Apocalypse Hitler

Je ne dis pas que l'Europe est l'origine de tous nos maux. Je dis juste que le système qui veut que soit disant l'UE et le FMI aident les états endettés est une fumisterie (je ne redonne pas les faits et les chiffres je l'ai déjà fait).

Je trouve aussi que la BCE ne soit pas dirigée par des élus est anti-démocratique. Elle a par exemple contraint le gouvernement italien à une première vague d'austérité. Autrement dit, quelques personnes de la finance décident de ce que doit faire un gouvernement, coupant ce droit au peuple...
Au passage, qui est le nouveau directeur de la BCE ? Mario Draghi, ce génial financier italien avait quel poste avant ? Il était à Goldman Sachs la grande banque américaine. Oui, oui, celle qui a failli couler avec la crise des subprimes et qui a été sauvé par l'Etat américain. Et il faisait quoi ? Il était responsable du département qui a mis en place les subprimes... Que de talent !
C'est donc cet homme qui prend des décisions pour des Etats. Non seulement ce n'est pas démocratique, mais en plus visiblement, il a au moins aussi peu de talent qu'il semble en voir dans cette pauvre plèbe.

GweG dit:
Mathias dit:Ca c'est le scénario noir et je n'y crois pas.

Je t'invite à t'abonner à Mediapart. Tu pourras y trouver notamment un article qui explique très clairement comment la solution trouvée est EXACTEMENT la structure qui était utilisée pour les subprimes... Que du bonheur en perspective :)


Oui et ça ne m'étonne pas du tout. Ce que je voulais dire, c'est que je ne crois pas que cette crise enflammera l'Europe et fera se dresser ses peuples les uns contre les autres. J'ai même plutôt l'impression qu'ils se dresseront plus ou moins ensemble, contre les abus du système libéral et financier. Ce que l'ont voit dans les mouvements altermondialistes, les indignés, etc.

Cette contestation est trop éparse et trop désorganisée pour être vraiment efficace à l'échelle de l'Europe, c'est vrai. Elle me paraît néanmoins plus crédible que le scénario d'un éclatement de l'UE...

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L'article en question :


1.000 milliards d'euros! L'Europe reprend l'alchimie financière des subprimes
26 octobre 2011 | Par Martine Orange - Mediapart.fr

« Special vehicule purpose », « effet de levier », « rehaussement de crédit»... Ça vous rappelle quelque chose ? Ces mots, découverts par le grand public au moment de la crise des subprimes, semblaient définitivement enterrés. Tout le monde s'accordait à reconnaître alors la dangerosité de ces innovations financières. Mêlant le bon et le moins bon, voire le pire, leurs risques sont imprévisibles dans le temps.

Cette leçon, infligée dans la douleur au moment du début de la crise financière, n'a, semble-t-il, pas été retenue par les pays européens. Pour tenter de circonscrire la crise de la zone euro, et éviter que la contagion ne gagne l'Italie, ils s'apprêtent à utiliser tous les mécanismes, jusqu'aux plus aventureux, de la finance.

Refusant, après le veto allemand, de toucher au rôle de la BCE, qui aurait pu être une arme efficace pour contrer la spéculation, les responsables européens, au terme d'un compromis laborieux, se sont rabattus sur le fonds européen de stabilité financière. C'est le seul outil qu'ils ont à leur disposition. Créé en mai 2010, celui-ci a été doté de 440 milliards d'euros. Après les plans de sauvetage de la Grèce, de l'Irlande et du Portugal, il ne lui reste plus que 250 milliards d'euros environ. Tous s'accordent à reconnaître que ces moyens sont largement insuffisants pour endiguer la crise, au moment où l'Italie est menacée par la contagion.

Mais les pays européens sont dans l'incapacité d'augmenter substantiellement ce fonds de stabilité. L'Italie et l'Espagne, qui sont théoriquement le troisième et le quatrième contributeurs du fonds, sont désormais dans l'incapacité d'y pourvoir. La France, qui apporte 20% des moyens au fonds de stabilité, ne peut augmenter indéfiniment son aide, au moment où elle est placée sous la menace d'une dégradation de sa notation. Quant à l'Allemagne, même si elle acceptait de payer, elle ne pourrait pas le faire pour tout le monde.

Pourtant, cela n'empêchera pas les pays européens d'annoncer à l'issue du sommet européen de ce mercredi qu'ils ont sensiblement renforcé le fonds de stabilité financière. Selon la communication prévue, celui-ci devrait être doté d'une force de frappe de l'ordre de 1.000 milliards d'euros. Un chiffre magique, déjà utilisé lors du premier plan de sauvetage de la Grèce, et qui est censé dissuader la spéculation.

Comment le fonds de stabilité peut-il passer de 250 à 1.000 milliards d'euros ? Par cet effet de levier, si cher au monde financier. Rien d'étonnant. C'est ce monde financier, comme le rappelle l'économiste Shahin Vallée, qui « pilote le processus ». Sollicité par les pays européens, on a donc repris les méthodes d'alchimie financière, censées transformer le plomb en or, mais qui peuvent aussi tout réduire en cendres.

Le fonds de stabilité, rehausseur de crédit

A sa création en 2010, le fonds de stabilité a été chargé de lever de la dette pour aider au financement des pays européens, exclus des marchés. Grâce aux aides des pays européens, celui-ci a pu obtenir des conditions financières assez avantageuses. Les obligations émises par le fonds se sont vendues à des taux tournant autour de 2,5%, et l'argent a été reprêté par la suite à la Grèce, l'Irlande et au Portugal.

