casse... et a contrario, pour se faire respecter, aujourd'hui on cogne. Tout n'est que rapports de force.

Je ne peux dire où cela s'arrêtera car à vrai dire, je ne vois qu'une fuite en avant dont seul les plus forts sortiront vainqueurs. Cette perspective ne m'enchante guère, et ce bien que je parte avec quelques avantages.
Uphir dit :


 Plus l'état sécurise sa position, plus les mouvements d'extrême gauche crient au fascisme, plus l'extrême droite demande à ce que l'on muselle les séditieux. Je ne cherche pas à savoir qui a commencé, je constate juste cela.
 

On se fout en effet de savoir qui a commencé, mais, d'un côté, tu as des groupes militants, de l'autre, le gouvernement.
Le gouvernement doit être exemplaire. Réagir à la violence par la violence ne donne que de mauvais résultats.
La plupart des manifestations dégénèrent suite à des provocations des FO. J'ai longtemps été sceptique à ce sujet, mais les reportages, les témoignages (de journalistes, de policiers,...), ma propre expérience, montrent que les FO sont quasi systématiquement à l'origine des débordements. Si tu provoques une foule, ça dégénère.
Et, tout ça, c'est l'utilisation de la force (cette "force légitime") qui entraîne ces débordements. On a les moyens de faire bien plus, mais quand tu détruis méthodiquement les services de l'Etat, le résultat est toujours le même : ça explose.

Saxgard dit :En même temps les manifs ne servent effectivement plus à rien.

.
 

Les manifs n’ont jamais servis à rien. Une manifestation est l’expression d’une motivation. Mais défiler de Bastille à Nation n’a jamais changé une loi !

Ce qui sert c’est :
- le vote… 
- la grève, parce que cela touche au portefeuille 
- la révolution, parce que cela fait tomber un gouvernement, mais c’est un peu extrême.

La manif, cela signifie seulement « on est motivé », mais si c’est « on est motivés mais on fait rien », ça va, ça gêne pas trop.
Bloquer les rond point… ne sert qu’au commerce de la bière.
L’emeute, ben… on envoie les CRS et on passe à autre chose.
l’acte terroriste à la « action directe » ne sert à rien. Ça a servi de prétexte pour des guerres (1914), mais n’a jamais déclenché de révolution populaire que je sache, contrairement aux espoirs de leurs promoteurs.

Les seules choses qui peuvent gêner un politique, en démocratie élective, ce sont :
-ne pas être elu , le vote.
-ne pas avoir de thunes, la grève.
-avoir l’air tête tranchée, la révolution. 

loïc dit :

La plupart des manifestations dégénèrent suite à des provocations des FO.

La CGT et la CFDT ne sont pas en reste ! Oh, que je suis drôle… Pour revenir à nos moutons, en ne nous attardant sciemment pas sur EG ni ED : On a beau avoir des convictions, ça n‘en fait pas une vérité. On a beau retrouver quelques camarades de même conviction, ça n‘en fait pas une majorité. Et la violence est toujours inacceptable, parce qu‘elle entraine une spirale nuisible à tous. Je sais que certains qualifieront mes phrases de fadaises, mais il me semblait important de rappeler une certaine évidence ou ce qui devrait l‘être.

Dans quelle mesure la légitime colère des administrés ( quel terme, on soupçonnerait presque les autorités de brandir le martinet) à l’encontre des décisions aveugles venues d’un Olympe distant est-elle gangrénée par un activisme plus ou moins déclaré de la part d’organismes dont les motivations tiennent plus de la déstabilisation du système qu’à la volonté d’un mieux disant ?

En d’autres termes, est ce que le système se défendrait violemment contre des menaces existencielles qui dépasseraient largement les enjeux de ces colères ?

Et par la même,  est ce que la réaction violente du système est gangrenée par des volontés destabilisatrices, elles aussi ?

Si on se pose la simple question du pourquoi de la violence dite légitime, on doit aussi se poser la question de savoir à qui cette violence profite.

Au delà d’un préfet de police, représentant de l’état on peut s’interroger sur son degré de liberté à décider et dans quelle mesure son action est dictée par des choix politiques ou autres en marge d’une politique gouvernementale.