Dans le cadre du nouveau projet européen, il est prévu que ce fonds prenne le statut d'assureur, comme l'a imposé l'Allemagne. Ce dernier garantira aux créanciers, acheteurs de dettes européennes, qu'il prend à sa charge les 20% à 30% de pertes, en cas de restructuration ou de défaut d'un pays européen. Ce mécanisme d'assurance revient à renforcer les garanties sur les dettes suspectes ou dégradées.

Au temps des subprimes, des techniques assez comparables avaient été imaginées : cela s'appelait du rehaussement de crédit, et des sociétés en avaient fait leur spécialité. Dotées d'une très bonne notation – le fameux triple A –, elles acceptaient de la prêter à d'autres pour garantir des produits (CDO, subprimes et autres) moins bien notés, afin de leur permettre de lever de l'argent à des coûts inférieurs.

Quand tout l'échafaudage s'est écroulé, ces rehausseurs de crédit se sont trouvés en première ligne. Pour Dexia, qui avait acquis le rehausseur de crédit FSA, l'aventure s'est terminée par 3 milliards de pertes. Et encore, la banque, au moment du dénouement de l'opération, était plutôt satisfaite : elle avait plus de 45 milliards de produits toxiques en garantie, dont elle a pu se débarrasser.

Natexis, qui, elle aussi, avait acquis le rehausseur de crédit américain CIFG, n'a jamais publié l'addition totale de sa « brillante diversification ». Entre les provisions, la recapitalisation par ces deux actionnaires – les caisses d'épargne et les banques populaires – puis l'aide de 5 milliards apportée par l'Etat lors de la création de la BPCE, le coût total de cette expérience américaine ne doit pas être éloigné des 5 milliards d'euros. Sans compter que la BPCE a toujours une trentaine de milliards de produits toxiques, dont une partie provient de CIFG.

Même s'ils ne lui donnent pas le même nom, le mécanisme européen y ressemble beaucoup. « S'il advenait qu'un seul pays bénéficiant d'une notation triple A soit dégradé, cela affecterait la capacité en propre du fonds de stabilité », a précisé le gouvernement allemand dans la présentation du mécanisme de sauvetage au Bundestag, dans une allusion à peine voilée aux menaces qui pèsent sur la France. Il s'agit donc bien de mutualiser les notations pour rehausser le crédit des pays en détresse.

Mais comment être sûr que les mêmes mécanismes n'entraîneront pas les mêmes effets ? Une telle mésaventure ne peut arriver au fonds de stabilité, semblent penser les responsables européens. La politique d'austérité imposée à tous les pays européens, doublée d'un nouveau surperviseur européen en la personne d'Herman Van Rompuy, qui aura tout pouvoir pour rappeler à l'ordre les gouvernements et bloquer les budgets dispendieux, doit suffire, selon eux, pour éviter tout accident et de devoir en appeler à la garantie des autres Etats européens.

Ces affirmations tiennent un peu de la pensée magique. Il n'y a plus qu'à espérer que tout se passe bien. Car les montants qui peuvent mettre en jeu les garanties ,donc les actifs des pays européens, sont immenses. A seul titre d'exemple, l'Espagne doit lever 200 milliards d'euros et l'Italie près de 500 milliards au cours de la seule année 2012 pour se refinancer.

Hors bilan

L'imitation par les Européens des «bonnes pratiques financières» ne s'arrête pas là. Parallèlement au fonds de stabilité, les pays de la zone euro proposent de créer un deuxième dispositif d'intervention. Les modalités n'en sont pas encore toutes connues. Elles devraient être fixées lors du sommet du G-20 à Cannes, car la participation du FMI et des pays émergents comme la Chine ou le Brésil est souhaitée et attendue.

A ce stade, il est prévu de créer un véhicule spécial d'investissement – « special purpose investiment vehicle ». La technique est bien connue des financiers, elle permet de faire du hors bilan, en sortant le risque des comptes, par le biais de la titrisation des créances. Les banques y ont tellement cru qu'elles ont fini par penser qu'elles n'avaient plus de risque et que celui-ci était porté par le marché. Jusqu'à ce que la crise rappelle leur existence.

Ce véhicule spécial, qui pourrait, selon certains, être logé au Luxembourg pour plus de facilité fiscale, est censé acheter des obligations des Etats européens sur le marché primaire (quand les Etats lancent une émission ) ou sur le marché secondaire. Il serait financé par des fonds internationaux publics ou privés. Aux côtés du fonds de stabilité, ou du FMI, pourraient se retrouver des fonds souverains, des investisseurs en capital risque ou des investisseurs institutionnels à long terme. Leur soutien risque d'être chèrement payé. Des compensations de tout ordre pourraient être demandées.

Les seuls détails connus sont ceux qui, là encore, ont été fournis aux députés allemands. Le financement serait assuré par divers types d'instruments financiers, plus ou moins risqués. Ils pourraient comprendre des dettes seniors ou des instruments en capital, le tout devant être négociable librement sur les marchés.

Là encore, cela évoque étrangement les CDO, et autres millefeuilles de produits financiers, imaginés au beau temps de la finance, où les dettes et les produits étaient mélangés par tranche plus ou moins risquée, assortis d'un rendement plus ou moins élevé selon les risques. Doit-on rappeler ce qu'il advint de ces produits ? Les mauvais risques ont contaminé les bons, comme la mauvaise monnaie chasse la bonne. Aujourd'hui encore, la plupart, parqués dans diverses structures d'attente, n'ont aucune valeur.

Rien ne dit que l'histoire se répétera. Mais les Européens, dans leur précipitation, ne se sont donné, en tout cas, aucun outil pour appréhender et limiter les risques potentiels. L'Europe rentre dans l'inconnu, s'en remettant un peu plus au bon vouloir des marchés.

URL source: http://www.mediapart.fr/journal/interna ... s-subprime

fausse manip sorry

fbruntz dit:
tupak amaru dit:Juste une précision : la solidarité européenne tu y crois vraiment?

Ben l'Espagne, l'Irlande ou encore la Grèce ont bien reçu les bénéfices de la solidarité européenne.

désolé je n'avais pas vue ton message, on t'a déjà répondu : solidarité de façade... Pour le reste on n'a rien changé à la mécanique qui a produit cette crise elle va donc continuer de plus belle.

sur cette article tu auras un aperçu de ce qui nous attend

http://blog.mondediplo.net/2011-08-11-Le-commencement-de-la-fin#forum92303

Mathias dit:
tupak amaru dit:Plein de trucs

Oui je vois ce que tu veux dire mais même s'il y a une contestation forte en ce moment, en Grèce par exemple, elle est dirigée contre une sorte d'ennemi invisible et inconnu, un système ultra-libéral et financier international, pas contre les peuples voisins qui sont, plus ou moins, dans la même merde. C'est la raison pour laquelle je ne crois pas au repli identitaire et au retour de très fortes tensions entre les peuples européens.

Aparté : « l’ennemi » n’est pas invisible, au contraire il est parfaitement connu, les dégâts qu’il génère sont la conséquence de ses victoires. Mais qui est vraiment au courant, qui fait l’effort d’aller chercher une autre info que celle des médias « mainstream » ? Si tu interroges les gens peu se rende compte de l’étendue de la désinformation ambiante. Lorsque cela va craquer (car la rustine appliqué n’en n’a que pour quelques mois au mieux), on cherchera en urgence un bouc émissaire et cela sera les PIIGS ou autre? Oubliez toutes les belles solidarités, c’est pessimiste comme vision mais je la crois très plausible, (par exemple :les allemands de base ne voudront pas payer pour ces feignants de grecques, portugais espagnol italien ???) Cela tu vas l’entendre haut et fort…

Discours du président hier liste des contres vérités : extrait d’un commentaire sur le blog de paul jorion de zébu avec lequel j’abonde totalement :
Quand on entend de la part du plus haut responsable politique français imputer la dette publique française au passage de la retraite de 65 à 60 ans en 83 et au passage des 39 heures aux 35 heures sous Jospin, vous vous attendez à quoi ??
(pour les 35 heures, au moins 6 citations …)
Quand on sait que l’endettement public a moins progressé pendant la période Jospin justement pendant laquelle la réforme des 35 heures a été créée et appliquée, c’est puissant …
Quand on entend que depuis 74 les budgets ne sont pas votés en équilibre mais que le même qui parle se refuse bien sûr de parler de l’obscure privilège des banques que de servir les prêts (à intérêts) à l’Etat français en lieu et place de la BCF, que dire ?
Que dire d’un président qui ignore qu’avec la loi des intérêts seuls, la masse de la dette ne peut que se cumuler, intérêts évidemment versés aux … banques, que l’on va ‘obliger’ à se recapitaliser ?
Que dire aussi, de son constat fort réel, quant à l’intégration d’une Grèce en 2000 dans la zone euro et qui n’aurait pas dû l’être mais dont M. Blabla oublie évidemment que Mme Lagarde participait à tous les Ecofin depuis … juin 2007 (!!), où Eurostats rendait compte régulièrement des ‘problèmes’ de chiffres et ce bien avant la crise grecque : que n’a-t-il donc dénoncé alors la situation, en tapant de son (petit) poing sur la table ?
Ou de sa répartie sur l’absence de pertinence à une question tout sauf pertinente du Calvi-aussi sur la participation de l’Etat au capital des banques, sous prétexte que non seulement se serait prendre tous les risques financiers (ce qui est en partie vrai mais en partie seulement) mais aussi que cela ne donnerait pas de droits de vote et donc de décision (totalement faux : il confond outrageusement les actions ordinaires des actions dit de ‘préférence’ !!!), on est proche de l’hallucination auditive : n’est-ce donc point ce qu’a fait l’Etat en 2008, puisqu’il n’a pris que des actions dit ‘préférence’ dans le capital des banques, sans droit de vote (alors que légalement, elles peuvent en donner le droit) et donc de contrôle et de décision !!??
Le même qui ose reparler de son ‘discours de Toulon’ où il avait déjà évoqué la fin des bonus et des parachutes dorés … en 2008, et où il parlait de nécessaire répartition de la richesse plus équilibrée ?? Il était où super-président, pendant 3 ans ??
Que dire enfin de son botté rugbyesque façon drop largué au loin sur les dérapages des comptes sous sa présidence (et ne parlons pas de quand il était ministre du budget sous Balladur …), dont la Cour des Comptes estimait il y a un an qu’un tiers au moins était dû à la politique gouvernementale et non à la crise, quand on constate que le Calvi d’office est obligé (!!) de mater le Pernod de rigueur, après s’être rendu compte de son effronterie pour avoir osé poser la seule question un tant soit peu ‘dérangeante’, pour savoir, s’il allait être corrigé séance tenante ou pas ?
Et vous vous demandez si les chiffres qu’il balance sont pas du pipeau ???
Punaise, on en est ENCORE à se demander si les chiffres qu’il nous balance sont ‘corekk’ ou complètement délirants ??
Plus de 4 ans après, c’est bien ça qui est délirant …
Désespérant.