D’où cette ultime interrogation : l’agent de l’état est-il un simple exécutant ?

Je pense que dans l’autre sens, le militantisme est largement manipulé à son insu et que son aveuglement pointe trop souvent dans un manichéisme confortable.

Et bonne journée…

Si je suis d’accord avec le début de ton post (loïc), à savoir que la violence engendre la violence, je m’inscris en revanche totalement en faux avec cela :
 

La plupart des manifestations dégénèrent suite à des provocations des FO. J’ai longtemps été sceptique à ce sujet, mais les reportages, les témoignages (de journalistes, de policiers,…), ma propre expérience, montrent que les FO sont quasi systématiquement à l’origine des débordements. Si tu provoques une foule, ça dégénère.

 

Message également relayé par Saxgard sur lequel je n’ai pas rebondis tant ce discours émane selon moi de personnes (là je pense à certains journalistes, pas à vous en particulier) n’ayant aucune notion de maintien de l’ordre.

Je ne connais pas un CRS (et j’en fréquente au quotidien) qui se lève le matin en se disant : “chouette, aujourd’hui y’a manif, on va défoncer du manifestant !”. Je ne connais pas un “moblo” (le petit nom des gendarmes mobiles) qui se lève le matin en se disant : “chouette, aujourd’hui je vais éborgner un GJ !”. Je ne connais pas un membre des FSI qui a envie d’aller se bagarrer avec des pompiers, des infirmiers, ou simplement des citoyens qui, comme beaucoup de monde, peinent à boucler leur fin de mois.

En revanche, qu’il y ait des stratégies mises en place en amont qui soient plus ou moins oppressives pour les manifestants, c’est un fait ; on peut penser à la nasse plus ou moins relâchée.

La doctrine employée au début des années 2000 était à ce titre principalement un déploiement dans les rues parallèles au cortège, avec barrage en retrait pour éviter les débords du cortège dans les axes voisins. L’avantage était d’invisibilisé au maximum la présence des FOs mais avait pour inconvénient de ralentir leur action si nécessité d’intervenir. Je l’ai encore vu pratiquer à Nantes l’année dernière (preuve qu’elle est encore possible à appliquer), et personnellement, c’est une stratégie qui, je pense, doit être utilisée prioritairement. Cependant, elle était aussi rendue possible à l’époque (donc début des années 2000) car les manifestations étaient moins “mouvementées” et souvent encadrées par des tiers avec lesquels il était possible de dialoguer (les syndicats notamment, les leaders des mouvements ultras dans le cadre des manifestation sportive, etc.).

Mais la nature des rassemblements a évolué depuis. Typiquement, dans le cadre du mouvement des Gilets Jaunes ou de la Manif’ pour tous (pour prendre deux extrêmes sur l’échiquier politique, mais les deux ayant engendré des critiques à l’égard de la réaction des forces de maintien de l’ordre), ce qui a désarçonné les autorités, c’est l’absence de meneurs clairement identifiés avec lesquels se réunir pour définir les contours de l’évènement. Car oui, une manifestation, qui je le rappelle doit être déclarée, se prépare bien avant le jour J. A cela sont venus s’ajouter des mouvements autonomes, souvent sans rapport avec les manifestants, et ayant des objectifs autres que de simplement faire entendre leurs revendications. Pour tenter de faire face à cela, la stratégie a évolué vers un encadrement plus resserré des cortèges (donc plus oppressif) afin de mieux le contrôler et un déploiement plus important d’effectifs pour essayer de contrer les groupes mobiles venus pour en découdre. Forcément, du point de vue du “simple” manifestant, il en ressort un sentiment malaisant de déploiement de force inutile…

En d’autres termes, préparer une manifestation aujourd’hui (dans la plupart des cas) revient à préparer un repas sans connaître le nombre de convives, leur préférence alimentaire, et si ils resteront dormir à la maison, et avec la certitude que de toute façon, il y aura des mécontents. Le dilemme n’est pas simple pour les Préfets, que je suis loin de porter dans mon coeur je vous l’assure, qui n’ont aucun intérêt à ce qu’une manifestation dégénère mais qui n’ont aucun intérêt non plus à voir des images de leur ville saccagée au 20h d’une grande chaine.