La création d'un espace de vie et de marché commun a, qu'on le veuille ou non, créé une sorte d'identité commune, encore mal définie certes, mais une conscience européenne qui existe. Je me sens européen autant que français perso, et pourtant on ne m'a jamais bourré le mou avec ça. Mais je me suis baladé à Barcelone, Dublin, Munich, Edimbourg, Stockholm, Bruxelles, et à chaque fois, si j'occultais la langue, je n'avais presque plus l'impression d'être à l'étranger. C'est en cela que la situation a complètement changé par rapport aux années 30.

Oui tu as raison c’est totalement différent comme contexte, mais comme le disent gweg ou cassiel ne soit pas si optimiste, si on entre dans une grave récession tu retrouveras des similitudes avec les années trentes, la misère et la faim ne sont jamais bonne conseillère…

Donc, au lieu de solidarité, il aurait été sans doute plus judicieux que je parle de "conscience collective européenne". Encore que, je le répète, la solidarité entre les états européens existe, pour une raison toute bête : ils ont intérêt à être solidaires. La France n'a aucun intérêt à ce que l'Italie ou l'Espagne s'écroule, au contraire, ce serait terrible pour nous aussi. Il y aura certes des mouvements politiques nationalistes dans tous les pays, il y en a et il en a toujours eu. Mais je ne vois même pas aujourd'hui quel pays pourrait prendre la décision de sortir de l'UE.

Oui tu as raison la conscience collective européenne existe, cependant on parle déjà on parle des membres de l'eurozone et que fait on des autres? Mais tu es bien naïf (ne le prends pas mal) la France ne peut rien faire, ni l’Allemagne, ni l’UE tant que nous seront sous les diktats du marché : tout le reste c’est du vent, il faut absolument changer les règles. Car aujourd’hui les Etats doivent se refinancer sur le marché privé, dépendent du bon vouloir de capitaux volatiles car il n’y a aucune limite à leur mouvement. Ou est passé leur droit de créer de la monnaie? De se refinancer directement auprès de la BCE dont les taux sont bien plus avantageux?
Ensemble UE et autre blocs nous devons changer les règles de la finance mondiale pour éviter que les marchés ne fasse la loi c’est ce qu’avait dit sarkosy en 2008, ils avaient raison, mais ils n’ont rien fait à part du blabla et des mesurettes d'enfumages… Donc rebelote sauf que là les états ne peuvent plus payer!


Et puis par exemple, en terme de respect des droits de l'homme, ce n'est pas à la France de donner des leçons à l'Europe mais plutôt l'inverse. C'est l'UE qui a imposé à Sarko et Alliot-Marie la réforme de la garde à vue, et c'est elle qui tanne la France pour améliorer les conditions de vie de la population carcérale.
Et puis, y'a un truc que je pige pas dans tes arguments, à toi et à GweG : l'Europe serait responsable de tous nos maux et de la crise actuelle. C'est pas justement l'argument des nationalistes que vous craignez et que vous dénoncez ?


Nous parlons ici de l'aspect économique de l'europe, je l'ai dit et je le réaffirme l'europe j'aime et à apporter un indéniable plus, mais pas la façon dont on l'a construit depuis Lisbonne Maastricht.

Tu déformes un peu ou simplement par écrit le message passe moins bien ? l'Europe n’est pas responsable de tous les maux elle les subit par son inaction, la bêtise de ses traités qui lui lie les mains (pour sa politique monétaire notamment alors que ses gentils concurrents eux ne s'en privent pas USA chinois anglais); la bêtise de ses dirigeants qui appliquent des schémas dépassés, qui ont la mémoire très courte, et désigne de mauvaise cible... ce n'est pas la faute des peuples européens si on en est là.

Cassiel dit:
fbruntz dit:Ben l'Espagne, l'Irlande ou encore la Grèce ont bien reçu les bénéfices de la solidarité européenne.

Si l'on reste dans ce registre de base, connaissez-vous beaucoup de personnes qui sont encore plus dans la panade après que vous les ayez "aidées" ? La question porte bien sur la nature de "l'aide", de la "solidarité" et de leurs "bénéfices".
Et quand bien même l'on admettrait que les plans mis en place le soient principalement dans une perspective de solidarité avec les nations concernées (et non par idéologie et pour défendre des intérêts nationaux et privés), leur rejet par les peuples concernés ne serait-pas une vérité, un fait à devoir considérer comme nouvelle variable ?
Pour admettre qu'il y ait eu solidarité, il vaut mieux que les deux parties le reconnaissent. Sinon on peut au mieux parler de charité, au pire de malhonnêteté.


Moi je ne vous parle pas d'aujourd'hui : je vous parle de l'entrée de ces pays dans l'UE qui leur a permis de faire un bond en avant à tous les niveaux! Je pense que personne ne peut nier que ces pays ont beaucoup reçu de l'UE.
Rappelons également que même les pays les plus riches profitent de l'UE et de sa solidarité : nos agriculteurs par exemple mais ils sont loin d'être les seuls.
Il ne faut pas résumer l'UE à ce que les populistes veulent la réduire.

Je n'avais effectivement pas compris la réelle teneur de votre propos.

Pour que le ciment de la solidarité tienne, il faut veiller à l'entretenir... et ne jamais jouer avec le feu du ressentiment.

Si une corruption profonde existe dans un pays membre ou candidat de l'espace économique européen, alors ses partenaires sont en droit et en devoir de s'en préoccuper ! Cela a-t-il été fait ? Au contraire, j'ai souvenir d'un État Grec vanté comme modèle économique, comme modèle d'intégration, patati patata... Lancer l'anathème a posteriori, ça c'est du populisme !

La solidarité en période favorable, c'est une chose... mais c'est surtout en période de crise qu'elle prend tout son sens, et révèle sa nature (sincère ou faussée pour je ne sais quelle autre finalité stratégique).

A tupak amaru :

Non je ne suis pas naïf et oui je sais que l'Europe est sous le diktat des marchés financiers, tu ne m'apprends rien. Mais encore une fois, on ne parle pas de la même chose.

Relis mes messages, je n'ai jamais affirmé que les solutions proposées sont bonnes, en plus je ne le pense pas. Je dis juste que l'éventualité d'un repli dans ses frontières conduisant à une guerre entre les nations européennes est hautement improbable. Les états sont trop liés, les économies trop imbriquées, il y a des institutions communes et tout un tas de programmes communs dans plein de domaines.

Et puis demande aux élus des collectivités (régions, départements, communes, communautés de communes et d'agglo) ce qu'ils pensent des fonds FEDER et FEADER. Ils participent au financement de tout, de la réfection du clocher de l'église à l'édification d'une nouvelle ligne TGV, et dans des proportions non négligeables.

Je dis juste que l'éventualité d'un repli dans ses frontières conduisant à une guerre entre les nations européennes est hautement improbable. Les états sont trop liés, les économies trop imbriquées, il y a des institutions communes et tout un tas de programmes communs dans plein de domaines.


C'était déjà le cas avant la 1e GM. Je crois avoir lu que les économistes de l'époque pensaient une guerre totalement improbable de part le cout monstrueux économiquement parlant qu'elle pourrait avoir.

Si on raisonnait en termes purement économiques, la guerre, ça coute bien trop cher!

Quand aux institutions européennes, si elles servent à rapprocher effectivement les différents pays (applanir les différences), elle n'ont pas de pouvoir liant par elles-mêmes: chaque pays conserve ses institutions et administrations propres et parfaitement étanches.

Mathias dit:A tupak amaru :
Non je ne suis pas naïf et oui je sais que l'Europe est sous le diktat des marchés financiers, tu ne m'apprends rien. Mais encore une fois, on ne parle pas de la même chose.
Relis mes messages, je n'ai jamais affirmé que les solutions proposées sont bonnes, en plus je ne le pense pas. Je dis juste que l'éventualité d'un repli dans ses frontières conduisant à une guerre entre les nations européennes est hautement improbable. Les états sont trop liés, les économies trop imbriquées, il y a des institutions communes et tout un tas de programmes communs dans plein de domaines.
Et puis demande aux élus des collectivités (régions, départements, communes, communautés de communes et d'agglo) ce qu'ils pensent des fonds FEDER et FEADER. Ils participent au financement de tout, de la réfection du clocher de l'église à l'édification d'une nouvelle ligne TGV, et dans des proportions non négligeables.


ok je pense que sous vue sous cet angle tu as fondamentalement raison, désolé si j'ai mal interprété tes propos. Mais je reste moins catégorique que toi, car pour ma part je pense que tout est possible, et le tsunami qui arrive me fait peur, car il va briser bien des solidarités, des projets européens etc...

Le mieux de toutes les façons c'est d'attendre et l'on verra bien l'épreuve des faits d'ici pas longtemps cela c'est certain...

Cassiel dit:
La solidarité en période favorable, c'est une chose... mais c'est surtout en période de crise qu'elle prend tout son sens, et révèle sa nature (sincère ou faussée pour je ne sais quelle autre finalité stratégique).


En effet. Mais on a beau critiquer la Grèce maintenant, il reste qu'on lui sauve la mise quand même (certes pas par gentillesse mais plutôt pour éviter de couler avec, cela reste cependant de la solidarité :roll: ).

fbruntz dit:
Cassiel dit:
La solidarité en période favorable, c'est une chose... mais c'est surtout en période de crise qu'elle prend tout son sens, et révèle sa nature (sincère ou faussée pour je ne sais quelle autre finalité stratégique).

En effet. Mais on a beau critiquer la Grèce maintenant, il reste qu'on lui sauve la mise quand même (certes pas par gentillesse mais plutôt pour éviter de couler avec, cela reste cependant de la solidarité :roll: ).


C'est totalement subjectif. C'est un point de vue et clairement pas un fait, comme je l'ai expliqué très clairement plus haut.

tupak amaru dit: et le tsunami qui arrive me fait peur, car il va briser bien des solidarités, des projets européens etc...
Le mieux de toutes les façons c'est d'attendre et l'on verra bien l'épreuve des faits d'ici pas longtemps cela c'est certain...


Il va effectivement briser des solidarités et risque de mettre en pièce le projet européen, mais la grosse différence par rapport à la première moitié du XXème siècle est que les nationalismes européens ne sont plus tournés contre d'autres peuples européens.
Certes il reste quelques vestiges, notamment en europe de l'est avec les hongrois qui veulent récupérer certains territoires, mais parmi les pays plus peuplés (France, Allemagne, Italie notamment), les projets nationalistes ne sont pas sur des axes d'agrandissements territoriaux. C'est même le contraire si on regarde la Flandre belge.
Les nationalistes français ne sont plus aussi violemment germanophobe qu'ils l'étaient du temps de maurras.
On peut faire des parallèles économiques si on le souhaite, mais d'un point de vue idéologique, les temps ont changé, n'en déplaise aux fervents partisans de la simplification historique à outrance et au fanatiques du "reductio ad htlerum".
En histoire les choses ne se passent jamais comme on l'imagine.

Batteran dit:
Je dis juste que l'éventualité d'un repli dans ses frontières conduisant à une guerre entre les nations européennes est hautement improbable. Les états sont trop liés, les économies trop imbriquées, il y a des institutions communes et tout un tas de programmes communs dans plein de domaines.