Concernant maintenant ce qui se passe le jour J, et les soit-disant provocations des forces de l’ordre, et hors les cadres d’usage des armes (létales et non létales prévues par la légitime défense (122-5 du Code Pénal) et par l’article L435-1 du Code de la Sécurité Intérieure), analysons la chaine de commandement. L’ordre d’intervenir qui entraine généralement l’usage des gaz lacrymogènes ou des LBD est pris par l’autorité administrative (donc le Préfet ou son représentant) qui expose le but à atteindre (disperser la manifestation, interpeller un groupe de casseurs, etc.). Cet ordre est relayé au(x) chef(s) du dispositif (souvent un Commissaire) qui lui même le relaie aux chefs de section (commandant, capitaine et/ou lieutenant). Ce sont ces derniers (qui sont sur le terrain) qui vont décider des tactiques et des moyens employés pour parvenir à l’objectif à atteindre ; une fois le mode opératoire définit, ce dernier est communiqué aux chefs de peloton qui vont ensuite déployer et faire agir leurs hommes en fonction de la tactique définie.

J’ai dû mal à croire que si à l’un des échelons de cette chaine, quelqu’un décidait, par le plus grand des hasards, qu’il est plus que temps de “casser du manifestants”, il n’y ait pas d’autres voix pour s’opposer à ce qui serait manifestement un ordre illégal. Comme je l’ai dit, que ce soit au plus haut sommet de la chaine (le Préfet qui joue son poste) ou au plus bas (les hommes et les femmes qui “vont au charbon”), personne n’a véritablement un intérêt à voir la manif’ partir en sucette.

J’entends déjà les voix qui me diront ; “oui, mais le gouvernement, il a un intérêt à voir la manif’ dégénérer pour décrédibiliser le mouvement !”. La manoeuvre politique est connue mais quand bien même une consigne (plutôt qu’un ordre) serait donnée en ce sens, ni le Préfet (premier fusible à sauter en cas de “grosse cagade”) ni les exécutants (des officiers qui jouent leur grade au “troufion” de base qui lui joue sa santé) n’y ont un quelconque intérêt. Après, on peut sombrer dans les théories complotistes les plus farfelues.

Reste les cas individuels une fois que la situation a dégénéré. Les manifestations ont lieu la plupart du temps en environnement urbain, milieu extrêmement difficile à maitriser (je vous renvoie aux ouvrages stratégiques consacrés à ce sujet), et dans un contexte fortement dégradé (bruit, fumée, formations dispersées, voir mêlées les unes aux autres, etc.). Ce n’est pas une bataille napoléonienne, avec des unités constituées qui se font face. Croire qu’il est possible dans ces conditions d’ajuster un tir de LBD en plein visage d’une cible volontairement choisie, je n’y crois pas. Attention, je ne nie aucunement les mutilations engendrées par l’usage de ces armes, mais je nie en revanche l’aspect volontaire de la chose. De la même façon qu’il est totalement stupide de penser qu’il est possible de lancer une GLI en pleine nuit dans le sac à dos d’un manifestant. Ceux qui prétendent cela a des fins politiques n’ont probablement jamais connu le chaos du champ de bataille.

Est-ce à dire que tout va bien dans le meilleur des mondes ? Loin de moi cette idée ! Personne ne devrait revenir d’une manifestation avec un oeil ou une main en moins, c’est une évidence. Mais croire qu’il y a une volonté des FSI a mutiler volontairement leurs concitoyens, voir des ordres qui seraient donnés en ce sens, c’est à mon sens faire insulte à la grande majorité de la profession.

Reste après cela quelques brebis galeuses (je repense à ce CRS faisant un croc-en-jambe volontaire à une manifestante en train de courir) qui n’ont bien évidemment rien à faire dans les rangs des FSI. Mais puisqu’il est de bon ton lorsqu’il s’agit des mouvances extrémistes de désigner de tels individus comme des moutons noirs desservant “la cause”, je crois que l’on doit pouvoir dire dans le cas des FOs qu’il s’agit là encore de l’exception plutôt que de la norme.
 