C'était déjà le cas avant la 1e GM. Je crois avoir lu que les économistes de l'époque pensaient une guerre totalement improbable de part le cout monstrueux économiquement parlant qu'elle pourrait avoir.
Si on raisonnait en termes purement économiques, la guerre, ça coute bien trop cher!
Quand aux institutions européennes, si elles servent à rapprocher effectivement les différents pays (applanir les différences), elle n'ont pas de pouvoir liant par elles-mêmes: chaque pays conserve ses institutions et administrations propres et parfaitement étanches.


Je crois que tu fais un contresens historique.

Entre la guerre de 1870 et celle de 14-18, l'Europe a certes connu une longue période de paix, de stabilité et de prospérité économique, la fameuse "Belle Epoque". Il y avait certes des échanges entre les pays mais absolument rien à voir avec le grand territoire complètement ouvert que nous connaissons aujourd'hui, avec une vaste zone de liberté de circulation des hommes, des marchandises et des capitaux, avec une monnaie commune, des institutions communes, des programmes communs sur le plan agricole, militaire, scientifique, etc.

On ne peut pas comparer la fin XIXe-début XXe, qui a marqué l'apogée du concept d'Etat-nation bien délimité dans des frontières strictes avec en plus une très forte animosité entre la France et l'Allemagne, et l'Europe du libre-échange d'auourd'hui, où la France est à la fois le premier fournisseur et le premier client de l'Allemagne, et vice versa.

Et effectivement, chaque pays conserve aujourd'hui ses administrations et ses institutions, nous ne sommes pas dans une fédération d'Etat européens, mais par exemple, le droit européen est supérieur aux droits nationaux.

L'Europe: union d'états ou état d'union?
La question s'est posée aux USA au XIXème siècle, c'est à notre tour d'y répondre.

Sur l'Europe, les Etats-Unis et la crise, Mélenchon citant Parisot, ça vaut quand même son pesant de 'cahuètes...


En Europe l’oncle Sam est chez lui comme jamais

Posté par Jean-Luc Mélenchon Le 5 octobre 2011 @ 13 h 34 min Dans A la Une | 1 Commentaire

[1]J’accuse les Etats-Unis de jouer un rôle clef dans le déclenchement et l’aggravation de la crise financière en Europe. Je m’amuse de voir comment un sujet est l’objet d’un dédain et d’un silence total dès qu’il s’agit des Etats-Unis d’Amérique. Je ne suis pas le seul qui bénéficie de cette sorte d’omerta. Madame Parisot a eu à en connaître lorsqu’elle a évoqué cette question. Peut-être avez-vous oublié la gravité de ses propos ? En voici donc le rappel, tels que parus dans « Le Figaro » du 28 août dernier. « La situation s'est tendue quand la Chine a commencé à faire la leçon aux États-Unis sur leur dette. Les Américains ont sans doute voulu alors repasser le mistigri à l'Europe. On a assisté à une sorte de guerre psychologique et à une tentative de déstabilisation de la zone euro. Je parlerais plutôt d'une «orchestration» outre-Atlantique des difficultés de l'Europe [que d’un complot]. Voyez les rumeurs sur les banques françaises, qui se sont diffusées immédiatement alors qu'elles étaient absolument infondées. Des unes de médias américains annonçaient pourtant la mort de telle ou telle et même la fin de la zone euro. Nous sommes passés d'attaques sur l'Espagne à des attaques sur l'Italie, puis sur la France, jusqu'à des rumeurs de dégradation de l'Allemagne la semaine dernière! Quand des publications américaines très lues par les investisseurs et les analystes financiers titrent sur de fausses annonces dramatiques, des questions se posent ».

C’était peu après que Barack Obama eut accusé les européens de ne s'être "pas complètement remis de la crise de 2007". Il oubliait de mentionner que la dite crise commença aux Etats-Unis qui en portent l’unique responsabilité. La suite de la remarque était spécialement venimeuse. Il accusait les européens de ne s'être "jamais vraiment occupés des difficultés auxquelles leurs banques faisaient face". Venant de lui cela ne manquait pas de sel compte tenu de l’état du système bancaire nord américain. Et surtout compte tenu du fait que les banques américaines sont aux premières loges de la crise grecque. En effet plusieurs d’entre elles ont conseillé la Grèce dans la gestion de sa dette. On sait comment maintenant. Un vrai gang : Goldman Sachs, JP Morgan Chase, Merill Lynch, Morgan Stanley.

Goldman Sachs a le rôle majeur. A partir de 2001, Goldman Sachs a aidé la Grèce à maquiller une partie de sa dette, en ayant recours à des produits dérivés. Notamment des « swaps » de devises qui ont rapporté 300 millions de dollars de commissions à Goldman Sachs et en servant d'intermédiaire à l'Etat grec pour placer ses titres sur les marchés non européens, notamment chinois. A partir de 2010, Goldman Sachs a spéculé contre la dette grecque. Elle utilisait à l’évidence sa bonne connaissance de la réalité de la situation, des points de faiblesse et du potentiel de pillage. Le truc pervers est d’avoir misé sur l'envolée du cours de ses titres d’assurance achetés pour faire face à un éventuel défaut de l’Etat grec. N’importe où ailleurs on appellerait ça une escroquerie à l’assurance ! Là, on appelle ça la « crainte des marchés ». Abracadabra ! Donnez du sang du peuple pour calmer le dieu marché !