… quand tu détruis méthodiquement les services de l’Etat, le résultat est toujours le même : ça explose.

C’est un point sur lequel je suis tout à fait d’accord avec toi.

Ou autrement dit, “qui sème le vent récolte la tempête !”.

Là on va tomber dans qui en premier  du 49,3 ou du borgne.


Alors ça n’est peut être pas le cas souvent ou juste une “technique d’oppression”, j’aimerais bien connaître son nom. https://www.youtube.com/watch?v=LgG0cEaUAAw
Naïvement j’aurai dit que ça ressemble fort à de la provocation et pas juste symbolique par une présence visible.

Je chercherais peut être mais de mémoire c’était une manif de GJ départ de place d’Italie. La nasse s’était refermée autour du pt de départ et donc impossible de commencer la marche. Les manifestants se font gazer avant d’avoir commencé la marche tout en étant encerclé ça a dégénéré avant de commencer.
Est-ce qu’on est là dans de l’oppression du manifestant ou du mouvement? A partir de quand on peut y voir une provocation?

 
Ce n’est pas une bataille napoléonienne, avec des unités constituées qui se font face. Croire qu’il est possible dans ces conditions d’ajuster un tir de LBD en plein visage d’une cible volontairement choisie, je n’y crois pas.

 

Les images montrant des FlashBall pointés à bout portant sur les visages n’ont pas été rares pendant les GJ.
Tout comme lancer des grenades de désencerclement dans les pieds d’un individu seul voir en cloche vers la tête.
D’ailleurs entre viser les jambes et la tête y a un écart certain peut importe l’arme. 
Quand on voit un pompier se prendre un projectile de LBD en pleine tête de dos seul dans une ruelle à quelques mètre du tireur en plus d’une grenade lacrymo. On peu se poser des questions.

Qu’en est -il des voltigeurs dans ces plans de maintient de l’ordre?  Des unité de CRS qui refusent d’afficher le matricule? D’un préfet comme Lallement qui semble ne pas avoir de problème avec casser du manifestant et bien voir 2 camps opposés?


Que des force anti-émeute ne voit pas le moment de la charge comme une récompense après tant d’entraînement ça m’étonne, vraiment.
J’ai en mémoire un “CRS” Québécois,  je le retrouverais peut être pour sourcer.
“La charge c’est notre candy” qu’il disait au journaliste un soir où ils avaient chargé sans raison la terrasse d’un café réputé gauchiste dira-t-on.

Saxgard dit :@Casimir Morel : En même temps quand tu vas dans la rue c’est rarement parce que tout le monde est d’accord. Mais quand t’en vient à prendre le risque de te faire arrêter, blesser ou tuer c’est que tu fais rarement parti des personnes privilégiées.

Sans certains mouvements sociaux violents ont aurait peut être toujours des rois.y aurait toujours l’esclavage, les femmes voteraient pas, on serait peut être allemand à ce jour et j’en passe. 
Donc cette « minorité » nous a bien souvent rendu service.

Est ce la peine de parler de ce qui se passe en chine ou en iran par exemple.

 

Oui c'est la peine, des manifestations violentes ces dernières decenies qui arrivent à un résultat, c'est plutôt rare, et pas forcément glorieux (Italie notamment).

En Iran, c'est la répression qui est violente, pas les manifestants.

En Tunisie, il y a eu quelques violences de manifestants pendant la révolution, peu représentatives du mouvement.

Le droit de vote des femmes en France c'est 45, ce n'est pas lié à des manifestations violentes.

Les guerres je met ça dans la catégorie violence d'État, pour le reste le contexte est trop éloigné (plus d'un siècle) on arrive trop vite au non sens qui sert plus souvent le discours national qu'autre chose (lire la bio de Victor Scholchœur ; ne pas confondre fin d'un empire et révolution).

Bonjour,

La violence politique a toujours existé.
Et merci à tous ceux qui ont lutté pour nos droits.

Hommage !

Par contre la violence ne suffit pas.

Et quels sont les projets de société que proposent certains de ces acteurs ?
Gilets jaunes ? Extrême gauche ?
Antifa, oui mais aussi antitrotskisme, antiLFI.

Une chose est sûre je ne voudrai pas vivre sous le régime de certains d’entre eux.

Un anarcho-syndicaliste.

« Le peuple des démocraties n’est qu’une foule, une foule perpétuellement tenue en haleine par l’Orateur invisible, les voix venues de tous les coins de la terre, les voix qui la prennent aux entrailles, d’autant plus puissantes sur ses nerfs qu’elles s’appliquent à parler le langage même de ses désirs, de ses haines, de ses terreurs. » Bernanos.

Certaines interventions ici me font vraiment douter : Le manifestant violent, c’est une exception dont les actes ne sont toutefois qu’une réponse. Et le crs violent, c’est l’élément révélateur et représentatif de tous ses collègues. J’ai bon ? Je m’en veux presque de me faire l’“avocat du diable”, mais je me risque au contre poids car la dérive que je constate ici m’interpelle.

mentor77 dit :Alors ça n'est peut être pas le cas souvent ou juste une "technique d'oppression" https://www.youtube.com/watch?v=LgG0cEaUAAw mais ça ressemble fort à de la provocation et pas juste symbolique par une présence visible.

Ah oui, cette fameuse vidéo. Il me semble que c'est elle que XavO m'avait demandé de commenter ; j'avoue avoir été motivé pour le faire mais avoir manqué de temps. J'avais pourtant commencé à la regarder sans me faire trop d'illusion sur la manière dont le sujet serait traité étant donné le média. Dès la 20ème seconde, on est déjà en droit de remettre en question les propos du journaliste si l'on est un tant soit peu connaisseur des doctrines employées en maintien de l'ordre. Ainsi, quand il affirme que "rien ne permet de justifier une telle manoeuvre" (la charge), c'est uniquement sa parole et, à moins que cela ne soit expliqué plus tard, il n'en sait strictement rien (et moi non plus).

Comme je l'ai expliqué ci-dessus, les objectifs à atteindre et les décisions d'intervenir ou non sont prises au C.I.C (Centre d'Information et de Commandement) par l'autorité administrative, en concertation avec les officiers des FMO. Il n'y a pas de charge d'initiative sur le terrain ! Et contrairement à ce qu'on pense, les unités de MO travaillent en unité constituée et sont plutôt disciplinées. De fait, s'il y a une charge à ce moment là de la manifestation, c'est que quelqu'un au sommet de la chaine décisionnelle a fixé un objectif à atteindre, et que pour atteindre cette objectifs, les gradés opérationnels ont estimé que la meilleure option pour atteindre cet objectif était de charger à cet endroit.

Sans connaitre la logique derrière cette décision, comment affirmer que "rien ne permet de justifier cette manoeuvre" ? Allez, quand bien même ce serait le chef de peloton avec son sifflet qui ce soit dit : "p..., ça fait trois heures qu'on est là, on se fait grave chier, on va leur rentrer dans la gueule !". Tu crois sérieusement que dans la seconde où il aurait décidé de lui-même de bouger de sa position, il n'aurait pas pris une salve de rappels à l'ordre par sa hiérarchie ? Lors des évènements du 01.12.2018 (de mémoire), le McDo en bas du Boulevard de l'Hôpital à Paris XIII a été incendié à 50 mètres d'un peloton de CRS, images qui ont fait le tour du monde. Quand la question de savoir pourquoi il n'avait pas agi a été posée par l'opinion publique, la réponse qui a été donnée est qu'il n'en avait pas reçu l'ordre ! On parle donc de policiers (puisque les CRS appartiennent à la Police Nationale) qui, en présence d'un crime flagrant se commettant devant leurs yeux (oui, la destruction par incendie en réunion a la qualification criminelle) ne sont intervenus pour y mettre un terme, alors même que leur status leur donne l'obligation d'intervenir. Je pense qu'en termes de discipline, cela se pose là quand même.

Donc affirmer que "rien ne permet de justifier cette manoeuvre", c'est mensonger ! En vérité, le journaliste n'en sait rien, je n'en sais rien, et tu n'en sais rien non plus (à moins bien sûr que cela soit expliqué plus loin dans le reportage, et auquel cas je m'en excuse par avance mais de ce que j'ai visionné, ça n'était pas le cas).