Goldman Sachs est un banquier voyou très proche du gouvernement des USA. C’est le géant américain de la banque d'investissement. Il fait 30 milliards de dollars de chiffre d'affaires. La banque est étroitement liée aux gouvernements états-uniens successifs à travers ses anciens dirigeants. Le ministre des finances de Bush, Henry Paulson, qui a renfloué les banques en 2008, était auparavant PDG de Goldman Sachs. La banque a d'ailleurs reçu 10 milliards de dollars de fonds publics lors du sauvetage du secteur bancaire états-unien. Mais il y a mieux. La banque a aussi été le premier contributeur privé de la campagne de Barack Obama avec près d'un million de dollars de dons effectués par ses dirigeants. Ça crée des liens personnels. La banque continue donc d'être très présente dans l'administration Obama, à travers Mark Patterson, actuel directeur de cabinet du ministre des finances Timothey Geithner, qui était lobbyiste pour Goldman Sachs. Il y en a d’autres ! Par exemple Gary Gensler, qui était directeur financier de la banque et dirige désormais une des principales agences de régulation boursière américaine, la « US Commodity Futurs Trading Commission », chargée de « réguler » les marchés dérivés. Chacun est prié de croire que ces drogués du système sont de vertueux régulateurs amis de l’intérêt général.

A côté des banquiers voyous, il y a aussi le rôle des agences de notation américaines dans le retour de la crise à l'été 2011. Ça tout le monde l’a vu. Je me contente d’un rappel pour mémoire. Deux agences de notations américaines, Standard and Poor's et Moody's contrôlent 80 % du marché des notations. Ces visionnaires de la finance n’avaient rien vu de ce qui était sous leur nez. Standard and Poor's et Moody's avaient couvert jusqu'au bout Lehmann Brothers ou Enron, dont elles avaient maintenu la note AAA jusqu'au jour de leur faillite. A présent ces agences sont déjà à l'origine des attaques contre la Grèce, l'Irlande, l'Espagne, et le Portugal. On a voulu faire croire qu’elles ont depuis fait preuve d’une grande impartialité. La preuve ? C'est Standard and Poor's qui a abaissé, début août 2011, la note des Etats-Unis, entraînant une panique généralisée sur les marchés financiers. Mais les Républicains avaient leur intérêt à cette manœuvre puisque c’était alors la discussion sur le niveau de la dette acceptable à voter au congrès. Une affaire interne en quelque sorte et très politicienne. Elle donne une idée de la violence dont sont capables les républicains américains. L’affaire se dénoua dans un feu d’artifice grotesque. L’agence reconnut s’être trompée de deux mille milliards dans ses calculs ! Un bras armé de la politique sans scrupule avait montré son nez.

Depuis, ces agences de notation, bons soldats de l’empire, ont recentré leurs attaques sur l'Union Européenne. Ils ne se passent plus une semaine sans qu'une note soit dégradée. A croire que les agences se sont partagées le travail. Le 14 septembre, Moody's dégrade la note des banques françaises BNP Paribas et Société générale. Le 20 septembre, c'est S&P qui dégrade la note de l'Italie. Pour sa part, Moody's annonce qu'elle maintient "sous surveillance" la note italienne jusqu'en octobre. Le 23 septembre, S&P menace de dégrader la note de l'assureur français Groupama tandis que Moody's dégrade la note de la région portugaise de Madère. Bref un festival ! Le résultat finit par se produire. Le 10 août, l'action Société générale dévisse.

A l'origine de la panique se trouve un article du "Mail on Sunday", un journal anglais conservateur et très critique vis-à-vis de la construction européenne, qui affirme que la banque est au bord de la faillite. Le Wall Street Journal et CNN sont parmi ceux qui répercutent "l'information" le plus rapidement. Le 13 septembre, le même Wall Street Journal indique que la BNP aurait des difficultés à se refinancer en dollars entraînant une chute de plus de 10% du cours de l'action de la banque. Pourtant, le journal américain indique que ses informations proviennent "d'une source anonyme" à l'intérieur de la banque. La BNP a formellement démenti et demandé à l'Autorité des Marchés Financiers d'ouvrir une enquête. Dans un communiqué, la banque écrit : "BNP Paribas s'étonne que le Wall Street Journal ait laissé passer, sans aucun contact préalable avec la banque, une tribune fondée sur des sources anonymes et comportant un aussi grand nombre de faits non vérifiés et d'erreurs techniques". Nigauds ! Les agences travaillent comme à la parade puisque ces imbéciles d’européens sont incapables de se défendre. Le lendemain, le 14 septembre, Moody's a dégradé la note des banques françaises BNP Paribas et Société générale. Leurs agents dormants refont surface.

Le 29 août, Christine Lagarde, directrice générale du FMI a déclaré que les banques européennes "ont besoin d'une recapitalisation urgente". Le 21 septembre, c'est le FMI dans lequel le poids des Etats-Unis est décisif qui a repris la demande de manière très officielle. Dans son rapport semestriel sur la stabilité financière dans le monde, il a appelé la zone euro à utiliser le Fonds européen de stabilité financière (FESF) pour recapitaliser les banques les plus fragiles. Ce qui n’était pas du tout le rôle qui lui était attribué au départ. Mais le maitre a parlé.

En Europe l’oncle Sam est désormais chez lui comme jamais. Mario Draghi, futur président de la BCE et actuel gouverneur de la banque d'Italie siège déjà au conseil des gouverneurs de la BCE. Il a été vice-président Europe de Goldman Sachs de 2002 à 2005. Il a donc trempé aussi de très près dans les montages hasardeux de Goldman Sachs en Grèce. Demain ce sera le patron de la Banque Centrale Européenne. L’Europe américaine aura commencé de se montrer au grand jour. Le 16 septembre 2011, en Pologne, Timothey Geithner, secrétaire d'Etat au Trésor des Etats-Unis a participé à la réunion des ministres des finances de la zone euro. C'est la première fois qu'un représentant des Etats-Unis assiste à une telle réunion. Qu’y faisait-il ?