Il me semble aussi que c'est dans cette vidéo là que quelques minutes plus tard, le journaliste évoque une "interpellation arbitraire sur quelqu'un qui n'a rien fait", alors même que l'individu est masqué ce qui est un délit puni d'une peine d'emprisonnement (431-9-1 du Code Pénal), donc interpellation possible dans le cadre de la flagrance (articles 53 et 73 du Code Pénal). Après, on peut discuter de la pertinence de fendre la foule pour aller au contact et interpellé dans un climat déjà tendu, cela je n'en disconviens pas. Mais l'action en elle-même est parfaitement légale contrairement à ce qu'affirme le journaliste.

Donc...

Les images montrant des FlashBall pointés à bout portant sur les visages ne sont pas rares. D'ailleurs entre viser les jambes et la tête y a un écart certain. 

Tu parles de LBD pointés à bout portant sur les visages, mais y'a t'il eu un départ de tir ? Parce que entre sortir une arme pour intimider et faire reculer et en faire usage, il y a une légère différence ! Quand au mythe du tir dans les jambes pour neutraliser, j'en rigole encore. D'une part, parce que viser les jambes n'est absolument pas dans les doctrines de feu des forces de l'ordre (la visée se fait sur "la bouteille", une zone comprise entre le sommet du crâne et le bas du ventre, avec une zone préférentielle entre le sternum et le nombril, là où le corps est le plus large). D'autre part, parce qu'un tir en condition réelle dans un environnement dégradé est autrement plus compliqué que ce que l'on voit à Hollywood !
 

Quand on voit un pompier se prendre un projectile en pleine tête de dos seul dans une rue. On peu se poser des questions.

Je n'ai pas vu les images, je ne peux pas me prononcer (c'est peut-être plus loin dans le reportage). Maintenant, je l'ai déjà écrit et je le répète ; il y a des "brebis galeuse" dans les rangs des FO, c'est évident. Shooter un pompier, ou qui que ce soit d'ailleurs, alors qu'il prend la fuite est non seulement d'une stupidité sans nom, mais absolument illégal. Si les faits sont avérés et volontaires (je rappelle que parmi les trois éléments constitutifs d'une infraction, il y a l'élément moral), il est bien évident que le tireur doit être sanctionné tant pénalement qu'administrativement.
 
Que des force anti-émeute ne voit pas le moment de la charge comme une récompense après tant d'entraînement ça m'étonne.
J'ai en mémoire un "crs" Québécois,  je le retrouverais peut être pour sourcer
"la charge c'est notre candy" qu'il disait au journaliste.

 

Comme partout, tu as des bagarreurs et/ou des bravaches. Un combattant à l'UFC toise son adversaire avant la pesée et trashtalk avant d'entrer sur le ring. Mais une fois dans la cage, lorsque vient le temps de mettre des coups et d'en prendre en retour, ce ne sont pas les mots qui font la différence. Il est facile de se rêver en héros invincible façon jeu vidéo ; la réalité du terrain est autrement plus cruelle ! J'en veux pour preuve cet officier de CRS (à Nantes je crois) qui, se croyant sans doute invulnérable, a tenté de repousser à lui seul un petit groupe d'assaillants... et s'est fait défoncer !

Au combat, il n'y a plus de surhomme.
Uphir dit :Nous avons passé un cap, et je ne crois pas qu'un retour en arrière soit possible. Je crois être bien placé pour dire qu'aujourd'hui, à la moindre "embrouille", on sort une lame là où avant cela se réglait aux poings (et encore avant par la parole).

Et précédemment à coup d'avocat, au fusil, par duel au pistolet, la plume, la rapière, le poison, l'arbitraire d'un souverain, au fil de l'épée, par le hasard d'une pièce, à coup de massue, au volume du cri ou de la stature, par le croc ou la griffe...


De tout temps les stratégies indirect pour éviter le conflit et de potentiel blessure (ou la mort d'un individu) ont coexisté avec des stratégies d'upgrade de l'arsenal à disposition. Et cela même lors de période évolutive ayant précédé l'humanité.