Cet homme a jeté autant d’huile sur le feu de la panique qu’il a pu. Ses tirades de paniques ont contribué à l’évaporation en fumée de 216 milliards d’euros de perte de valeurs des cours de bourse des entreprises européennes. A présent des entreprises valent moins cher en bourse que la valeur de leurs actifs, murs, terrain, machines et stock ! Voilà un florilège des déclarations du monsieur du trésor nord-américain mangé aux termites jusqu’au trognon et qui fait la leçon aux autres. "Il est très dommage de constater non seulement qu'il existe des divisions dans le débat sur la stratégie en Europe, mais aussi qu'un conflit existe entre les gouvernements et la Banque Centrale Européenne". Et ça il le dit en marge de la réunion des ministres des finances de l'eurozone à laquelle il participait ! Un comble. Et le 28 septembre il a déclaré : "durant le week-end, ils ont entendu le monde entier leur dire qu'il faut s'assurer de faire tout ce qu'ils peuvent pour rassurer les gens sur (leur) intention et (leur) capacité de contenir". Pour lui la crise en Europe "commençait à nuire à la croissance partout, dans des pays aussi éloignés que la Chine, le Brésil et l'Inde, la Corée : (les Européens) ont entendu de nous le même message qu'ils entendent de la part de tous les autres, il est temps d'agir. On les a entendus présager dans les réunions et en public qu'ils reconnaissent cela, ils ont reconnu la nécessité de renforcer (leur action), ils vont devoir mettre en place derrière cela un cadre financier bien plus puissant".

Le patron n’a pas été en reste. Barack Obama a joué ouvertement l’incendiaire. "La crise de la zone euro effraie le monde" a-t-il gémi. "En Europe (…) ils ne se sont pas complètement remis de la crise de 2007, et ne se sont jamais vraiment occupés des difficultés auxquelles leurs banques faisaient face". Trop cool ! Et une nouvelle couche sur la peur ? "Cela se conjugue à ce qui se passe en Grèce. Donc ils (les Européens) traversent une crise financière qui fait peur au monde". Encore ! Encore ! « Les mesures prises par les gouvernements européens n'ont "pas été aussi rapides qu'elles auraient dû". Et un coup pour la route ! «Nous n'avons pas vu les Européens affronter les problèmes de leur système financier et de leur système bancaire aussi efficacement qu'il le faudrait» (28/09/2011) Comme c’est amical ! Geithner a aussi appelé à la création d'un "pare-feu" pour éviter que la crise grecque n'entraine "des défauts de paiement en cascade" On n’y avait pas pensé. C’est bon de se voir rappeler le risque du moment par quelqu’un qui l’alimente !

C’est tellement lourd ! C’est tellement gros ! Jose Manuel Barroso, dans son discours devant le Parlement européen dont j’ai rapporté l’essentiel a laissé entendre le cri du laquais blessé. "Je me sens blessé, déclare-t-il, lorsque je vois certains, dans d'autres parties du monde, avec un certain paternalisme, nous dire, à nous Européens, ce que nous devons faire. Je crois qu'on doit dire à nos partenaires «Merci pour vos conseils, mais nous sommes capables ensemble de dépasser cette crise»". Reste plus qu’à faire ! Et ça n’en prend pas le chemin. Ce n’est pas Nicolas Sarkozy qui aurait dit ça. Mais d’autres quand même l’ont fait. Ainsi en marge de la réunion des ministres des finances de l'eurogroupe à laquelle avait été invité le proconsul Geithner, Maria Fekter, la ministre autrichienne des finances s’est publiquement étonnée: "Je trouve bizarre qu'alors même que les Américains ont des fondamentaux bien plus mauvais que ceux de la zone euro, ils nous disent ce qu'on doit faire et que lorsque nous leur faisons une suggestion [sur la taxe sur les transactions financières], ils disent non immédiatement (…) J'aurais espéré que lorsqu'ils nous disent comment ils voient le monde ils écoutent ce que nous avons à leur dire". Compte là-dessus ! L’Autriche ? Combien de divisions ? Je fais donc mienne comme un résumé de la situation et de la thèse que je défend cette citation d’Alexander Law, chef économiste chez Xerfi, l’institut d'études économiques qui se présente comme "le leader des études économiques sectorielles". Voici : « Une solution complète aux problèmes européens «aurait pour effet d’ériger l’euro en une alternative ultra crédible au dollar. Or les Etats-Unis ne veulent pas une vraie monnaie concurrente. Ils veulent conserver leur droit de seigneuriage tout en conservant un dollar relativement faible». Tout est dit.

Waouh ! Je viens de tomber, par hasard, sur ton post reprenant celui de Mélenchon. Quelle claque, tout est dit ! Ca sonne encore plus juste, aujourd'hui.

glouglou dit:Waouh ! Je viens de tomber, par hasard, sur ton post reprenant celui de Mélenchon. Quelle claque, tout est dit ! Ca sonne encore plus juste, aujourd'hui.


Clair.
Quel dommage que les gens de gauche lui préfère François Hollande, l'ami de DSK, de la BCE, des diners du SIECLE, et plus largement du monde de la finance et de la spéculation boursière.
S'il est sincère, comme il doit se sentir seul le méluche, dans son rôle de rabateur des voix ouvrières pour le second tour du PS.
Il aura peut-être une place dans le futur gouvernement, mais j'en doute fort, ou alors ce sera dans un ministère sans grande imporance et les pieds et poings liés.

Maldoror dit:les gens de gauche [...] François Hollande


Non-sens. :1900pouic:

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